Bachelard, tout est construit
Cette différence ne nous apparaît cependant pas rédhibitoire, dans la mesure où il nous semble que la science se contente souvent de formaliser ce eu l’opinion avait aperçu. Or c’est bien cette croyance qui fait problème. Si la science et l’opinion sont si hétérogènes, pourquoi maintenir entre elles un quelconque lien ? Thèse de l’auteur Dans La formation de l’esprit scientifique, (1938) gestion bachelier réfute radicalement cette croyance dans un lien de continu été entre la science et l’opinion : « la science dans son besoin d’achèvement comme dans son principe, s’oppose absolument à l’opinion. Il démontre en effet que premier boy contact I harpe 04, 2009 8 pages de continuité entre la science et l’opinion : « la science dans e l’une à l’autre il ne saurait y avoir de continuité, mais bien une rupture, tant l’esprit scientifique diffère par son approche de l’opinion. Annonce du plan viser la vérité ; il montre ensuite que l’on ne peut partir d’elle pour fonder une quelconque théorie scientifique tant l’esprit scientifique se définit par une méthode spécifique.
Enjeu du texte Au delà de la seule opposition entre science et opinion, il y va d’une définition de ce qui fait le propre de la science : elle procède méthodiquement et tient donc sa valeur de ses démarches plus que de ses résultats. Première partie, définition et rejet de l’opinion. Transition L’opposition entre science et opinion est telle qu’elle suppose l’abandon de toute opinion. bachelier définit ici non seulement le propre de l’opinion, mais montre en même temps qu’il ne faut pas la considérer comme une étape nécessaire vers la vérité, mais bien comme un obstacle.
Définition de l’opposition Dès la première phrase, gestion bachelier affirme la radicalise de l’opposition entre science et opinion : il s’agit d’une contradiction qui ne souffre pas d’exception, ni dans les fins poursuivies, ni dans les moyens mobilisés. La science vise une certaine modalité du savoir, la vérité, ui ne se confond pas avec celle de ‘opinion, la probabilité. En effet, le « besoin d’achèvement » de la science, c’est-à- dire sa fin, réside dans un savoir certain, qui ne peut plus être mis en doute.
La science est aboutit lorsque sur un phénomène, elle en comprend de manière objective et universelle les modalités. La science refuse donc l’hypothèse relativisé selon laquelle il pourrait y avoir pluie modalités. La science refuse donc l’hypothèse relativisé selon laquelle il pourrait y avoir plusieurs opinions valables pour un seul phénomène. Quant au « principe » de la science, c’est-à-dire sa méthode, l diffère âge ment en tout point avec l’opinion. On pourrait même avancer que l’opinion n’ pas de méthode, elle n’est que subjective.
Discussion de l’objection Cette opposition peut pourtant sembler moins avérée dans la pratique, dans la mesure où une théorie scientifique pourrait aboutir au même résultat que ce qu’avançait déjà l’opinion. Cela peut arriver en effet dans certains cas, mais, toujours un « point particulier », l’opinion étant toujours restreinte à des impressions ne pouvant s’élever à une connaissance totalisant des phénomènes, au rebours de la science. Analysons alors précisément de quoi il s’agit.
gestion bachelier nous invite à considérer que si l’opinion semble légitime, « c’est pour d’autres raisons »; car « l’opinion a en droit toujours tort. » Il ne s’agit pas ici d’un problème juridique qui doive se traduire devant un tribunal civil, mais, au sens de akan, devant le tribunal de la Raison elle-même. L’auteur ici reproche en effet à ‘opinion d’ignorer les raisons pour lesquelles elle se prononce sur un fait. En effet ‘opinion n’est que probable, et ce qui assure la vérité de la démarche scientifique c’est justement une marche qui rejette e probable par une méthode, un art du raisonnement.
Ainsi, par hasard, une opinion peut bien probable par une méthode, un art du raisonnement. Ainsi, par hasard, une opinion peut bien dire quelque chose qui s’avère être vrai, mais elle ne sait pas pourquoi. Elle ignore pourquoi elle dit le vrai, et ainsi elle ignore en fait sa propre ignorance. L’opinion ne sait pas qu’elle ne sait pas ce qu’elle dit. Deuxième partie : le refus de l’opinion. Le danger de l’opinion. Ainsi puisque l’opinion de raisonne pas, elle « pense mal, elle ne pense pas. Cette critique de l’opinion atteint ici son came. Avoir une opinion, contrairement à une idée reçue, ce n’est pas penser ; dire ce que l’on pense, ce n’est pas donner son opinion. Car l’opinion ne permet pas de connaître, elle n’ qu’une fonction utilitaire : « elle traduit des besoins en connaissances. » Partons d’un exemple. Parce que l’opinion a des besoins, comme la nutrition, elle croît connaître les propriétés des objets qu’elle mange. Or elle n’en connaît, au mieux, que les effets, et pas les propriétés.
Seule la diététique saura, parce que c’est une science, déterminer les propriétés constitutives des aliments, et ainsi souvent réfuter ce que ‘opinion croyait. « En désignant les objets par leur utilité elle s’empêche de les connaître. » AI ha bien des idées reçues concernant l’alimentation qui ont été réfutées par la science. L’opinion comme obstacle C’est pourquoi on ne doit jamais partir d’une opinion « il faut d’abord la détruire. » La détruire ce n’est pas seulement l’ignorer, ou considérer qu’elle d’abord la détruire. La détruire ce n’est pas seulement l’ignorer, ou considérer qu’le e ne sert à rien. Il faut considérer qu’elle constitue un « obstacle » sur le chemin de la vérité. Elle nous empêche de l’atteindre. En effet, bien es opinions ont retardé la connaissance de phénomènes physiques. gestion bachelier, dans la suite de l’ouvrage, montre que la compréhension de l’électricité était impossible tant que l’on partait de l’opinion. Les cabinets de curiosité du 180 n’ voyaient que des effets amusants, propres à émerveiller l’opinion.
Parce que l’électricité semblait attirer des petits morceaux de papier sur une surface, on croyait qu’elle agissait comme une colle. Or cela empêche de la comprendre, parce qu’on raisonne ici en « substance », là où il faudrait raisonner comme courant de particules lié à la force électromagnétique. Ainsi bachelier poursuit e geste de dessertes : contrairement à la morale, où il est plus prudent en attente de mieux de conserver la morale provisoire de son pays, la science doit se fonder sur d’autres principes que ceux de l’opinion.
dessertes, dans la deuxième partie du Discours de la méthode, 1637, nous signalait que les édifices sont plus stables s’ils sont construit sur des bases nouvelles que s’ils s’appuient sur d’anciennes fondation. Tel est le principe de la science qui doit donc se fonder sur une autre approche, un autre esprit. Troisième partie : définition de l’esprit scientifique Après avoir défini l’opinion Après avoir défini l’opinion, montré ses limites et donc la nécessité de la détruire, gestion bachelier en vient à définir positivement l’esprit scientifique.
AI indique quelle démarche en constitue la caractéristique essentielle. La précaution Le premier temps de la démarche scientifique est négatif ? elle doit admettre sa propre ignorance. Renouant avec secrète, gestion bachelier rappelle que le véritable ignorant, c’est celui qui ignore qu’il ignore. La première étape de la démarche scientifique consiste à admettre ce fait et à en tirer les conséquences. AI y va du premier précepte de la méthode avancé part dessertes : « de ne jamais recevoir une chose pour vraie que je évidemment être telle. (Discours de la méthode, Deuxième partie) AI faut savoir ce qu’on ignore, et s’interdire de se prononcer sur ce qu’on ne sait pas. Or ici bachelier reprend à son tour le précepte cartésien, c’est-à-dire le critère de clarté. La première étape consiste donc à éviter la confusion dans les termes, dans les expressions. Ainsi, si l’opinion que l’on a de la vitesse est approximative, lente ou rapide étant liés à ma propre perspective ; la science en donne pour son empoté une formulation claire : ‘de/t.
Difficulté du texte On peut toutefois relever une difficulté : comment savoir ce que l’on ne sait pas, si, précisément, l’opinion ignore ce qu’elle ignore ? Qu’est-ce qui permet à l’esprit scientifique de prendre précisément, l’opinion ignore ce qu’elle ignore ? Qu’est-ce qui permet à l’esprit scientifique de prendre ses distances avec les évidences qui sont autant de masques de la réalité 7 Résolution de la difficulté du texte : le véritable sens de l’esprit scientifique « AI faut savoir poser des problèmes » répond bachelier.
L ù l’opinion croit naïvement avoir un accès direct aux phénomènes, la science sait que les phénomènes ne sont constitués que pour autant qu’on en saisit le caractère problématique. Il ne faut pas croire que de l’observation directe surgit un problème et une théorie : il faut les « poser ». Ainsi égaille n’ pas directement vu que la terre tournait autour du soleil : il a dû d’abord concevoir un problème. L’opinion ne voit pas ce qui fait problème dans l’expression le « soleil se lève », comme si il bougeait autour de nous.