éduc grecque
Dans ce monde grec, élargi aux dimensions des vastes royaumes hellénistiques d’Europe, d’Egypte et d’Asie. l’éducation prend une importance essentielle. Le but de l’existence n’est plus le dévouement à une cité qui a perdu son indépendance mais l’épanouissement en soi-même de toutes les virtualités de la personne humaine, grâce à l’éducation, la « paideia ». La signification de ce mot s’élargit : il ne désigne plus seulement ce qui vise à transformer l’enfant en homme mais le résultat de ce travail, la culture.
De plus, cette éducation et cette culture grecques sont, pour tous es Grecs disséminés dans les royaumes hellénistiques, les signes de l’appartenance à une même civilisation qui distingue le grec Swipe to nex: page du barbare. Le mot civilisation. org Les auteurs grecs re Sniper « La culture est le bie Ils rapportent aussi r aussi l’idée de ule de Ménandre • donné à l’homme ». strent l’importance qu’a prise la culture dans cette soci te (Diog ne Laerce, Vies des philosophes).
On voit même se développer une sorte de religion de la culture . le « mousicos anèr », l’homme des Muses, qui consacre sa vie a l’étude, peut espérer, après sa mort, goûter éternellement auprès es Muses le bonheur paisible du lettré ([Platon], Axiochos). Il L’organisation de l’enseignement Le cursus scolaire est maintenant plus complet. Après l’école prlmalre s’e s’est développé un enseignement secondaire menant à l’éphébie et aux autres formes d’enseignement supérieur.
Seuls, les jeunes gens riches et doués parcourent toutes les degrés de l’enseignement mais les jeunes filles n’en sont plus exclues, du moins au niveau primaire et secondaire, les petits esclaves y ont même parfois acces. Les écoles restent le plus souvent privées mais l’Etat intervient de lus en plus Il exerce par exemple sur elles un véritable contrôle à l’occasion des nombreuses fêtes religieuses de la cité et des manifestations qui se déroulent alors. Les enfants des écoles doivent participer aux sacrifices, processions et jeux qui sont organisés ces jours là.
Des magistrats spécialisés sont chargés d’organiser cette partlcipation Autre signe de l’importance accrue qu’on accorde à l’éducation, les écoles sont parfois fondées ou entretenues au moins partiellement par les dons de riches particuliers : dons volontaires ou « liturgies » -services imposés par l’état aux citoyens les plus ortunés et qui peuvent concerner différents domaines d’intérêt public- . Ainsi, au collège éphébique d’Athènes, ce sont des donations privées qui fournissent l’huile nécessaire aux exercices athlétiques.
Ill L’école primalre De sept à quatorze ans, l’enfant reçoit un enseignement primaire . Le maitre le plus important est maintenant le grammatiste, celui qui apprend à lire , à écrire et qui fait apprendre par coeur les premiers textes. C’est lui qu’on désigne souvent par le terme général de « maître » (didascalos). E général de « maitre » (didascalos). En effet, la musique n’apparait lus qu’au niveau secondaire et l’éducation physique voit son importance diminuer progressivement. La pédagogie n’a pas changé : même routine , même appel à la mémoire.
L’enfant commence par apprendre par coeur la liste des lettres sans en connaître la forme ou la valeur phonétique. Ce n’est qu’à l’époque Romaine qu’apparaissent des tentatives pédagogiques pour faciliter l’apprentissage : lettres mobiles en bois, gâteaux alphabétiques ou autres inventions plus fantaisistes (Marrou, Histoire de l’éducation dans ‘antiquité).. Lorsque l’élève sait déchiffrer les mots, on lui fait apprendre par oeur et réciter le plus vite possible des formules absurdes mais assemblées spécialement pour leur difficulté de prononciation.
IV L’enseignement secondaire De quatorze à dix-huit ans, l’adolescent fréquente l’école secondaire . L’enseignement, assuré par le « grammatikos », consiste surtout en une étude approfondie des auteurs classiques, et principalement des poètes. Parmi eux, Homère occupe la place la plus importante -« Homère n’est pas un homme, inscrit déjà l’enfant sur sa tablette lorsqu’il c’est un dieu apprend à écrire. Mais l’élève ne connaitra de tous ces auteurs ue les extraits sélectionnés par la tradition et qu’il importe de bien connaître pour être un homme cultivé.
L ‘explication de textes, qui consiste souvent en une accumulation de commentaires érudits, doit déboucher su textes, qui consiste souvent en une accumulation de commentaires érudits, doit déboucher sur le « jugement », ? orientation essentiellement morale. A cette étude s’ajoute plus tardivement un enseignement de la grammaire. L’élève n’apprendra l’art de composer les discours que dans l’enseignement supérieur. Mais il pratique déjà, avec le rammatiste, les premiers exercices préparatoires.
On peut lui demander de reproduire par écrit une fable (Marrou Histoire de l’éducation dans l’antiquité) ou un récit légendaire qu’il vient de lire ou d’entendre, c’est la « fable » ou la « narration ». Il peut avoir aussi à commenter , selon un plan très strict, une anecdote morale ou une parole attribuée à tel ou tel personnage célèbre ; c’est la « chrie » (Marrou, Histoire de l’Education). Ce travail de composition peut être aussi l’occasion d’exercices de grammaire parfois surprenants (Marrou, Histoire de l’éducation dans l’antiquité).
Dans cet enseignement secondaire, les lettres prennent progressivement toute la place au détriment des mathématiques ; celles-ci disparaissent et seront réservees aux étudiants qui s’orientent vers la philosophie ou à ceux qui veulent acquérir une formation technique particulière. V L’enseignement supérieur Diverses formes d’enseignement supérieur sont ensuite proposees aux Jeunes gens. Les collèges éphébiques en sont la forme la plus institutionnelle puisqu’ils sont dirigés par des magistrats nommés par les cités Lorsqu’elle apparaît au IVème siècle avant J.
C. , l’éphébie est un ervice militair PAGF par les cités Lorsqu’elle apparaît au IVème siècle avant J. C. , l’éphébie est un service militaire obligatoire pour les jeunes athéniens de dix-huit à vingt ans (Aristote, Constitution d’Athènes). Ils reçoivent en même temps un préparation civique et morale à leurs droits et devoirs de citoyens. Mais, lorsque la Grèce perd son indépendance, l’éphébie devient un collège aristocratique où la jeunesse dorée reçoit une formation sportive .
Divers poètes, philosophes ou médecins itinérants y donnent également des conférences qui permettent aux élèves ‘acquérir une culture générale assez superficielle. Les autres écoles ne sont pas des universités organisées mais des groupes de disciples attirés par un maître auquel ils s’attachent avec une admiration fervente. Il n’y a pas de véritable enseignement technique dans le monde Grec. L’apprentissage de tous les métiers techniques ou scientifiques, -celui d’avocat, d’ingénieur ou de marin par exemple, se fait par initiation pratique auprès d’un maître.
Même la médecine, très développée en Grèce, se transmet de cette façon. Les écoles de médecine, comme celle de Cos où exerçait Hippocrate, ne sont que la réunion dans une même ville de plusieurs médecins célèbres. Les deux branches essentielles de l’enseignement supérieur sont la rhétorique et la philosophie, toujours en rivalité depuis Isocrate et Platon. La majorité des étudiants fréquente les écoles de rhétorique, couronnement de l’éducation. L’homme cultivé et accompli est celui qui maitrise l’art de la parole.
Tou couronnement de l’éducation. L’homme cultivé et accompli est celui qui maitrise l’art de la parole. Tous les aspects de l’art oratoire ont été minutieusement analysés et classés. Il existe par xemple, pour chaque sorte de discours, un questionnaire type qui permet la recherche méthodique des idées (Rhetores Graeci). Le geste, très important chez l’orateur, est lui aussi codifié. (Quintilien, Institution Oratoire) Après avoir étudié la théorie et les modèles retenus par la tradition, l’étudiant passe à l’imitation.
Il doit pour cela parcourir une série graduée d’exercices scolaires extrêmement codifiés : éloges, comparaison de deux héros ( Achille et Hector ), discussion d’un problème général ( faut-il se marier ? ) , proposltion de loi qu’il faut soutenir ou attaquer ( « il est interdit e tuer un adultère pris en flagrant délit ») Il faut ensuite prononcer des « déclamations » sur des sujets imaginaires • plaidoyers judiciaires, sur des cas complexes et tout à fait invraisemblables (Rhetores graeci), discours politiques célébrant les héros légendaires, souvent ceux des guerres Médiques (Polemon de Laodicée, Déclamations).
Dans la vie culturelle, les conférences et récitations publiques tiennent une grande place et ne se distinguent guère de tous ces exercices scolaires . Les orateurs les plus célèbres continuent ? les pratiquer. Ils prononcent toujours des éloges par exemple ; ais choisissent pour mieux montrer leur talent des sujets inattendus :éloge du perroquet, de la fièvre quarte ou de la mouche (Lu talent des sujets inattendus :éloge du perroquet, de la fièvre quarte ou de la mouche (Lucien, Eloge de la mouche).
Toute sa vie, l’homme cultivé déclame, parfois même jusqu’au tombeau (Marrou, Histoire de l’éducation dans l’antiquité). La philosophie, en opposition avec la culture commune , s’adresse à une minorité d’étudiants, accueille parfois des femmes -pour lesquelles la voie de la rhétorique est fermée. Son objectif est avant tout moral, recherche de la sagesse, du souverain bien. Elle demande à ses adeptes une conversion, une vie ascétique différente de celle que mène le plus grand nombre (Diogène Laerce, Vie des philosophes).
L’enseignement de la philosophie comporte un aspect théorique (initiation à l’histoire de la philosophie, étude de la doctrine de l’école, des oeuvres du fondateur), mais a aussi un caractère très personnel . Le maître est pour l’élève un guide spirituel et les entretiens en tête à tête ont une grande importance. Après celle de Platon, trois grandes écoles philosophiques sont fondées à Athènes, sous forme de confréries religieuses et avantes : en 387, Aristote fonde l’Académie puis le Lycée en 335, Epicure le Jardin en 306, Zénon l’école stoïcienne du Portique en 301.
D’autres écoles philosophiques (sceptiques, cyniques) s’y développent également. Les différentes écoles philosophiques sont des sectes rivales qui entretiennent entre elles des querelles permanentes. Mais une rivalité commune oppose philosophes et rhéteurs, qui, en se combattant s’influencent réciproquement. A l’époque hellénistique, il y a, en dehors d’Athènes, de nombreuses villes où des maitres renommés attirent des étudiants. Alexandrie par exemple, dont le Musée est fondé en 280.
Il s’agit à l’origine dune communauté de savants, nourris aux frais du roi et exempts de tout impôt, qui s’adonnent ? la recherche scientifique. Leur ardeur dialectique entraine parfois , au sein de la communauté des tensions que raillent les auteurs de l’époque (Athénée). Ils ont à leur disposition un jardin zoologique et botanique prestigieux ainsi qu’une célèbre bibliothèque qui contient autour de cent vingt mille volumes. Comme ils attlrent et forment des disciples, le Musée deviendra peu à peu un centre d’enseignement supérieur.
Les villes côtières d’Asie Mineure et les îles voisines sont renommées pour leurs écoles d’éloquence :Pergame par exemple, qui se dote d’une bibliothèque rivale de celle d’Alexandrie. Rhodes est célèbre pour ses écoles de grammaire et de philosophie. Conclusion L’éducation hellénistique, point d’aboutissement de toute une évolution pédagogique, restera en usage à l’époque romaine et jusqu’à la fin du monde antique . Au delà de l’époque romaine , elle restera présente dans la tradition pédagogique française qui, pendant des siècles, va privilégier les études littéraires classiques et les exercices rhétoriques