commentaire utopie

essay A+

‘utopie, genre créé au XVIe siècle par Thomas More, présente un lieu imaginaire afin de donner l’image d’une société idéale et, par contrecoup, une critique du monde réel. Fénelon l’utilise dans son roman Les aventures de Télémaque écrit en 1699. Dans cet extrait tiré du livre VII de cet ouvrage, après bien des épisodes inspirés pour la plupart par les épopées antiques, Télémaque entend le personnage Adoam vanter le bonheur des habitants d’un certain pays, la Bétique.

Le tableau de la Bétique va alors servir à révéler le secret des peuples heureux. Nous verrons au sein de ce texte comment l’auteur parvient ? plaire et à instruire, en développant une argumentation didactique. Nous verrons dans un premier temps la notion de paradis antique, puis les vices et la basses re dont il dénonce OF4 Swip page Pour commencer, nous pouvons voir que la Bétique est associée à un paradis antique, une terre merveilleuse.

Pour cela nous étudierons les conditions climatiques de ce pays , puis la richesse de sa nature et enfin la référence faite à l’âge d’or et d’Eden. Fénélon nous parle des conditions climatiques liées à ce pays. Il nous décrit les hivers comme « tièdes » et les étés « tempérés h. absence de fortes saisons est expli Sv. ipe to expliquée par l’abscence «[dr] aquilons », vents du nord et le fait que « l’ardeur de l’été est toujours tempérée par des zéphyrs rafraichissants On sait aussi que « toute l’année n’est qu’un heureux hymen du printemps et de l’automne Les allusions à la nature sont nombreuses, cette nature méditerranéenne est composée de « lauriers, de grenadiers, de jasmins et d’autres arbres toujours verts et toujours fleuris » Le pays est dit « fertile les terres sont nourricières, les sols produisent une « double moisson les « troupeaux fournissent es laines fines recherchées de toutes les nations connues A travers ce texte, Fénelon met en évidence l’idéee de l’âge d’or. Cela correspond à l’idée d’une période mythique où l’abondance et la paix régnaient. L’auteur ne semble pas croire que cette période se soit réellement achevée à jamais, qu’elle pourrait connaître une résurection. La vision offerte devient par conséquent utopique. Ce paradis antique nous renvoie malgré les références à l’âge d’or et d’Eden à une dénonciation, accusation de la société. Ensuite, nous pouvons nous pencher sur la manière dont Fénelon dénonce la société. ur cela, nous étudierons les qualités morales exceptionnelles dont fait preuve le peuple rural, puis la façon dont Fénelon dénonce la France sous Louis XIV. Dans le texte nous avons I ‘évocation de ce peuple dont le système est basé 2 Louis XIV. système est basé sur le troc et Péchange, peuple qui n’a donc pas été corrompu par l’argent, le pouvoir et les vices qu’il entraîne. Le texte nous dit qu’il y a plusieurs « mines d’or et d’argent dans ce beau pays » mais que les habitants « ne daignent pas seulement compter l’or et l’argent parmis leurs richessses », « ils n’estiment ue ce qui sert véritablement aux besoins de l’homme ».

Les habitants de la Bétique ne sont pas attirés par la superficialité, par le luxe et l’argent, c’est un peuple « simple et heureux » en quête d’une vie paisible, « simple et frugale » où le bonheur rime avec la santé. Les vertues estimables et honorables de ce peuple rural s’opposent à la critique de leurs voisins. Dans cette opposition Fénelon dévoile et appuies les valeurs très superficielles du peuple attenant. La superficialilté et l’inutilité de ses valeurs est mise en avant, il parle d’ « étoffes ornées de broderies et de ierres précieuses » de « parfums exquis, des mets délicieux » ou encore « des instruments dont l’harmonie charme La cible est ici Louis XIV et sa cour, Versailles dans sa globalité. L’aspect superficiel de cette façon de vivre est contradictoire avec celle du peuple de la Bétique.

Dans ses critiques se trouve aussi un autre vice, l’orgueil, Versailles à « l’art de faire des bâtiments superbes Ainsi que la jalousie que cause les d 3 l’orgueil, Versailles à « l’art de faire des bâtiments superbes Ainsi que la jalousie que cause les différences sociales au sein de cette société. La petite noblesse et la bourgeoisie envie les classes sociales supérieures pour un bonheur illusoire qu ‘elles sont censées avoir et réprésenter. En réalité « ce superflu amollit, enivre, tourmente ceux qui le possèdent Ce texte dépeind donc aussi un peuple désoeuvré et corrompu « ces peuples sont bien malheureux d’avoir employé tant de travail et d’industrie à se corrompre eux mêmes! La Bétique offre le tableau d’un monde champêtre idéal, peuplé d’une société au mode de vie plutôt rudimentaire.

La frugalité et la modération de celle-ci apparaissent ici comme ources de bonheur et s’opposent fortement au monde réel, et en particulier à la VIe à la Cour au temps de Fénelon. L’auteur dépeint une sorte d’âge d’or, antérieur à la corruption et au vice générés par les richesses et le raffinement des mœurs. Cependant, cette utopie, d’où l’art est présenté comme absent, offre aussi l’image dune société uniformisée et repliée sur elle- même : en tant que telle, elle peut présenter des aspects quelque peu inquiétants et affirme en tout cas son caractère irréel, dont la vertu est surtout de nous pousser à porter un regard autres sur notre monde. 4