chine bac histoire
La Chine depuis 1911 : de la fin de l’empire du milieu à Irun des centres de la mondialisation La Chine, Etat-continent de 9,780 M de km2, soit l’équivalent de 18 fois la superficie de la France métropolitaine, a connu en un siècle des mutations colossales. Si 1911 marque la fin de l’empire du milieu et annonce l’instauration, l’année suivante, d’une république nationaliste, la Chine ne continue pas moins à susciter les convoitises des puissances étrangères.
En 1949, à l’issue d’une guerre civile victorieuse, Mao proclame la République Populaire de Chine qui ouvre une rupture dans ‘histoire du pays et d mutations, à la 2e gr C’est pourquoi, tout comment un vaste p divisions internes, pu or 15 Snge to View et de nouvelles que planétaire. n se demandera trangère et aux uniste, a-t-il réussi, en un siècle, à s’imposer comme la 2e puissance économique mondiale ?
I – 1912-1949 : au temps de la république nationaliste, une Chine toujours dominée et en proie à des troubles pour qualifier cette période de l’histoire du pays, Jacques Gernet [titulaire de la chaire d’Histoire sociale et intellectuelle de la Chine au Collège de France entre 1975 et 19921 emploie le vocable de Chine crucifiée ». En effet, à la fin du XIXe siècle, la Chine a commencé à se déliter. – Dès avant la révolution de 191 1, un empire du milieu dom dominé par les puissances étrangères * l’illustration du Petit Journal document nol , publiée en 1904, est assez explicite pour mettre en évidence les convoitlses que l’empire du milieu a suscitées, de la part des grandes puissances européennes, russe et japonaise, bien avant la fin du siècle précédent – la Chine est alors considérée comme une source inépuisable de richesses, – l’impérialisme économique a donc conduit des entreprises ndustrielles étrangères à s’installer en Chine, par le biais de concessions, dans les ports ouverts, de « territoires à bail » où elles profitent d’une main-d’œuvre misérable et à très bas prix [499 entreprises étrangères sont recensées en 1890], – cette emprise économique se double aussi d’une emprise militaire : les puissances étrangères entretiennent des flottes de guerre et des troupes prêtes à intervenir à n’importe quel moment * bien sûr, ceci est à l’origine d’importants échanges commerciaux au profit des puissances étrangères – importation de coton, de soieries, de thé, exportation d’acier, de matériel de chemin de fer, d’armes et de produits de consommation courante comme les cotonnades américaines et britanniques et, lors des grandes famines, de riz, de sucre et de farine * considérée comme une semi-colonie, la Chine aux 450 M d’habitants, dirigée par la monarchie impériale et absolue des Qing [Mandchous], est incapable de réussir sa modernisation – l’impératrice axi projette bien des réformes des institutions et de l’enseignement, mais elles n’aboutissent pas, 15 projette bien des réformes des institutions et de l’enseignement, mais elles n’aboutissent pas, en 1908, le jeune Puyi, âgé de seulement trois ans, monte sur le trône, – la décomposition du pouvoir politique impérial et les rivalités internes entre les gouverneurs régionaux ne résistent pas à la révolution de 1911 : la république est proclamée à Nankin et le dernier empereur quitte le pouvoir Cela laisse libre cours à des revendications nationales. – Le sursaut nationaliste du Guomindang * la situation difficile de la Chine, livrée aux puissances étrangères, entraîne une réaction nationaliste * en 1912, Sun Yat-Sen fonde le Guomindang, littéralement e « parti national du peuple », dont l’idéologie repose sur trois thèmes fondamentaux – le nationalisme : il faut que la Chine se débarrasse de l’intrusion étrangère pour se restructurer, – la démocratie libérale : la république doit être le salut de la Chine, – la justice sociale : cela induit la nécessité de réaliser un partage des terres cultivées [dans ce vaste pays rural, 3 % détiennent 26 % des terres] * mais Sun Yat-Sen a du mal à s’imposer et, en 1913, il doit s’exiler et quitter la Chine pour le Japon il cède alors le pouvoir à Yuan Shikai qui transfère le ouvernement républicain à Pékin et proclame une Constitution qui lui octroie quasiment tous les pouvoirs * cette dictature doit cependant tou•ours faire face à la pression étrangère et aux tendance PAGF 15 aux tendances régionalistes S’ouvre alors une longue période de troubles. – Quatre décennies de guerre * Yuan Shikai doit faire face aux seigneurs de la guerre, des chefs militaires locaux qui contrôlent une bonne partie de la Chine du Nord [tout en se livrant au trafic de l’opium] *le traité de Versailles, qui confie au Japon les droits et les erritoires conquis en Chine par l’Allemagne, entraîne un nouvel élan nationaliste : boycott des prodults nippons, grèves, manifestations d’étudiants * dans ce contexte, Sun Yat-Sen proclame la république à Canton en 1923 ; et dans le but d’anéantir les seigneurs de la guerre et de réunifier le pays, il négocie une alliance avec les communistes [le parti communiste chinois a été créé en 1921] soutenus par la Russie soviétique * à sa mort, en 1925, son successeur, Chiang Kai-Sek achève la réunification de la Chine – dès lors, en 1927, il rompt avec les communistes et se retourne ontre eux, – il s’ensuit une guerre civile entre nationalistes et communistes, – pourchassés, les communistes doivent battre en retraite et se réfugient dans les campagnes [ou ils recrutent de nouveaux partisans sensibles à la promesse de mise en place d’une réforme agraire], – là, en 1934-1935, ils engagent, sous la direction de Mao Zédong, la Longue Marche qui, au terme de 12 000 km, va les conduire dans le Nord-Ouest de la Chine [à Yan’am, où ils fondent une base inspirée du modèle soviétique] document n02 * cette guerre civile est ce en entre parenthèses lors soviétique] document n02 cette guerre civile est cependant mise en entre parenthèses lors de la lutte commune menee contre l’envahisseur japonais – déjà en 1 931, le Japon s’était emparé de la riche Mandchourie et avait créé le Mandchoukouo, en 1937, le Japon attaque Shanghai et écrase les troupes nationalistes, – il en résulte la conquête par les Japonais d’une large bande côtière ou ils se comportent, vis à vis de la population civile, avec une très grande brutalité, – le fait le plus célèbre est celui de la prise de Nankin [Le 13 décembre 1937, l’armée japonaise entre dans la VIIIe de Nankin t se livre à un massacre à grande échelle qui dure près de six semaines : exécutions à la baïonnette, au sabre ou à la mitrailleuse, viols et mutilations. Probablement plus de 100. 00 victimes] document n03 * la fin de la Seconde Guerre mondiale et la défaite du Japon conduisent à la reprise de la guerre civile entre communistes et nationalistes – bénéficiant de l’aide de l’URSS et s’appuyant sur des milices paysannes qui se noient dans la masse des campagnes pour mener une guerre d’usure, les communistes remportent sur les nationalistes, pourtant aidés par les Américains et reconnus omme l’un des vainqueurs officiels du 2e conflit mondial, – le 1er octobre 1949, les forces communistes entrent dans Pékin où Maa proclame la République Populaire de Chine ; les nationalistes de Chiang Kai-Sek trouvent refuge dans l’ile de Formose. Va alors commencer un nouveau chapitre de la déjà longue histoire de la Chine. PAGF s 5 file de Formose. Il – 1949-1976 : une rupture, le monde chinois soumis au totalitarisme maoïste Les communistes héritent donc d’un pays ravagé par 40 ans de troubles et ou le revenu par habitant est inférieur à 50 $. Pourtant, dès 1952 la reconstruction est achevée. L’aide de l’URSS y a fortement contribué. – ‘influence du grand frère soviétique * au moment où le nouveau régime se met en place, l’influence soviétique est très forte – en Chine, comme en URSS, les organismes d’Etat sont totalement placés sous la coupe du Parti, omniprésent, – et en 1950 Mao signe avec Staline un « pacte d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle » dont la durée est prévue pour 30 ans * dès lors, c’est l’application du modèle soviétique – c’est la collectivisation des terres et la création des 1ères « coopératives de production », l’équivalent des kolkhozes oviétiques, – l’industrie lourde [charbon, acier, pétrole, électricité] est privilégiée et devient une priorité absolue, à l’exemple du modèle soviétique, – c’est à ce moment-là que le nombre de techniciens et de conseillers venus de l’URSS est le plus important document no 4 ‘k mais, assez rapidement, c’est-à-dire à partir du milieu des années 50, Mao se rend compte de l’inadaptation du modèle soviétique à la réalité chinoise les lourds investissemen nds combinats industriels PAGF 6 5 industriels ne sont pas adaptés à un pays pauvre qui manque de capital, l’agriculture est sacrifiée alors que la population ne fait que s’accroitre pour attendre 580 M d’habitants en 1953, – au total, cela induit une forte dépendance vis à vis de l’URSS, ce qui va à l’encontre du fort sentiment nationaliste de Mao Aussi décide-t-il d’émanciper la Chine de la « tutelle » soviétique. — La recherche d’une voie chinoise de développement * en 1958, Mao lance le Grand Bond en Avant : en mobilisant toutes « les forces productives cachées », il s’agit de rattraper en 15 ans le niveau de développement économique des grandes pulssances * c’est aussi l’occasion de s’affranchir du modèle soviétique en ayant recours à un gigantesque effort de propagande et d’encadrement, les « coopératives de production » sont abandonnées et remplacées par des communes populaires : regroupant 2 000 à 20 000 familles, elles doivent s’administrer elles-mêmes et fonctionner de manière totalement autonome, – la vie de famille disparaît au profit de la vie en collectivité ; de fait, tout est collectivisé, même les petits lopins de terre individuels des paysans, – il faut aussi industrialiser les campagnes pour continuer, selon Mao, « à marcher sur les deux jambes », d’où la construction de illiers de « petits hauts-fourneaux » destinés à la production d’acier document no 5 si la récolte agricole de 1958 est excellente, celles qui suivent sont une catastrophe : au moins 13 M de Chinois meurent de famine [la sécheresse y a contribué a 7 5 sont une catastrophe : au moins 13 M de Chinois meurent de famine [la sécheresse y a contribué aussi] – à cela s’ajoute un désastre écologique dû à des travaux de drainage et d’assèchement inopportuns et aussl au fait qu’il a fallu détruire les oiseaux considérés comme nuisibles pour les récoltes, par ailleurs, Vacier produit est inutilisable, et, enfin, l’URSS interrompt son aide en 1960 et rappelle tous ses techniciens ; c’est le prélude à la rupture officielle de 1963. Au total, l’expérience du Grand Bond en Avant se solde par un cuisant échec et Mao doit abandonner la présidence de la République. Il ne garde que la direction spirituelle du parti. Mais, pour autant, il n’a pas vraiment renoncé à ses ambitions politiques. — Le chaos général de la Révolution culturelle * bien que mis à l’écart, Mao garde un immense prestige et fin 1965 il lance des attaques contre ceux qui l’ont critiqué lors du Grand Bond en Avant il invite les étudiants à dénoncer les déviations idéologlques cachées dans les œuvres des écrivains qui avaient manifesté leurs désaccords vis à vis du Grand Bond en Avant, ce sont les prémices de la Révolution culturelle qui est lancée officiellement en 1966 * pour Mao, la Révolution culturelle a pour objet d’empêcher l’assoupissement de la Révolution et de combattre la classe privilégiée des bureaucrates – Liu Shaoqi, le président de la République, accusé de révisionnisme, est destitué [il meurt en prison en 1 969], -à l’appel de Mao, lycéens et étudiants se constituent en 5 st destitué [il meurt en prison en 1969], -à l’appel de Mao, lycéens et étudiants se constituent en « gardes rouges » qui, munis du « Petit Livre Rouge », un recueil des pensées de Mao, harcèlent, humilient, brutalisent, toujours publlquement, ceux qui sont considérés comme des « révisionnistes », des « ‘droitiers », bref des contre-révolutionnaires, document no 6 bien des cadres du Parti, les intellectuels et d’anciens bourgeois sont alors envoyés aux champs pour « se par le travail manuel, – la Révolution culturelle prétend également forger un homme – et, dès lors, c’est bien aussi l’expression d’un ouveau totalitarisme qui se caractérise, de surcroît, par un culte démesuré de la personnalité de Mao ‘k la Révolution culturelle conduit à une anarchie grandissante au sein de l’Etat et du Parti la production est désorganisée, les écoles et les universités ferment, des grèves se produisent ainsi que des affrontements au sein de la population, – l’armée, qui en grande partie a échappé à la décomposition générale, va rétablir progressivement l’ordre, – la terreur disparait alors en 1969 ‘k les dernières années du maoiSme, entre 1969 et 1976, sont ne période d’incertitude qui se caractérise par des luttes entre factions rivales au sommet de l’Etat – sur le plan intérieur, la reprise économique est réelle et, à partir de 1970, se met en place un réel contrôle des naissances, – sur le plan international, la Chine entre à l’ONU en 1971 La mort de Mao, en septembre 1976, ouvre une nouvelle période d’incer entre à HONIJ en 1971 période d’incertitude qui va durer jusqu’en 1978. Ill — A partir de 1978, l’ouverture au monde fait de la Chine la 2e puissance économique planétaire En 1978, l’ancien Secrétaire général du Parti communiste chinois e 1956 à 1967, Deng Xiaoping accède au pouvoir. La démaoiSation peut commencer. – La politique de « réformes et douverture » et ses lieux ‘k la politique de « ‘réformes et d’ouverture », adoptée en décembre 1978, consiste en une décollectivisation des terres et donc au retour progressif de l’exploitation familiale ; l’élevage, la pisciculture et l’arboriculture se développent ; le revenu des agriculteurs triple entre 1979 et 1985 * c’est aussi la décentralisation des pouvoirs de décision économque au profit des provinces, des municpalités, des istricts et des bourgs ; c’est surtout le cas des provinces du Guangdong et du Fujian * dans ce contexte-là, la liberté de gestion et d’initiative est rendue aux entreprises ; elles deviennent autonomes et concurrentielles ; les prêts bancaires se substituent aux subventions de l’Etat * les nouveaux dirgeants vont au-delà et font appel aux techniques et aux capitaux occidentaux et japonais – en 1980, c’est la création de 4 ZES sur le littoral du Guangdong et du Fujian, – en 1984, 14 villes côtières sont autorisées à créer leur propre zone de développement itaux étrangers,