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Réflexions autour de l’exploitation de la rente pétrolière en Algérie… Dr. Aissa MOUHOUBI REFLEXIONS AUTOUR DE L’EXPLOITATION DE LA RENTE PETROLIERE EN ALGERIE Dr. Aissa MOUHOUBI Maître-assistant à université de Béjaïa et doctorant en sciences économiques. Résumée: Aujourd’hui, tout le monde est d’accord sur le fait que le progrès scientifique et le développement dura synergiques. L’origin conteste le mode de Sni* to View neKtÇEge économique mené s jugement que la rent engagé.

Cette légitimit est consacr e par l’idée selon laquelle la croissance de la roduction et de la consommation serait synonyme d’amélioration du bien-être pour tous les habitants de la planète à plus ou moins long terme. C’est dans ce cadre que le développement durable devrait « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs »1 . 01 redéfini la rente tirée de l’exploitation de ces ressources.

Si aujourd’hui, Vénergie est une condition variable essentielle du développement économique, l’explo’tation de plus en plus effrénée des hydrocarbures, principale source d’énergie consommée, peut s’averer aléfique sur la durabilité de ce même développement et nécessairement sur le bien-être social. En Algérie, pendant longtemps, on a associé la maximisation de la rente par le biais de l’exploitation massive des hydrocarbures à la prospérité de réconomie nationale.

Ainsi, la préoccupation de l’État n’était que légiférer l’intensification des extractions des hydrocarbures Définition de la commission mondiale sur le développement (CMED), Rapport Brundtland. Revue des Sciences Économiques et de Gestion N006 (2006) 75 dans l’unique but d’une croissance économique de court terme et de ésilience aux crises.

C’est dans cette optique que le présent artlcle s’articulera, en examinant la portée de la politique publique algérienne de maximisation de la production des hydrocarbures sans égard à l’aspect épuisable de la ressource « hydrocarbure t négatif sur la croissance PAGF 7 0 développement dans une économie rentière Même si elle est d’abord un choix de gouvernement, la stratégie développement est également une imposition des facteurs exogènesl.

La politique de développement est l’ensemble des moyens mis en œuvre par les puissances publiques afin de promouvoir le développement2. Pour que la stratégie de développement aboutisse, les contraintes qu’il faudra lever doivent être définies. Les contraintes de développement dans les pays pétroliers en développement, quant à eux, sont généralement dordre intrinsèque ; c’est-à-dire, liées à la nature des hydrocarbures eux même. 1. 1.

Le dilemme de l’Etat Le rôle de l’Etat ne peut être réduit dans une économie rentière3 du fait qu’il est le propriétaire foncier et donc du secteur des ressources naturelles. Ainsi, son rôle pourrait être celui d’agir judicieusement concevant des stratégies de développement tenant compte de la ariable « temps » afin d’affronter le redoutable et l’inéluctable épuisement de cette ressource » L’action de l’Etat est donc conviée pour initier puis stimuler le développement durable.

Or, les caractéristiques de l’inefficacité de l’intervention de l’État seraient : – le gigantisme des proera enses publiques sans PAGF 3 0 aux dépenses 76 (2006) Réflexions autour de l’explo•tation de la rente pétrolière en d’amélioration des niveaux de vie et d’injection d’aide aux entreprises publiques consommatrices de rente abstinentes de production de valeurs ajoutées. La croissance du PIB sera, ainsi, désavantagée. Dans cet ordre d’idées, selon Fekrat5, l’inefficacité des stratégies développement affaiblit la capacité d’absorption de l’économie des apports massifs de capitaux.

Corrélativement, l’énormité des afflux financiers extérieurs, en cas de faible absorption de l’économie, engendrera deux agissements de l’Etat : – Injection imprudente à l’économie ; c’est-à-dire, au lieu d’améliorer la capacité d’absorption en orientant les dépenses publiques vers les secteurs reproductifs de valeurs ajoutées, l’orientation ‘effectuera vers les activités du secteur tertiaire et ? l’amélioration des revenus.

Ce qui induirait une demande intérieure importante traduite par l’importation de biens et services pour satisfaire celle-ci. Ainsi, seront transférés, à l’étranger, les revenus déjà récoltés ; – sinon, l’Etat pourrait directement dé oser les recettes oisives, que 0 pays arabes, en 2001, détient pour 800 milliards de dollars de dépôts dans des institutions financières des pays industrialisés ; somme qui supérieure au flux annuel dlDE de la même année7.

La gestion inappropriée de la rente pétrolière ne permettra pas ‘allégement de la pression sur l’État. L’action rationnelle de l’Etat favorisera l’éveil du secteur privé qui prônerait et prendrait en charge l’activité économique. Le contre-balancement du secteur privé et secteur public serait souhaitable car l’Injectlon daides de l’Etat ? dernier évincera le premier.

A partir de là, l’Etat devrait s’occuper des actions permettant la cohabitation harmonieuse des deux secteurs économiques (public et privé) dans un domaine de l’activité économique favorable à un développement durable à l’abri des tentation malsaines du ? réflexe rentier » d’une économie rentière. 1. 2. L’épuisement des hydrocarbures Le premier facteur qui inciterait l’Etat à concevoir une stratégie de développement efficace fructifiant ses résultats financiers dans des plus brefs délais est la tendance des hydrocarbures à l’épuisement.

De ce fait, l’extraction irraisonnée de cette matière sans stratégie de valorisation pour l’investissement reproductif de valeur ajoutée et reproductible ? Revue des Sciences Économi ues et de Gestion PAGF s 0 à un taux optimal fixé l’État qui doit à son tour, tenir compte : du olume des réserves souterraines, de la capacité d’absorption de l’économie aux recettes d’exportation et de l’importance des besoins de l’économie en cette matière, une fois que le tissu productif hors hydrocarbures aura été installé.

Eu égard à l’augmentation actuelle des cours pétroliers, les pays producteurs ont intensifié leur production d’hydrocarbures. Ce engendrerait l’effondrement imparable des prix et la réduction de la durée de vie des réserves9. 1. 3. La vulnérabilité à l’égard des prix La vulnérabilité économique d’un pays à la volatilité des prix nternationaux est le principal effet négatif d’un choc exogène.

La conséquence de ce choc peut être ressentie dans le court terme ; c’est-àdire si le capital est entièrement engagés ou dans le long terme ; c’est-àdire si l’Etat n’a procédé qu’au placement de ce dernier en banque. De telle façon à supporter des conséquences négative sur la croissance économique et le processus de développement10. 1. 3. 1 . Les composantes de la vulnérabilité Trois composantes peuvent générer la vulnérabilité d’un pays à la volatilité des prlX à savolr : chocs, exposition et résiliencel 1. chocs de prix : Les causes de l’instabilité des prix des commodités tels que ceux des hydrocarbures, sont principalement de trois12. – la consommation et/ou I PAGF 6 0 onnaissent d’amples et consommation13. Ce phénomène s’explique par la reprise de Factivité industrielle et de la rigueur saisons d’une part et de la volonté de baisser les prix ou de les élever dune autre part ; d’un autre côté, l’élasticité de la demande au prix est très faible ? court terme. Le prix et la demande n’affectent l’un l’autre.

Il faut savoir donc, que les fluctuations brusques des prix et des demandes ont la conséquence de prévisions à moyen et/ou à long terme ; – l’élasticité de l’offre au prix est aussi faible pour des raisons technico-économiques. La productlon des hydrocarbures est très capitalistique, tandis que les coûts opératoires ne représentent qu’une 78 fraction relativement limitée du coût tota114. Il est à noter, aussi, la mise en œuvre d’un gisement d’hydrocarbures demande plusieurs années.

Par contre l’élasticité est significative à long terme, lorsque l’on sait que la demande croîtralt. Ainsi, une simple rumeur circulant dans le marché, une simple péculation ou même une guerre dans une région ; portant une atteinte directe ou indirecte à la production ou l’approvisionnement des hydrocarbures peuvent ch nir de l’économie d’un réalisées grâce aux hydrocarbures. Ainsi, les recettes d’exportations seront instables, de même pour le taux de change réel du fait du déficit de la balance des paiements.

Les finances publiques ne seront pas épargnées ouvrant donc, le chemin ? l’endettement extérieur et à l’augmentation des dépenses publiques. Il en résulte un problème d’inflation et d’endettement public. Enfin, ‘investissement public constitue, en général, l’élément le plus flexible de la dépense publique : son instabilité est un facteur de moindre rentabilité induite par celle des exportations15 -un des effets du Dutch disease-1 6. On ne saurait oublier que l’instabilité des recettes d’exportation, ? travers ce qu’on vient d’énumérer, est vraisemblablement un facteur d’instabilité politique. . La résilience aux chocs : une instabilité des prix continue, induisant une récession économique continue a comme solution l’intervention internationalel 7 appelée couramment « aide xtérieure Mais, la capacité d’absorption des chocs dépend essentiellement politiques intérieures menées18. L’exposition aux chocs rendrait résilience ou la capacité à absorber le mal difficile, du fait que les varlables économiques dépendent des seules exportations des hydrocarbures.

Durant l’épisode 1986, une telle crise des prix avait causé des dommages économiques dans des pays exposés aux chocs extérieurs. Pour l’Algérie, la crise de 1 atale sur son économie E 0 de l’économie, bref, tous les effets sus-cités sont apparus. En l’occurrence, la « fureur » du peuple en ctobre 1988, finstabilité politique au début des années 1990 et 79 l’intervention des institutions du Bretton Woods en 1994 étaient résultat. 1. 3. 2.

La croissance face à la vulnérabilité La maîtrise du processus de gestion des prix internationaux des hydrocarbures constitue le « talon d’Achille » des pays monoexportateurs d’hydrocarbures qui veulent acquérir une compétitivité internationale conforme à leurs ambitions de développement. Ceci dit, l’histoire indique que le rôle mené par l’OPEP n’a pas toujours été fructueux, ce qui amène à dire que le développement doit hanger de variables explicatives ou au moins atténuer les coefficients de pondération de certaines variables qui dépendent de phénomènes immaitrisables.

Dans le cas contraire, si les exportatlons des hydrocarbures XH sont fonction de leurs prix PH et si la croissance du PIB est fonction de l’exportation des hydrocarbures X H , la croissance du PIB dépendra des prix de hydr PAGF 0 l’évolution des prix sur l’évolution des termes de l’échange. Il montre que le pouvoir d’achat des exportations des pays exportateurs de pétrole s’accroît grâce aux deux réajustements des prix pétroliers de 1973 t 1979 alors que celui des pays ne disposant pas de cette ressource est en diminution.

C’est-à-dire que les exportations des uns sont les importations des autres. Aux pays de l’OCDE la détérioration des termes de l’échange en 1973 et 1979 représentait environ 2% du PNB total des pays membresl 9. Variation des termes de l’échange dans les PED (en %) 1973-1976 1979-1982 Pays à faibles revenus Asie -12,1 -3,9 Afrique -15,3 -13,8 revenus intermédiaires -10,7 Importateurs de pétrole 59,5 31,8 Exportateurs de pétrole Source : Banque Mondiale, Ra ort sur le développement dans le monde,