Oscar

essay B

Cher Dieu, Aujourd’hui j’ai eu de soixante-dix à quatre-vingts ans et j’ai beaucoup réfléchi. D’abord, j’ai utilisé le cadeau de Mamie-Rose pour Noël. Je sais pas si je t’en avais parlé ? C’est une plante du Sahara qui vit toute sa vie en un seul jour. Dès que la graine reçoit de l’eau, elle bourgeonne, elle devient tige, elle prend des feuilles, elle fait une fleur, elle fabrique des graines, elle se fane, elle se raplatit et, hop, le soir, c’est fini. C’est un cadeau génial, je te remercie de l’avoir inventé.

Oh sûr qu’elle est un peu iquiqui et chétive comme fleur – elle n’a rien d’un baobab… Avec Peggy, on a beaucoup lu le Dictionnaire médical. C’est Swp to page son livre préféré. Elle demande lesquelles p or2 Le docteur Düsseldo st chien battu, ce qui le sourcils. aladles. Elle se rd. raine son air de sif, avec ses gros Est-ce que vous vous coittez les sourcils, docteur Düsseldorf ? Il a regardé autour de lui, très surpris, il avait l’air de demander ? Mamie-Rose et à mes parents, s’il avait bien entendu. Il a fini par dire oui, d’une voix étouffée.

Bah, faut pas tirer une tête pareille, docteur Düsseldorf. ?coutez, moi je vais vous parler franchement parce que mol, j’ai toujours été très correct sur le plan médicament et vous, vous avez été impeccable sur le plan maladie. Arrêtez les airs coupables. Ce n’est pas de votre faute si vous devez annoncer les mauvaises nouvelles aux gens, des maladies aux noms latins et des guérisons impossibles. Faut vous détendre. Vous décontracter. Vous n’êtes pas Dieu le Père. C’est pas vous qui fabriquez la nature. Vous êtes juste réparateur.

Faut lever le pied, desserrer la pression et pas vous onner trop d’importance, sinon vous n’allez pas pouvoir continuer ce métier bien longtemps. Regardez déjà la tête que vous avez. En m’écoutant, le docteur Düsseldorf avait la bouche comme s’il gobait un œuf. Et puis il m’a souri, un vrai sourire, et il m’a dit • Tu as raison, Oscar. Merci de m’avoir dit ça. – De rien, docteur. À votre service. Revenez quand vous voulez. Toi, par contre, j’attends toujours ta visite. Viens, viens, n’hésite pas. Même si j’ai beaucoup de monde en ce moment. Ça me ferait vraiment plaisir. Alors à demain, bisous,