D Sob Issance
LA DÉSOBÉISSANCE La question de l’obéissance et de la désobéissance pose d’emblé e un problème aigu pour peu qu’on considère plus préclsément la désobéissance. En effet, peuton défendre la désobéissance sans se contredire, à savoir en promulguant une loi qui exhorterait à désobéir ? Une telle loi devrait s’excepter de la prescription qu’elle formule. Yautre part, on peut sérieusement se demander si la désobéissance peut bénéficier d’une caution sociale, voire politique.
Afin d’aller plus loin dans ce q diviserons notre réfle Dans un premier te eut être critiquable une puissance de d or 12 Sni* to View ien identifiables. a désobéissance ale. Il s’agira de voir si l’on peut sérieusement onder la désobéissance. Puis de déterminer pourquoi et à qui obéir, à savoir quels sont les véritables fondements de l’obéissance. Enfin, nous nous demanderons si obéir coïncide nécessairement à un renoncement de sa liberté. Estce qu’obéir commande de mettre de coté sa raison ?
Dans le deuxième temps de notre réflexion nous essaierons daller vers le dépassement du dualisme obéissance désobéissance au profit de la onsidération du lien social et du respect de la personne. NY a -t il pas en effet une désobéissance et un obéissance condamnables ? Quel est leur commun dénominateur commun dénominateur ? De fait, comment déterminer si nous de vons obéir ou désobéir ? Enfin, pour clore, nous conclurons sur la désobéissance. Il s’agira d’inviter à discerner différentes figures de la désobéissance.
S’agitil d’une insoumission particulière ou d’un acte politique de résistance. La question qui nous guidera est : N’y a – til pas plusieurs formes de désobéissance ? Et quelles en sont fins respectives ? I LA DESOBEISSANCE, CRITIQUABLE EN TANT QUE PRINCIPE ACTIF DE DISSOLUTION DU IEN SOCIAL. A/ La désobéissance : injonction contradictoire. S’agitil de fonder la désobéissance ? Comment pourraiton s’y pren dre ? Tout d’abord, toute injonction à désobéir attendrait l’obéissance à ce qu’elle dicte et sustenterait ainsi sa propre contradiction.
Ainsi, la désobéissance ne saurait être édictée comme règle sauf à se saborder ellemême. par ailleurs, la désobéissance n’est pas ignorance de la règle ou de la loi mais acte d’infraction délibéré qui en suppose la reconnaissance. Autrement dit, la désobéissance a toujours besoin de lois auxquelles désobéir pour être désobéissance. L’acte de désobéissance est en cela solidaire de l’idée d’infraction, de transgression. En effet, la faute consciemment commise ne manque pas de me positionner par rapport à la loi.
La désobéissance ratifie la loi comme référenc e en refusant de s’y conformer. Si donc la désobéissance suppose la loi ou la règle et si elle ne peut devenir loi ou rè le alors elle 12 et si elle ne peut devenir loi ou règle, alors elle ne saurait être fondée que dans quelques cas xceptionnels, ainsi elle relève d’une casuistique, en outre elle ne saurait l’être pour ellemême. Bref, on ne désobéît pas pou r désobéir. Concluons donc provisoirement que la désobéissance ne saurait avoir qu’un fondement extrinsèque et ne s’aurait en outre s’ériger comme principe.
Mais poussons notre questionnement en l’étendant ? l’obéissance. B/ Fondements de l’obéissance : pourquoi et à qui obéir ? Il s’avère que pas davantage que la désobéissance ne se justifie pour ellemême, l’obéissance n’a sa propre raison d’être. Elle se justifie plutôt à considérer ce ue Kant met en valeur comme « l’insociable sociabilité de l’homme a savoir une « inclination à entrer en so ciété » inclination doublée cependant d’une « répulsion à le faire menaçant constamm ent de désagréger la société. » (Idée d’une histoire universelle… rop 4). Schopenhauer, un disciple de Kant, illustre ce phénomène par l’allégorie des porcs épiques. Ceuxci, bien qu’étant victimes du froid ne peuvent cependant se blottir les uns contre les autres sauf à se blesser, à s’infliger mutuellement la mort. Or, il en va de même des hommes, qui ne parviennent pas à vivre u à survivre les uns sans les autres, mais qui cependant ne parvi ennent guère mieux à vivre ensemble. La nature de l’homme ne le rend donc pas enclin à être uniquement sociable avec ses semblables, PAGF 19 on peut ici faire signe vers Hobbes.
Auss i, s’agitil de le rendre sociable. La restriction qu’apporte Rousseau dans l’ Emile prend alors tout son sens : « Si, comme on peut le penser, l’homme est un animal sociable pa nature, ou du moins fait pour le devenir ». Car, Rousseau vient par cette poignée de mots inquiéter cette thèse qui, depuis Aristote, s’était enracinée comme un ogme. En effet, il fait par là référence à un apprentissage de cette sociabilité, invite à mener un travail. Or, c’est bien dans cette optique que Kant, dont la proximité intellectuelle avec Rousseau n’est plus à démontrer, déploie sa réflexion.
Citons un texte qui se réfère directement à l’obéissance : « L’homme est un animal qui, du moment où il vit parmi d’autres individus de so n espèce, a besoin d’un maître. Car il abuse à coup sûr de sa liberté à l’égard de ses semblables il lui faut donc un maître qui batte en brèche sa volonté particulière et le force ? béir à une volonté universellement valable, grâce à laquelle chac un pulsse être libre. » (Idée d’une histoire universelle, Prop 6, argt. ). En conséquence, l’obéissance ne se justifie pas non plus d’ellemême.
Elle est plutôt l’effet de l’ambivalence de l’homme du point de vue de son comportement sociale. Sa fin est de sociabiliser l’homme en le retenant de céder à ses impulsions égoiStes. Nous en donnons icl la justification. Quant à la question du fonde ment, elle 2 tion du fondement, elle va courir ici ou là dans la suite de notre propos. C/Obéir, estce renoncer à sa liberté, à sa raison ? Si l’on souhaite donner une réponse satisfaisante ? cette question, il importe d’emblée de distinguer l’obéissance de la soumission.
On peut concevoir une société où des sujets seraient entièrement privés de leur liberté au profit d’un monarque ou d’un petit nombre de gouvernants. Nous imaginons une situation de soumission. En effet, une telle organisation sociale répond à le fin suivante : pour que quelques uns soient libres, nous faisons en sorte que la majorité soit dépouraue de liberté. Ciestàdire que la liberté excessive, sans borne de quelquesuns se batit sur la privation de liberté de uelques autres (plus nombreux). Cela ne répond assurément pas à l’idéal de l’obéissance.
Pour s’en aviser, il suffit de reprendre Kant. Lequel manifeste que l’obéissance ne s’oppose pas ? la liberté mais aux abus de liberté, abus de liberté toujours tributaire d’une entrave à la liberté (de celui qul se retrouve lésé). Ainsi, [‘excès de liberté de l’un se construit sur le défaut de liberté de quelques autres. En quoi l’obéissance est plutôt une condition de la liberté de chacun en société. Elle constitue en effet un garde fou contre les abus. L’obéissance doit donc être conçue comme une garantie contre les entraves apportées à la liberté de tous ou de quelques uns.
Bilan La désobéissance ne saurait être hissée comme principe sans con tradiction. La désobéissance n’es PAGF s 9 La désobéissance n’est pas fondée pour ellemême, pas plus, d’aill eurs, que l’obéissance. L’obéissance exigée en société l’est en vertu de la nature ambival ente de l’homme envers ses semblables. Enfin, loin de s’opposer à la liberté, l’obéissance en est plutôt une condition dans le cadre de la vie en société. Transition Mais l’obéissance estelle toujours et nécessairement au service d e la liberté ?
Inversement, la désobéissance doitelle immanquablement être co ndamnée comme torpillant le lien social ? Nous allons ici vers le second grand point de notre réflexion. Il VERS LE DEPASSEMENT DE LA DUALITE OBÉISSANCEDESOBEISSANCE AU PROFI DE LA CONSIDÉRATION DU LIEN SOCIAL ET DU RESPECT DE LA PERSONNE Al N’y a -til pas une obéissance et une désobéissance pareillemen t blâmables ? Si l’obéissance n’est pas cautionnable pour ellemême mais en tant que réquisit de la liberté en société, visant à préserver s de liberté, PAGF 12