Arrete
Résumé : La question n’est finalement pas celle de la vaccination pandémique, mais bien celle de la vaccination annuelle contre la grippe. La réponse sur la question de la pertinence de vaccination ntigrippale doit être globale et personnelle. Les risques liés à la maladie ou au vaccin chez le bien-portant sont tellement infimes qu’ils peuvent difficilement être comparés. Les négliger pour soi ou ses enfants ne constitue pas une perte de chance significative. erait-ce que parce qu’il n’aura pas votre dossier sous les yeux quand il vous répondra. D’ailleurs, votre médecin figure peut-être dans la liste (voir en bas de l’article) de ceux qui reprennent ces informations à leur compte pour leurs patients. Mais avant de parler du vaccin, il faut passer par un bref istorique de la grippe et de ses virus, sinon, vous ne pourrez pas faire un choix éclairé. Un bref historique pour bien comprendre Le virus de la grippe n’est pas un virus stable, comme celui de la rougeole ou des oreillons.
Il change (mute) légèrement tous les ans, c’est pourquoi les personnes souhaitant se vacciner contre la grippe doivent renouveler l’injection tous les ans. Ce n’est pas un rappel, mais une revaccination : la composition du vaccin change annuellement en fonction des mutations des virus. C’est aussl pourquoi nous ne tombons pas tous malades tous les ans : après ne grippe, nous sommes protégés pendant plusieurs années, tant que nos anticorps parviennent à neutraliser le virus qui n’a pas encore trop changé.
Une épidémie comme celle que nous vivons en 2009 apparaît quand la mutation d’un virus de la grippe est soudaine et importante. Nous ne sommes plus protégé par les anticorps que nous avons fabriqués lors d’une infection ancienne. Une grande partie de la population va contracter cette nouvelle grippe, généralement l’année de son apparition, parfois l’année suivante, parfo•s de façon inapparente, ce qui donne pendant deux ou trois ns une épidémie hivernale spectaculaire.
La contamination est fortement favorisée par l’inhalation d’air froid, c’est pour cela que les épidémies surviennent surt lg par l’inhalation d’air froid, c’est pour cela que les épidémies surviennent surtout l’hiver. Le vaccin contre la grippe saisonnière est préparé près d’un an à l’avance en mélangeant les souches de virus en circulation. LOMS et les industriels espèrent « viser juste » et obtenir un vaccin efficace pour l’hiver suivant. Ce n’est pas toujours le cas, la prévision étant un art difficile.
Mais dans l’ensemble, l’efficacité u vaccin contre la grippe saisonnière est modeste : entre 25 et 60% selon les sources. Dans un rapport récent, elle est d’environ chez les jeunes et de chez les personnes âgées C’est à dire que la vaccination diminue environ par deux le risque de contracter la grippe. Les virus de la grippe A, utilisés pour fabriquer le vaccin saisonnier, proviennent de la souche Hl NI dérivée de la grippe espagnole de 1918 et de la souche H3N2 dérivée de la grippe de Hong Kong de 1968 ; le vaccin contient également une souche de grippe 3, moins virulente, que nous laisserons de côté.
Le virus A]HINI n’est donc pas un nouveau- enu dans le monde de la grippe car il dérive d’une souche ancienne déjà présente depuis plus de 30 ans dans le vaccin saisonnier. En 2004, un nouveau virus A est apparu : le virus H5N1 d’origine aviaire. Il avait deux caractéristiques : une dangerosité extrême avec près de 30% de mortalité (contre pour la grippe A saisonnière comme nous allons le voir) et heureusement une très faible contagiosité pour Phomme. ar sécurité et à juste titre, une procédure grippe aviaire a été mise en place en 2005 dans de nombreux pays : stockage massif de masques, de gants, de médicaments antivirau place en 2005 dans de nombreux pays : tockage massif de masques, de gants, de médicaments antiviraux plan de production accéléré pour la fabrication de vaccins en cas de pandémie : démarches d’enregistrement raccourcies et surtout, ajout d’un adjuvant, le squalène. Ce produit huileux renforce la stimulation immunitaire et permet de produire beaucoup plus de doses de vaccin dans un temps réduit.
Encore une fois, on agitait le spectre d’une grippe mortelle à 30% et ces compromis paraissaient acceptables pour gagner quelques semaines correspondant à des centaines de milliers de vies sauvées. Une grippe aviaire tuant un malade sur trois aurait été ne catastrophe mondiale absolue autorisant des procédures d’exception. En mars 2009, une épidémie de grippe A est apparue au Mexique, due à une mutation importante du virus A/HI NI Mutation importante donc faible immunité générale de la population et épidémie massive.
Ce virus a touché surtout les jeunes, car les personnes plus âgées avaient déjà contracté d’autres grippes de la famille Hl NI . Malgré la mutation importante ayant créé le nouveau Virus, ces personnes de plus de 65 ans étaient immunisées partiellement contre le nouveau virus HIN1 du fait de sa parenté avec les anciens Hl NI . Les épidémies de grippe récentes étaient surtout causées par un autre virus A : le virus H3N2. Après un moment de panique, il est apparu au début de l’été que ce virus était certes très contagieux, mais finalement peu agressif. Pas plus que le virus HIN1 habituel.
Ce qui était inhabituel en revanche, mais logique, c’était le nombre de personnes, jeunes notamment, touchées par la grippe. 4 OF lg mais logique, c’était le nombre de personnes, jeunes notamment, touchées par la grippe. Trop tard pour intégrer ce virus dans le vaccin saisonnier En avril 2009, il était déjà trop tard pour intégrer ce nouveau virus ans le vaccin saisonnier dont la production était déjà lancée. Certains gouvernements, français notamment, ont alors décidé dès le début de l’été d’appliquer à ce nouveau virus HIN1 la procédure d’urgence créée pour le « méchantissime » H5N1 aviaire.
Malgré les nouvelles rassurantes de l’hémisphère sud, il était semble-t-il trop tard en août pour reculer et la campagne de vaccination massive par le vaccin dit « pandémique », c’est à dire contenant le nouveau virus Hl NI, et « dopé » au squalène a été mise en place avec les remous que l’on sait. Nous allons maintenant aborder un chose très importante et eu connue : l’alternative n’est pas de vous vacciner ou non cette année contre la nouvelle grippe A/HI NI, mais de savoir si vous voulez vous vacciner contre la grippe en général.
En effet, la nouvelle grippe A/HINI ne diffère pas significativement par sa gravité de sa « mère » l’ancienne grippe AIHI NI qui circule en Europe depuis 1918, et qui est intégrée dans le vaccin saisonnier. La seule différence est que les adultes jeunes sont dans leur grande majorité dépourvus d’anticorps contre cette nouvelle grippe A, car elle n’a pas beaucoup circulé récemment. On croit souvent qu’il suffit de se vacciner contre cette nouvelle rippe A pour être tranquille.
II n’en est rien. Comme tous les virus grippaux, celui de la nouvelle grippe HIN1 va muter (on dit « glisser ») progressivement et les personnes vaccinées souhaitant rest grippe Hl NI va muter (on dit « glisser ») progressivement et les personnes vaccinées souhaitant rester protégées contre la grippe A/HI NI devront mettre à jour cette vaccination tous les ans jusqu’à la fin de leurs jours. Une vaccination ponctuelle en 2009 ne ferait que reculer leur contagion de quelques années.
Les virus dérivés de la mutation progressive du virus de la nouvelle grippe HIN1 pourront être plus dangereux, ou au contraire plus bénins que leur « père ». En pratique, ces mutations progressives changent rarement la dangerosité du Virus initial de manière significative, contrairement aux mutations importantes et brutales qui caractérisent les grandes épidémies. Dès l’année prochaine, le nouveau virus HIN1 mexicain sera Intégré dans le vaccin saisonnier comme fest déjà son parent HIN1 espagnol et son cousin H3N2 asiatique. ne personne souhaitant se protéger de la grippe A se vaccinera obligatoirement tous les ans. Il y aura donc un vaccin « 2 en 1 » (ou lutôt 4 en 1 : ancien AIHINI nouveau AIHINI, A/H3N21, B). Le choix est donc le suivant, il n’y en pas d’autre Je me vaccine cette année puis tous les ans contre la grippe car je ne veux pas prendre de risque vis-à-vis de cette maladie Je suis prêt à prendre le risque d’attraper la grippe (tous les 15 ans en moyenne) avec les risques qui vont avec et je ne me vaccine jamais contre cette maladie.
A ce choix personnel peut s’ajouter le souhait altruiste de ne pas contaminer les autres et de participer à l’étalement de l’épidémie dans le temps (en l’absence de vaccination massive et annuelle e la population, ils seront de toute façon contaminés un jour ou l’autre 6 OF lg vaccination massive et annuelle de la population, ils seront de toute façon contaminés un jour ou l’autre). Les arguments personnels et altruistes en faveur du vaccin doivent être tempérés par la faible efficacité du vaccin : 25 à 60% suivant les sources.
Le vaccin diminue la probabilité de contag on mais ne l’annule pas. Le vaccin ne permet pas d’annuler les risques liés à la grippe, mais de les diminuer. e fait que la question soit souvent mal posée explique pourquoi il y a tant de divergences dans les avis et recommandations. Le problème n’est pas lié à cette nouvelle vaccination (en dehors des questionnements sur ses excipients que nous aborderons plus loin) mais au principe même de la vaccination récurrente contre la grippe.
La question qui vient ensuite est logiquement : « Quels sont les risques de la grippe ? » es risques liés à la grippe sont connus. Ce qui ne l’est pas avec précision, c’est leur fréquence. Il y a tout d’abord le risque d’être cloué au lit pendant plusieurs jours avec fièvre, toux, courbatures et maux de tête. ‘épuisement se poursuit par une fatigue importante pendant une semaine après la guérison. En moyenne, on fait une grippe de ce type tous les 15 ans. Certaines personnes ne « font jamais la grippe ».
Cela veut sans doute dire que chez elles, les symptômes sont très atténués au point qu’elles ne les remarquent pas (les études scientifiques évaluent à 30% le nombre de grippes qui ne donnent pas ou peu de symptômes). Dautres sont plus sensibles et vont être atteintes plus souvent. Ce chiffre d’une grippe A tous les 15 ans est une moyenne. ly a également le risque indirect de transmettre grippe A tous les 15 ans est une moyenne. Il y a également le risque indirect de transmettre cette maladie es proches ou à des personnes fragiles que Pon côtoie. y a ensuite les complications, dont la fréquence n’est pas connue avec precision : 1) La pneumonie bactérienne est la principale complication de la grippe en terme de fréquence. Elle touche plus souvent des personnes qui ont une maladie préexistante (diabète, sida,bronchite chronique… ) mais aussi celles qui oublient que le repos est indispensable pendant une grippe.. Personne ne connaît le pourcentage de grippés qui contractent une pneumonie, le chiffre se situe probablement entre 1/10 et 1/100 des grippés [2].
Cette pneumonie se guérit très bien avec des ntibiotiques courants mais peut emporter une personne très fragile : vieillard, insuffisant respiratoire, grand cardiaque ou autre porteur d’une maladie grave. 2) Le Syndrome de Détresse Respiratoire Aigu Sévère (SDRAS) est une complication rare, grave et particulière de la grippe. Il s’agit d’une pneumonie qui n’est pas due à une bactérie, mais au virus lui-même. Cette complication peut toucher n’importe qui, jeune, vieux, sujet en bonne santé le plus souvent. Elle est très rare, touchant probablement entre 1/100. 00 et 1/1*000. 000 des grippés. Elle est mortelle dans un nombre de cas compris entre /10 et 1/2 selon la gravité initiale, on parle alors de mortalité directe de la grippe. Le SDRAS porte parfois le nom de grippe fulminante ou de grippe maligne. 4) Les complications neurologiques : essentiellement le syndrome de Guillain Barré. Celui-ci est de gravité variable et guérit le plus souve BOF lg essentiellement le syndrome de Guillain Barré. Celui-ci est de gravité variable et guérit le plus souvent tout seul et sans séquelles.
Les troubles vont d’un simple fourmillement passager à une rarissime paralysie définitive. II n’est pas spécifique de la grippe et peut être déclenché par de nombreux facteurs, compris la vaccination. La grippe peut aussi provoquer des encéphalites, rarissimes elles aussi. La fréquence des atteintes neurologiques graves (non réversibles) est tellement basse qu’elle est Inconnue, probablement entre 1/100. 000 et 1/1000. 0000 des grippés. Il est très difficile d’apprécier ce qui est réellement dû à la 5) Le décès est bien sûr une complication à part entière, quelle qu’en soit la cause.
Cest une des données les moins mal connues car le décès est un élément qui est toujours déclaré, documenté, et qui peut faire l’objet d’enquêtes. Pour autant, aussi incroyable ue cela puisse paraître, personne ne connaît le nombre exact de décès dus à la grippe en France. Un bilan institutionnel sur la saison 2004-2005 (rapport INVS déjà cité) apporte néanmoins des données intéressantes : nous n’avons pas le chiffre absolu de décès, mais au moins pouvons nous connaître le rapport entre les décès et les cas de grippe estimé par un réseau de surveillance fiable.
Ce rapport est de l’ordre de 1/10. 000 (fig 1). Il rejoint les chiffres constatés en Nouvelle-Zélande [3] pendant l’épidémie hivernale due au nouveau virus. L’analyse détaillée de ces décès n France sur un échantillon de 22 départements montre qu’il s’agit essentiellement de personnes très âgées (fig 2). Le décès des personnes jeune essentiellement de personnes très âgées (fig 2). Le décès des personnes jeunes grippées est plutôt dans la fourchette 1/100. 000 à 1/1000. 00 et est souvent associé à une maladie préexistante. Cela correspond aux constatations faites par les médecins généralistes : rares sont ceux qui ont été confrontés à un décès par grippe chez une personne jeune et en bonne santé pendant l’ensemble de leur carrière. Du fait du nombre e grippés qui développent peu ou pas de symptômes et qui ne sont pas comptabilisés, on peut estimer que le taux de décès chez les personnes bien portantes atteintes par une grippe symptomatique ou non est de l’ordre de 1/500. 00. Les chiffres récents de mortalité, provenant de pays où l’épidémie est Importante (USA), sont compatibles avec cette estimation. Néanmoins, les données des épidémies précédentes concernent le virus H3N2, majoritaire ces dernières années. Il est possible que la mortalité chez le sujet jeune soit supérieure avec le virus Hl NI ; cette éventualité est suggérée par Fexpérience actuelle es réanimateurs confrontés à un nombre inhabituels de sujets jeunes avec une atteinte respiratoire sévère.