Anthologie
Comme l’esclavage avant lle, cette ségrégation raciale est basée, idéologiquement, sur une interprétation très particulière de la Genèse 9:27 (le deep south fait partie du Bible belt) ainsi que sur les doctrines raciales de l’anthropologie du XIXe siècle, et pratiquement sur l’intimidation des Noirs par la violence (entretenue nota notamment par l’organisation suprématiste blanche : le Ku Klux Klan, née au lendemain de la guerre, mais dont la première incarnation fut assez éphémère).
En 1896, la Cour suprême légitime cette nouvelle législation, en formulant la doctrine separate but equal (« séparés mais égaux dans Plessy v. Ferguson, de mêmes sources idéologiques que l’apartheid instauré plus tard en Afrique du Sud. Dans les années 1960, sous la pression du mouvement des droits civiques, les lois Jim Crow ont été abolies et une nouvelle législation élargissant les droits civiques des Noirs a été votée (arrêt Brown v. Board of Education en 1954, puis le Civil Rights Act et le Voting Rights Act).
En 1967, la Cour suprême juge anticonstitutionnelles les lois interdisant les mariages mixtes entre individus de couleurs différentes (arrêt Loving v. Virginia). Sommaire 1 Réglementation des relations raciales Droit pénal et lynchages 3 L’église noire 4 Excuses officielles 5 Notes et références 6 Annexes 6. 1 Articles connexes Réglementation des relations raciales La décision de la Cour suprême lors de l’arrêt Plessyv. Ferguson, en 1896, officialisa la ségrégation raciale, par le gouvernement, dans les transports publics. cette fin, elle élabora la doctrine separate but equal (en) (séparés mais égaux) afin de se plier la Clause de protection égale (Equal Protection Clause) prévue par le Quatorzième amendement. Bien que la Cour suprême ait auparavant cassé des statuts discriminatoires de certains tats, excluant les Noirs de aires, ou se prononçant 2 certains États, excluant les Noirs des jurys populaires, ou se prononçant systématiquement en faveur de leur affranchissement de leur statut d’esclaves, et qu’elle continua à le faire dans les années suivant Plessy v.
Ferguson, elle se prononçait néanmoins en faveur de la ségrégation dans pratiquement toutes les autres sphères publiques ou privées. Elle légalisa ainsi la ségrégation scolaire en 1908 (arrêt Berea College v. Kentucky (en)). Beaucoups d’États, en particulier des États du Sud, considérèrent ces jugements comme appuyant, e fait, l’ensemble des lois Jim Crow mis en place au lendemain de la Reconstruction.
D’esclaves, les Noirs américains étaient devenus des citoyens de seconde zone, qui ne pouvaient pas aller aux mêmes écoles que les Blancs, prendre le bus avec eux, ou boire à la même fontaine. Dans beaucoup de villes, ils ne pouvaient pas non plus partager un taxi avec des Blancs, ou entrer dans un bâtiment par la même porte que les Blancs. Ils étaient enterrés dans des cimetières distincts, et ne pouvaient pas jurer sur la même Bible.
Ils étaient aussi exclus des restaurants, des bibliothèques, des jardins publics (où l’on pouvait ire des signes tels que Negroes and dogs not allowed » : « les Nègres et les chiens ne sont pas admis »). Les Noirs devaient systématiquement s’effacer devant les Blancs, en leur cédant le passage dans la rue, et il était interdit à un homme noir de regarder dans les yeux une femme blanche. Selon leur sexe, les Noirs étalent appelés « Tom » ou « Jane mais jamais Monsieur, Madame ou Mademoiselle. Bien que la Cour suprême ait déclaré anticonstitutionnelle I 3 Monsieur, Madame ou Mademoiselle.
Bien que la Cour suprême ait déclaré anticonstitutionnelle le fait e priver de droits civiques les Noirs, ceux-ci étaient de fait privés du droit de vote, à l’aide de « primaires blanches d’un système de cens électoral, d’examens d’alphabétisation, de punitions économiques, de manipulations électorales de toutes sortes, et enfin d’une utilisation ciblée de la violence afin de les décourager de s’enregistrer sur les listes électorales. La société WASP maintenait aussi les Noirs dans une position subalterne au niveau économique.
Les fermiers Noirs étaient souvent liés aux propriétaires terriens blancs et souvent cantonnés au statut de tenanciers. Dans le secteur secondaire, les employeurs et les syndicats leur réservaient les tâches les plus pénibles et les moins bien payées. Des fonctions modestes, telles que travailler pour la compagnie de wagon-lit Pullman Porter Chicago ou être portier d’hôtel, devinrent des positions enviables aux yeux de la majorité des Noirs, car elles offraient une stabilité relative d’emploi et un salaire acceptable.
Les lois Jim Crow excluaient les Noirs de nombreux secteurs de la vie économique, menant à la création, dans certains domaines, de véritables marchés spécifiques aux Noirs : une presse noire surgit au Nord, andis que les propriétaires noirs de compagnies d’assurances pour Noirs, ou de services de croquemort pour Noirs, devinrent de véritables notables au sein de la société noire. Droit pénal et lynchages Carte postale représentant le lynchage de Lige Daniels, 16 ans, au Texas, le 3 août 1920.
Malgré l’arrêt de la Cou 4 représentant le lynchage de Lige Daniels, 16 ans, au Texas, le 3 août 1920. Malgré l’arrêt de la Cour suprême dans Strauder v. West Virginia (en) de 1880, qui interdisait l’exclusion des Noirs américains des jurys populaires, ceux-ci étaient systématiquement écartés de eurs fonctions. Ils étaient par conséquent laissés à la merci du système judiciaire blanc.
Dans certains États, tel l’Alabama, l’État utilisait le système pénal afin de rétablir une sorte de servage, en condamnant les hommes noirs à des années d’emprisonnement, durant lesquels ils travaillaient gratuitement pour des employeurs privés tels que la Tennessee Coal, Iron and Railroad Company (en), une filiale de la United States Steel Corporation, qui payait l’État en échange de leur travail forcé. es punitions imposées hors du système judiciaire étaient encore lus brutales.
Des milliers de Noirs ont été victimes du lynchage par des Blancs s’autoproclamant « justiciers parfois avec l’aide explicite de responsables officiels, dans les États du Sud et au- delà. Ces lynchages se transformaient parfois en véritables pogroms, ainsi lors des émeutes raciales d’Elaine (en) en 1919 ou des émeutes raciales de Tulsa (en) en 1921. Les coupables de telles exactions se sentaient à ce point à l’abri de toute poursuite judiciaire qu’ils prenaient souvent des photographies de leurs victimes, et en faisaient des cartes postales. Lhistorien Howard
Zinn précise qu’« entre 1889 et 1903, deux Noirs, en moyenne, étaient assassinés chaque semaine (pendus, brûlés vifs ou mutilés) »1. Le Ku Klux Klan, qui avait à peu près disparu après une apparition S vifs ou mutilés) »1. Le Ku Klux Klan, qui avait à peu près disparu après une apparition brève mais brutale au début de la Reconstruction, se reforma en 191 5, en partie sous l’influence du film de David Griffith, Birth Ofa Nation, qui exaltait le premier Klan. Il combinait la rhétorique raciste à la xénophobie envers les immigrants, l’antisémitisme, l’anticatholicisme et l’antisyndicalisme. ses discours violents, il ajoutait l’usage systématique du lynchage et de mises en scènes spectaculaires (croix incendiées dans les quartiers noirs, etc. ) visant à instaurer un véritable climat de terreur sur la population noire. Le lynchage de Thomas Shipp et d’Abram Smith, en 1930 dans l’Indiana, inspira la chanson Strange Fruit composée par Abel Meeropol (sous pseudonyme), un artiste et sympathisant communiste qu adopta les enfants des époux Rosenberg après leur exécution en 1953.
Reprise par la chanteuse Billie Holiday en 1939 à New York, la chanson, qui constituait un réquisitoire émouvant contre a pratique du lynchage dans le Sud, devint un succès populaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Toujours dans les années 1930, le New dance group se bat contre la ségrégation et dénonce le lynchage des Noirs dans le Sud. L’église noire De même, la vie religieuse s’organisa selon ces nouvelles données de ségrégation.
Le rôle des églises noires allait bien au- delà du simple culte religieux : ils servaient aussi comme lieu de rassemblement communautaire, de coopératives économiques, et de tribunaux populaires afin de régler les conflits de manière autonome. La plupart des églises noires, néanmoins, refusait de égler les conflits de manière autonome. La plupart des églises noires, néanmoins, refusait de confronter frontalement la domination blanche, et s’abstenait officiellement de toute politique.
De nouveaux mouvements religieux, tels que la « Holiness tradition », ou le mouvement du pentecôtisme qui se scinda selon les nouvelles divisions de couleur, renforcèrent l’apolitisme et le quiétisme de la plupart des Noirs pratiquants. Excuses officielles En juillet 2003, le président George W. Bush avait parlé de l’esclavage comme « l’un des plus grands crimes de l’Histoire », u cours d’une visite sur Ille de Gorée au Sénégal.