Suite Du Texte De Moli Re
Biographie La jeunesse de Molière Molière est né au coin de la rue Sauval (anciennement des Vieilles-Étuves) et de la rue Saint-Honoré (maison détruite en 1802). Toute la famllle habite le quartier des Halles (détail du plan de Turgot, 1739). Famille Jean-Baptiste Poquelin, baptisé le 15 janvier 1622 en l’église Saint- Eustache, dans le quartier des Halles à Parisn 4, est né dans la maison no 1 sur le plan ci- contren 5, où son père, Jean Poquelin, marchand tapissier, ans plus tôt avant d’é us or 22 Marie Cressé2.
Son maternel, tous deux tapissiers, exercent Lingerie (2 et 3 sur le plan). Il est e commerce deux n grand-père age, rue de la également le cousin du prêtre catholique Jean Poquelin. Les Poquelin et les Cressé sont des bourgeois riches qui vivent ? leur aise dans des demeures confortables et agréablement meublées, comme en témoignent les inventaires après décès. Le grand-père Cressé a une maison de campagne à Saint-Ouen. n oncle de Molière, Michel Mazuel, est musicien, collabore à la musique des ballets de cour et est nommé en 1654 « compositeur de la musique des quatre-vingt violons de la chambre En 1 631, le père de Molière rachète à son frère adet un office de « tapissier ordinaire de la maison du roin 6 Le petit Molière aura trois frères et deux sœurs, dont aucun ne lui survivra. À dix ans, il perd sa mère.
Son père se remarie avec Catherine Fleurette, dont il a trois filles, mais qui meurt en 1636. En 1 637, le père de Molière, qui ne se remarie pas, obtient la survivance de sa charge pour son fils qui a qulnze ans. Ses études Sur ses études et sa formation littéraire, Molière n’a pas fait de confidence et il n’existe aucun document. Les témoignages sont tardifs, contradictoires et entachés de polémiques.
Dans une courte biographie en tête des Œuvres complètes parues dix ans après sa mort et attribuée à deux fidèles, La Grange et Vivot, on lit qu’il fit ses études secondaires au collège de Clermont (lycée Louis-le-Grand) chez les jésuites, un des meilleurs collèges de pans, où « sa vivacité d’esprit le distingua de tous les autres Grimarest, le premier à avoir écrit une Vie de Molière en 1705 en consultant sa famillen 7 et en s’appuyant sur les confidences du seul Baron, qui était certes son comédien préféré, mais très mal informén 8, raconte qu’au collège il avait comme condisciples
Bernier et Chapelle, fils naturel d’un riche conseiller au parlement de Metz3. Ce dernier avait comme précepteur Gassendi, philosophe sceptique et épicurien, qui aurait admis Molière parce qu’il avait remarqué chez lui des dispositions philosophiques, ainsi que Bernier et Cyrano de Bergerac. Mais toutes ces affirmations sont probablement inventéesn 9, comme une bonne part de cette Vie de Molière, que Boileau avait condamnée s OF probablement inventéesn 9, comme une bonne part de cette Vie de Molière, que Boileau avait condamnée sans appel l’année suivant sa publicationn 10.
On peut seulement déduire de la lecture de ses pièces que Molière aurait été imprégné de gassendisme (philosophie atomistique mêlant épicurisme et scepticisme), et se serait plus particulièrement intéressé à la doctrine d’Épicure, exprimée sous sa forme la plus poétique, mais aussi la plus radicale, par Lucrèce, un auteur qu’il a d’ailleurs traduitn 11 et dont il reprendra quelques vers dans Le Misanthropen 12. ? sa sortie du collège, il serait devenu avocat, selon un contemporain bien renseigné, Le Boulanger de Chalussay, qui publie en 1670 une comédie satirique contre Molière, ? En quarante, ou fort peu de temps auparavant, / Il sortit du collège, âne comme devant Mais son père ayant su que, moyennant finance, Dans Orléans un âne obtenait sa licence, / Il l’endoctora moyennant sa pécune, / Et croyant qu’au barreau ce fils ferait fortune, / Il le fit avocat, ainsi qu’il vous l’a ditn 13. ? Grimarest est hésitant : « Molière a-t-il été avocat : On s’étonnera peut-être que je n’aie point fait M. de Molière avocat. Mais ce fait m’avait absolument été contesté par des personnes que je devais supposer en savoir mieux la vérlté que le public… Cependant sa amille m’a positivement assuré du contraire »4.
Molière ne s’est jamais paré de son titre et aucune mention de son nom n’est faite dans les registres de l’Université d’ de son titre et aucune mention de son nom n’est faite dans les registres de l’Université d’Orléans ou du barreau de Paris5: « Au point qu’on doit se demander, ce qui était impensable pour ses premiers biographes, qui le présentaient comme un nouveau Térence, si on a vraiment mis le fils Poquelin au collège de Clermont. A-t-il fait des études régulières ? A-t-on voulu masquer qu’au départ il n’a reçu qu’une formation de tapissier6? ?? L hypothèse d’une absence totale d’études est cependant peu vraisemblable : le fait que dans sa violente comédie-pamphlet Élomire hypocondre ou les médecins vengés, Le Boulanger de Chalussay, bien renseigné par ailleurs, ne conteste pas que Molière ait pris ses licences de droit à Orléans, mais précise qu’il ny est allé qu’un jour pour les acheter (ce que fit effectivement pour sa part Charles Perrault, qui l’avoue au commencement de ses mémoires), donne à penser que, si Molière a pu laisser croire cela dans son entourage (c’est-à-dire la possibilité d’être inscrit ans une faculté de droit), c’est parce que tout le monde savait qu’il avait au moins terminé ses études secondaires (avec leurs deux années de philosophie) dans un collège parisien. Rappelons que Racine arrêta lui aussi ses études après ses deux années de philosophie.
En 1642, selon Grimarest, Molière aurait exercé la charge de tapissier ordinaire du roi et suivi la cour de Louis XIII à Narbonne7. Il avait hérité cette charge de son père alors qu’il n’avait pas tout ? fait 16 an XIII à Narbonne7. Il avait hérité cette charge de son père alors qu’il n’avait pas tout à fait 16 ans, en décembre 1637, mais ucun document ne prouve qu’il l’exerçait effectivement à cette époque8. Des débuts difficiles L’Illustre héâtre La nouvelle troupe transforme le jeu de paume des Mestayers en théâtre : une scène dans la largeur de la salle (environ 12 mètres), une galerie dans sa longueur (30 mètres), et des loges au-dessus. À 21 ans, Molière s’engage dans la carrière théâtrale.
Le 30 jun 1643, par devant notaire, il s’associe avec les trols Béjartn 1400seph, l’aîné, et ses sœurs Madeleine, 25 ans, qui va partager sa carrière et sa vie, et Geneviève, 19 ans) et quelques amis, a plupart « fils de famille » comme lui, en tout six hommes et quatre femmes, pour constituer une nouvelle troupe de comédiens, « l’Illustre Théâtre ». Cest la troisième à Paris, après les comédiens de PHôtel de Bourgogne et ceux de « la troupe du roi au Marais à laquelle Pierre Corneille donnait toutes ses pièces depuis 1629. Molière avait renoncé à la charge de taplssier du rol. Son père, qui devait trouver l’aventure collective hasardeuse, accepte néanmoins de l’émanciper, car il n’avait pas 25 ans. Molière reçoit en outre un faible acompte de 630 livres sur l’héritage maternel. La nouvelle troupe s’installe au jeu de paume des Métayers sur la rive gauche au faubourg Saint-Germain (actuellement 10-12 rue Mazarine).
Pendant les travaux d’aménagement, qui durèrent d’octobre ? PAGF s OF (actuellement 10-12 rue Mazarine). Pendant les travaux d’aménagement, qui durèrent d’octobre à décembre 1643, la troupe joue dans divers jeux de paume et fait un séjour d’au moins trois semaines à Rouen, qui disposalt de deux jeux de paume aménagés en théâtre et où se rendaient constamment des troupes de comédiens. Son répertoire est constitué majoritairement, semble-t-il, de tragédies et de tragi-comédies. Certains des auteurs les plus en vue de l’époque lui confient leurs nouvelles pièces, comme c’est le cas de Tristan l’Hermite, Desfontaines et Mareschal. Madeleine Béjart, qui vit librement depuis dix ans en fille entretenue, est la vedette de la troupe.
Tallemant des Réaux écrit vers 1 658, avant le grand succès des précieuses ridicules : « Je ne l’ai jamais vu jouer, mais on dit que c’est la meilleure actrice de toutes. Elle a joué à Paris, mais ea été dans une troisième troupe qui n’y fut que quelque temps. Son chef-d’œuvre, c’était le personnage d’Épicaris à qui Néron venait e faire donner la question », faisant ainsi allusion à la pièce de Tristan I’Hermite, La Mort de Sénèque, créée par la troupe en 1644. Il ne sait pas encore grand-chose de Molière : « Un garçon, nommé Molière, quitta les bancs de la Sorbonne pour la suivre ; il en fut longtemps amoureux, donnait des avis à la troupe, et enfin s’en mit et l’épousan 15. ? À peine la salle ouverte, la troupe profite de l’incendie du théâtre du Marais, et il semble que durant plusieurs mois le public ait affl l’incendie du théâtre du Marais, et il semble que durant plusieurs ois le public ait afflué sur la rive gauche, tandis que la troupe du Marais s’installait provisoirement dans des jeux de paume et faisaient des séjours dans les villes avoisinant paris, faisant ainsi elle aussi un séjour à Rouen en 1644. Le fait que, le 18 juin 1644, la troupe de Molière embauche un danseur, puis d’autres acteurs, indique qu’elle a confiance dans l’avenir. Malheureusement, en octobre, le théâtre du Marais, entièrement reconstruit et doté d’une magnifique salle équipée de « machines » nouvelles, attire de nouveau le public, et il semble que la salle des Métayers ait lors commencé à se vider. C’est ce qui explique la décision, en décembre 1644, de déménager sur la rive droite au jeu de paume de la Croix-Noire (actuel 32, quai des Célestins), plus près des autres théâtres.
Molière est seul à signer le désistement du bail, preuve qu’il en est bien devenu le chef9. Malheureusement, ce déménagement vient accroître les dettes de la troupe — e investissements initiaux de location et aménagement du local, puis d’aménagement d’un nouveau local, ont été coûteux et les engagements financiers pèsent lourd par rapport aux recettes ?? et, à partir de 1645, les créanciers entament des poursuites. Molière est emprisonné pour dettes au Châtelet en août 1645, mais peut se tirer d’affaire grâce à l’aide de son père. À l’automne 1 645, il quitte Paris en direction de Nantes avec les restes de la troupe, qui 7 OF son père. ? l’automne 1 645, il quitte Paris en direction de Nantes avec les restes de la troupe, qui se fond bientôt dans la troupe du duc d’Épernon, dirigée par Charles Dufresnen 16. Origine du pseudonyme « Moliere » Cest dans l’acte d’embauche du danseur Daniel Mallet, en juin 1644, que Jean-Baptiste Poquelin signe simplement « De Moliere » (sans accent)n 17, prenant pour la première fois son nom de théâtre. « Jamais il n’en a voulu dire la raison, même à ses meilleurs amis », écrira en 1705 son premier biographe Grimarest10. Depuis le XIXe siècle, les biographes pensent que ce pseudonyme a pu être choisi en l’honneur de l’écrivain libertin François de Molière (1599-1624) ou du musicien Louis de Mollier qui a publié en 1640 des Chansons pour danser.
Depuis le XXe siècle, les historiens du théâtre font remarquer que la presque totalité des acteurs prenaient alors des noms se référant ? des fiefs imaginaires, tous champêtres : le sieur de Bellerose, le sieur de Montfleury, le sieur de Montdory, le sieur de Floridor, le sieur de Champmeslé — désignés au théâtre comme Bellerose, Montfleury, Montdory, Floridor, Champmeslé — et qu’il existe en France des dizaines de lieux-dits, appelés tantôt Meulière, tantôt Molière, servant à désigner des sites sur lesquels se trouvaient des carrières de pierres à meule. Il paraît donc très probable que Molière ait suivi leur exemple en choisissant à son tour un fief campagnard imaginaire, ce qui explique sans doute qu’il ait ommence 8 OF choisissant à son tour un fief campagnard imaginaire, ce qui explique sans doute qu’il ait commencé par signer « De Molière » et qu’il soit ensuite régulièrement désigné comme « le sieur de Molière »n 18.
Le mariage de Molière Le 23 janvier 1662, Molière signe son contrat de mariage avec Armande Béjart, acte consep. ‘é au Minutier central des notaires de Paris, département des Archives nationales (voir illustration)n 24. Il a quarante ans, elle en a vingt. Contrairement à l’usage du milieu, le mariage se fait dans la plus stricte intimité, avec un minimum de témoinsn 25. La cérémonie religieuse a lieu le 20 février 1662 en l’égllse Salnt-Germain-l’Auxerrois à parisn 26. Contrat de mariage entre Molière et Armande Béjart, 23 Janvier 1 662. Sur le contrat de mariage, Armande est la sœur de Madeleine, l’ancienne maîtresse de Molière. L’opinion commune des contemporains va faire d’Armande la fille de Madeleine. endant la querelle de L’École des femmes, Montfleury, un comédien dune troupe rivale, accuse Molière dans une requête au roi « d’avoir épousé la fille et d’avoir couché avec la mère » raconte Jean Racine2S qui ajoute : « Mais Montfleury n’est pas écouté à la our ». Grimarest, dans sa Vie de Molière, dit qu’Armande est une fille que Madeleine avait eue avant de connaître Molière. Mais il vise essentiellement à laver son héros de l’accusation d’inceste lancée par Le Boulanger de Chalussay dans sa comédie satirique que Molière essaiera de falre interdiren 27. PAGF OF Boulanger de Chalussay dans sa comédie satirique que Molière essaiera de faire interdiren 27.
L’extrait de baptême d’Armande, qui aurait pu mettre fin aux rumeurs, n’a jamais été fourni, ni même mentionné. Pourquoi Molière a-t-il choisi une union dont il savait qu’elle allait faire scandale ? Selon Roger Duchêne, « Il y fallait une raison très forte, certainement pas l’amour. Sauf dans les comédies et les romans, il ne suffisait jamais, au XVIIe siècle, pour justifier un mariage. Molière n’avait pas besoin du notaire ni de l’Église pour coucher avec Madeleine et sans doute avec d’autres femmes. Il n’en avait pas davantage besoin pour coucher avec Armande Le mariage de Molière est un mariage bourgeois. Un mariage dans lequel ont prlmé envers et contre tout, fût-ce le scandale, des considérations de famille et d’argent26. ? Madeleine aurait fait pression pour qu’il épouse Armande afin que les biens des Béjart, comme ceux du grand-père Poquelin passent à leurs héritiers. Ce serait un mariage de raison. Sur les rapports sentimentaux de Molière et d’Armande, on a raconté beaucoup de choses mais on en ignore tout. Ils auront un fils, Louis, dont le roi acceptera d’être le parrain, apportant ainsi sa caution à Molière, baptisé le 24 février 1664 et mort à huit mois et demi, une fille Esprit-Madeleine, baptisée le 4 août 1 665, morte en 1723 sans descendance, et un autre fils, Pierre, baptisé le 1er octobre 1 672 et mort le mois suivant. La maladie ou les maladies de Mo