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wv ». comptoirlitteraire. com André Durand présente « Britannicus » (1669) Tragédie en cinq actes et en vers de Jean RACINE pour laquelle on trouve un résumé puis successivement xa or 187 Sni* to View les sources (page 4) l’intérêt de l’action (page 5) l’intérêt littéraire (page 13) l’intérêt documentaire (page 15) l’intérêt psychologique (page 20) l’intérêt philosophique (page 38) la destinée de l’œuvre (page 40) une étude de la pièce, scène par scène (pages 45 76). délaissée par cet ingrat qui veut maintenant lui enlever toute influence, l’enlèvement de Junie étant le signe que son autorité sur son lui s’émousse.

Burrhus, un des «gouverneurs» (conselllers) de Néron, lui interdit l’accès à sa chambre. Elle trouve qu’il a pris trop d’importance, ce à quoi il réplique en lui reprochant d’être trop méfiante. Il plaide le droit du jeune empereur à gouverner seul, sans sa mère, à laquelle il conseille de ne pas trop afficher sa disgrâce. Elle l’interroge sur la signification de l’enlèvement de Junie. Britannicus survient, cherchant Junie, exposant son malheur. Agrippine l’informe, et lui laisse entendre qu’ils pourraient s’allier contre Néron, car elle veut se venger.

Ces compagnons d’infortune, naguère ennemis farouches, se retrouvent ainsl aradoxalement solidarisés. Britannicus se confie à Narcisse, son «gouverneur», qui lui semble dévoué. Acte Néron, sûr de lui, ordonne l’exil de Pallas, affranchi de Claude qui est un allié d’Agrippine, ce qui aggrave encore la tension entre le fils et sa mère. Néron apprend à Narcisse (qui, pour lui, espionne Britannicus) qu’il s’est épris de Junie, cette nuit même, en la voyant en pleurs ; qu’il entend ne pas se soumettre aux caprices de sa mère, que, cependant, il craint encore ; qu’il ne veut pas se révéler au grand jour.

Narcisse lui conseille d’oublier complètement sa fidélité envers Agrippine, et de se mettre ? ouverner à sa guise, en commençant par répudier son épouse, Octavie (qui est stérile), puis en s’élognant de Junie, lui faisant savoir l’amour qui l’unit à Britannicus, et les manèges secrets de Sa mère et de faisant savoir l’amour qui l’unit a Britannicus, et les manèges secrets de sa mère et de son demi-frère. Néron, qui a convoqué Junie, courtoisement, lui dévoile son amour. Elle le repousse, lui opposant qu’elle aime Britannicus, et qu’elle reste sa dernière consolation.

Changeant de ton, Néron la menace de le tuer si elle ne lui dit pas, lors d’un entretien qu’il épiera, qu’elle ne l’aime plus. Narcisse annonce l’arrivée de Britannicus. Néron réitère sa menace, et se cache. Junie tente de se servir de Narcisse pour prévenir Britannicus, mais celui-ci est déjà là. Junie, s’exécutant à grand-peine, l’accueille avec une froideur forcée, et ne parvient pas à lui faire comprendre que, Néron étant aux écoutes, elle est forcée de cacher son amour. Britannicus, médusé, ne sait plus à qui se fier.

Néron reparaît, mais Junie refuse de l’entendre pour s’abandonner aux larmes. Néron confie à Narcisse que, n’ignorant plus que Junie aime son rival, il laissera sa jalousie et sa cruauté se donner libre cours pour e «désespérer». Acte Ill Burrhus informe Néron de Vexil de Pallas, lui fait comprendre que ce coup porté à sa mère n’aura de poids que s’il cesse de la craindre, lui conseille aussi d’oublier son amour pour Junie, se lamente de voir que son naturel, malgré ses soins et ceux de Sénèque, son autre «gouverneur», va bientôt apparaitre au grand Jour.

Dans un monologue, Burrhus exprime son découragement et ses craintes. Inquiet des outrances de Néron, il s’en ouvre à Agrippine, mais relativise la signification de l’exil de Pallas. Faisant éclater sa colère, elle le menace d’exciter les soldats pour faire mo de l’exil de Pallas. Faisant éclater sa colère, elle le menace d’exciter les soldats pour faire monter Britannicus sur le trône, et Burrhus, effrayé, défend Néron.

Agrippine se confie à sa suivante, Albine : outre la colère de voir le pouvoir lui échapper, elle éprouve du dépit devant l’amour de Néron pour Junie, la voyant à présent comme une rivale, car, Octavie étant délaissée, c’était elle qui recevait les plus grands honneurs. Albine la raisonne : elle ne peut commander Néron jusque dans ses amours, l’obliger à respecter son union avec Octavie qu’elle avait mise en place. Agrippine, conversant avec Britannicus, lui affirme ne pas enoncer à sa promesse, et vouloir se faire craindre de Néron.

Mals, quand Britannicus lui apprend qu’il a obtenu le soutien de membres importants du sénat contre Néron, elle s’alarme. Britannicus se confie à Narcisse : il n’est pas encore sûr de la trahison de Junie. La voyant arriver, Narcisse va aussitôt avertir Néron. Junie, croyant n’être pas surveillée, révèle à Britannicus la raison de sa froideur lors de leur précécente entrevue : espionnée par Néron, elle a été obligée de feindre ne plus l’aimer. Néron, qui a tout entendu, survenant, Britannicus lui reproche le apt de Junie, mais rempereur réplique que Rome ne s’en soucie pas.

Junie intervient pour calmer leur violente dispute, menace de devenir une vestale. Néron ordonne de faire arrêter Britannicus, de ramener Junie dans ses appartements, et de placer sa mère sous surveillance. Acte IV Burrhus annonce à Agrippine que Néron veut la voir, et lui signale que, s’il est son fils, il est aussl son empereur : Agrippine que Néron veut la voir, et lui signale que, s’il est son fils, il est aussi son empereur : son intérêt, si elle veut continuer à avoir la cour autour d’elle, est de ne point l’accuser, et de lui endre les bras.

Survient alors le premier et long tête-à-tête entre Agrippine et son fils, qui ra longtemps différé. Elle l’accable de remontrances, lui rappelle qu’elle a accompli les crimes les plus atroces pour lui faire obtenir le trône. Il rétorque que, sous son nom, elle ne travaillait en fait que pour elle ; que Rome demande un maitre et non une maîtresse. Il l’accuse d’avoir comploté contre lui avec Britannicus et Junie. Elle se défend de vouloir aider Britannicus ? prendre le pouvoir, exige la punition de ses accusateurs, le droit de Junte à choisir son époux, le rappel de Pallas, ce à quoi consent

Néron qui, faisant semblant d’être disposé à lui obéir, promet de se réconcilier avec Britannicus. Néron confie à Burrhus que cette modération n’est qu’une feinte dilatoire. Son but réel, jusqu’alors caché est, afin qu’Agrippine ne puisse plus jamais menacer de rétablir Britannicus dans ses droits, d’éliminer ce dernier. Et il ne recherche plus la faveur du peuple. Son conseiller tente de le raisonner, de le rappeler à la vertu ; le conjure de revenir sur cette décision néfaste, car, s’il s’engage sur cette voie, il devra aller de crime en crime, soulevant tout le monde contre lui.

Enfin, Burrhus, mettant sa vie dans la balance, semble l’ébranler, et Néron demande à voi Britannicus. Mais Narcisse parvient encore à retourner la situation : il a facilement raison des derniers scrupules de Néron, le d retourner la situation : il a facilement raison des derniers scrupules de Néron, le déstabilise en lui faisant voir l’effet que son indulgence aurait sur les Romains, le convainc qu’il est trop tard, et qu’a été donné l’ordre de faire prendre à Britannicus un poison préparé par «la fameuse Locuste».

Acte V Britannicus, à qui on a annoncé la volte-face de Néron, mais que e spectateur sait condamné depuis la scène précédente, fait part à Junie, qui exprime ses craintes, de sa joie à se réconcilier : n’est- il pas invité à un festin? Mais elle demeure suspicieuse, éprouve des appréhensions. Britannicus est encouragé d’aller au festin par les assurances données par Agrippine qui se vante avec une présomptueuse suffisance d’avoir repris l’ascendant sur Néron.

Pendant qu’elle s’attarde quelques instants en compagnie de Junie, qu’elle rassure, Burrhus, terrorisé, fait irruption, et leur apprend la mort de Britannicus. Face à Néron, Agrippine le maudit en des «imprécations» olennelles. Il nie être l’assassin, et lui rappelle qu’elle a fait empoisonner Claude. Elle prédit une fin tragique pour elle, et, pressentant déjà les crimes qu’il va accomplir, fait voir ? l’empereur dans quelle voie funeste il s’engage. Elle et Burrhus se sentent menacés.

On apprend que Junie, pour échapper à Néron et rester fidèle à Britannicus, s’est enfuie du palais, et s’est retirée chez les vestales, soutenue par le peuple qui lynche Narcisse parce qu’il a voulu s’emparer d’une femme devenue sacrée, tandis que Néron, en proie au désespoir parce qu’il est passionnément moureux d’elle, semble vouloir se suicider, Burrhus soupirant . désespoir parce qu’il est passionnément amoureux d’elle, semble vouloir se suicider, Burrhus soupirant : «Plût aux dieux que ce fût le dernier de ses crimes ! ? Analyse Sources Avec « Britannicus », Racine avait choisi un sujet qui s’inscrivait bien dans les normes de l’époque, où Hon voulait que les intrigues des pièces soient situées dans des périodes historiques attestées et connues. C’est un épisode de l’Histoire de l’empire romain au Ier siècle après J. -C. , et plus précisément celul de l’avènement de Néron en 55 après J. -C. et de ses suites. Il s’appuya, comme il l’indiqua dans ses préfaces à la pièce, sur les « Annales » de Tacite (livres XI à XV), historien qu’il qualifia de «plus grand peintre de l’Antiquité » (seconde préface).

Tacite s’attacha à restituer les évènements d’une manière fidèle, impartiale (sa devise était «fides incorrupta») en montrant comment les caractères des protagonistes les influencèrent. Ainsi, dans les « Annales », l’analyse psychologique des acteurs, et l’atmosphère de l’Histoire impériale tiennent une place importante. Tacite signala l’inceste entre Agrippine et Néron (dont Racine ne dit rien parce u’il ne pouvait rien en dire à son époque, mais qui est clair pour tout le monde).

Il raconta la lutte qu’elle mena pour accéder au pouvoir, l’avènement de Néron, son affranchissement de la tutelle de sa mère, qui tenta en vain de maintenir son emprise, leur affrontement machiavélique pour le pouvoir et pour la vie, le double conflit entre eux dont les enjeux étaient le pouvoir, la survie et les plaisirs, cette concurrence pour le pouvoir entre eux aboutissant à l’élimi et les plaisirs, cette concurrence pour le pouvoir entre eux aboutissant à l’élimination de Britannicus, que Néron, avide e puissance et de jouissance, fit empoisonner, percevant en lui un rival dont la perspicacité était dangereuse), cette mort marquant le début d’un règne cruel, la fin prochaine d’Agrippine qu’il tue parce qu’elle limite son absolutisme et sa liberté, et menace peut-être sa vie..

Chez lui, bien que la réaction décisive de l’empereur soit activée par une blessure de vanité, le conflit entre lui et Britannicus est exclusivement politique : Néron craint d’être renversé par le fils de son prédécesseur, qui avait gardé de puissants partisans, sa dangereuse perspicacité étant la cause irecte de son élimination Mais Racine emprunta aussi quelques traits à la « Vie de Néron » figurant dans la « Vie des douze Césars » de Suétone, qui, plus explicite encore que Tacite au sujet de l’inceste entre Agrippine et Néron, signala les taches de sperme qui furent décelées sur le vêtement de celui-ci après qu’il ait passé un moment avec elle ; qui indiqua encore qu’il sodomisa son frère avant de le tuer, qui écrivit qu’après le meurtre de sa mère, Néron une put jamais étouffer ses remords, et souvent il avoua qu’il était poursuivi par le fantôme de sa mère, par les fouets et les torches ardentes des Furies», idée courante chez les Anciens. Racine recourut encore à deux textes de Sénèque : le traité « De clementia » et la tragédie « Octavie » Toutefois, il ne se considéra pas prisonnier de ces sources, et revendiqua le droit de procéder à des modifications, en ce qui concerne les circonstances, les et revendiqua le droit de procéder à des modifications, en ce qui concerne les circonstances, les faits, la chronologie, comme le caractère des personnages. Il prit ses distances sur plusieurs points : – Britannicus n’avait pas, au temps où se déroule la pièce, dix-sept ans mais quatorze.

Narcisse, qui n’a jamais comploté contre Britannicus dont il fut au contraire le fidèle soutien, était déjà mort, assassiné sur ordre de Néron. Si Tacite signala que le poison de Locuste fut essayé sur un chevreau, le Narcisse de Racine en rajoute : «Elle a fait expirer un esclave à mes yeux», et ce simple détail qu’il imagina suffit pour rendre la cruauté et les intrigues de l’époque impériale. – Au sujet de Junie, il prit plaisir à avouer qu’elle est «un personnage inventé», ajoutant : «Si je la représente plus retenue qu’elle n’était, je n’ai pas ouï dire qu’il nous fut défendu de ectifier les moeurs d’un personnage, surtout lorsqu’il n’est pas connu.  » (première préface).

Mais il y eut bien une Junia Calvina, princesse appartenant a une branche condamnée de la famille régnante, que Sénèque considéra comme «la plus enjouée de toutes les jeunes filles» (« Apocolokyntose », VIII) ; qui, seule descendante d’Auguste, représentait en quelque sorte la légitimité impéria e, objectivement inconstestable. Ce qu’il inventa, ce qui est pure fiction, c’est le rôle qu’il lui donna auprès de Britannicus et de Néron, c’est son enlèvement, coup d’essai du yran Néron, qui cristallise le conflit entre celui-ci et Britannicus, c’est leur rivalité amoureuse. Il indiqua : «Si je la représente plus retenue qu’elle n’était, je n’ai pas oui di rivalité amoureuse.

Il indiqua : «Si je la représente plus retenue qu’elle n’était, je n’ai pas ouï dire qu’il nous fût défendu de rectifier les moeurs d’un personnage, surtout lorsqu’il n’est pas connu. » (première préface). Grâce à ce personnage inventé, l’action dramatique s’intériorise chez Néron de façon à donner ? la pièce une dimension autre que politique – Des deux précepteurs de Néron, Sénèque et Burrhus, il n’en onserva qu’un seul, Burrhus, un soldat rude et franc qui s’oppose mieux au traître Narcisse, mauvais génie de Néron. – Racine diminua l’importance de la vision réaliste de Tacite de conflits politiques et existentiels aux enjeux bien concrets ; il y superposa, d’une part, une rivalité amoureuse, pour plaire au public mondain, et, d’autre part, un antagonisme moral, qui exprimait sa vision tragique. Le conflit des deux frères se situe beaucoup plus que chez Tacite sur le plan moral, entre un usurpateur tyrannique et vicieux, et un héritier légitime innocent et injustement dépossédé, dont Racine réduisit la puissance, privant ainsi la violence de Néron de justification concrete, accentuant son caractère de monstre criminel par nature, et lui imposant deux motivations inconnues de ses sources : l’inhibition et la frustration. Au conflit politique emprunté à Tacite, il superposa une contradiction morale, passant d’un drame machiavélien à une antinomie tragique : il inventa la pure Junie pour faire d’elle l’antipode de la concupiscence monstrueuse et tyrannique du monarque ; il réduisit nettement la puissance réelle d’Agrippine, et fit d’elle non seulement une ambitieuse mais une figure mor PAGF ID 87