APP Psychiatrie
Cette unité accueille des patients atteints de troubles psychiatriques divers (schizophrénie, dépression, troubles bipolaires… ), et dispose de 20 lits et d’une chambre de soins intensifs (CSI). La situation de soins que j’ai choisi d’analyser se déroule lors d’un après midi dans le service, lors de ma deuxième semaine de stage. Cette analyse me permet de travailler en particulier les compétences 4 (« Mettre en œuvre des actions ? visée diagnostique ou thérapeutique ») et 7 (« Analyser la qualité et améliorer sa pratique professionnelle »).
L’équipe soignante, en plus des soins destinés aux patients hospitalisés dans l’unité, doit parfois effectuer des soins pour S t o n page des patients ancienn service en hospitalisa d’un pilulier, d’une ac ité de thérapeutique. En ci sont la plupart du t viennent dans le ir d’une préparation ien d’une injection ctions, celles- amusculaires de neuroleptiques à action prolongée, ou injection retard. Ces thérapeutiques sont alors à administrer de façon régulière. s patients ayant besoin de neuroleptiques sont la plupart du temps atteints de psychose chroniques comme la schizophrénie, es thérapeutiques sont utilisées pour leurs effets tranquillisants, anti-délirants et contre la désorganisation des pensées. La mise en place de l’administration de neuroleptiques par injection retard a plusieurs Intérêts, intérêts, et notamment celui de faciliter robservance des patients, qui n’ont plus besoin de prendre ces médicaments per os.
Il y a donc un meilleur suivi de l’évolution de leur pathologie. Vers 15h, alors que je suis en train de vérifier les médicaments qui seront administrés lors du diner, une infirmière vient me rouver et me dit que j’aurais à « piquer Mr T car il est arrivé » et que « l’ordonnance est sur la paillasse b. Ma première réaction est l’étonnement, car je ne connais pas ce patient, ni la raison de sa venue, ni quelle thérapeutique je dois lui administrer. uis je pense aussi au fait que je n’ai pas fait beaucoup d’injection intramusculaire jusque là, et que chaque occasion est bonne ? prendre pour m’améliorer sur ce soin. Je finis donc la vérification des médicaments et vais trouver l’infirmière pour lui demander des informations. Celle-ci étant occupée, elle répond rapidement ? mes questions.
Je repars donc en sachant que Mr T est un patient qui vient tous les 15 jours pour son injection à action prolongée de neuroleptiques, que je dois reconstituer le produit, puis lui injecter dans le deltoïde, et que c’est un monsieur « impressionnant physiquement mais gentil Je retourne donc dans la salle de soin pour préparer l’injection, avec beaucoup de questionnements en tête : quel va être le comportement du patient, comment est-il, quelle est son histoire, peut-il être agressif ?
A ces questionnements s’ajoutent mes propres ppréhensions et représentations de la psychiatrie en général : je vais devoir faire attenti 2 OF s appréhensions et représentations de la psychiatrie en général : je vais devoir faire attention à ce que je dis, anticiper sur les comportements possiblement violents du patient… À ce moment, je pense peu au patient en tant que personne, mais surtout à la façon dont va se passer le soin. Je me rends compte maintenant que cela est du au manque d’informations que j’ai eu et à la rapidité avec laquelle les choses se sont déroulées.
Une fois la prescription vérifiée, et les dates de péremption ontrôlées, je prépare le produit à injecter. Il s’agit d’un neuroleptique à reconstituer, la boîte contient tout le nécessaire : seringue pré-remplie, flacon contenant la poudre à reconstituer, set de transfert et 2 aiguilles (l’une pour le fessier, l’autre pour le deltoïde). Après m’être désinfecté les mains à l’aide d’une solution hydro alcoolique, j’adapte le set de transfert au flacon, puis la seringue au set de transfert.
Je transfert alors le contenu de la seringue dans le flacon, veille à ce que toute la poudre soit bien dissoute, puis rempli la seringue avec le contenu du lacon. Je désadapte le set de transfert, et adapte l’aiguille la plus courte à la seringue. Je trie les déchets, puis me désinfecte les mains. Je prépare ensuite un plateau contenant le nécessaire au soin : une paire de gant, le produit à injecter, des compresses imbibées d’alcool modifiée, un pansement. Je prépare également le matériel nécessaire à la prise des constantes du patient. Maintenant que tout mon matériel est prêt, je peux aller chercher Mr T.
Comme j’ai 3 OF s Mr T. Comme j’ai déjà effectué des injections intramusculaires du ême type, l’infirmière décide de me laisser seule pour le soin. Lorsque j’arrive vers Mr T, celui-ci me souris, se lève, je l’invite alors à me suivre dans la salle de soins. Après m’être présentée, je lui demande s’il est d’accord pour que je lui fasse son injection, ce qu’il accepte. Je prends toutes ses constantes, et je surveille notamment sa température, car une hyperthermie peut être le signe d’un syndrome malin des neuroleptiques, qui est l’effet indésirable le plus grave lié aux neuroleptiques, car il met en jeu le pronostic vital.
Une fois les constantes prises, je procède à l’injection : désinfection de mes mains, désinfection du site d’injection, j’enfile mes gants, puis injecte le produit dans le muscle deltoïde, lentement pour limiter la douleur. Une fois la totalité du produit injecté, je retire l’aiguille, l’évacue dans le PCT, et masse quelques secondes le Site d’injection pour faciliter la diffusion du produit. puis je place le pansement sur le point de ponction. Je fixe alors avec Mr T un nouveau rendez-vous, dans 15 jours.
Mr T s’en va. Lorsque les déchets sont triés, le plateau et les surfaces écontaminés, je réfléchis à comment le soin aurait pu être amélioré et me rend compte de certaines choses : je n’ai pas effectué de retour veineux pour m’assurer de ne pas injecter le produit dans la circulation sanguine, et je n’ai pas vérifié l’identité du patient avant le soin. Je rest 4 OF S circulation sanguine, et je n’ai pas vérifié l’identité du patient avant le soin.
Je reste donc sur ce ressenti après mon soin : je n’ai pas pris assez le temps. Après un temps de réflexion, et en analysant la situation de soins, je réalise que le manque d’informations sur le patient ‘a perturbé, m’a rendu nerveuse et pressée. Si j’avais eu connaissance du dossier du patient, j’aurais sans doute été moins anxieuse lors de l’injection, et n’aurais peut être pas oublié de faire le retour veineux par exemple.
De plus, je réalise que le « vouloir faire des soins techniques » peut très vite prendre le dessus sur le prendre soin. En effet, je sais que dorénavant je mettrais le patient au premier plan, avant le soin dont il a besoin. Si j’ai à faire face à nouveau à ce genre de situation, je prendrai plus de temps avant d’effectuer le soin, pour recueillir des nformations concernant le patient, afin de mieux préparer mon soin et d’être plus sereine.
J’irai par exemple demander à l’infirmière qui est ce patient, pourquoi vient-il, quelle est sa pathologie, a-t-il des comportements violents ? Ainsi, cette analyse de pratique m’a permis de réfléchir non seulement au fait qu’il est important de se renseigner sur le patient avant d’interagir avec lui, mais également que le fait de trop penser au soin dans notre position d’apprenant peut être néfaste sur la relation de confiance qu’on a avec les patients mais aussi sur la qualité de nos soins. S OF s