Tempête en juin

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‘analyse des traits naturalistes dans Tempête en juin d’Irène Némirovsky Mémoire de licence Noora Rautio Université de Jr,’àskyl? Institut des langues modernes et classiques Philologie romane 15. 4. 2011 JYVASKYLÂN YLIOPISTO Tiedekunta – Faculty Humanistinen tiedek 0 p g Laitos — Department Kielten laitos Tekijé — Author nirni – Titie Canalyse des traits naturalistes dans Tempête en juin d’Irène Némirovsky Oppiaine — Subject Romaaninen filologia Tyôn laji – Level Kandidaatintutkielma Aika – Month and year Huhtikuu 2011 lopun valtavirtasuuntaukseksi.

Asiasanat – Keywords Naturalisme, Némirovsky, français Sâilytyspaikka – Depository JYX (http://jyx. jyu. fi) Muita tietoja – Additional information Table des matières Introduction — 4 Généralités 5 1 Irène Némirovsky 1. 1 . 1. La biographie 1. 1. 2. Les pensées littéraires et Suite française 1. 2. Le naturalisme — 8 1. 2. 1. Les influences du mouvement naturaliste 1. 2. 2. La littérature naturaliste . 2. 30 . . . 10 . 17 2,2. Les traits documentaires — 20 2. 2. 1. L’objectivité et la documentation du « vrai 2. 2. 2. Le lyrisme 22 Conclusion 24 Bibliographie.. Introduction Dans notre mémoire de licence, nous étudierons le roman posthume Suite française d’une écrivaine d’origine juive ukranienne, Irène Némirovsky. Cette œuvre historique écrite dans les années 1940 et publiée en 2004 se compose de deux parties dont nous avons choisi d’analyser la première, Intitulée Tempête en juin. À travers ses éléments documentaires, Tempête en juin reflète avec force la société de l’époque. Némirovsky y décrit à travers de nombreux personnages les évènements tragiques de l’Exode de juin 1940.

Cette influence de la politique ctuelle sur l’écriture est propre à la littérature naturaliste du XIXe siècle. Ce sont en effet des circonstances politiques telles que la guerre contre la Prusse et la rivalité entre la monarchie et la problèmes politiques de l’époque. Nous baserons notre analyse sur les théories et les traits littéraires de l’école naturaliste du XIXe siècle, en utilisant principalement les ouvrages le Naturalisme français de Pierre Martino et Naturalism de Lilian R. Furst et Peter N. Skrine.

En littérature, le naturalisme partage les mêmes origines que le réalisme. Comme pour la lupart des courants d’art, les influences furent cependant nombreuses. Pour pouvoir rattacher ce roman à l’école naturaliste, nous aborderons dans notre mémoire de licence les caractéristiques les plus importantes de ce genre né au XIXe siècle, ainsi que les objectifs et les méthodes des écrivains qui s’y rattachent. 1. Généralités Au début de la première partie de notre mémoire, nous présenterons l’auteur Irène Némrovsky et son oeuvre posthume Suite Française.

Ensuite, nous aborderons l’école naturaliste tout en nous intéressant aux influences qui ont formé le mouvement ainsi u’aux méthodes et aux éléments propres à pœuvre naturaliste. 1. 1. Irène Némirovsky La biographie Née en 1903 à Kiev, Irène Némirovsky était la seule fille de Léon et Fanny Némirovsky. Malgré la prospérité de la famille, renfance d’Irène ne fut pas très heureuse. Elle reçut un enseignement de haut niveau et sa ouvernante française lui permit d’atteindre la maitr 4 30 Finlande.

Les bolchéviques ne cédant pas, le trajet des Némirovsky continua en Suède, pour aboutir en juillet 1919 en France. En France, Irène étudia à la Sorbonne et publia des contes dans es magazines. Le Malentendu, redigé en 1 923, fut son premier roman. En 1926, elle rencontra Michel Epstein avec qui elle se maria en 1929. Ils eurent deux filles, Denise, née en 1929, et Élisabeth, née en 1937. C’est au cours des années 1930 que l’ambiance commença à se transformer.

La montée de l’antisémitisme affaiblit la situation sociale des Epsteins et Irène n’obtint pas la nationalité francaise. En 1939, elle se convertit au christianisme avec ses enfants, ce qui ne les aida pourtant pas à échapper à la chasse des gendarmes avant et pendant l’occupation. Aux yeux du gouvernement de Vichy, ils étaient étrangers et juifs. En automne 1940, comme Michel perdit son travail à la Banque des pays du Nord et qu’Irène ne pouvait plus publier, ils quittèrent Paris. Ce fut en 1941 qu’Irène commença une série de romans qu’elle appellait Suite Française.

Elle écrivait constamment, prenait des notes et travaillait minutieusement comme toujours, même si elle était parfaitement consciente qu’elle n’aurait pas le temps de finir son travail. Le 13 juillet 1942 elle fut arrêtée, déportée à Auschwitz et assassinée le 1 7 août 1942. Son ari eut le même destin le 6 novembre. Les gendarmes fran ais se mirent à la poursuite de Denise et Élisabeth s 0 accompagna partout les filles mais il ne fut lu en entier que beaucoup plus tard. Denise Epstein décida de le dactylographier avec l’aide d’une loupe, un travail long et difficile.

Suite française, finalement publié en 2004, se révéla être une œuvre remarquable et remporta le prix Renaudot de l’année. 1 Le roman a été traduit en finnois en 2005. 1. 1. 2. es pensées littéraires et Suite française En dépit de la brièveté de sa carrière, Irène Némirovsky écrivit eaucoup. Ayant passé son enfance à lire, elle commença à écrire dès quatorze ans, et continua jusqu’à la fin de sa vie. Elle travaillait soigneusement et réfléchissait beaucoup ? ses personnages.

Les méthodes du travail de l’écrivain étaient minutieuses. Elle faisait des listes des personnages avec lesquels elle cherchait à contrôler son travail inachevé, voulant être assurée que rien ne manquait. Les nombreux romans se situent dans le monde juif. Souvent, elle se moque de ceux-ci, en les considérant comme malhonnêtes et avides. Selon Myriam Anissimov, en décrivant ‘ascension sociale des Juifs, Némirovsky fait siens toutes sortes de préjugés antisémites et leur attribue les stéréotypes préjudiciables de l’époque.

Elle dépeignait des portraits de Juifs dans les termes les plus cruels et les plus péjoratifs, comme si elle les contemplait 6 0 d’être juive, et répondait à ceux qui voyaient en elle une ennemie de son peuple qu’elle avait peint dans David Golder, non « les israélites français établis dans leur pays depuis des générations et pour lesquels, en effet, la question de race ne joue pas, mais bien des Juifs assez cosmopolites chez lesquels l’amour de l’argent a pris la place de tout autre sentiment Son premier roman, David Golder, parut en 1929 et la fit remarquer.

Sa notoriété grandissait avec le temps, mais au cours des années 1930, comme ses origines Juives l’empêchaient de publier, elle se contenta d’écrire des textes privés. C’est aussi le cas de Suite française, sur qui elle travailla intensivement entre 1941 et 1942. ‘auteur n’eut le temps de finir que deux des cinq parties prévues. Ces parties traitent l’exode de juin 1940 et l’occupation allemande de la France. Avec son style réaliste, elle éussit à transmettre au lecteur l’image vive d’une France désespérée.

L’écrivain était elle-même mêlée au quotidien et subissait l’injustice, mais cela ne la décourageait pas . bien au contraire, comme dans sa jeunesse, la recherche de réconfort dans la littérature la poussait à écrire. Pour soulever un poids si lourd Sisyphe, il faudrait ton courage. Je ne manque pas de cœur à l’ouvrage Mais le but est long et le temps est court Le vin de solitude par Irène NÉMIROVSKY pour Irène NÉMIROVSKY désastre et à la soumission des masses au pouvoir illusoire.

Dans l’exemple qui suit, elle exprime ses pensées à travers celles d’un personnage de son roman : 2 Anissimov M. , 2004. Préface du roman Suite française d’Irène Némrovsky bid. 15 Némrovsky, 2004. Suite française : 396 Je sais que je suis plus intelligent, meilleur, plus précieux aux regards du bien que ceux ci-dessus nommés. Ils ont la force mais une force temporaine et illusoire. Elle leur sera retirée par le temps, une défaite, un coup du sort, la maladie (comme ce fut le cas pour Napoléon). Et le monde s’ébahira : Comment ? iront les gens, c’est devant ca que nous avons tremblé ! J’ai réellement l’esprit communautaire si je défends ma part et celle de tous contre la voracité. L’individu n’a de prix que s’il sent les autres hommes, c’est entendu. Mais que ce soient « les autres hommes » et non « un homme La dictature s’établit sur cette confusion. 5 Tempête en iuin est une s ux comportant de l’assassiner 6 . Les paysages changeant, l’accent est mis sur le milieu et les circonstances, les faits semblent se produire sans que les personnages agissent vraiment sur les évènements.

Tout cela, comme on le verra, se rattache aux objectifs des naturalistes. 1. 2. Le naturalisme Fortement lié au réalisme, le naturalisme y ajoute l’esprit positiviste. Les deux mouvements du XIXe siècle ont été vus comme la réponse au romantisme ; le désir de montrer la réalité telle qu’elle est fut l’un de leurs principes les plus importants. Le terme nature qui le compose peut être compris comme l’idée d’être fidèle à la nature ou comme l’expression de la forte influence des sciences naturelles dans ce mouvement. . 2. 1. Les influences du mouvement naturaliste Le naturalisme caractérise les tendances qui dominent dans la littérature après 1870. Les endances ayant évolué selon l’esprit positiviste continuaient la tradition réaliste en l’affirmant et en l’exagérant. L’ambiance positiviste comptait sur les sciences et se moquait des tendances romantiques en ce qui concerne « le rêve, l’abstraction, Nérmrovsky, 2004 : 397 6 l’évolution de Darwin.

L’image naturaliste de l’homme est en effet adoptée du Darwinisme ; l’abaissement de l’humain au niveau de l’animal s’opposait fortement ? l’idéalisation de Phomme appuyée par les romantiques. 8 Cest la loi de l’hérédité qui a le plus inspiré le roman naturaliste, en particulier la série de Zola sur es Rougon-Macquart. En voulant peindre non pas la société contemporaine, mais une seule famille pour mettre en évidence le jeu de la race modifiée par les milieux9, le rôle de l’individu y était réduit à l’extrême. 0 L’influence sociale du naturalisme concerne l’industrialisation. La croissance économique a ses conséquences : à la suite de l’augmentation de la lutte pour l’argent et le pouvoir, la prospérité augmentera chez les uns et diminuera chez les autresl 1. C’est cette rupture qui a influencé l’école naturaliste. Le désir de montrer les tares sociales était éjà propre au réalisme qui représente traditionellement une littérature d’opposition, et le naturalisme continuait cette tradition.

Selon Martino, Zola envisageait la question ouvrière dès L’Assommoir mais ne se reconnaissait socialiste que vers 1885. Ses livres révèlent vite une doctrine de combat, toute relative aux événements du jour ; et ce fut là une des actualités qui contribuèrent à faire le succès de ses romans. Peu à peu, sous la pression des événements du dehors, cette doctrine devint du socialisme, plus tard une vive sympathie pour le communisme et our certaines formes de l’anarchisme. 12 0 0