Disparition du Tacheles, un squat mythique de Berlin
Disparition du Tacheles, un squat mythique de Berlin Avec la fermeture hier du squat d’artistes Tacheles, Berlin perd un des fleurons de la culture alternative qui l’a rendue célèbre, sous le ciel morose de la gentrification. La mine triste, assis sur des canapés défoncés et des sièges jetés sur le trottoir, les occupants du Tacheles attendent Parrivée de la police avec une résignation qui fait peine à voir, tandis que deux d’entre eux entament une élégie funèbre sur un vieux piano à queue.
Mardi matin, Pévacuation du plus célèbre des squats erlinois, après deux aux barouds d’honne les dernières heures capitale allemande. « Nous sommes des a qui s Bes , n’a pas donné lieu ditionnellement (m ns occupées) de la es de gauche violents. Ce n’est pas notre truc de mener une action illégale. Si ce lieu n’est pas soutenu par la sphère politique, dans ce cas il n’y a rien d’autre à faire que de fermer la porte », dit sobrement Linda Cerna, porte-parole du Tacheles.
Après un long feuilleton judiciaire à rebondissements qui les a opposés pendant des années à un investisseur qui voulait ransformer le bâtiment en complexe immob immobilier luxueux, projet abandonné entre-temps faute de fonds suffisants, les occupants du Tacheles ont fini par jeter l’éponge quand le créancier du propriétaire, la banque HSH Nordbank, les a sommés de vider les lieux.
Sollicitée à plusieurs reprises par le collectif d’artistes, la mairie de Berlin s’est refusée à intervenir, mais a fait savoir récemment qu’elle veillerait ? ce que le lieu, bientôt mis en vente, reste un espace dédié à la culture. Sans plus de précisions. Un squat has been mais symbolique Réduit à peau de chagrin ces derniers mois après le départ d’une partie de ses occupants, certains ayant accepté d’empocher une sorte de prime au départ, le Tacheles était à l’agonie depuis le mois d’août, où il avait été contraint de fermer ses portes au public pour des raisons de sécurité.
Avant cela, les dizaines d’ateliers d’artistes qui avaient éclos dans chaque recoin de cette gigantesque ruine aux allures de vaisseau fantôme échoué sur une vaste friche hérissée d’herbes folles, en plein cœur de Berlin, ttirait plus de 1000 visiteurs par jour. « C’est une perte énorme pour Berlin, encore plus que pour les artistes eux-mêmes. Berlin perd une enseigne, un lieu qui était la raison de la venue de nombreux visiteurs et de gens qui se sont installés ici », déplore Linda Cerna.
Certes, 2 de nombreux visiteurs et de gens qui se sont installés ici », déplore Linda Cerna. Certes, le Tacheles avait perdu la saveur rebelle de sa grande époque, il y a 22 ans, lorsqu’une poignée de jeunes artistes avaient pris d’assaut cette galerie commerciale à l’abandon, auvant de la démolition ce bijou d’architecture moderne, déj? épargné par les bombardements des alliés parce que les nazis avaient placé des prisonniers français sur le toit.
Dans les années 2000, le squat était devenu une véritable attraction touristique, mentionnée en bonne place dans les guides de voyage. Au point de devenir l’ombre de lui-même, une sorte de diorama poussiéreux du Berlin alternatif de l’après-chute du Mur, à la pertinence artistique discutable, et où l’on se voyait contraint de verser une obole à chaque fois qu’on daignait poser la main sur on appareil photo.
Certains artistes, marchands du Temple dans l’âme, s’étaient même tout bonnement reconvertis dans la vente de babioles à touristes. Berlin victime d’un Monopoly À force de crier au loup depuis des années à coup de pétitions et de manifestations, les artistes de Tacheles ont fini par quitter leur navire dans l’indifférence générale, à peine une centaine de personnes ayant participé au dernier rassemblement de soutien.
Difficile de ne pas voir dans la fer 3 Difficile de ne pas voir dans la fermeture de ce squat mythique n chapitre supplémentaire du film qui semble se jouer ces dernières années à Berlin : les fermetures de clubs et lieux de culture se succèdent depuis que la VIIIe aux loyers bas s’est transformée en un plateau de Monopoly que se disputent les investisseurs. La crainte de voir se refermer cette parenthèse enchantée de l’après-chute du Mur, où l’improvisation semblait être le principe régisseur de la ville, grandit à mesure que le royaume des terrains vagues disparaît peu à peu sous le rouleau compresseur de la gentrification.
C’est encore un morceau de diversité culturelle et de liberté qui meurt. Le Tacheles était une sorte de vaisseau amiral contre la gentrification, estime Sturmius Sprenger, artiste street-art qui avait ouvert une académie d’art au cœur du squat. Après la chute du Mur, il y avait plus de 50 squats et projets alternatifs à Berlin. Combien en reste-t-il aujourd’hui ? On peut les compter sur les doigts de la main. Et ça ne va pas s’arrêter. » source http://www. lesinrocks. com/2012/09/05/actualite « disparition-dun-squatt-mythique-de-berlin-le-tacheles-11296363/ 4