Sarkozy et obarna

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C’est sans doute ce qu’on appelle l’état de grâce, et un état de grâce planétaire ! Break abîma n’ guère recueilli que des louanges au lendemain de son discours aux Africains prononcé devant le Parlement gantée. Deux ans plus tôt, « notre » encollais sarraus, s’essayant au même exercice de morale dans un amphithéâtre d’une université de deçà, avait su retour suscité l’indignation. Et un collectif d’intellectuels africains n’avait pas tardé à répliquer à son « néocolonialisme » décomplexer. Injustice ? Préjugé contre l’homme blanc qui a ravalé son dernier sanglot ?

On ne peut pas écarter l’hypothèse que le président aux origines Cayenne soit en effet mieux placé en terre d’affaire pour dire des « vérités » qui passent mal quand elles viennent d’un chef d’État français. Mais à comparer les textes, on est bien obligé de reconnaître que, si les deux discours ont quelques traits communs, les mots ne sont jamais les mêmes. La rhétorique répétitive du « je » n’ pas cours dans le propos de Break abîma alors qu’elle est envahissante dans l’allocution de sarraus. L’un parle de l’affaire ; l’autre parle surtout de lui-même. Mais il y a pire.

Le président français est souvent inutilement blessant : « Je ne suis pas venu m’apitoyer… » Et puis, il y a cet « h spire toi vie nées page sarraus et abîma… En affaire frère boy antécédent I chopper 05, 2009 4 pages « homme africain » « qui n’est pas entré dans l’histoire », et à qui « il ne vient jamais à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin ». On ne saurait faire plus méprisant. Ni plus ignorant. Et lorsque abîma refuse aux Africains « l’excuse » du colonialisme, sarraus, lui, en fait l’éloge. Souvenez-vous : « Le colonisateur a construit des ponts, des routes, des hôpitaux… Comme si e projet colonial ne se jugeait pas globalement dans son intention dominatrice. Mais laissons là les « stéréotypes entêtés » du président français. Et reprenons la réplique d’un intellectuel africain, l’économiste demie Moussa démêle. Celui-ci lui rappelait que « l’esclavage transatlantique avait contribué l’accumulation primitive du capital » et à une « division internationale du travail imposée à l’affaire et qui a fait d’elle un continent fournisseur de matières premières » [1]. L’argument, cette fois, pourrait tout aussi inné s’adresser à Break abîma.

Affirmer, comme la fait le président américain, que le colonialisme n’est plus qu’un alibi, peut avoir éventuellement des vertus pédagogiques, qui s’apparenteraient un peu à la méthode cou. AI n’en est pas moins évident que l’économie africaine porte encore en elle-même et dans sa relation à l’Occident la trace profonde et douloureuse de décennies de pillage colonial. Et il ne s’agit pp l’Occident la trace profonde et douloureuse de décennies de pillage colonial. Et il ne s’agit pas seulement de la trace d’un passé révolu. C’est une réalité d’aujourd’hui.

Répondant à sarraus, démêle prenait l’exemple de « l’hypocrisie des subventions américaines qui fait chuter le prix du coton ». Et ces « pertes d’exportations [qui] contraignent les pays africains à s’adresser aux sources de financement extérieures », ces « prêteurs »qui imposent ensuite leurs conditions. S’il fallait convaincre Break abîma que le colonialisme est un peu plus qu’un mauvais souvenir, il faudrait lui rappeler que, longtemps après les proclamations d’indépendance, les pays africains n’ont pas été autorisés à lever des fonds sur les marchés des capitaux internationaux.