En quoi les idées morales que se forment les hommes témoignent-elles de leur liberté ?
En quoi les idées morales que se forment les hommes témoignent-elles de leur liberté ? [Introduction] (Pourquoi cette question La plupart des hommes se croient libres et suffisamment maîtres de leurs actions, qu’ils sont pourvus d’une volonté propre par laquelle ils se déterminent eux-mêmes, et qu’ils ne sont pas simplement sujets à des puissances arbitraires ou ? des mécanismes phy qui les dépasseraient et orientales surtout, destin paralysant par les nôtres, les scienc org al ues ou sociaux Itures, africaines en un implacable dividuelle.
Dans jeux de mettre en évidence les multiples déterminismes auxquels les hommes ont indéniablement soumis. Cela empêche-t-il les hommes de se former des idées morales, de bien et de mal, de juste et d’injuste, de mérite et de démérite, d’obligation ou de devoir, etc. , lesquelles peuvent bien être relatives aux cultures, mais n’en sont pas moins universelles ? [Positlon du problème] Les croyances morales des hommes ne sont-elles au fond que des illusions collectivement partagées, ou bien toute moralité serait-elle inenvisageable sans la liberté ? Annonce du plan] L’ordre de la moralité ne suppose-t•il pas la liberté du sujet ? Mais le fatalisme comme le déterminisme, chacun à sa maniere, e viendraient-ils pas contester la liberté ? En définitive, comment l’ordre de la moralité fournit-il aux L’ordre de la moralité ne suppose-t-il pas la liberté du sujet ? 1) Tout homme est capable de juger de sa propre conduite et de celle d’autrui, ce qui suppose dans les deux cas la capacité de se déterminer soi-même d’après des valeurs admises.
Comme le faisait remarquer Kant dans sa Critique de la raison pratique, la loi morale, et par suite la notion d’obligation ou de devoir ne peuvent s’imposer qu’à une volonté maitresse d’elle-même : il serait inutile de dire « fais ceci » à un être qui serait entraîné à le faire ar une nécessité irrépressible, et absurde de le dire à quelqu’un qui en serait empêché par une contrainte qui s’exercerait sur sa volonté.
II serait de même ridicule de se croireresponsable d’une action à laquelle on n’aurait en rien participé, ou de s’en attribuer le mérlte ou ledémérite. pour cela, il faut être llbre. 2) De même, un châtiment infligé ou une récompense attribuée à des êtres qui ne seraient pas libres nous paraissent spontanément injustes. Une peine ne peut être infligée qu’? un coupable, suffisamment conscient de la possibilité qu’il vait d’agir autrement, et il nous parait de même révoltant de récompenser un être qui n’avait pas conscience de ce qu’il a fait. ) Tous les hommes sont également capables d’éprouver des sentiments moraux, par exemple la satisfaction intérieure d’avoir agi comme on le devait, ou le regret ou le remords qui troublent la conscience lorsqu’on n’a pas fait ce qu’on aurait dû faire ou qu’on n’a pas réussi à le faire. On admire toujours et partout, même à des siècles de distance, comme le faisait remarquer Rousseau [Il, l’héroïsme et la vertu, à des siècles de distance, comme le faisait remarquer Rousseau 1], Vhéroïsme et la vertu, et on s’indigne et on blâme les crimes et les vices.
Si personne n’est libre et responsable de ce qu’il fait, alors il faudrait absoudre les tyrans de toutes leurs falblesses et porter la même considération aux lâches et aux traitres qu’on méprise qu’aux héros dont on loue les actions. 4) On constate aussi que dans toutes les cultures des lois sont édictées, des assemblées sont réunies, des tribunaux sont convoqués, les enfants sont éduqués au respect de certaines valeurs, etc. En quoi serait-il utile d’instituer des lois si les hommes n’étaient pas maitres de leurs agissements ?
Pourquoi débattre ou délibérer, exhorter, menacer, implorer, prier, si les déclsions des hommes comme celles des dieux étaient arrêtées d’avance et irrévocables, si on ne pouvait espérer les changer ? De même, dans nos cultures, à quoi bon des campagnes électorales et des discours si les opinions des électeurs leur étaient dictées par avance et ne pouvaient jamais être influencées ? Pourquoi jugerait-on un voleur ou un assassin si on était persuadé que le voleur ne pouvait que voler ou l’assassin de tuer ?
Pourquoi chercherait-on à éduquer les enfants si on les considérait comme rogrammés par leur nature ou leur environnement social à devenir ce qu’ils seront plus tard sans aucun espoir de les changer ? (Conclusion partielle] Tout l’ordre moral semble bien supposer la liberté du sujet capable de se déterminer lui-même. [2ème partie] Mais le fatalisme comme le déterminisme, chacun ? sa manière, ne viendraient-ils pas contester la liber le fatalisme comme le déterminisme, chacun a sa manière, ne viendraient-ils pas contester la liberté ? ) Le fatalisme est la croyance en un implacable destin telle que la défendaient les religions antiques, le stoiCisme, les calvinistes u les jansénistes, qu’on retrouve encore aujourd’hui sous la forme du fatum mahumetanum dans les cultures islamisées. Le déterminisme fait de l’homme un « automate spirituel », suivant la célèbre formule de Leibniz, dont la volonté serait déterminée par des causes strictement nécessaires constituant autant de motifs auxquels elle ne pourrait éviter de céder.
Si le fatalisme nie ainsi directement le libre arbitre dont l’homme dispose ou l’asservit à l’action divine, le déterminisme préserve quant ? lul la spontanéité du sujet, en tant qu’il trouve en lui-même, dans ses inclinations ou ses penchants, ce qui le détermine et u’il peut chercher à connaître, comme chez Spinoza, ou pour Leibniz : La liaison des causes avec les effets, loin de causer une fatalité insupportable, fournirait plutôt un mayen de la lever. ? (Théodicée, 55) 2) Contre la croyance au destin, on objectera, comme Ernest Renan (Œuvres, I, p. 163), que « La marche de l’humanité est la résultante immédiate de la liberté qui est dans l’homme et de la fatallté qul est dans la nature. » Aucun progrès de la civllisation n’aurait été envisageable sans la liberté des hommes, par laquelle ils s’efforcent constamment de se rendre maîtres des lois de la ature et de les faire agir à leur profit [2]. ) Considérer de même que les hommes ne seraient pas les auteurs de leur histoire, qu’ils ne la font pas par le même que les hommes ne seraient pas les auteurs de leur histoire, qu’ils ne la font pas par leurs actions serait croire que quoi que les hommes puissent faire, rien ne permettrait d’en inverser le cours. Ducunt volentem fata, nolentem trahunt [3], disaient les stoïciens. Pourtant, l’action des grands hommes, dAlexandre le Grand au Général de Gaulle, en passant par Napoléon ou Hitler, fut souvent de forcer la destinée en proportion du pouvoir qui était le leur.
Et ce n’est que rétrospectivement qu’on jugera le plus souvent de leurs actions, « à la lumière de l’histoire », dit-on communément : « En histoire, la rétrospection crée une illusion de fatalité qui contredit l’impression contemporaine de contingence. » (Raymond Aron,lntroduction à la philosophie de l’histoire) [Conclusion partielle] Ni le fatalisme ni un déterminisme strict ne semblent recevables. [3ème partie] En définitive, comment l’ordre de la moralité fournit-il aux hommes la certitude qu’ils sont bien libres ? 1) Le fatalisme ne peut être moralement admis parce qu’il ondamne Phomme à Finertie.
Pourquoi entreprendre quoi que ce soit, partir à l’aventure, s’efforcer de s’élever socialement, de se distinguer des autres, chercher à connaitre et à comprendre l’Univers et l’homme, à délivrer ses semblables de leur ignorance et de leurs superstitions ou à soulager l’humanité de ses maux si tout n’est que vanité ou tout est prétendument écrit d’avance ? « mektoub disent les Arabes. On ne peut que constater que leur immobilisme et l’absence de progrès font toutes ces cultures très différentes des nôtres, ni meilleures ni pires que les nôtres,