Jean-jacques rousseau « julie ou la nouvelle héloïse »
claires était proche, consentit à les unir. Juil. obtint de Saint-peureux qu’il s’éloignait quelque temps : il avait justement des affaires à régler à soin, dans le Valais. Dans ces montagnes où, pour passer le temps, il fit de longues promenades avec un guide, il fut d’abord frappé par le paysage, puis par les usages du pays. AI sentit peu à peu la fièvre de sa passion s’apaiser sous l’influence bienfaisante de la nature et de l’altitude. À son retour, il s’installa meilleure, en face de veuve, de l’autre côté du lac de genèse d’où il pouvait voir, grâce à une longue-vue, le château de
claires où séjournaient les d’étangs. Mais Juil., souffrant de son absence, tomba malade et Claire le conjura de revenir. Cela suffit à la faire revivre et, leur passion étant irrésistible, elle se donna à lui. Cependant, ils ne pouvaient plus se montrer ensemble. La visite d’un ami du père de Juil., l’aristocrate anglais adorera bons, rendit jaloux Saint-peureux qui l’avait rencontré à soin : ils furent même sur le point de se battre en duel. Ils se réconcilièrent, et l’Anglais recommanda à M. ‘étangs de permettre le mariage de sa fille avec son précepteur, ce qui fit bondir cet homme qui, piqué de noblesse, ne voulut pas entendre parler d’une mésalliance ; il avait d’ailleurs promis la main de sa fille à un homme âgé, plutôt froid, M. De lamer, un gentilhomme ballet qu’il avait rencontré durant ses années de service auprès de puissances étrangères, qui I ballet qu’il avait rencontré durant ses années de service auprès de puissances étrangères, qui lui avait sauvé la vie et qui était en exil à cause d’une sombre conspiration.
Saint-peureux fut accablé : «AI faut partir, murmura-t-il. Eu bien, je partirai… N’ai-je pas assez vécu? » Claire lui annonça alors que M. ‘étangs ne voulait même pas qu’il revit Juil. avant son départ. Le soir même, après avoir convenu avec elle qu’ils s’écriraient, il quitta veuve en compagnie d’adorera bons, plus dévoué à son ami qu’il ne l’avait jamais été, et désolé d’avoir bien involontairement été l’origine de cette cruelle séparation. Après quelques jours, l’Anglais écrivit à Claire pour lui donner des nouvelles de son jeune compagnon de route.
Il était très agité et paraissait en proie à une profonde douleur. Il ne sortait de sa tristesse et de son accablement que pour répéter les mêmes questions, les mêmes cris de assaini. AI écrivait des brouillons de lettres qu’il jetait aussitôt au feu, ne pouvant tenir un discours sensé. Pourtant, ajoutait adorera bons, il semblait avoir conservé assez de lucidité pour ne pas essayer d’attenter sa vie. Dans le même message à Claire étaient ajoutés quelques fragments de lettres griffonnés par le jeune homme dont bons demandait qu’elle les fit parvenir Juil..
Il écrivit aussi à celle-ci un peu après, alors que, toujours en compagne de Saint-peureux, il se trouvait encore en Savoie. En termes affectueux, il proposait à la jeune fille de quitter sa famille et son p e quitter sa famille et son pays, et de venir habiter avec son amant le château qu’il possédait dans le duché d’rock. Là, assurait-il, grâce aux lois britanniques, elle pourrait l’épouser sans aucune autorisation paternelle et régulariser ainsi avec bonheur leur situation. Après avoir demandé conseil à sa cousine, Juil. remercia de tout c?Ur adorera bons de sa générosité.
Mais elle ajouta qu’elle ne pouvait que refuser un tel projet, par ailleurs si tentant. Elle n’arrivait pas à imaginer qu’elle pourrait abandonner un jour ses parents : «Moi, leur unique enfant, je les laisserais sans assistance dans la altitude et les ennuis de la vieillesse, quand il est temps de leur rendre les tendres soins qu’ils m’ont prodigués? » Elle écrivit à Saint-peureux pour lui reprocher d’être sans courage et de ne pleurer que sur lui-même, alors qu’elle aussi était bien à plaindre.
Dans cette longue lettre, où elle mêlait les conseils les plus sages aux critiques les plus douloureuses, elle allait jusqu’ dire : «Rappelle donc ta fermeté, sache supporter l’infortune et sois homme. Sois encore, si j’ose dire, l’amant que Juil. a choisi. » Saint-peureux, impressionné par ces marques d’un caractère i courageux, se rendit à ses raisons. AI obéit à bons, qui lui conseillait amicalement d’aller l’attendre à Paris, où il comptait lui-même revenir, l’été suivant, après son voyage à orme.
De là, il avait l’intention de l’emmener en engrangèrent. Il lui donnait par après son voyage à orme. De là, il avait l’intention de l’emmener en engrangèrent. Il lui donnait par ailleurs suffisamment d’argent pour subvenir à ses besoins pendant son absence. Triste, mais consolé par l’amitié de mollir adorera, et encore plus par les lettres pleines de tendresse qu’il recevait de claires, Saint-peureux arriva Paris et commença à fréquenter la bonne société dans laquelle il était introduit grâce à certaines relations de l’Anglais.
Il partageait son temps entre la découverte de cette ville immense, pleine de curiosités, et la correspondance presque quotidienne qu’il entretenait avec sa bien-aimée. Il allait au théâtre, au concert, à des soupers en ville, et tirait de chacune de ces expériences nouvelles mille enseignements dont il lui faisait part aussitôt, tant pour ‘instruire que pour l’amuser. En recevant cet abondant courrier, empreint de bon sens et même de gaieté, la jeune femme reprit peu à peu courage, elle aussi.
Elle se félicitait de voir que son amant ne s’abandonnait plus comme auparavant à ses faiblesses de caractère, qui lui avaient causé naguère tant de tort. Il Cependant, me d’étangs découvrit par hasard les lettres que, de son exil, Saint-peureux avait adressées à sa fille. Quelques jours plus tard, elle tomba malade et mourut après une courte mais foudroyante maladie. Juil. crut que son amour, qu’elle jugeait coupable, était la seule cause de cette disparition brutale. Elle alla même, dans son désespoir, jusqu’ reprocher à son amant d’avoir entretenu u brutale.
Elle alla même, dans son désespoir, jusque’ approcher à son amant d’avoir entretenu une passion qui ne pouvait avoir, pour l’un comme pour l’autre, que de «funestes effets». Elle lui dit adieu, en lui demandant expressément de lui rendre la parole qu’elle avait bien voulu lui donner autrefois de l’aimer pour la vie : «al est temps de renoncer aux erreurs de la jeunesse et d’abandonner un espoir trompeur. Je ne serai jamais vous. » Ce mot était joint à une lettre du baron d’étangs, rédigée en des termes qui voilaient à peine d’inquiétantes menaces.
Tout en dédaignant l’attitude de celui qu’il avait toujours considéré comme son ennemi, Saint-peureux pendit par ces mots : «Je rends à Juil. d’étangs le droit de disposer d’elle-même et de donner sa main sans consulter mon c?Ur. » Les deux amants étaient donc séparés, cette fois, sans aucun recours, semblait-il. Mais Juil. n’avait pas encore reçu la réponse de Saint-peureux qu’elle tombait à son tour malade de la petite vérole. Dans son délire, elle rêva qu’il était à son chevet, désespéré de la voir dans cet état et se plaignant amèrement de ne pouvoir lui venir en aide.
Au bout de quelques jours, comme elle allait un peu mieux et qu’elle avait retrouvé assez de forces pour pouvoir écrire, elle fit part de son rêve à Claire. Celle-ci lui répondit aussitôt, lui avouant qu’il ne s’était pas agi d’un rêve, mais bien d’une réalité, aussi incroyable que cela put paraître : son amant, averti de sa maladie et ne pouvant supporter plus de douleur, avait cela put paraître : son amant, averti de sa maladie et ne pouvant supporter plus de douleur, avait accouru et était venu dans sa chambre pendant une absence de son père.
Il l’avait veillée tendrement, toute une nuit, puis il était parti comme il l’avait promis. bons le retrouva à Dijon. Il était tombé malade à son euro de la petite vérole qu’il avait sans doute contractée son chevet. Mollir adorera attendit que son ami guérisse pour l’emmener à nouveau à Paris, puis à longées. Là, Saint-peureux reçut, quelques mois plus tard, une très longue lettre de Juil. où elle lui confirmait la triste nouvelle que Claire venait de lui annoncer peu de temps auparavant, savoir qu’une fois remise, elle avait dû se résigner épouser M. Eu lamer, cet époux que son père lui destinait depuis plusieurs années et qui était attaché à elle par un amour sincère mais calme. Ami de longue date du baron d’étangs, M. Eu lamer qui était âgé de près de cinquante ans, n’avait pas revu Juil. depuis trois ans, mais lui avait assuré, dès son retour à claires, les mêmes sentiments de tendresse qui s’étaient emparés de lui dès leur première rencontre. Pour Juil., ce mariage de raison était la résignation à une vie vertueuse qu’elle eut souhaité partager par amour avec Saint-peureux.
C’était aussi, pour elle, l’expiation de cet amour qu’elle avait toujours considéré, quoique à regret, comme une faute. Quand il reçut cette lettre fatale, Saint-peureux se trouvait seul à longées. bons l’avait quitté pour aller passer lequel eues Saint-peureux se trouvait seul à longées. bons l’avait quitté pour aller passer quelques jours auprès de la cour, contingentons. Le jeune homme écrivit à son ami pour lui faire part de la triste nouvelle et pour lui avouer qu’il touchait au fond du désespoir, qu’il songeait sérieusement au suicide.
Mais, ajoutait-il, il se trouvait dans un état tel qu’il ne savait plus entre quel courage choisir : celui de vivre ou celui de se donner la mort. Mollir adorera répondit par des paroles de bonté et de sagesse : lui qui avait eu la force de se séparer de celle qu’il aimait devait avoir celle d’oublier et e vivre en homme. Il lui proposait donc de s’embarquer et de choisir dans une action lointaine un remède à sa peine . Une escadre de cinq vaisseaux de guerre venait d’être constituée à plutôt.
Elle était commandée par un de ses amis, l’amiral Ansan, et devait bientôt lever l’ancre pour les mers du Sud et faire le tour du monde. Saint-peureux accepta cette offre sans hésiter un seul instant. Et c’est ainsi qu’il se retrouva, quelques semaines plus tard, à bord d’un bâtiment de la marine de Sa très Gracieuse Majesté, en qualité d’ingénieur des troupes de débarquement. Il s’apprêtait à faire un tour du monde qui allait durer près de quatre ans.
Comme il ne devait plus écrire à Juil., ce fut dans une lettre adressée à Claire, qui était devenue me d’robe, qu’il lui fit, avec un lyrisme passionné, un pathétique adieu. AV Plusieurs années plus tard, à claires, sur la rive est du lac, au côté de son bon mare adieu. Au côté de son bon mari, Juil. semblait ne plus être tourmentée par la passion, avoir trouvé la paix de l’âme et l’équilibre des sentiments. Elle avait donné naissance deux enfants, inhérente et maréchale, qui apportaient à son nouveau bonheur de femme toute dévouée à son foyer élue de mère comblée.
Elle se consacrait donc à une existence familiale, simple et tranquille. Mais elle «n’aime si chèrement la vertu même que comme la plus douce des voluptés». Et elle était impuissante à oublier Saint-peureux. Claire d’robe, veuve après deux ans de mariage, vivait seule à lassante, Juil. l’invita tendrement à venir auprès d’elle avec sa fille, inhérente, et à partager dorénavant la douceur de son foyer. Elle ajoutait qu’elle venait de recevoir des nouvelles d’adorera bons qui devait passer bientôt par la Suisse, sur la route de l’italien où ses affaires ‘appelaient.