Terminale

essay B

Cette dimension pragmatique est d’autant plus nécessaire pour l’écriture d’invention qu’elle nous paraît être d’abord être ‘invention d’une véritable situation de discours, à un carrefour entre une fiction pédagogique de production (devenir un orateur, un journaliste, un éditeur… ), des compétences fortes de lecteur (les textes en amont du corpus qui orientent et nourrissent l’écriture), et des exigences de cohérence linge statique et de composition. C’est dire aussi que, à moins d’un contresens didactique total, l’écriture d’invention ne saurait se figer en recettes reproductrices, en rhétorique restreinte.

Ajoutons enfin que cette épreuve nous paraît plus exigeante que certains, élèves ou collègues, ne l’imaginent : elle est bien le résultat ‘un double maîtrise, celle des genres de l’argumentation et des registres, celle de l’étude des textes du corpus en amont. Premier boy romantisme empâta 22, 2011 | 18 pages Pour le sujet d’invention, les critères premiers et synthétiques d’évaluation nous paraissent pouvoir ê être les suivants : l’adaptation de la production écrite aux consignes (genre, registre, forme, etc.. ; la prise en compte et l’efficacité de la visée argumentation ; l’unité énonciation : personnes, inscription temporelle et spatiale, unité et pertinence du lexique utilisé ; l’unité générique et/ou discursive ; la opacité de lecture : analyse et interprétation des textes du corpus « en amont », travail de citation, de pastiche ou de parodie mené avec discernement. De manière plus complète, et à destination des élèves, nous avons conçu cette fiche : Vous êtes nombreux, par illusion de facilité parfois, préférer e sujet d’invention aux risques ou aux difficultés du commentaire ou de la dissertation.

Nous souhaitons vous donner quelques conseils pour vous éviter des désillusions. Rappelons d’abord les critères généraux d’évaluation. Le premier de tous est l’adaptation de votre réduction écrite aux consignes du sujet (genre, registre, forme, destinataire, etc.. ). Mais nous pouvons les préciser ainsi en trois groupes : La capacité de lecture : analyse et interprétation des textes du corpus « en amont », travail de citation, de contre exprimer un engagement personnel nuancé, ou véhément (dans le cas d’un pamphlet, d’une lettre ouverte… ).

L’usage de procédés rhétoriques aptes à persuader et/ou convaincre l’auditoire, et l’usage mesuré et pertinent de figures en fonction des buts recherchés. La capacité imaginer et à impliquer un lecteur avec qui une connivence toi se créer (nous aimons tous la poésie), ou bien qui doit être interpellé et convaincu. L’unité énonciation : personnes, inscription temporelle et spatiale, unité et pertinence du lexique utilisé. L’unité générique et/ou discursive et l’aptitude à tenir compte du genre imposé, en respecter les contraintes formelles (une lettre, un discours à une assemblée, une fable… . 1. Cf.. Par exemple le no 127 du Français aujourd’hui, consacré en septembre 1999 aux écritures créatives. 7 DOSSIER Et ajoutons plusieurs conseils ? Un véritable et mesurable effort d’écriture doit être fait. Il est bien sûr quantitatif (une page, pour le moins), mais aussi qualitatif à travers une recherche stylistique, un art d’écrire en ?ouvre, un travail précis de pastiche, un détournement périodique pensé avec mesure, ou une mise en ?ouvre solide des critères d’un genre, par exemple l’épistolaire. Vous vous situez dans le cadre d’une double situation de communication : celle, fictive qui vous est imposée par le sujet, et celle, réelle, du baccalauréat, et du correcteur, le nez froncé sur votre copie, prêt à se réjouir ou à maugréer. La seconde rejoint la première : SI vous avez pris une mes e réjouir ou à maugréer. La seconde rejoint la première : si vous avez pris une mesure exacte de la situation imposée par le sujet (c’est un soldat révolté qui raconte, c’est un éditeur qui s’exprime, c’est un écrit poétique que vous devez produire, c’est un éloge funèbre qu’on vous demande… , vous convaincrez votre lecteur correcteur de votre santé intellectuelle, et il saura mesurer la recherche qui a été la vôtre… ? C’est une fiction vraisemblable qu’on vous demande, ou bien un écrit « norme » inscrit dans les pas d’une littérature qui vous sert de modèle, par exemple hâtera. Votre écrit d’invention est donc tout sauf libre et débrider, puisqu’ doit respecter les conventions de l’écriture théâtrale par exemple, créer une dynamique dramatique, doser et choisir les dédicacées, reprendre les éléments majeurs d’une scène antérieure… Votre travail est également une composition argumentation, qui obéit aux mêmes lois d’invention, de disposition et d’efficacité que d’autres écrits argumentation, par exemple l’éloge et le blâme que vous avez étudiés en seconde. ? Entre « l’Amont » (le ou les textes du corpus + tous ceux du même genre eu vous avez pu étudier) et « l’aval » (votre production écrite), il doit exister une intellectualité manifeste, un travail de « seconde main » intelligemment pensé doit se lire entre les lignes de votre sujet d’invention.

Pour le mesurer, relisez par exemple les devoirs d’élèves suivants. Nous avions précisé ces consignes : AI n’existe pas de loi générale pour l’écriture d’envie suivants. Nous avions précisé ces consignes : AI n’existe pas de loi générale pour l’écriture d’invention, puisque, par définition, elle naît d’un texte et d’une situation originale, avec un intitulé qui doit être soigneusement analysé en armes de consignes d’écriture qui deviendront des critères d’évaluation.

Il s’agit par exemple ici : ? d’écrire un article de journal, différent d’une lettre ou d’un récit autobiographique ; e témoignage devait donc être mis en forme et en page, avec des titres et des intéresses, avec un chapeau de présentation ; ? attention aux anachronismes : la contractualisaient des faits racontés devait s’appuyer sur le texte de Audet et sur un arrière-plan historique très précis : la guerre de 1870, pas celle de 1940 ! ? la consigne demandait d’écrire un article pour analyser et dénoncer : été dernière dimension est essentielle car elle définit la nature de la visée argumentation.

Dès lors que vous vous contentez de raconter sans qu’une véritable révolte et une volonté de témoigner de l’absurdité de cette guerre ne vous anime, vous ne respectez pas les consignes d’écriture. Et nous avions proposé ces exemples de copies d’élèves notre avis très réussies et satisfaisant l’ensemble des critères énoncés ci-dessus. Exemple no 1 Auteur : assume évêques, première SAIT arts appliqués Un billard provoque la mort de milliers de personnes ! Curieuse guerre ! Alors même que le sort du champ de taille se jouait dans le quartier général, le maréchal, lui, jouait à un tout autre jeu.

intérêt de bataille se jouait dans le quartier général, le maréchal, lui, jouait à un tout autre jeu. Intéressant aussi, certes. Moi, lucide, aide de camp, j’ai assisté le soir de la défaite à un spectacle révoltant ! Mais laissez-moi d’abord vous exposer mon témoignage. Il était deux heures du matin, moi et mes camarades les pieds dans la boue attendant, attendant… Attendant quoi ? Je l’ignore. La fin de la guerre ? Probablement. Malheureusement celle-ci allait venir plus vite qu’on ne le pensait. Tout à coup une lumière puis tentation, sifflement, explosion, tremblement, silence, cris… Bref, situation habituelle de guerre. Comment ? Inconnue pour vous ? On vous aurait menti ? ) Les lumières se répètent, le reste aussi. Un véritable feu d’artifice que nous offrirent les pressions. Nous nous retournons, inquiets, nous posant mille et une questions. J’entends crier mon nom. Un ordre m’est donné : aller au quartier général chercher les consignes à suivre. Là-bas on me refoule plusieurs fois : « Le maréchal ne peut pas… » Je les repousse et me fraye un passage pensant à mes camarades laissés au front. Tout à coup l’homme est à la entre, il me toise férocement et refuse de m’entendre.

Mais pour moi tout cela n’est plus important car dans sa main un objet me fait perdre tout espoir : une queue de billard. C’est ici que s’arrête mon témoignage, la suite vous la connaissez aussi bien que moi. Mais plus que tout autre chose je veux que vous reteniez ce mot : billard. Vous connaissez tous ce jeu qui consiste à envoyer d je veux que vous reteniez ce mot : billard. Vous connaissez tous ce jeu qui consiste à envoyer des boules dans des trous. Ah bien ce soir j’ai eu l »impression d’être une de ces boules… Cette nuit-là j’ai perdu cette petite flamme qui raillait en moi et me redonnait espoir les jours difficiles.

Cet article de journal n’est pas un article comme vous avez l’habitude d’en lire. Lorsque je l’ai écrit je n’ai eu à aucun moment l’envie de div. guère maintes statistiques, d’analyser sur la guerre ou je ne sais quoi d’autre encore. La guerre se vit et se raconte mais ne s’analyse pas. Ou alors comment expliquer que ce maréchal qui tenait des centaines de milliers de vies dans ses mains a préféré les lâcher pour une queue de billard ! lucide marin Quelques exemples Corrigé d’un sujet d’invention élaboré à partir de ce sujet inédit :

Textes A – alpines Audet (1840-1897), « La partie de Billard », Contes du lundi, 1873. B – victoire ego (1802-1885), « Lettre au Capitaine butter », 1861. C – Robert dessous (1900-1945), « Ce c?Ur qui haïssait la guerre », 14 juillet 1943 puis L’Honneur des Poètes, Minuit, 1946. [… ] invention Un des soldats, parmi ceux qui attendaient dans la boue les ordres de ses supérieurs dans le texte A, revenu vivant de cette guerre de 1870 entre la France et la presse, écrit dans un journal un article pour analyser et dénoncer les événements dont il a été témoin et ceux qu’on lui a rapportés.

Vous rédigerez cet article. . Pour prendre l’exacte mesure de ce sujet, il importe bien sûr de relie rédigerez cet article. Sûr de relire au moins le texte de Audet. Si vous ne l’avez pas dans votre bibliothèque, il est disponible en ligne sur le site de la bibliothèque de Lisieux, dont nous vous recommandons par ailleurs, le catalogue numérique de textes du sexe siècle, parfois inédits. 8 L’écriture di invention Exemple no 2 Auteur : fanon dindon, première SAIT arts appliqués PAS D’ORDRE !

PAS D’ATTAQUE ! Nous étions là depuis deux jours à nous battre, exténués, le visage tiré, les yeux injectés de sang, nos uniformes trempés. La soupe était are, et la pluie n’en finissait pas de tomber d’un ciel noir aux lourds présages. Il faisait froid, aussi nous nous serrions les uns contre les autres en attendant. En attendant quoi ? Nous ne le savions même pas. Nous sentions l’ennemi autour de nous, une terrible menace. Mais que pouvions nous faire ?

Pas d’ordre ! Pas d’attaque ! Aussi nous ne fumes nullement surpris lorsque la flamme d’un canon passa dans le ciel. Les pressions attaquaient. Mais nous étions toujours là à attendre. Cette flamme ne fut pas la dernière mais la première d’une longue série. Aux secousses du canon se mêlaient les déchirements des tirailleurs, transformant le calme apparent de la campagne en un vacarme tonitruant que même une personne sourde aurait pu entendre.

Cachés derrière un buisson avec miches, un tout jeune camarade de bataillon, chez qui le courage et la hardiesse se lisaient dans les yeux pétillants, nous s de bataillon, chez qui le courage et la hardiesse se lisaient dans les yeux pétillants, nous scrutions le champ de bataille où des centaines de soldats se faisaient massacrer. Nous attendions… Pas d’ordre ! Pas d’attaque ! Mon regard s’embrouilla alors et se détourna vers le château où le quartier général siégeait. La beauté de cette demeure était en totale désarmions avec ce qui se passait à côté.

Pourquoi ne donnaient-ils pas l’ordre de riposter ? Pourquoi ? Tandis que ces questions me vrillaient la tête, je ne préoccupais pas de miches. Aussi ai-je à peine eu le temps de voir sa révolte se précipiter vers la mort en hurlant : « On ne peut pas rester là à rien faire ! On ne peut pas ! » Trois balles l’atteignirent, la première au visage, la seconde dans le bras et la troisième au c?Ur. AI tomba raide, le sang mêlé de boue dégoulinait le long de ses tempes, et donnait à son uniforme un autre aspect.

J’appris nie plus tard ce qui s’est réellement passé ce jour-là au château et pourquoi mes camarades sont morts. Un aide de camp, étant allé voir lui-même ce qui se passait, me la raconté.