Urbain Lidiot Du Voyage Gilbert
Commentaire : ‘o iELd’tnç, « simple particulier, individu ; homme privé (par opposition à public, voire politique) ; indigène ; homme modeste bref, monsieur Toutlemonde . Cf. également l’utillsation du terme chez Sartre (sur Flaubert). jean. Didier URBAIN L’idiot du voyage or 14 Sni* to View Introduction Jean-Didier Urbain, professeur à l’université de Versailles- Saint-Quentin-en-yvelines, est un anthropologue spécialiste du tourisme.
Il est l’auteur de nombreuses publications sur les thèmes du voyage, des vacances, du temps libre et de la mobilité. L’ouvrage sur lequel nous nous proposons de réaliser cette fiche e lecture a été publié pour la première fois en 1991 aux éditions Plon. « L’idiot du voyage nous l’aurons compris c’est le touriste. Les clichés et les idées reçues de l’opinion commune mais aussi le stéréotype diffusé de longues dates par nombres de « spécialistes dépeignent en effet trop souvent le touriste comme un mauvais voyageur.
C’est donc, ce préjugé négatif non plus à travers la vision archaïque et restrictive du « bon voyageur » et du « mauvais touriste » mais bien à travers le prisme d’un kaléidoscope aux formes multiples et complexes. A travers quelques courts paragraphes, cette fiche de lecture se propose de reprendre de façon synthétique, les idées de l’ouvrage qui nous ont semblé essentielles. Nous ne respecterons pas la structure en trois parties que nous venons de présenter. Celle-ci est très cohérente dans la logique argumentaire de l’auteur mais elle risquerait d’entraîner ici un manque de lisibilité.
Plutôt que la synthèse globale de chaque partie, nous opterons donc pour une compréhension transversale de l’ouvrage en réorganlsant de façon concise des arguments qui se déclinent t se construisent sur l’ensemble des chapitres du livre. Dans un souci de fidélité, nous tacherons autant que possible d’illustrer ces petites parties par des citations de l’auteur. Enfin une partie en guise de conclusion permettra de resituer l’ouvrage dans un contexte plus global. On tachera aussi sous forme de discussion de livrer un avis personnel des thèmes abordés. Touriste ‘versus’ voyageur.
Une connotation particulièrement péjorative semble planer au dessus du mot « touriste » qui va jusqu’à « porter atteinte à la dign•té du voyageur »1. Encadré par le déroulé d’un circuit rganisé, le touriste ne voyage pas, il circule ! Cest du moins ce que semble affirmer le préjugé ordinaire. Le tourisme souvent perçu comme un voyage spectacle au sein d’un « univers de paysages, de monuments et de musées »2, nous dit Jean-didier Urbain, connaît toutefois une evolutio 12 Urbain, connaît toutefois une évolution récente qui tend de plus en plus à se diriger vers les populations autochtones.
Les préjugés persistent toutefois, l’imaginaire et le sens commun ne peuvent s’empêcher de se représenter le voyageur comme un héros et par opposition, le touriste comme un anti-héros : « le oyageur est un héros, poursuivi par un double gênant qui va l? où il va, adopte ses manières, annexe ses comportements, fait siens ses territoires »3. Cette permanente dévalorisation nous explique l’auteur est entretenue par les chercheurs eux même qui s’efforcent de définir, l’un en opposition à l’autre en recherchant inexorablement des différences de nature.
Pour Jean-Didier urbain il s’agirait plutôt d’une différence de degré. Le tourlste est loin d’être irréprochable en matière de voyage mais il permet néanmoins de multiplier les regards sur le monde : « plus que a massification dégradante du voyage, le tourisme est plutôt la généralisation d’un mode de connaissance »4. Le clivage nord-sud. L’inconscient collectif se figure généralement un monde coupé en deux, un clivage entre l’occident et le reste du monde.
La vision dun natif méfiant, d’un autochtone qui ne sera jamais touriste, qui ne connaîtra jamais le nomadisme d’agrément et de loisir, condamné à ne connaître au mieux « qu’une autre forme de sédentarité, celle de l’exil »5, est elle aussi largement répandue. Elle suffirait selon certains à prouver l’origine du mépris anti- touristique. L’auteur s’il ne remet pas véritablement en cause ce constat, le modère toutefoi anti-touristique.
L’auteur s’il ne remet pas véritablement en cause ce constat, le modère toutefois en précisant qu’en matière de tourisme, bon nombre de pays émetteurs sont aussi des pays récepteurs dont les populations locales partagent elles aussi cette représentation, ce mépris vis-à-vis des visiteurs qu’elles accueillent sur leurs territoires. Les préjugés d’un tourisme dévastateur.
Les perceptions souvent univoques d’un tourisme qui détruit, anéanti, un tourisme dont le maître mot serait de développer artout où il s’installe : chômage, banditisme, prostitutlon et alcoolisme serait à nuancer avec les réalités d’un tourisme qui revitalise, redynamise aussi les espaces, ressuscite et re- convoque les mémoires des territoires qu’il parcoure. La construction de la discrimination. L’auteur nous montre dans plusieurs passages que les discriminations faites à l’endroit des touristes existent depuis l’apparition du phénomène de tour organisé.
D’abord comparé ? des moutons, ils seront ensuite comparés à des chiens suivant leur maitre. L’auteur insiste alors sur le passage du panurgisme vec l’idée d’un « troupeau docile broutant du pittoresque »6 à l’analogie de la meute où le touriste devient alors vulgaire, bruyant et indiscipliné. D’autre exemples sont tirés d’anecdotes ou de citations qui comparent volontiers les touristes à des nuisibles comme les doryphores ou plus généralement des insectes : exemple des départs en vacances à l’image des « fourmis qui quitte la fou e l’on met un coup de dedans Les réclts de voyage.
L’auteur s’attache dans différents chapitres à analyser le contenu de nombreux récits de « voyageurs ». Il cite bon nombre de assage ou les touristes sont systématiquement présentés comme des visiteurs sans gênes qui envahissent, détruisent et déstructurent alors qu’à l’inverse le voyageur qui a « une très haute opinion de lui-même »7, observe, découvre, respecte et préserve. A travers l’illustration d’exemples choisis, l’auteur analyse cela comme le « syndrome d’Armstrong »8, c’est-à-dire la volonté d’être le premier à poser le pied en terre inconnue.
Le voyageur reproche donc au touriste de banaliser les lieux, d’effectuer une parodie d’exploration qui ne révèle rien alors que e voyageur, lui, retranscrit ses observations dans des carnets de route. Pour l’auteur cela traduit simplement sa volonté d’asseoir sa différence : « d’un coté, il redoute l’invasion touristique de son univers, et de l’autre, la perte de sont statut héroïque »9. Jean- Didier Urbain nous présente donc le voyageur comme un être prlS dans une crise identitaire. n personnage dun autre temps qui assisterait impuissant à la fin de ses privilèges. La mort du Voyageur. L’auteur nous explique qu’an assiste aujourd’hui à une homogénéisation des lieux. Les réseaux de transport se déclinent e façon similaire à travers le monde. Ils limitent les efforts et le temps pour parvenir aux destinations choisies. Des nouveaux espaces apparaissent entre les mailles du réseau nouvellement créé. Les déserts deviennent de plus en plus petits. ? Le voyageur est privé de son vide essentiel, de son espace d’erranc PAGF s OF deviennent de plus en plus petits. « Le voyageur est privé de son vide essentiel, de son espace d’errance. Il devient claustrophobe». Le voyageur reconverti. Si le voyageur intègre douloureusement qu’il ny a plus de bout du mande, l’industrie du tourisme de son coté, vend du « déjà là », u « déjà vu ». Le voyage doit être en tout point conforme à ce qui a été acheté sur le catalogue.
Il n’y a plus de place pour cette notion d’imprévu si chère au voyageur. Toutefois au-delà des grandes circuits touristiques se dessinent désormais de nouvelles routes : celles du tourisme d’exploration. A ce sujet, l’auteur nous montre comment la différence entre touriste et voyageur dont nous parlions précédemment, se déplace à l’intérieur même de la grande famille touristique. La mythologie du voyage et de l’inconnu est récupérée par l’industrie du tourisme. Ainsi « Le oyageur est devenu un original très ordinaire »10.
II ne peut plus aller là où les autres n’iront jamais. Au mieux nous dit l’auteur il ira simplement avant eux dans le but de créer de nouveaux circuits, de proposer de nouveaux séjours ou de nouvelles façons de voyager : « Jadis avant-garde d’une civilisation, le voyageur n’est plus que Favant-garde d’une industrie »11. Les progrès du transport Le livre insiste aussi sur cette notion de progrès dans les transports généralement associée à la disparition du risque et donc de celle du voyageur.
Cette idée est à plusieurs reprises éconstruite par l’auteur qui rappelle qu’à l’époque de certaln voyageur illustre, la diligence avait déjà remplacé la marche, idem pour le train ou encore l’automobi 6 2 illustre, la diligence avait déjà remplacé la marche, idem pour le train ou encore l’automobile. Ainsi pour Jean-Dldier Urbain, le touriste est un voyageur à qui l’on aurait offert de profiter de tous les avantages du voyage sans devoir subir le moindre inconvénient. On peut d’ailleurs imaginer à ce sujet que les grands voyageurs de jadis auraient été très intéressés par une telle proposition… Le touriste complexé.
L’auteur insiste en effet régulièrement sur ce point en présentant le touriste comme un héros complexé. Il le dépeint au fil des pages comme « un chien triste » qul auralt intégré le méprls que le voyageur lui porte et lui renvoi. L’auteur analyse alors la promotion des séjours qui sont faite par les agences de voyage. Selon lui dans les catalogues, le touriste est rarement appelé « touriste » : « Le discours de promotion touristique doit être anti- touristique »12. On comprend donc que le touriste veut bien voyager si il échappe à son image de touriste. Il dénonce d’ailleurs hez l’autre ses propres attitudes.
L’auteur parlera alors de « Schizophrénie sociale » La notion de tribu touristique L’auteur nous donne la définition du terme tribu : « Cest ? l’intérieur d’une culture, une microsociété autonome qui se singularise par un certain nombre de signes spécifiques techniques, usages, traditions, activités, rites, implantation territoriale, mobilité ou sédentarité « 13. En ce sens, l’auteur va par suite, souvent parler de « tribu touristique Il en distingue différent type les tribus touristiques nomade, sédentaire ou encore semi-nomade. pour l’auteur, comprendre le touriste r 7 2