Dossier consommation en France
La Croissance Les débats sur la croissance / Croissance et Bonheur La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de services dans une economie sur une période donnée, généralement une période longue. En pratique, l’indicateur intérieur brut ou PIB. surer est le produit p g L’économie française produit aujourdhui 4,6 fois plus de richesses qu’en 1959 (plein boom des 30 Glorieuses).
Certes, entre-temps, la population est passée de 46 millions dhabitants à 63. Cette croissance n’a pas eu que des vertus: dégradation de l’environnement, odes de vie anxiogènes, dégâts du progrès, frustrations pour ceux qui ne peuvent accéder ? ce qui est devenu une norme sociale implicite… Mais, en même temps, l’espérance de vie a progressé, le niveau de formation également et de nombreux biens et services réservés naguère à une élite sont devenus accessibles au plus grand nombre.
La croissance economique a en tout cas profondément transformé le pays et la façon de donc impossible à long terme, mais son arrêt volontaire semble impensable. Décroissants et « croissances vertes » se rejoignent souvent sur ertaines politiques publiques à mettre en oeuvre pour protéger l’environnement, en particulier en matière d’économies d’énergie ou de développement des énergies renouvelables.
En effet, pour les décroissants, croissance économique et protection de l’environnement sont incompatibles, au moins dans les pays industrialisés. L’Institut du développement durable et des relations internationales a organisé, en juillet 2013, à l’Assemblée nationale et sous le patronage du Président de la République, une DOSSIER D’ÉCONOMIE conférence internationale Une société innovante pour le XXIème siècle ») pour écouter et faire dialoguer des partisans de la croissance verte et de la décroissance ainsi que des responsables politiques.
Pendant deux jours, ils ont échangé sur leur analyse de la croissance, des implications économiques de la raréfaction des ressources ou de l’urgence climatique, ainsi que sur les raisons pour lesquelles le bon fonctionnement des sociétés industrialisés dépend, ou non, de la croi r PIB. 2 S son rang. pour sortir de la « folie qui hante le coeur d’une économie obsédée par la croissance Tim Jackson propose de développer une « économie de
Cendrillon » qui valorise des activités immatérielles (riches en bien-être et faibles en produits matériels et polluants). L’idée est de maintenir une activité économique normale (les entreprises tournent, les gens travaillent, consomment et épargnent) en stimulant au maximum les activités écologiques, au sens large : bien plus large que l’économie « bio » et en intégrant les activités de soins, d’éducation et d’épanouissement de soi.
Ce n’est pas de la décroissance, mais la création d’une nouvelle richesse : un nouveau type de croissance. Enfin, selon l’économiste militant Serge Latouche, la croissance est un concept ayant pour origine les révolutions économiques anglaises. C’est au colloque « Ligne dhorizon » en 2002 sous l’égide de l’UN ESCO que le concept de décroissance prend une place importante il est admit qu’il faut ralentir le productivisme pour sauvegarder notre planète, explorer d’autres voies. L’aspect illimité de la croissance pose problème.
La référence est l’indice du PIB mais il ne mesure que le bonheur matériel, bonheur de consommer toujours plus, 3 OF s montrent que ce n’est pas forcément vrai. D’abord, que ce soit entre pays ou à l’intérieur des pays, la relation entre bonheur et revenu paraît compliqué l’augmentation du revenu, lorsque le revenu est faible, aide ? l’amélioration du bonheur, puis, à partir d’un seuil qui varie selon les études (l’Insee a par exemple demandé à 10 000 français de noter leur niveau de satisfaction dans la vie), l’augmentation du revenu n’a plus d’incidence sur le bonheur.
Enfin, dans les pays riches, la croissance economique n’a pas permis une augmentation du bonheur. Pour expliquer ce phénomène, les économistes du bonheur, omme Lucie Davoine, utilisent les arguments de la comparaison sociale et de l’adaptation. La comparaison sociale est ici le fait de comparer ses revenus aux revenus des autres. Cadaptation est ici le fait que les augmentations de revenus n’accroissent pas durablement le niveau de bonheur.
Les psychologues mettent en avant d’autres raisons. D’abord, les revenus ne sont qu’un déterminant parmi d’autres du bonheur. Ensuite, les personnes plus orientées vers des valeurs extrinsèques, comme Pargent, le pouvoir, le statut, sont souvent moins heureuses que les ersonnes orientées vers des valeurs intrinsèques, comme le développement personnel 4 OF S croissance a besoin du chômage pour se faire.
La compétition des entreprises aboutit à la mort d’un grand nombre d’entre elles chaque année. En outre, à l’intérieur même des entreprises, il y a des processus de licenciement et d’embauche afin que le processus productif devienne plus performant. Or le chômage est un des plus puissants et durables destructeurs de bonheur, qui peut influer même lorsque les personnes retrouvent un emploi.
Le cap talisme de consommation, pendant les 30 Glorieuses, a emblé avoir brillamment rempli son contrat concernant Pamélioration des conditions de vie de la majorité à travers la consommation de masse, l’augmentation du pouvoir d’achat pour les classes populaires et la démocratisation de biens jusque-là réservées aux classes aisées. Notre époque vit encore sur la nostalgie d’un tel boom économique oubliant par là ce que cette période avait de particulier : la reconstruction économique de pays largement dévastés par la guerre et un coût environnemental, énergétique (effets de ramiante par exemple). S OF s