Verite Philo Nietzsche Word

essay A

Philosophie et vérité chez Nietzsche Tous les philosophes – il faut cependant entendre par là la grande majorité – en construisant leurs raisonnements, en élaborant leurs doctrines, leurs systèmes, ont remis en cause les philosophes qui les avaient précédés et ont réfutés leurs doctrines. Chacun d’entre eux prétendait avoir vu plus loin, avoir vu mieux.

Le questionnement philosophique, avec l’avancée des Swpe to page siècles, s’est fait de p qui la talonnait, et l’O pu ç or 15 à sa forme définitive Sni* to élaborer une architec ses ambitions aurait ard de la tradition u’il en était arrivé ic e, qui a été jusqu’? a délimité dans tian de la tâche philosophique, désormais strictement born e et ayant une règle à suivre. Hegel, lui, a nié le fait qu’une science puisse couvrir totalement le champ du réel, que l’erreur des autres philosophes avait été de prendre pour l’absolu une certaine étape de la connaissance.

Mais l’idéalisme allemand était loin de mettre fin à la plasticité du questionnement philosophique et Nietzsche l’interrogea de manière encore plus radicale. La philosophie s’est jusque lui, pense Nietzsche, construite sur des préjugés, elle a été nfermée dans des systèmes de valeurs (notamment religieux) sans s’en rendre compte, et n’a jamais été jusqu’à interroger ces valeurs qui elles-mêmes ne sont pas données, ma mais bel et bien façonnées.

Une de ces valeurs, qui s’est imposée comme au principe de toute philosophie est celle de la vérité, jamais remise en cause, étant pour tous une essence objective des choses, qu’il suffiralt de connaître pour connaitre le monde; le primat de la vérité ne reposerait que sur des présupposés, qu’il faudrait questionner mais également abolir pour faire face ? la problématique des valeurs, bien plus fondamentale. « Que la vérité vaille plus que l’apparence, dit-il dans le fragment 34 de Par-delà bien et mal, ce n’est rien de plus qu’un préjugé moral ; c’est même la supposition la plus mal prouvée du monde ».

Les philosophes dogmatiques sont donc pour Nietzsche tous ceux qui l’ont précédé car n’ayant jamais interrogé les valeurs, n’ayant jamais été capable de dépasser la conception tradltionnelle de la vérité et de voir de quoi est construit le réel : d’apparences. Et parce que la vérité est « la supposition la plus mal prouvée du onde l’aspiration de Nietzsche est de la récuser et de fonder une nouvelle philosophie sur les ruines de cette valeur. On va donc se demander quelle est la place de la vérité dans la tâche philosophique nietzschéenne, comment Nietzsche redéfinit la philosophie et le questionnement qu’elle opère.

Nous aborderons tout d’abord la critique virulente et imagée de la notion de vérité que falt Nietzsche, notion qu’il ne considère non pas comme une essence des choses mais comme simple valeur ? la base de tout ce qui a été produit jusque là par les philosophes dits dog 5 comme simple valeur à la base de tout ce qui a été produit jusque là par les philosophes dits dogmatiques, puis nous verrons en quoi la philosophie nécessite une nouvelle méthodologie qui demande de s’affranchir des anciennes valeurs, notamment celle de la vérité, et qui exige au philosophe de posséder certaines qualités telles que la probité, le courage et surtout l’indépendance. Nous conclurons sur les implications de cette critique, comment le statut du philosophe et celui de la philosophie en sont changés. Nous nous appuierons au cours de cette dissertation ssentiellement sur les deux premières sections de Par-delà bien et mal. Pour Aristote, c’est à bon droit, dit-il dans La Métaphysique, « que la philosophie est appelée la science de la vérité la fin de la philosophie étant la vérité et une science ayant toujours été définie par la fin qu’elle poursuit.

Cest la vérité comme concept objectif qui est désigné ici, c’est-à-dire comme une essence que détiendraient les choses et dont la découverte offrirait aux philosophes un savoir absolu sur ces choses, un savoir à l’abrl de tout changement, une vérité éternelle. Cest cette conception de la vérité que Nietzsche s’évertue à critiquer dans son œuvre philosophique, cette volonté d’absolu, qui ne reposerait selon lui que sur des préjugés. Cest dès le début de son ouvrage Par- delà bien et mal que Nietzsche s’en prend donc à la vérité, mais comme nous l’avons dit dans l’introduction il ne s’y prend jamais de la manière qu’aurait emprunté les philosophe dit dans l’introduction il ne s’y prend jamais de la manière qu’aurait emprunté les philosophes dogmatiques – il récuse leurs doctrines mais bien aussi, et surtout, leur méthodologie omme nous le verrons après.

Dans sa préface, donc, Nietzsche commence par décrire ce processus de recherche de vérité qu’ont entrepris les philosophes en l’imageant ; si l’on admet que la vérité est femme, la tâche des philosophes dogmatiques (c’est- à-dire tous les philosophes comme dit précédemment) à mettre à jour la vérité se compare à un jeu de séduction entrepris par un homme inexperimenté, malhabile, pour une jeune personne séduisante, bien trop séduisante (pour Nietzsche, comme il le dit ensuite dans le fragment 33, on doit se méfier de tout ce qui st trop séduisant par peur de se faire piéger, il faut risquer ? interroger même ce qu’il y a de plus attirant), mais surtout bien trop changeante. Il est ici question dune séduction à laquelle se mêle tromperie et versatilité, le philosophe échoue dans sa recherche de la vérité car elle est bien trop changeante, insaisissable comme une femme inconstante le serait.

La première section de Par-delà bien et mal s’intitule Des préjugés des philosophes et c’est dans celle-ci que Nietzsche fait comme énumérer les présupposés sur lesquels se construisent es doctrines philosophiques, et pour en revenir à la vérité qui est ici notre sujet, il en fait directement la critique, comme pour poursuivre ce qui a déjà été ébauché dans la préface, dans les deux premiers fragments : la vérité a 5 poursuivre ce qui a déjà été ébauché dans la préface, dans les deux premiers fragments : la vérité a en effet opposé aux philosophes qui n’ont cessé d’essayer de la découvrir, de la « séduire de nombreuses questions, de nombreux problèmes et bien que cela soit ainsi depuis le commencement de l’entreprise philosophique, cela semble avoir « à peine débuté Face à cet échec répété, l’homme doit sans qu’on s’en étonne, dit Nietzsche, tourner le dos à la vérité et regarder ailleurs, et pourquoi pas inspecter cette volonté de vérité, la valeur même de la vérité, car après tout, qu’est-ce qui fait qu’elle serait plus estimable que l’incertitude ou encore l’ignorance ?

Rien ne fait cela d’autre que des préjugés, et comme il le dit dans le fragment 2 (ou encore le premier de Humain, trop humano) de celui de croire en une opposition absolue des valeurs ; le problème des philosophes dogmatiques a été d’oublier les nuances ans lesquels est dessiné ce monde et de ne voir le réel qu’en valeurs absolues et opposées qu’on ne peut dépasser. « Il faut nécessairement que les choses de plus haute valeur aient une autre origine, une origine propre, – on ne peut les faire dériver de ce monde périssable, séducteur, trompeur, mesquin, de ce chaos d’illusion et de désir » (PDBM [2]) dirait un dogmatique selon les mots de Nietzsche, la vérité s’oppose inexorablement ? l’apparence, à l’illusion, au monde sensible auquel nous prenons part, mais pourtant ce Sphinx qu’est la vérité, s’il nous apparaît comme invincible, n’a-t-il p PAGF s 5