Critique d’un document
Critique d’un document UN CORRIGE POSSIBLE DE L’ETUDE CRITIQUE D’UN DOCUMENT Sujet : la religion et l’Etat aux Etats-Unis Au préalable : cerner et analyser les mots clés du sujet (afin de respecter la consigne et d’éviter le hors sujet) : – la religion : ici, le terme est suffisamment large pour n’en désigner aucune en particulier. C’est la croyance en Dieu qui est à prendre en compte (inutile donc d’insister sur le Protestantisme ! D’ailleurs, le mot même n’apparaît pas dans le doc ! – L’Etat : il s’agit ici de l’Etat fédéral, celui qui est né de la éclaration d’indépendance et des textes des Pères fondateurs, Etat qui s’ direct, les Président Deux notions du c O Ce qui était attend – présentation du do intérêt), ses limites Swip next page s son représentant t sécularisation son apport (ou – les informations du document – les connaissances du cours Ce qui est valorisé Montrez dans quelle mesure ce document rend compte du rôle essentiel joué par la religion aux Etats-Unis, puis montrez ses limites.
Introduction : Le document soumis à notre étude est un article de la presse écrite anglo-saxonne extrait de la revue ritannique économique : « The Economist Cet article est paru en décembre 2004, sous la présidence du Républicain Président Georges W.
Bush qui vient de remporter la présidentielle de novembre 2004 et qui est les attaques du 11 septembre 2001, les Etats-Unis sortent victorieux de la deuxième guerre du Golfe qui a vu la défaite du dictateur Irakien Saddam Hussein et de son régime (Cf. acquis lere). Georges Bush se considère plus que jamais comme le leader du monde regroupant les pays de l’axe du bien en lutte contre les Etats voyous (rogue states) accusé de diffuser de terrorisme travers le monde : l’axe du mal. , l’auteur certes précise avec force l’enracinement chrétien revendiqué par George Bush, mais il le situe dans une perspective historique plus large qui nous permet d’appréhender un George Bush pas plus (ni moins d’ailleurs) croyant en Dieu que ses prédécesseurs Démocrates (Jimmy Carter et Bill Clinton), un Georges Bush dont le discours semble épouser la logique même des textes fondateurs de la République fédérale.
Problématique : Dès lors, les Etats-Unis d’Amériques ne seraient- ils pas une exception dans le processus de sécularisation qui touche depuis plusieurs décennies les Etats et es sociétés des pays occidentaux développés ? Car, de fait, l’apport essentiel du document est bien de souligner le rôle essentiel joué par la religion aux Etats-Unis.
Ce rôle est d’abord mis en évidence par l’auteur en insistant sur les prises de position publiques, voire la pratique religieuse, des différents présidents américains • engagement de Jimmy Carter au catéchisme, les références de Bill Clinton à Jésus dans les églises, Georges Bush qui, officiellement, déclare implicitement en 2001 que Dieu s’est engagé du coté des Etats-Unis dans son combat pour la liberté.
Ce positionnement de Chefs d’Etat en 2 engagé du coté des Etats-Unis dans son combat pour la liberté. Ce positionnement de Chefs d’Etat en faveur d’une croyance religieuse a de quoi nous surprendre, nous Français tellement habitués aux discours et pratiques publiques laits de nos présidents. Que les médias n’auraient-ils pas dit si un Nicolas Sarkozy ou un François Hollande avait ouvertement déclaré que Dieu voulait qu’il soit président ? nimagnable en France !
Ce rôle essentiel joué par la religion aux Etats-Unis est aussi mis en évidence par les différentes références ux textes fondateurs de la République fédérale des Etats-Unis d’Amérique qui reconnaissent un « Juge suprême de l’univers » et « une divine providence » qui, selon l’auteur, « associent Dieu et l’intérêt national des Etats-Unis ». Si l’engagement des Présidents élus par le peuple souverain en faveur de la religion est si manifeste, si les textes fondateurs sont si explicites alors il n’y a plus place au débat : les Etats-Unis ne sont pas un pays lait.
C’est d’ailleurs ce que semble justifier la référence de Dieu dans les emblèmes même de la nation : le serment ‘allégeance comporte la mention « under God », la devise nationale des origines « E Pluribus Unum » sera remplacée par « ln God We Trust » qui apparaît sur le billet de 1 dollar De fait, pour abonder dans ce sens, les Américains eux-mêmes semblent en dehors de toute sécularisation comme le montre les chiffres des différentes enquêtes sociologiques aux Etats-Unis : plus de 95 % des Américains croient en Dieu, 75 % prient tous les jours, 75 % lisent la Bible au moins une fois par an, 65 % d’Américains pe 3 prient tous les jours, 75 % lisent la Bible au moins une fois par an, 65 % ‘Américains pensent que la religion est importante dans leur vie quotidienne, 40 % affirment pratiquer chaque semaine (4 fois plus qu’en Europe, 8 fois plus qu’en France) et 1/3 des chrétiens américains affirment avoir personnellement rencontré Jésus ! Les historiens quant eux montrent que 5 % des Américains étaient membres d’une Église au milieu du XVIIIe siècle, contre 50 % en 1900 et 70 % aujourd’hui !
Enfin, quel message renvoient le succès contemporain des télévangélistes, le phénomène des mégachurch (ex : la Lakewood Church de Houston qui accueille 30 000 fidèles chaque emaine) ? Les Etats-Unis apparaissent bel et bien comme le pays de la piété grandissante, le pays où Dieu est omniprésent ! Mais la réalité des chiffres, des pratiques des Présidents, des mots des textes fondateurs doit-elle nous obliger à une interprétation univoque ? L’auteur de l’article n’a-t-il pas ChOlSl le parti de forcer largement le trait et, ainsi, prendre le risque de faire passer l’Etats fédéral et ses représentants pour ce qu’ils ne sont pas ?
En fait, si la sécularisation de la société états-unienne est certes moins achevée que celle d’autres démocraties ccidentales, cela ne signifie pas pour autant que les Etats-Unis ont cessé d’être un pays laïc. Or, cette dimension essentielle ne peut-être mis de coté. Or, c’est ce que semble faire l’auteur de cet article. Ainsi, dès les origines de la création des Etats-Unis, un « mur de séparation » est construit par les pères fondateurs. Washington, Jefferson, Franklin, Madison étaient des chr 4 est construit par les pères chrétiens peu pratiquants proches du déisme de la philosophie des Lumières. Ils pensaient que la religion était un facteur de division et qu’il fallait la tenir loignée des affaires politiques.
A la fin du XVIIIe siècle, toutes les confessions reconnaissaient déjà que la sphère politique était un domaine possédant ses propres lois et règles de fonctionnement et que les domaines spirituels et temporels devaient être séparés selon une logique que l’on peut déjà qualifier de lai’que : la République fut fondée sur les notions de séparation, de neutralité et de tolérance. Si « Dieu » est évoqué dans la déclaration d’indépendance de 1 776, il s’agit du Dieu du déisme : « Dieu de la nature », « le Créateur h, « Juge suprême de l’Univers ». Qui plus est, la constitution de 1787 pose les fondements même de l’Etat laïque l’article 6 : « aucune profession de foi religieuse ne sera exigée comme condition d’aptitude aux fonctions ou charges publiques Le 1er amendement de 1791 rend impossible une religion d’État.
En 1802 Jefferson résume la philosophie générale de cette laïcité à l’américaine avec l’image du « mur de séparation « Mur » qui sera progressivement consolidé au XXe siècle (ex : la Cour suprême qui interdit, en 1963, Pinstruction religieuse et la prière dans les écoles publiques). Mais ce mur ne signifie pas hostilité ni absence de rapport avec la religion. C’est là que réside la différence essentielle avec le modèle républicain français qui s’est établi contre une religion dominante. Aux États-Uni S avec le modèle républicain français qui s’est établi contre une religion dominante. Aux États-Unis, la religion était plurielle et le pouvoir républicain n’a pas eu à se battre contre une grande religion.
Dès lors, les Etat-Unis sont un Etat laique mais sans laïcisme d’Etat. Enfin, un autre élément récent doit nous inciter, contrairement ce que fait « The Economist », à relativiser e rôle joué par la religion . selon une enquête sur les affiliations religieuses que vient de publier l’institut Pew, près d’un citoyen des Etats-Unis sur cinq se déclare désormais en 2012 « athée », « agnostique » ou « rien de particulier ». Alors que les Etats-Unis semblaient déroger à la tendance à la sécularisation qui caractérise les nations développées, le pays connaît donc, ces dernières années, une évolution accélérée dans cette direction. Conclusion .