Economie industrielle

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Licence fondamentale en Économie et Gestion /semestre 6 / Economie industrielle Cour Economie industrielle Licence fondamentale en Economie et Gestion Semestre 6 Groupes A, B et C 2014-2015 Professeurs MOUNSIF TAHAR MAANINOU AMAL MOUNSIF TAHAR/ MAANINOU AMAL / 2014-2015 Page 1 Licence fondamenta Economie industriell Syllabus orao Sni* to View n ‘semestre 6 / Les balbutiements de l’économie industrielle remontent au début du 19eme siècle.

En effet, une chaire d’économie industrielle est créée en 1818 au Conservatoire des Arts et des Métiers pour Say. lus tard, on doit à Marshall le mérite de poser les premiers fondements de cette discipline, notamment avec la publication, en 1879, d’un ouvrage dédié spécialement ? l’économie industrielle : Economics of industry. De l’autre côté de l’Atlantique, cette discipline enregistre ses premiers pas avec les contributions de Veblen, Clarck.

Hadley, James qui vont jouer un rôle clef dans l’élaboration de la législation à l’élaboration de nombreux modèles qui vont enrichir l’économie industrielle : on parle dans ce cadre d’une nouvelle économie industrielle dont l’une des figure de proue est J. Tirole. Liobjectif de ce cours est double • D’une part : il s’agit de familiariser les étudiants avec : Les concepts fondamentaux de l’économie industrielle ; branche et filière, structure de marché, stratégies concurrentielles des entreprises, politique de concurrence, politique industrielle, etc. d’autre part : il s’agit de mette à la disposition des étudiants : Les outils théoriques, analytiques empiriques nécessaires pour appréhender les axes qui sont au cœur cette discipline. Sous cet éclairage, on assigne à cette discipline plusieurs missions parmi lesquelles on cite : ?? étudier les industries et les structures des marchés ; • étudier la croissance des firmes et leurs stratégies concurrentielles ; • étudier les politiques publiques en relation avec l’industrie et les services • étudier les méthodes appropriées à l’économie industrielle.

Plan l- Introduction. • L’entreprise et le marché dans la théorie microéconomique de l’équilibre concurrentiel : L’entreprise est une « boite noire » qui maximise le profit et le marché est parfaitement concurrentiel. • Les nouvelles théories économiques de l’entreprise. • La concurrence imparfalte : définition Il-Structures des marchés. ?? Système productif et problèmes de découpage • ndicateurs de la structure d’un marché • Typologie des structures de marché • Déterminants de la struc ché PAGF OF de prix et Stratégies commerciales • Barrières à l’entrée et Stratégies de protection • Recherche-Développement et Stratégies d’innovation • Entente et Stratégies de domination IV-Politiques industrielles. • La régulation des marchés : la théorie et la réalité • Le droit de la concurrence : les principes et le bilan • Politique industrielle : quelle pertinence avec la ondialisation ?

Page 2 Licence fondamentale en Economie et Gestion ‘semestre 6 / 1 . 1 -rappel et présentation de quelques concepts de base -La concurrence : La concurrence renvoie à l’idée de rivalité, de dispute au de « guerre économique » entre au moins deux individus ou deux entreprises dont chacun aspire ? atteindre un même résultat : affaiblir, sinon éliminer son rival ou ses rivaux, et donc damner un marché ou s’accaparer le maximum du part de marché.

Au-delà de cette définition vague, les économistes s’attachent ? mieux cerner les contours du cadre dans lequel gissent les individus « en concurrence c’est-à-dire « les règles du jeu ». Le cas le plus souvent mis en avant est celui de la concurrence pure et parfaite, laquelle est au cœur de la théorie de l’équilibre général de Walras. Elle repose sur 4 hypothèses : 1 -atomicité : vendeurs et acheteurs sont nombreux et de taille modeste au point que nul ne peut à lui seul influencer les prix 2-homogénéité : les produits échangés sont identi ues 3-transparence . e concurrence imparfaite. Par exemple, lorsqu’ une entreprise propose un produit différent de ceux de ses concurrents, elle joue sur la différenciation. Dans ce cas, on est en présence d’une concurrence monopolistique qui caractérise un marché dans lequel il existe des entreprises qui tellement différencient leur produit qu’elles se trouvent disposer d’un certain monopole pour leur propre bien économique.

De manière plus générale, dans le cadre de la concurrence imparfaite, la structure du marché renvoie aux situations suivantes 1 -monopole : sltuation dans la quelle une seule entreprlse vend un produit donné ; le monopole est dit bilatéral si l’entreprise est face à un seul acheteur 2-duopole • situation où deux firmes dominent un marché -oligopole cas dans lequel 3 sinon plus entreprises dominent un marché 4-monopsone : situation où on a affaire à un seul demandeur et plusieurs offreurs… Branche : La notion de branche renvoie à un ensemble d’entreprises qui ont la même activité et qui produisent donc le même produit que ce soit à titre principal ou à titre secondaire, Un groupe peut appartenir à plusieurs branches comme c’est le cas par exemple, de Tata automobile, hôtellerie, finance…. -Secteur : Cette notion renvoie à un ensemble d’entreprises qui ont la même activité principale, mais ces ntreprlses, du mons certaines d’entre elles, peuvent exercer plusieurs activités, Dans ce cas, on se réfère ? l’activité qui génère le chiffre d’affaires (CA) le plus important.

Prenons un exemple : l’entreprise X a plusieurs activités -Travaux publics, in énierie civile, bâtiment… -, c’est la première activité qui donn plus important, dans ce cas elle est inscrite dans le secteur « Travaux publics -Filière de production . La notion de filière de production est difficile à cerner dans la mesure où d’une part, elle peut faire intervenir de nombreuses entreprises appartenant ? es branches différentes et, d’autre part, elle peut être éclatée sur le plan géographique : une pièce est fabriquée en France, une autre en Roumanie… l’assemblage final est réalisé au Maroc.

Au-delà de ces difficultés, une filière renvoie à un processus d’opérations de transformation séparables par des enchainements techniques qui évoluent en fonction du progrès technique et des modes d’organisation du travail et des relatlons industrielles. Une filière renvoie ainsi à des flux d’échange fournisseurs-clients « à plusieurs niveaux Son point de départ est l’acquisition des matières premières et ?nergétiques, ensuite entre en jeu le processus de transformation qui fait intervenir plusieurs entreprises – PME, equipementiers, fournisseurs, firmes donneuses d’ordre – en vue de réaliser le produit final. Concentration . Cette notion renvoie à un processus économique qui consiste à l’augmentation régulière de la dimension ou taille des entreprises, notamment grâce à des achats et des fusions avec d’autres entreprises. On distingue ainsi entre : 1- la concentration horizontale qui est le regroupement d’entreprises qui ont la même activité ; 2-1a concentration verticale qui est le regroupement d’entreprises ui ont des activités complémentaires ; 3- la concentration congloméra le qui est le regroupement d’entreprlses ayant des activités indépendantes les unes des autres (chimie, aéronautique, hôtellerie… . Page 3 PAGF s OF hôtellerie MOUNSIF TAHAR,’ MAANINOU AMAL / 2014-2015 Licence fondamentale en Economie et Gestion /semestre 6 / -Barrières à l’entrée : L’entrée sur un marché n’est pas forcement aisée dans la mesure existent des barrières. Parmi ces dernières on peut citer : – importance ou coût du capital – technologie ; -protection par des brevets ; facteurs institutionnels Marché contestable : Cette notion définit la concurrence par la liberté d’entrée et de sortie d’un marché.

Dit autrement, l’entrée est libre et la sortie est peu coûteuse en ce sens que les coûts irrécupérables doivent être faibles, sinon l’entreprise ne peut prendre le risque d’entrer sur le marché. -cartel : Accord entre les producteurs d’un bien afin de réglementer la vente pour accroître ou stabiliser les profits. un cartel peut ainsi organiser une baisse volontaire de la production, ou au contraire l’augmenter, en vue de faire monter les prix. Dans un cartel, les partenaires onservent leur autonomie, l’enjeu consiste in fine de limiter ou de supprimer les risques de la concurrence entre eux. L’OPEP en est un exemple. Entente : Accord, souvent implicite, passé entre plusieurs entreprises dans le but de fausser le libre jeu de la concurrence. Cet accord se matérialise par différentes manières partage du marché, baisse des prix afin d’empêcher un potentiel concurrent de pénétrer le marché… 2-Chevalier J. M Industrie, voir document annexe 1. 2 Le développement de l’économie industrielle américaine (Industrial Organization) La fin de la guerre de séce sse le champ libre aux PAGF 6 OF dans un contexte de « capitalisme sauvage » que se constituent des empires Industriels souvent organisés sous forme de trust (acier, tabac Pétrole. chemins de fer), Des discussions s’engagent alors dans le monde politique et dans celui des économistes : Faut-il laisser faire ces mouvements de concentration dans une optique très darwinienne selon laquelle seuls les plus efficaces doivent survivre ? Faut-il au contraire introduire des règles pour présen’er le fonctionnement concurrentiel des marchés et éviter le pouvoir de monopole ? C’est cette dernière position qui s’impose avec le vote en 1890 de la première loi antitrust, le «Shermar Act » qui rend illégaux « la collusion, le monopole et toute tentative de monopolisation h.

A partir du Sherman Act des procès antitrust vont s’ouvrir : ils constituent autant d’études de cas pour alimenter la discussion de fond sur l’efficacité des entreprises, des marchés et sur la nature des réales qui doivent être posées par l’Etat. Ces cas antitrust sont discutés dans les universités, à Harvard notamment, d’abord d’une façon assez empirique puis, à partir des années 30, selon une émarche méthodologique codifiée par E.

Masan en 1938 de la façon suivante : « En partant d’une étude de la structure des marches, il s’agit d’examiner le comportement des firmes industrielles et de comparer leurs performances à ce qu’elles devraient ou pourraient être Nous avons là l’énoncé du fameux tryptique de l’économie industrielle américaine Structurescomportements- Performances qui va servir de fondement méthodologique à la grande majorité des manuels et des travaux publiés dans ce domaine entre 1940 et 1970.

En rajoutant à ce triptyque les conditions de base, F. M. Scherer schématise de la façon suivante cette démarche 7 OF ce triptyque les conditions de base, F. M. Scherer schématise de la façon suivante cette démarche (graphique 1). Le point de départ du raisonnement se situe en bas du graphique : l’intérêt général exige de la part des producteurs de biens et services la plus grande efficacité au niveau de la production (quantité et qualité), du progrès technique. e l’allocation des ressources et de l’emploi. Si cet idéal d’efficacité -conforme à ce que donnerait la concurrence pure et parfaite- n’est pas atteint, ‘est qu’il y a des distorsions qu’il faut localiser, éviter ou sanctionner, au niveau des comportements ou des structures, à moins que le conditions de base ellesmêmes n’impliquent une organisation particulière de l’industrie (cas des monopoles naturels par exemple).

Il y a dans ce schéma une détermination en chaîne qui inclut des feedbacks sur le schéma par des flèches en pointillé), La plus grande difficulté opérationnelle réside dans le problème de l’évaluation ces performances et de l’écart qui peut exister entre la réalité et un optimum non mesurable. Page 4 Économie industrielle

Graphique 1 : le schéma de base de l’économie industrielle classique Conditions de base Offre Demande Matières premières Technologie Durée de vie des produits Rapport valeur/poids OF Barrières à l’entrée Structure des coûts Intégration verticale Structure conglomérale COMPORTEMENTS Politique de prix Politique de production Politique de Recherche et Développement Publicité Moyens juridiques RESULTATS Efficacité dans . la production l’allocation des ressources le progrès technique l’emploi Source :F.

M scherer industrial market structure and economic performance Chicago,rand macNeIly,3e ed. 973: 3 A partir de cette méthode d’analyse, de très nombreux travaux empiriques ont été effectués aux Etats-Unis sans pour autant qu’un consensus ait été trouve quant aux régies ? appliquer : d’un côté les apologues du laissez-faire (l’Ecole de Chicago en particulier), de l’autre un courant institutionnaliste pour lequel l’analyse économique doit déboucher sur une doctrine juridique et des régies précises d’application des lois antitrust.

Certes, on ne se fait pas d’illusion sur la possibilité d’une concurrence pure et parfaire mais on peut chercher à promouvoir une ? workable compétition selon l’expression introduite par Clark en 1940, c’est-à-dire une situation dans laquelle les tendances concurrentielles sont. Plus fortes que les tendances monopolistiques. 1. 3 L’apparition tardive de l’économie industrielle en France (depuis 1970) pouvoir de monopole que Jacques Houssiaux introduit en France l’économie industrielle de type américain.

A partir de la, des travaux empiriques très divers ont été entrepris sur les structures industrielles françaises mals il faut attendre le milieu des années 70 pour que l’enseignement de l’économie industrielle soit timidement introduit dans les rogrammes universitaires où il aura tendance à se Page 5 généraliser au cours des années 80. La publication du Traité d’économie industrielle en 1988 (Arena. , de Bandt, Benzoni, Romani) consacre la discipline.

L’économie industrielle s’est développée en France dans un contexte très différent du cadre américain : – une économie très ouverte sur l’extérieur, confrontée depuis le Traité de Rome en 1957 à la concurrence internationale et l’ouverture des frontières ; – une économie plongée depuis 1974 dans une crise économique profonde qui appelle à des explications de crise t à des politiques de sortie de crise ; – des structures industrielles marquées par le poids du secteur public ; – une conception centralisatrice et interventionniste de l’Etat qui préfère agir directement sur les structures ou les comportements plutôt que de laisser au pouvoir Judiciaire le soin de définir les refile du jeu de la. Concurrence. Ceci: explique les constantes préoccupations de « politique industrielle L’économie industrielle, telle qu’elle est pratiquée en France depuis 1970, est caractérisée ar une rande hétérogénéité dans les pr t les méthodes mises en