Qu’est-ce que la mondialisation, grâce à quels acteurs fonctionne t-elle et quelles en sont ses limites?

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La mondialisation est le processus de mise en relation et en interdépendance de la quasi-totalité des pays du monde grâce ? l’extension et à Eintensification des échanges économiques et culturels à l’échelle de la planète. Elle est le fruit d’un processus d’extension du capitalisme occidental dans l’espace mondial en trois temps : au XVIéme siècle, au XIXe siècle et dans les années 1960.

Ainsi, dans cette troisième phase, l’économie internationale devient globale, multinationale avec la croissance des investissements dire les concurrences à di re 3 et rejet Qu’est-ce que la mon t-elle et quelles en so p g ialisation renforce nt à la fois attirance acteurs fonctionne Dans une première partie, nous étudierons l’explosion des flux mondiaux, à l’origine de la mondialisation actuelle. puis, dans une deuxième partie, nous présenterons les acteurs de la mondialisation. Enfin, dans une dernière partie, nous nous intéresserons à ses remises en cause.

La mondialisation constitue un processus d’extension progressive du cap talisme à l’ensemble du monde. Il débute au XVIe siècle avec les Grandes Découvertes qui mettent en relation l’Ancien monde et le Nouveau monde. Cette première mondialisation est celle du capitalisme marchand, c’est-à-dire que es échanges commerciaux s’effectuent à Péchelle mondiale et non plus à Féchelle régionale. par la suite, au XIXe siècle, en lien avec la colonisation et l’industrialisation européennes, débute la est celle de la mondialisation du capitalisme industriel. Londres et le Royaume-Uni deviennent le centre d’une première économie- monde.

Les échanges augmentent en volume et se met en place une première division internationale du travail entre les pays colonisés fournissant les matières premières et les pays industrialisés transformant ces matières premières en produits anufacturés qu’ils commercialisent ensuite dans le monde. Enfin, dans les années 1960, débute une troisième phase, celle de la mondialisation financière, c’est-à-dire que le secteur financier domine les autres secteurs de l’économie. Le centre du monde se déplace vers les Etats-Unis qui deviennent la nouvelle économie- monde.

Après 1990, cette mondialisation financière s’accélère avec la fin de la guerre froide et l’affirmation des puissances émergentes dans une économie-monde devenue multipolaire. Le développement de la mondialisation est dû à différents facteurs. Tout d’abord, les trois phases de la mondialisation nt bénéficié de révolutions dans les transports et dans les moyens de communication qui ont progressivement contracté l’espace-temps et l’espace-coût. Ainsi la conteneurisation et la spécialisation des navires favorisent les échanges maritimes.

Le transport aérien connaît une évolution similaire avec la construction d’avions à grande capacité et la multiplication des compagnies à bas prix. La diffusion du téléphone fixe au XXe siècle, d’Internet et de la téléphonie mobile au XXIe siècle (plus de 2 milliards d’internautes et près de 6 milliards de téléphones portables en circulation en 201 1), démocratise l’accès aux élécommunications et relie la quasi-totalité du monde de plus en p 20F 13 2011 démocratise l’accès aux télécommunications et relie la quasi-totalité du monde de plus en plus rapidement.

De plus, la mondialisation est soutenue par la diffusion de politiques libérales. Les Etats, en effet, adoptent des politiques favorisant la libre-circulation des marchandises, des capitaux et des hommes par exemple en abaissant les tarifs douaniers ou en créant des paradis fiscaux et des zones de libre-échange. La mondialisation se traduit par une diffusion accrue des marchandises et des services à l’échelle planétaire. Le commerce nternational s’est considérablement développé depuis le milieu du XXe siècle.

La structure des échanges a longtemps été marquée par les matières premières et les sources d’énergie. Ces flux sont toujours aussi importants mais, ils ne réalisent plus aujourd’hui qu’environ 10% du commerce international. Ce sont les flux des produits manufacturés qui progressent le plus, pour représenter les 3/4 des échanges mondiaux. Pour ces produits, ce sont les pays riches et développés qui dominent car une très large part de leur commerce résulte des échanges que ces pays font entre eux (80% du commerce international). Les échanges de ervices dans le monde progressent très rapidement.

Cette progression est liée au développement technologique qui facilite la diffusion des services. Ils concernent pour l’essentiel les pays développés à travers les firmes multinationales, la tertiarisation des activités et le degré de développement des sociétés. Dès la première mondialisation, les flux de marchandises n’ont cessé de progresser. Avec le développement technologique, d’autres flux se sont développés, en particulier les flux informels 30F 13 développement technologique, d’autres flux se sont développés, en particulier les flux informels et les flux humains.

L’effet de la mondialisation est le plus sensible dans le domaine des flux immatériels. L’information et les capitaux circulent de plus en plus vite plus facilement que les hommes et les biens matériels et sur des distances de plus en plus grandes. Cinformation est devenue un outil de travail, un facteur de production aussi important que la main-d’oeuvre et les capitaux, notamment pour les firmes multinationales ou les grands organismes bancaires internationaux. Aujourd’hui, chacun peut émettre une information que le monde entier peut recevoir de manière quasi instantanée.

Les flux de capitaux, licites ou illicites, irculent facilement dans l’espace financier international. Sappuyant sur les progrès dans les technologies d’informatique et de communication, permettant un fonctionnement du marché 24 heures sur 24, les flux financiers sont devenus très nombreux notamment les IDE. Les flux immatériels peuvent être illégaux (flux financiers des paradis fiscaux). La circulation de plus en plus rapide des flux immatériels, dans le cadre de la mondialisation, s’accompagne d’un renforcement de la mobilité des hommes.

Les flux de travailleurs migrants sont alimentés par les inégalités socio-économiques croissantes entre les pays : essentiellement Nord-Sud. Longtemps cantonnées dans une logique Sud-Nord (Mexicains aux Etats-Unis, Asiatiques du Sud-Est au Japon… ), ces migrations se sont complexifiées avec l’appel de main d’oeuvre de certains pays émergents, la chute du communisme et la fermeture des frontières dans les pays développés. SI de 4 3 émergents, la chute du communisme et la fermeture des frontières dans les pays développés. Si des migrations Sud Sud se développent, toutefois, les migrations Sud-Nord restent dominantes.

Leurs effets sont complexes : les pays de départ voient des populations jeunes les quitter; les pays d’accueil rofitent d’une main-d’oeuvre bon marché mais ont de plus en plus de mal à intégrer ces populations. Le tourisme de masse est aussi une conséquence non négligeable de la mondialisation. Il est né de la conjoncture des congés payés, de la hausse du niveau de vie, de la révolution des transports et de la société des loisirs dans les pays développés. Il est passé de 25 millions de touristes, en 1950, à près d’un milliard de touristes, en ce début de XXIe siècle.

Cette activité dispose d’une marge de progrès importante puisque seulement de la population mondiale est actuellement concernée (c’est aujourd’hui ssentiellement la population des pays du Nord économique qui est concernée). Le tourisme reste cependant une activité fragile et sensible : catastrophes naturelles et attentats. D’autres effets négatifs apparaissent également: défiguration des sites naturels, pollution, dépendance économique. Toutefois, certains pays du Sud profitent du tourisme pour maintenir et promouvoir leurs traditions mais aussi pour affirmer des politiques de développement.

Les réfugiés (plus de 30 millions dans le monde) prennent également de Fimportance. La multiplication des conflits entraine des déplacements forcés et des fuites de populations ouvent chez les pays voisins (notamment en Afrique et en Asie mais également en Europe à la suite du conflit yougoslave). La m 3 et en Asie mais également en Europe à la suite du conflit yougoslave). La mondialisation est un processus qui s’est mis en place progressivement. Il se manifeste par une intensification et une extension des flux qu’ils soient marchands, immatériels ou humains, légaux ou non.

Ce développement renforce les liens entre les acteurs de la mondialisation. La mondialisation ne se réduit pas aux flux et aux réseaux. Elle doit se comprendre comme l’interaction d’acteurs de plus en plus ombreux, aux intérêts parfois contradictoires, agissant à des échelles différentes. Ces acteurs participent à l’élaboration d’une nouvelle répartition des pôles moteurs de l’économie mondiale Historiquement, les Etats géraient leurs affaires dans un cadre national aux frontières délimitées: ils intervenaient pour soutenir leurs économies et en définissaient les priorités.

Cependant, la mondialisation réduit aussi leurs pouvoirs en facilitant l’émergence de nouveaux acteurs non soumis au pouvoir des Etats (FMN, ONG). Par conséquent, les Etats doivent trouver une nouvelle place dans le contexte de la mondialisation. Ils assurent aussi un rôle de régulateur de la mondialisation en défendant les intérêts de leur population et de leurs entreprises. Dans ce cadre, l’Etat réhabilite, une forme d’interventionnisme à travers l’attractivité ; pour attirer investissements et emplois, les Etats doivent créer un environnement politique, économique, social, culturel favorable.

Les Etats restent aussi des acteurs importants en matière de négociations commerciales et économiques avec les autres Etats, mais aussi avec les organisations supranationales spécialisées (OMC, FMI, Banque mondiale. 6 3 Etats, mais aussi avec les organisations supranationales pécialisées (OMC, FMI, Banque mondiale… ). Enfin, face à tous ces pouvoirs supranationaux de plus en plus de citoyens réclament de l’Etat davantage de régulation via les normes protégeant les consommateurs. La mondialisation suscite le besoin accru d’un Etat protecteur. ar exemple, des Etats résistent parfois à la mondialisation dès que les priorités nationales sont en jeu : c’est le cas de la France avec son exception culturelle. Ce nouveau rôle de l’Etat reste encore largement à définir. Les Etats sont donc contraints de rechercher une nouvelle utilité dans le cadre de la mondialisation. Pour cela ils ont tendance à se regrouper dans des organisations internationales ou régionales. Les organisations internationales ont été mises en place afin d’établir une gouvernance mondiale et voient leur rôle se renforcer dans le cadre de la mondialisation.

Cest le cas du FMI, de la Banque mondiale, de l’ONU et du G8. Dans le cadre de la mondialisation, certains organismes jouent un rôle important • l’OMC (Organisation mondiale du commerce) qui encourage les échanges mondiaux en limitant le protectionnisme et en arbitrant les différents entre Etats, le FMI (Fonds monétaire international) ui surveille la stabilité financière mondiale et la Banque mondiale qui accorde des prêts aux pays en difficulté afin de permettre leur développement.

Ils sont largement dominés par les pays développés. Dans le cadre d’une économie devenue multipolaire, les organisations internationales sont de plus en plus contestées et doivent se réformer, notamment pour laisser une place plus importante aux puissances émergentes. La g se réformer, notamment pour laisser une place plus Importante aux puissances émergentes.

La gouvernance économique mondiale évolue vers un pilotage par de grands sommets nternationaux du G8 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Japon, Russie) mais surtout du G20 (G8 + Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Turquie, Union Européenne). Pour peser dans la mondialisation, les Etats se rassemblent dans des associations régionales plus ou moins ambitieuses (projet politique d’intégration économique et territoriale comme l’Union Européenne, intégration purement économique comme l’ALENA, le MERCOSUR ou l’ASEAN).

Les organisations régionales jouent également un rôle croissant ans le développement des échanges. Ainsi, plus de des échanges extérieurs de l’Union européenne se font entre ses membres. La remise en cause du pouvoir des Etats a conduit au développement du rôle d’organisations internationales et régionales. Mais, à côté du pouvoir politique, de nouveaux acteurs se sont imposés : les firmes transnationales et les organisations non gouvernementales (ONG) notamment.

Les 80 000 firmes transnationales (FTN) (entreprises au chiffre d’affaires supérieur à 500 millions de $ qui effectue ses activités de production et d’échanges dans des filiales présentes dans au oins 5 pays) sont les principaux agents de la mondialisation elles réalisent les 2/3 du commerce mondial pour du PIB mondial et emploient 77 millions de salariés, soit 4% de la main- d’oeuvre mondiale.

Leur puissance économique et financière dépasse celle de certains Etats et en fait de puissants grou B3 Leur puissance économique et financière dépasse celle de certains Etats et en fait de puissants groupes de pression dans le cadre de la gouvernance économique mondiale. Ces entreprises maintiennent un fort ancrage national (siège social, contrôle du capital, dirigeants) dans le pays d’origine mais profitent aussi es avantages dans d’autres Etats comme l’accès aux matières premières et à de nouveaux marchés.

Elles sont à l’origine d’une nouvelle division internationale du travail qui recherche les meilleures conditions de conception et d’élaboration de leurs productions. La troisième phase de la mondialisation a fait des FTN les acteurs essentiels de la mondialisation. Pourtant, de nombreux acteurs transnationaux non-gouvernementaux y jouent aussi un rôle croissant. Le rôle des États est de plus en plus contesté aujourd’hui. Ainsi, au niveau politique, des décisions prises en dehors de leurs rontières peuvent être imposées aux États comme certaines décisions des Nations-lJnies.

De plus, les acteurs des conflits récents ne sont plus uniquement des États : on peut penser aux réseaux terroristes par exemple. Au niveau économique, l’importance des Etats se réduit face à d’autres acteurs comme les FTN. Pourtant, les États sont de plus en plus nombreux. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, leur nombre a quadruplé. Dans les années 1950 et 1960 c’est le processus de décolonisation qui les a multipliés. Depuis les années 1990, l’effondrement du bloc communiste est le principal facteur de ette multiplication.

Dans le contexte de mondialisation les frontières sont parfois moins déterminantes : les progrès du libre échange (153 pays membres de l’OMC en 201 parfois moins déterminantes : les progrès du libre échange (1 53 pays membres de l’OMC en 2012) et la construction d’ensembles régionaux contribuent à laisser passer les marchandises; les TIC, ou technologies de l’information et de la communication, effacent les barrières pour la circulation des idées, des informations, des capitaux.

Pourtant on constate que les frontières ne disparaissent pas, bien au contraire. Depuis 1991, plus de 27 000 kilomètres de rontières politiques ont été tracés. On recense 40 000 kilomètres de  » frontières fermées majoritairement entre des pays en paix. Elles sont fermées aux migrants qui voudraient se rendre dans un pays à plus haut niveau de vie.

Elles se transforment parfois en mur là où les discontinuités de niveau de vie sont très élevées (Maroc ‘enclaves de Ceuta et Melilla ; Mexique/ Etats-Unis) et également là où les relations politiques sont tendues (Israël / territoires palestiniens ; deux Corée). Finalement, on constate que les frontières n’ont pas disparu mais se sont complexifiées, voire déplacées. Elles résistent car elles sont perçues comme protectrices et garantes de l’indépendance nationale, de l’identité culturelle.

Dans un contexte de crise, les restrictions aux migrations se multiplient, dans ce cas les frontières jouent leur rôle traditionnel et les moyens techniques mis en oeuvre pour les contrôles sont de plus en plus sophistiqués ( utilisation de drones par exemple). Si les frontières se ferment aux hommes, elles sont ouvertes aux flux économiques (marchandises, capitaux). La mondialisation n’a donc pas provoqué la disparition ni des Etats, ni des frontières, mais oblige ceux-ci a redéfinir le rôle qu’ils a 0 3