Mitos y héroes

essay A+

« – Démission de la famille, déplore le ministère de l’Education Nationale. » – CEcole ce n’est plus ce que c’était, regrette la famille. »1 INTRODUCTION S’il n’a pas subi de changements radicaux, le champ des relations entre parents et enseignants a pourtant évolué ces dernières décennies, tant par ses pratiques que par les attitudes des deux parties. Etre professeur, c’est s’exposer au regard de l’autre, faire l’expérience de l’altérité, tant avec les élèves qu’avec leurs parents, qui selon leurs propres visions du monde, de l’école et de l’éducation, mais aussi leurs milieux sociaux, ont des attentes iverses.

La relation entre parents et enseignants est parfois marquée par l’insatisf s’enferme dans ses p pre or 14 ce qui peut créer des nsi Sni* to View priori, s’adapter aux rendant à chaque élè hension : chacun t clichés sur l’autre Oit résister aux a à sa diversité, en ry pawenir, il est nécessaire d’entretenir de bonnes relations avec les parents : cela fait partie intégrante de sa mission.

Dans un article intitulé CEcole et les parents : la grande explication2 Philippe MERIEIJ détaille bien l’évolution de la vision des uns par rapports aux autres : auparavant, les parents onsidéraient le maître comme l’un des représentants de la droiture et de l’équité. La réusslte scolaire n’était bas page basée que sur le mérite de Pélève, son échec n’était que justice. Aujourd’hui, les parents valident la réussite de leur enfant par son accès à une meilleure école.

A leurs yeux, s’il échoue, c’est qu’il a été victime d’un mauvais enseignement. Quant aux enseignants, là où ils voyaient les parents comme des alliés de l’éducation, ils les perçoivent aujourd’hui d’abord comme des « consommateurs d’école », prêts à tout pour favoriser et valoriser leur enfant. Daniel PENNAC, Chagrin d’école, Éditions Gallimard, collection FOIi0, pans, 2007, p. 183 2 Blog de l’auteur http://www. meirieu. com/LlVRESEPUlSES/ecoleetparents. df REGARDS CROISES PARENTS-ENSEIGNANTS : LA PEUR DU JUGEMENT Face aux enseignants, les parents ont peur dune remise en cause, peur d’être jugés dans leur rôle de « parents h. L’enseignant a le pouvoir de sanctionner l’enfant et certains parents ont parfois le sentiment que c’est eux et leur modèle d’éducation qui est remis en question ou critiqué lorsque leur enfant est puni, ou tout simplement évalué. Comme si c’était ux qui étaient directement visés.

De l’autre côté, l’enseignant craint le jugement des famllles sur ses capacités à être à la hauteur de sa fonction et des attributions qui lui sont confiées. Le secret dune relation épanouie est de permettre à chacun de ces protagonistes de dépasser les idées arrêtées et les fausses représentations qu’il peut avoir de l’autre. La place des parents à l’école a changé : les parents deviennent des acteurs à par 12 l’autre. des acteurs à part entière de l’école. Ils se préoccupent de leur enfant dans la classe, là où le professeur se soucie de son « élève ». r point de vue individuel se conjugue avec la vision plus collective de l’enseignant. Mais tous deux ont un objectif commun: la réussite de «l’enfant», de « l’élève Françoise LORCERIE, chargée de recherche au CNRS, distingue trois « époques » dans le développement de la relation parents- enseignants : L’époque des « assujettis » : héritée de l’empire napoléonien et reprise par la République, elle est fondée sur la relation autoritaire instaurée par l’Etat sur le citoyen en matière d’éducation.

Les parents délèguent alors une part importante de leur autorité et du droit d’instruction. Cépoque des « partenaires » : avec la loi d’orientation sur l’éducation de juillet 1989, la participation des parents est légalisée et institutionnalisée à tous les niveaux du système éducatif.

L’époque des « clients » : désireux d’être au centre de tous les services publics, on voit apparaître ceux qui seront appelés les « parents consuméristes La fragilisation des familles Depuis quelques décennies, la structure familiale a profondément changé : de nombreux ménages ont été déséquilibrés, puis recomposés. Dans une famille fragilisée, Hélève se fragilise aussi. Les soucis familiaux arrivent à l’école et renseignant ne peut pas les ignorer, il se doit d’en tenir compte. familiaux arrivent à l’école et l’enseignant ne peut pas les ignorer, il se doit d’en tenir compte.

LES PARENTS À L’ÉCOLE Le « Malentendu » entre parents et enseignants selon François DUBET pour parler du décalage voire du conflit entre ce que peut apporter l’école et les attentes des parents, le chercheur François DUBET utilise le terme de « malentendu » : Typologie parentale Selon lui, il existe deux types de parents : « les parents performants » et « les parents éloignés du monde Les premiers font partie, en majorité, des classes moyennes et supérieures. Ils ont pour habitude de fréquenter l’école, dy rencontrer les enseignants, de s’y investir de façon régulière et directe.

Ils connaissent les rouages du système scolaire jusqu’aux plus obscurs. Ils sont capables d’anticiper le futur de leurs enfants, de les orienter dans leurs choix en fonction de ce qu’ils estiment le plus juste. Dans ce registre, les parents enseignants sont les plus performants. La famille est mobilisée autour de la réussite de l’enfant: les devoirs sont surveillés et encadrés, l’aide xtérieure sollicitée à travers des demandes de cours particuliers, la curiosité stimulée par de nombreux loisirs éducatifs et activités extra scolaires. « Les parents éloignées du monde au contraire, ignorent presque tout des règles du système scolaire. Ils font partie d’une catégorie sociale plus défavorisée et moins qualifiée. Nombre de ces parents ont un passé scolaire difficile voire douloureux. Beaucoup s 2 moins qualifiée. Nombre de ces parents ont un passé scolaire difficile voire douloureux. Beaucoup sont issus de familles d’origines immigrées et ils découvrent le système scolaire ? ravers leurs enfants transformées en messagers, et même parfois en interprètes.

Ces parents n’osent pas se mêler à la vie de l’école, qu’ils ressentent comme un territoire inconnu, étranger. Ils ne rencontrent pas les enseignants en qui ils ont confiance mais qu’ils ne souhaitent pas voir entrer dans leur Sociologie de Véducation/ Master 2 MEF vie familiale. L’école peut alors être perçue comme intrusive : face à des difficultés scolaires, la confiance dans les enseignants peut vite se transformer en défiance. La réaction à cela est souvent un comportement d’évitement face à l’institution scolaire. ?? Il y a une véritable douleur à s’entendre dire que son enfant n’est pas fait pour les études », écrit François Dubet. 3 Se voiler la face, éviter la rencontre avec le professeur permet de nier les problèmes, et surtout de continuer à donner à l’extérieur, à l’école, via leurs enfants, l’image d’une famille honorable. D’un côté, se trouvent donc des classes populaires qui souhaitent séparer brusquement la famille et l’école, de l’autre, des classes plus aisées qui entendent créer un lien permanent entre école et famille.

Le regard de l’enseignant sur ces deux modèles familiaux ? Cest la faute au prof, au système, à l’école,… » entend-t-on souvent chez les parents. Ce à quoi certains enseignants PAGF s OF système, à l’école…. » entend-t-on souvent chez les parents. Ce ? quoi certains enseignants rétorquent : « c’est la faute aux parents . Comme si le manque d’accès à la culture, le manque d’argent et les problèmes familiaux étaient systématiquement cause d’échec scolaire chez l’enfant.

Pour les enseignants qui mettent en cause les parents, les arguments sont généralement les suivants • puisqu’ils ne sont pas désireux de rencontrer les professeurs, ‘est qu’ils ne s’intéressent pas à l’école et ne croient pas ? ses vertus. Cette vision rend toute une catégorie de parents, majoritairement issus de milieux défavorisés, « coupables » de ne pas se mobiliser autant pour leurs enfants que ceux de milieux plus aisés. Mals par ailleurs, les parents « trop investis » sont également critiqués par les enseignants : ils sont souvent perçus comme trop exigeants et consuméristes.

Très impliqués, ils peuvent aller jusqu’à se substituer au professeur qui sent alors son rôle remis en cause. Il peut sentir sa liberté d’enseigner amputée. ? Ils ne vont pas m’apprendre mon métier », est une des phrases les plus couramment entendue en « salle des profs Selon François DUBET, ces parents « exercent un véritable contrôle sur l’école, faisant ressurgir l’ancien pouvoir des notables dont l’école républicaine avait libéré les maitres »4. 3 Sous la direction de François DUBET, Ecole, familles le malentendu.

Collection le Penser Vivre les Editions Textuel, 1997. 4 Idem 4 C’est à la lumière de ces 6 2 Collection le Penser Vivre les Editions Textuel, 1997. C’est à la lumière de ces regards croisés et parfois opposés u’on peut mesurer la fragilité tout autant que l’importance de la relation entre parents et enseignants : mais entre l’absence des uns et la présence envahissante des autres, où est la place de l’école, comment circonscrire son territoire, son périmètre, trouver la bonne distance ?

François DUBET affirme que l’école doit accueillir la diversité sociale et que les enseignants se doivent d’accepter les parents tels qu’ils sont et non tels qu’ils voudraient qu’ils soient. L’enseignant dot dépasser et casser la représentation qu’il se fait d’eux : pour cela, il doit entrer en contact avec eux, dialoguer, communiquer. Le rôle de l’enseignant, et donc de l’école, est de créer un climat de confiance et de trouver un mode de dialogue juste, équilibré, nuancé. Pour cela, il faut savoir se remettre constamment en question et ne jamais s’arc-bouter sur ses a prioris.

L’enseignant doit combattre les idées reçues. UN DIALOGUE NECESSAIRE AU SERVICE DE L’ÉLEVE Durant de nombreuses années, la répartition des rôles s’est effectuée comme suit: d’un côté, les parents endossaient la responsabilité de l’éducation de leurs enfants, là où les enseignants étaient chargés de leur instruction. Leurs seuls oyens et outils de communication se limitaient au carnet de notes ainsi qu’au bulletin de trimestriel. Mais comme celui de l’enfant, le statut des parents et leur rôle 7 2 bulletin de trimestriel.

Mais comme celui de l’enfant, le statut des parents et leur rôle dans le système scolaire a évolué. Les parents ont pris conscience du rôle qu’ils avaient à jouer dans ce système. Les premiers changements ont eu lieu dans les années 1960- 70. Ce n’est alors plus forigine sociale et la naissance qui déterminent le parcours scolaire mais la performance. L’école se démocratise. Elle devient vecteur d’égalité, elle permet de briser le déterminisme social, c’est le fameux ascenseur social A cette nouvelle conception de l’éducation répondent de nouvelles attentes.

L’école permet de s’élever dans la société, de s’affranchir d’origines parfois lourdes à porter. Grâce à elle, le fils d’ouvrier peut devenir ingénieur, dirigeant ou médecln. Les parents pénètrent peu à peu le système scolaire : à travers la réussite de l’enfant, c’est toute la famille qui « s’élève » socialement. Dèsl 968, les parents d’élèves peuvent participer aux Conseils ‘Administration. Huit ans plus tard, en 1976, ils sont représentés aux conseils de classe.

Enfin, avec la loi d’orientation sur l’école de 1989, leur participation est légalisée et institutionnalisée à tous les niveaux du système éducatif : ils participent notamment aux conseils de discipline et sont associés aux décisions concernant l’orientation de leurs enfants. Associations de parents d’élèves « Les parents sont membres à part entière de la communauté éducative »5. La loi reconnaît le rôle des parents à l’école, part entière de la communauté éducative »5. La loi reconnaît le rôle des parents à l’école, et leurs droits sont garantis par des dispositions réglementaires.

Ils participent par leurs représentants aux conseils d’école, aux conseils d’administration des collèges et des lycées ainsi qu’aux conseils de classe. Le droit de participation permet aux parents d’élèves de s’impliquer dans la vie de l’école ou de l’établissement. La participation des parents d’élèves au fonctionnement du sen,’ice public de l’éducation s’effectue par l’intermédiaire des associations d’élèves. Elles ont pour objet la défense des intérêts oraux et matériels communs aux parents d’élèves.

Elles ne regroupent que des parents d’élèves et représentent l’ensemble des parents d’élèves en participant aux conseils d’école, aux conseils d’administration des établissements et aux conseils de classe. Elles bénéficient au sein de l’établissement d’un certain nombre de facilités : boîte aux lettres, tableaux d’affichage, accès à la liste des parents d’élèves de l’établissement, et elles sont autorisées à faire connaître leur action auprès des autres parents par le biais de documents distribués aux élèves.

Ces avantages sont trictement égaux entre toutes les associations concernées et dans le respect des principes de fonctlonnement du service public d’éducation à savoir respecter le principe de laïcité, respecter les dispositions concernant la vie privée et interdisant les injures et diffamations, et enfin exclure toute p PAGF diffamations, et enfin exclure toute propagande pour un parti politique ou une entreprise commerciale. Les parents d’élèves se répartissent entre plusieurs associatlons par affinités idéologiques, et pour les plus importantes en fédérations.

Les premiers conseils de parents d’élèves sont pparus après la Libération dans les écoles primaires. Ces associations réunissaient enseignants et parents autour d’un même objectif : l’épanouissement des élèves et la défense de l’école laïque. Les associations de parents d’élèves de l’enseignement public et celles de l’enseignement privé ont sensiblement les mêmes droits et devolrs. Circulaire n02006-1 37 du 25 août 2006 relative au rôle et à la place des parents à l’école 6 Dans l’enseignement public, une des plus importantes est la PEEP, la fédération des parents d’élèves dans l’enseignement public.

II s’agit de la premiere association de parents créee en 1905, elle devient fédération en Al 910 et est reconnue en 1926. Depuis 1964, elle regroupe tous les parents d’élèves dont les enfants sont scolarisés de la maternelle à l’université. Elle publie une revue « La voix des parents ». L’UNAPEL Union nationale des associations de parents d’élèves de l’enseignement libre, fondée en 1930, est l’association de l’enseignement privé (dit libre). Sa revue s’intitule « famille et éducation Les deux principales associations de parents d’élèves et leurs orientations