Achour Yasmine
Complexité et statut théorique de la sémiologie/sémiotique Complexité et statut théorique de la sémiologie/sémiotique Résumé or 17 Sni* to View Autour de la prennent forme diverses réflexions sur les significations de ces deux sciences demeure toujours « énigmatique »1; en conséquence, le flou terminologique et la délimitation de leurs champs de recherche rendent leur statut Incertain.
La question qui se pose est dabord de savoir si nous pouvons définir une science par son objet, et par la suite de connaître si son évolution et son étymologie euventelles aider les chercheurs à connaitre, du moins à définir, ses propres particularités. Toutes ces questions, et d’autres dont celle liée aux notions sémiologie/sémiotique, n’ont pas cessé d’interpeler les théoriciens ni même reçu des réponses aux différents problèmes posés. our commencer, afin de bien cerner le champ auquel appartient la présente recherche, il semble primordial de connaitre les provenances de chacune de ces deux sciences, et présenter leur étymologie et leurs évolutions dans le temps. l. ETYMOLOGIE ET SEMIOLOGIE/SEMIOTIQUE HISTOIRE DE LA
Du point de vue étymologique, les deux étiquettes lexicales « sémiologie et sémiotique » dérivent du grec « sémeion qui signifie « signe Cette conve ence étymologique aide, du point PAG » 7 symptomatologie)2 2014 98 Quant au terme sémiotique, il semble être utilisé, pour la première fois, par le philosophe John Ocke (1632-1704) sous le nom de « sémiotiké » au sens de « connaissances des signes » qui envisageait la compréhension du rapport de l’homme au monde. En soulevant la question de la répartition des sciences, John Locke pense « qu’on peut diviser la science en trois espèces. ?? Dont « la troisième peut être appelée sémiotique où la connaissance de signe son emploi consiste à considérer la nature des signes dont l’esprit se sert pour entendre les choses, ou pour communiquer la connaissance aux autres »3. Les deux concepts de sémiologie et de sémiotique furent, par la suite, réutilisés par des chercheurs de traditions scientifiques différentes : Yun classé dans la tradition européenne dont le précurseur est Ferdinand de Saussure, l’autre dans la tradition anglo-saxonne dont le diffuseur est Charles Sanders Peirce.
Ainsi, la tradition européenne ou les sémiologues de la radition saussurienne privilégient le terme de « sémiologie » au détriment de « sémiotique La sémiologie saussurienne s’est attachée envisagée à différentes époques de l’histoire, la sémiologie – estiment les spécialistes – doit son existence au père de la linguistique générale « Ferdinand de Saussure » qui l’a intégré dans le programme établi pour cette nouvelle science définie comme étant « la vie des signes au sein de la vie sociale ». Il lui assigne un statut de science générale des signes qui apprendrait en quoi consistent les signes et leur fonctionnement en société. Cette science, selon lui, formerait « une partie de la psychologle soclale, et par conséquent de la psychologie générale Cependant, la linguistique garde sa valeur dans le programme saussurien vis à – vis de la sémiologie quand il lui assigne une place privilégiée parmi les faits humains qui existent.
Comparée ? d’autres systèmes de communication non linguistiques, « la langue est un 99 système de signes exprimant des idées, et par là, comparable ? l’écriture, à l’alphabet des sourds-muets, aux rites symboliques, aux formes de politesse, aux signaux militaires, etc. Elle est seulement PAGFd0F17 Peirce.
Considérée comme étant une « doctrine quasi nécessaire ou formelle des signes »7, la sémiotique ne serait qu’un autre nom de la logique, domalne auquel est liée la sémiotique et dont Peirce lui même avait contribué au développement. C’est ainsi donc que le projet sémiotique consistait à décrire, de manière formelle, mécanismes de production de la signification et à établir une classification des signes.
En effet, en envisageant la sémiotique comme une philosophie de la représentation, Pierce n’hésite pas de se qualifier de « pionnier ou plutôt un défricheur de forêts, dont âche est de dégager et d’ouvrir des chemins dans ce que j’appelle la sémiotique, c’est-à-dire la doctrine de la nature essentielle et des variétés fondamentales de sémiosis [le procès du signe] possibles Les travaux de Peirce inspirent ensuite d’autres chercheurs dans ce sens, tels que Charles Morris qui considère la sémotique à la fois comme une science parmi les sciences (la science des signes) et instrument de celles-ci.
Chaque science utilise des signes et exprime ses résultats au moyen de ceux-ci. Charles Morris envisage ainsi sémiotique comme une méta science qui aurait comme champ echerche l’étude de la science par l’étude du langage de la science. relatives à l’emploi de sémiologie ‘sémiotique. En effet, M. Joly rattache le concept sémiotique à une philosophie du langage, car la sémiotique ne pourrait être qu’une extension généra le de la linguistique. Quant au concept sémiologie, il s’agira d’une sémiotique appliquée à des systèmes particuliers comme le texte l’image J.
M. Klinkenberg confirme cette ambigüité terminologique qui touche les deux concepts faisant l’objet de cette distinction. Ainsi, pour lui, « la sémiotique est aussi parfois appelée sémiologie bien ue ce deuxième terme tende à céder la place au premier » 1 9. En affirmant également que l’emploi des deux termes ne fait pas l’unanimité, il explique cette ambigüité terminologique à travers deux distinctions : dans la première distinction, il s’agit d’une relation d’inclusion entre la sémiologie et la sémiotique.
En effet, la sémiologie serait la théorie générale des signes (tous types de systèmes), alors que la sémiotique ne constituerait qu’une étude d’un système particulier de tous les systèmes. Ainsi, la langue est une sémiotique, le texte, l’image… Quant à la deuxième distinction, le terme sémiotique est considéré comme la théorie qui étudierait « le mode de fonctionnement du sens chez les humains »10. A titre d’exemple, les odeurs, le vêtement, la nourriture… etc.
En revanche, la sémiologie constituerait la théorie qui étudierait « le fonctionnement de certaines techniques expressément mises au point pour communiquer en société »1 1 Cette affirmation nous fait remonter deux courants sémiologiq aborderons 13 nous aborderons ultérieurement. La sémiologie de la communication sera alors appelée sémiologie. Quant ? la sémiologie de la signification, elle sera appelée sémiotique. D’autres théoriciens semblent appliquer indifféremment les concepts de sémiologie et de sémiotique et leur attribuent de ce fait la meme 101 signification.
Ainsi, J. M. Floch pense « qu’à défaut de se confondre, les deux termes désignent presque la même chose »12. IV. LA SEMIO OGIE DE LA COMMUNICATION ET DE LA SIGNIFICATION Après l’apparition de la théorie générale des signes, dont la référence est principalement Ferdinand de Saussure, d’autres courants postsaussuriens font leur apparition. Il y aura deux principaux ourants sémiologiques : la sémiologie de la communication, la sémiologie de la signification ; ce qui montre l’existence d’une sémiologie à la singulière et de « sémiologie » au pluriel.
En parlant de la sémiologie de la communication, on reconnaît, dans l’intention de communiquer, le critère fondamental qui délimite le champ sémiologique. Les représe ourant sont des disciples PAGF70F17 Buyssens estime que « la sémiologie peut se définir comme l’étude des procédés de communication, c’est-à-dire des moyens utilisés pour influencer autrui et reconnus comme tels par celui qu’on veut influencer »13.
Quant à la sémiologie de la signification, conçue comme courant ayant une orientation restrictive au domaine de la communication, elle adopte une approche rigoureuse et rigide et refuse d’analyser tout phénomène sortant du cadre de la communication. En effet, le projet sémiologique Saussurien fut repris par Roland Barthes lequel conclut que beaucoup d’objets culturels maniés par les hommes peuvent constituer des systèmes de sens. Cette démarche dépasse largement le courant communicationnel, car la sémiologie de la signification d’orientation plus extensive.
Dans ce sens, les objets les plus utilitaires ans notre vie sociale quotidienne, tels que la nourriture et le vêtement, peuvent selon Roland Barthes constituer des systèmes sens. 102 &LUII s Complexité et statut théori ue de la sémiologie/sémiotique PAGF »14 Dans ce qui suit, nous tenterons de montrer la nature des rapports entre la sémiotique et certaines autres sciences, notamment celles dont les objets sont la langue et la société. – La sémiotique et la sémantique La sémantique apparaît à la fin du XIXème siècle avec Bréal, comme l’étude du langage considéré du point de vue du sens2. Dans certains usages des pays anglophones, chez Morris en particulier, émantique a tendance à être désignée comme la sémiotlque mais qui tend actuellement à se définir comme la science qui étudierait la signification des mots. Etant définie ainsi, elle peut être considérée comme la science de ce à quoi les signes renvoient. A ce titre, elle un moment de la sémiotique.
En effet, la sémantique ne peut être dissociée de la sémiotique, étant donné que cette dernière a pour objet la recherche du sens dans toute forme de signe. En signalant ce rapport étroit, Rastier confirme que « la sémiotique s’intéresse ? signification telle qu’elle se manifeste dans des textes, des mages, des pratiques sociales, des constructions architecturales, etc…. »15 Cette vision, qui s’ajoute à d’autres aussi importantes, met en évidence prévalence du verbe « signifier » en élaborant trois approches .
L’approche sémiotique structurale vise la recherche du sens dans la structure immanente des systèmes de signes, qu’elles qu’en soient leurs natures. L’approche loeico-pragma e le sens à travers les PAG » 3 du signe (représentant, objet, interprétant). L’approche sémiotique énonciative dans laquelle le sens apparait à travers des signes appelés déictiques qui renvoient ux relations de l’énoncé à sa réception ainsi qu’à sa production. – la sémiotique et la linguistique La linguistique, érigée en science pilote des sciences humaines, occupe une position prépondérante dans le champ sémiotique. Cependant, le rapport liant la sémiotique, ou la sémiologie, à la linguistique apparait complexe. Nous pouvons résumer deux points de vue essentiels qui ont marqué l’évolution de la discipline des Avec Ferdinand de Saussure, les linguistes / sémiologues parlent d’une « sémiolinguistique » du fait que la théorie sémiologique3 fait de la linguistique le patron de tous les ystèmes de signes non linguistiques.
Ainsi, dans ce contexte, Saussure écrit que : « La linguistique n’est qu’une partie de cette science générale ; les lois que découvrira la sémiologie seront applicables à la linguistique, et celle-ci se trouvera rattachée à un domaine bien défini dans l’ensemble des faits humains »16. Ainsi, la linguistique est une partie intégrante de la sémiologie. Les lois et les règles propres à la sémiologie seront aussi valables et applicables à la linguistique ; qui laisse parler d’une dépendance de Hune par rapport à l’autre. Quant à Roland Barthes, il r la théorie 17