AGRICULTURE ET DE VELOPPEMENT EN AMERIQUE LATINE

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AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT EN AMÉRIQUE LATINE C. MIGNON Position du problème L’Amérique latine des dernières décennies a démontré d’étonnantes possibilités tant dans le domaine de l’économie agricole (exemple du Brésil, voire du Mexique, sur le marché mondial) que dans celui d’une industrialisation rapide et diversifiée. Peut-on, pour autant, parler de développement, SI l’on entend par là une amélioration significative du sort des populations et non la seule croissance économique ?

Quel rôle joue l’agriculture dans ce processus ? On doit s’interroger, l’Amérique latine tro origines et des caract proche, à la suite de ‘ pays industrialisés or2 le n actuelle de péré présente des iffé tes) : est-elle plus économiques, des urs avec l’Afrique noire ou l’Asie tropicale à l’ensemble du Tiers-monde ? 1 – par ses caractéristlques essentielles, l’Amérique latine est, au même titre que l’Afrique ou l’Asie, une région sous-développée, ce qui se marque aussi bien par :

La pauvreté, particulièrement sensible en milieu rural, et qui affecte une majorité de la population (de 1/2 à 3/4 des ruraux, selon la FAO, chiffres comparables à ceux de l’Afrique et de l’Asie) par la faim, le sous-emploi, la mortalité, l’analphabétisme… La plupart, faute de terre suffisante, n’ont pas les moyens de vivre : 17 % sont des  » paysans sans terre l’, et l’énorme majorité des autres sont des microfundiaires. L’explosion démographique des dernières décennies qui a considérablement aggravé I a situation : 70 millions de ruraux en 1940, 140 millions en 1990.

Constat d’échec, bilan globalement négatif qui ne permet pas d’isoler l’Amérique latine du reste du Tiers-Monde. 2 – L’Amérique latine présente, pourtant, des traits spécifiques qul la distinguent clairement de l’Afrique et de l’Asie Singularité notamment sur deux points – un taux d’urbanisation exceptionnellement élevé, comparable à celui des pays industrialisés, et qui la sépare radicalement du Tiers-monde asiatique ou africain : 2 latino-américains sur 3 vivent n ville, voire plus, contre à peine 1/3 dans le reste du Tiers- monde (cf. 0 % de ruraux en Inde, plus encore en Chine, au cœur de l’Afrique noire). Situation à rapprocher d’un phénomène d’industriallsation rapide, mais aussi d’un  » effet de rejet des campagnes exacerbé. – une extrême inégalité sociale qui se traduit d’abord par de formidables inégalités foncières, à l’opposé des mondes d’Asie et d’Afrique tropicales caractérisés par une petite paysannerie quasi- exclusive. Le dualisme microfundiaires-latifundiaires constitue ‘originalité fondamentale de l’Amérique latine et fonde le  » problème agraire .

Le développement en Amérique latine passe donc, d’abord, par la solution du problème agraire, hérité pour l’essentiel de l’histoire coloniale. Or : – les tentatives de solution mises en oeuvre surtout depuis le milieu du siècle ont échoué la période récente marquée, depuis le milieu des années 70, par la généralisation de politiques d’inspiration ultra-libérale, a, au contraire, considérablement aggravé la situation sociale.