Amphitryon

essay A

Amphitryon, l, 1 Lecture analytique Introduction 1 . Situation du passage dans son contexte littéraire et historlque, au sens large Situation du passage dans la pièce, rappel des informations nécessaires à la compréhension du passage. L’Amphitryon de Molière a pour source l’Amphitryon de Plaute, auteur latin du Illè-lle s. avant J-C. C’est une pièce en trois actes et en vers, Jouée pou l’Avare, alors que s’ac v org Louis XIV. Comme le prologue à l’exposition.

Il s’agit Sni* to View 8, juste avant ution menée par de l’acte I participe par Sosie, le valet d’Amphitryon, valeureux g n ral th bain en guerre contre es habitants de Télèbe. Il est chargé de porter un message ? Alcmène, la femme d’Amphitryon, celui de son retour et de sa victoire. Il ne sait pas ce que le prologue vient d’apprendre aux spectateurs : que Jupiter, sous l’apparence d’Amphitryon, vient de passer la nuit avec Alcmène, et que le messager de Jupiter, Mercure, a pris son apparence à lui.

Il ne salt donc pas encore qu’il n’aura jamais à jouer le rôle de messager, qu’il improvise dans cette scène où il emprunte également le rôle dAlcmène. 2. Problématique Quelle fonction peut-on attribuer à ce jeu de rôles mené par Sosie ? 3. Annonce du plan première partie, nous verrons le potentiel comique de ce jeu de masques, dans une deuxième partie l’éclairage qu’il apporte sur cet esclave, avant d’aborder dans une troisième partie les finalités didactiques de ce jeu de rôles.

Plan détaillé de la réponse l. Le jeu de masques traduit le caractère protéiforme de Sosie et situe la pièce entre la farce et la grande comédie 1 . On rit du valet-type des comédies et farces de Molière, hérité des comédies antiques de Térence et Plaute, – immédiatement reconnaissable à son masque de cuir poltron.

C’est surtout au début de la scène qu’il exprime sa peur de la nuit, mais aussi au début et à la fin de ce passage : l’adverbe « enfin » souligne son soulagement à « voir notre maison » (189-190), à la fin de la scène il a peur d’un bruit indéfini, à peine perceptible « j’entends quelque bruit, ce me semble » – Fanfaron : son rôle de courrier, insignifiant, devient un insigne honneur : il dit qu’il a été « choisi entre tous » (207), il ne cesse de se féllciter de ses conceptions, tout au long de son improvisation ; l’exclamative et la gradation soulignent sa vanité croissante (voir es passages entre parenthèses).

Molière joue sur le comique de répétition un auto-compliment ponctue systématiquement ses mots d’esprit. menteur : il n’a pas assisté au combat ni sans doute vu Télèbe, mais va en parler « comme oculaire témoin » (197), par le « détail » ( doute vu Télèbe, mais va en parler « comme oculaire témoin » (197), par le « détail » (236) « en verité » (241) et « très savamment » (237). Cette dernière hyperbole souligne son expertise en mensonge. Il est plein de ressources : « Comment parler de la bataille si je n’y étais pas ? ?? Problème immédiatement balayé vers suivant « N’importe » 216) 2. On se divertit aussi du rythme que donne chaque changement de rôles. Ainsi on s’amuse de l’alternance de ton entre la voix grave de l’homme et la voix plus haut perché de la femme de l’alternance de langages, de l’aisance avec laquelle Sosie passe du langage familier, ordinaire, du valet au langage courtois et galant de l’ambassadeur qu’il maîtrise à merveille. par ex. , ? propos du retour de son maître : « Le plus tôt qu’il pourra (… mais bien plus tard que son cœur ne souhaite » (220-221) e l’alternance de comportements, de la pantomime à laquelle il doit se livrer quand il passe des courbettes de l’ambassadeur aux manières affectées de la femme avant de redevenir lui-même pour les commentaires. Là encore, Molière joue sur le comique de répétition : 8 fos Sosie/ambassadeur s’incline vers la lampe en l’appelant « Madame ». 3. On s’amuse de la parodie d’Alcème et de la précieuse, qui classe Amphitryon dans les grandes comédies Au XVIIe il est impensable de sa moquer de la femme d’un général.

Mais on peut rire du masque d’Alcmène porté par Sosie : sa moquer de la femme d’un général. Mais on peut rire du masque d’Alcmène porté par Sosie : La 1 ère rencontre du spectateur avec le premier rôle féminin de la pièce est une rencontre avec une lanterne. L’effet comique de la réification d’Alcème en lanterne est renforcé par le comique de répétition. Une Alcmène émotive : l’émotivité d’Alcmène est traduite par la succession des questions à un rythme de plus en plus soutenu « Mais quel est l’état où la guerre l’a mis ? / Que dit-il ? Que fait- il ? / « Que font les révoltés ? is-moi, quel est leur sort ? » (222 ; 227) une Alcmène précieuse. On retrouve dans ses propos les aractéristiques de la préciosité : n l’emploi des euphémismes, pour évoquer ses sentimenst par ex « contente un peu mon âme » (223) pour « fais moi plaisir ; ou « rendre mon âme satisfaite » (219) ; la tournure de phrase inversée par rapport au langage courant : « À te revoir, j’ai de la joie au cœur » D l’insistance « Ha vraiment, mon pauvre Sosie, / À te revoir j’ai de la joie au cœur » l_Jne Alcmène fantasmée : ses premiers mots sont pour lui et non pour son mari, attentionnée et compatissante : « Ha ! raiment, mon pauvre Sosie / à te revoir j’ai de la joie au cœur » ; ensuite eulement cette jeune épouse demandera des nouvelles de son amoureux. Elle est comme il la rêve, impatiente d’entendre son récit inventé. Il. Le jeu de masques : le révélateur d’un rêve d’épopée 1. Sos PAGF d’entendre son récit inventé. 1 .

Sosie traduit une admiration immense pour son maître Son maître a tout du parfait général c’est un homme d’action il dit moins qu’il ne fait ») ; c’est un « homme de courage auquel est associé le thème de la « victoire « le succès de ses armes « c’est un héros épique, personne ne résiste devant lui : « il fait rembler les ennemis » , « la gloire l’engage » à combattre, comme les héros de l’Iliade qui se battent pour qu leur nom soit illustre ? Jamals 2.

Son maitre qui mène des combats épiques On retrouve dans le récit le vocabulaire de l’épopée et les procédés d’exagération – c’est un récit « et d’estoc et de taille » comme dans une épopée, où les ennemis sont « taillés en pièces à l’issue duquel il n’y a aucun survivant puisque leur chef (Ptérélas) est mis à mort – la gradation exagère les actions militaires : « notre effort » (v. 228) devient « nos prouesses » (v. 2), puis « gloire » (235) – les procédés d’atténuation sont là pour en dire plus : « ils n’ont pu résister à notre effort » est un euphémisme pour « ils se sont fait massacrer » (228) Le ryrthme du réclt est soumis à des effets d’accélération qui le font basculer dans la parodie : Le passage de l’alexandrin à l’octosyllabe, et la coupure ? l’hémistiche du dernier vers accélèrent le combat. – l’anticipation « ils n’ont coupure à l’hémistiche du dernier vers accélèrent le combat. l’anticipation « ils n’ont pu résister à notre effort » rend la victoire rop facile et suspecte – la concentration réduit toute la bataille au corps à corps à 4 vers (v. 229 à 232), avec l’usage de la parataxe et l’effacement morphologique (pronoms et auxiliaires) – les deux dernières action sont quasiment simultanées : les trompettes de la Renommée éclatent alors qu’il viennent à peine de prendre Télèbe d’assaut. 3.

Valoriser son maitre c’est se valoriser, s’attribue ses mérites ou du moins ceux de son armée – au départ, Sosie parle du « grand combat qui met nos ennemis à bas ; l’emploi du possessif de la première personne du plurie = marque de patriotisme. Jusqu’au vers 225, Sosie focalise l’attention sur Amphitryon – du vers 228 au v 236, Sosie passe de la 3e personne du singulier à la 1ère personne du pl (voir pronoms personnels et possessifs). Il est devenu acteur à part entière du grand combat. – « le succès de ses armes (v. 08) est devenue une victoire dont Sosie peut « s’enfler de gloire » (v. 235) Mals comme la grenouille de la fable, il « s’enfla si bien qu’il creva » (La Fontaine) puisque à la fin de la scène, « le corps darmée » qu’il est devenu dégonfle de peur. Ill. Ce jeu de masques fonctionne comme un miroir . Qui renvoie au monde du théâtre et à la scene – Sosie a promis un « portrait militaire » (192). Il ne cesse au monde du théâtre et à la scène – Sosie a promis un « portrait militaire » (192).

Il ne cesse de solliciter les yeux de son Alcmène imaginaire (1 92), et ceux du public, par l’injonction : « Figurez-vous » (238), le futur « vous allez voir » (255). Par l’emploi des déictiques, des adverbes de lieu et du présentatif, il fait naître des lieux : « Télèbe est de ce côté » (238-239), « La rivière est comme là » « ici nos gens se ampèrent, et l’espace que voilà », « vers cet endroit » etc (v 240 et suivants) ; par l’emploi des présentatifs il fait nâitre des gens, des unités d’armee « voilà notre avant-garde P, (256) « les archers de Créon » « voici le corps d’armée » (258). il se comporte comme un illusionniste, qui s’illusionne lui- même : il s’étonne d’être devenu un ambassadeur gentilhomme, il devient même un corps d’armée. Emporté par le rythme du récit, il perd pied entre l’espace dramatique et l’espace imaginaire qu’il a créé. ce jeu de rôles permet à Molière de souligner le caractère fictif es personnages : « tout ceci c’est de la scène » pour reprendre les mots de Merlin dans les Acteurs de bonne foi, et ce qui va sy passer n’est qu’illusoire : la perte de l’identité, la relation extraconjugale entre Alcmène et Jupiter, tout ça n’est rien. . Ce qui compte c’est ne pas ressembler à ces vaniteux (198-199) qui en disent plus qu’ils n’en font, qui mentent pour se grossir à ces coquettes précieuses qui (198-199) qui en disent plus qu’ils n’en font, qui mentent pour se grossir à ces coquettes précieuses qui vivent dans l’illusion que le beau langage fait la belle personne La parodie souligne leur caractère dérisoire. 3.

Ce qui compte, ce sont les victoires de Louis XIV, son protecteur (au cours de la guerre de Dévolution, il a remporté une dizaine de villes dont la ville de Lille). Molière se fait discrètement courtisan. Le « portrait » que Sosie fait de la victoire d’Amphitryon est une alluslon aux tableaux bien réels qul ornent les murs de Versailles et qui célèbrent les victoires de Louis XIV: le chef militaire, les premières lignes, les archers, la cavalerie, le paysage en arrière plan, Sosie peint toutes les composantes du tableau.

Conclusion Conclusions partielles de chaque partie Ansi, le jeu de masques souligne le caractère protéiforme de Sosie et le comique qui y est lié, il met l’accent sur l’intérêt qu’il a à rester lié à son maître- sa gloire le grandit et agit comme un miroir qui réfléchit au spectateur les valeurs dont il convient de s’éblouir et la vanité du reste. Elargissement Ce thème du jeu de masques sera largement repris au XVIIIe, et notamment par Marivaux pour remettre en question, à travers le libertinage amoureux, les codes sociaux qui régissent les relations humaines.