Militantisme alterrnondialiste
D’autres s’inquiètent plutôt des risques généralement associés aux mouvements sociaux (désordre, violence, dangerosité révolutionnaire menaçant l’ordre politique et accola, ébranlement de la démocratie représentative, etc.. ). Bénéficiant de l’intérêt des médias qui le placent fréquemment sous les feux de l’actualité, ce mouvement commence à faire l’objet d’une littérature conséquente, mais la question de ses origines et des conditions de son développement demeure peu abordée et le profil sociologique de ses militants encore moins analysé.
L’histoire de la construction de ce nouveau cadre d’action collective constitue pourtant un exemple idéal la construction de ce nouveau cadre d’action collective constitue pourtant un exemple idéal pour observer ni vive es conditions d’émergence, de développement et d’institutionnalisation d’un mouvement social. Comment la monopolisation a-t-elle été progressivement érigée en objet de revendication ? Quels sont les chaînages argumentaires constitutifs de cette nouvelle cause ?
Quelles sont les vocations ou les reconversions militantes qui ont permis son développement, les ancrages, les appartenances et les réseaux qui ont entraîné la projection dans des espaces d’action internationaux de l’intérêt pour des « enjeux lointains » [1] que suppose ce type de mobilisation ? L’alternativement au miroir du Forum social européen : Quelles que soient les questions posées, an user d’un point de vue sociologique le mouvement alternativement implique de privilégier une approche empirique permettant d’appréhender le mouvement dans ses manifestations concrètes.
L’enquête menée durant l’année 2003 sur le processus de préparation et le déroulement du deuxième Forum social européen qui s’est tenu en novembre 2003 Paris et dans sa périphérie (Saint-dénis, Evry et Bobigny) reflète justement ce souci de privilégier un travail de terrain [2]. Le principe de cette enquête était de prendre l’événement lui-même comme objet d’analyse.
L’alternativement n’est pas un phénomène figé et homogène, c’est un processus, une nébuleuse aux frontières floues dont il convient d’analyser les conditions de production. Il n’ a pas un mouvement alternativement susceptible d’être identifié à une organisation, mais une a pas un mouvement alternativement susceptible d’être identifié à une organisation, mais une pluralité de groupes et de militants qui se reconnaissent dans le label alternativement et s’investissent différemment selon les moments et les enjeux.
Ce label est particulièrement opérationnel lors d’événements comme les contre- omets. L’initiative du premier Forum social mondial (IFS) ouvert à Porto allègre le 25 janvier 2001 , au même moment que le sommet de devons, provenait conjointement des brésiller et des Français, et notamment pour ces derniers d’attacha avec bernera cassée.
Au lendemain de cette édition à l’échelle internationale, il a été décidé de décliner la formule au niveau européen. Le premier Forum social européen s’est tenu à floconner en 2002, le second en île-de-France l’année suivante. Reconnaître l’hétérogénéité du mouvement alternativement ne signifie pas pour autant que l’on insérée celui-ci comme une chimère, un raterait produit par les médias ou par certains acteurs du mouvement lui- même.
Une telle posture reviendrait à s’en tenir à une conception légitimité qui associe les mouvements sociaux à une forme esthétiquement située, celle de l’organisation centralisée de masse. Le déroulement même du FÉES, l’existence d’un comité d’organisation et de dizaines de milliers de participants attestent que des agents sociaux, des organisations collectives se reconnaissent ou se sentent concernés par les questions relatives à la monopolisation.
Reste néanmoins à comprendre les logiques plurielles qui fondent cet intérêt. Pour cela, il fallait privilégier e recueil des données empiriques sur le déroulement de l’événement, d’une p il fallait privilégier le recueil des données empiriques sur le déroulement de l’événement, d’une part, sur les organisations et sur les militants qui y participaient, d’autre part.
Dans un premier temps, l’équipe d’enquêteurs a assisté aux réunions de préparation du Forum pour étudier les conditions qui permettaient à plusieurs dizaines d’organisations ( 300 dans le comité d’initiative français et ne vingtaine dans l’exécutif, le secrétariat d’organisation) de coopérer au sein de structures nationales et européennes.
Une investigation parallèle était menée, par voie d’entretiens notamment, sur les dynamiques sectorielles et régionalisation qui conduisaient des dizaines de représentants et de militants de mouvements très hétérogènes à participer à l’événement (des syndicats aux organisations de solidarité internationale, en passant par les mouvements de « sans », de défense de l’environnement, de défense des droits de l’homme, les organisations féministes, les revues, etc.. Dans un second temps, ce souci du terrain a conduit à une vaste enquête sociologique sur la population du Forum social, enquête fondée sur le recueil de 2 600 questionnaires (dont 2 200 en français) d’une quarantaine de questions. Le but était tout d’abord de reconstituer la trajectoire des militants (parcours antérieur et actuel, conditions d’information et de venue au Forum, expériences alternativement, modes de sociabilité… ; de cerner ensuite leurs motivations et leurs visions du monde (rapport aux modes d’action, évaluation de l’efficacité de ces mobilisation, identification es luttes prioritaires, confiance dans les institutions et degré d’identifier mobilisation, identification des luttes prioritaires, confiance dans les institutions et degré d’identification au mouvement… ) ; enfin de tracer finement leur profil sociologique, notamment par une attention au rapport du militant à l’international (pratique de langues étrangères, séjours à l’étranger, etc.. . Afin de couvrir le plus grand nombre de conférences selon le critère de leur diversité, et ce durant toute la durée de l’événement et sur les quatre sites du FÉES, huit équipes d’enquêteurs ont été instituées, chacune d’elles, composée d’une dizaine de membres, se « spécialisant » sur un thème ou une famille de mouvements (les « sans », les « écologistes », les « humanitaires », etc.. [3]. Malgré son ampleur, cette enquête n’ pas la prétention de dire ce que sont les militants de l’alternativement dans leur ensemble. D’abord, parce que l’on peut émettre l’hypothèse qu’ils varient selon les événements (forums, manifestations, villages alternatifs, campagnes internationales) et que l’on a par conséquent affaire à des et non pas à un public [4].
Ensuite, parce que la localisation u forum en région parisienne et son déroulement en semaine n’ont pas été sans conséquences sur une sélection de fait des participants. Enfin, ces derniers ne sauraient être tous assimilés à des militants actifs, même si le fait qu’un tiers d’entre eux ait déclaré être présent au Forum trois jours et un autre tiers quatre jours indique un investissement important. L’enquête sociologique a pour principal intérêt de placer les acteurs de l’alternativement au centre de l’analyse.
Une question cruciale est en effet de comprendre quelles positifs centre de l’analyse. Une question cruciale est en effet de méprendre quelles positions sociales et économiques, quelles insertions culturelles favorisent un intérêt pour un enjeu – la monopolisation – et des cibles – l’Union européenne, les institutions financières internationales, le G 8 – dont a proximité n’est pas toujours évidente pour les militants.
S’il est possible de comprendre comment s’est progressivement élaboré un discours critique sur la monopolisation inaliénable et comment s’est ébauchée une coordination d’organisations promouvant cette nouvelle cause, l’écho rencontré auprès de ceux qui en sont aujourd’hui les militants reste à an user. Deux hypothèses emblème dominer plus ou moins explicitement la lecture de ce phénomène, alors même que, faute de données empiriques, les analyses des ressorts sociaux de la participation à ces manifestations ont été peu nombreuses jusqu’ présent.
La première de ces hypothèses renvoie à la notion de « société civile internationale ». Un ensemble de travaux, pour la plupart d’origine nord-amère-canne, voient aujourd’hui dans le développement de « réseaux transformation » d’activistes et d’ANGON et dans l’émergence d’une « sphère publique » traditionnels un processus qui marquerait une évolution fondamentale (et irréversible ? Es conditions de l’action collective [5]. Dans cette perspective, les mobilisation traditionnels témoigneraient de l’émergence d’une élite internationale, groupe cosmopolite d’entrepreneurs de cause polyglottes, détachés des pesanteurs du national et de ce fait aptes discerner, à la manière d’une avant-garde éclairée, les dangers que recèle a globales dangers que recèle a globalisant.
On trouverait ainsi une bonne illustration de cette perspective non seulement dans les travaux savants déjà cités, mais aussi dans les portraits « héroïques » des leaders alternativement que les médias écrivent comme des activistes toujours branchés sur le net et embarquant entre deux communications sur leurs portables dans les mêmes bénin que les cadres de la monopolisation inaliénable à laquelle ils s’opposent [6].
La seconde hypothèse – sans doute moins prégnante aujourd’hui qu’ la fin des années 1990 – prend l’exact contre-pied de la première, sans d’ailleurs que le recours simultané à ces deux visions soit toujours perçu comme contradictoire.
Selon cette autre grille de lecture, les protestations visant la monopolisation inaliénable refléteraient l’émergence d’une « nouvelle question accole » [7], liée à la « grande perturbation » [8] provoquée par les ruptures qu’engendre la monopolisation, et ce faisant manifesteraient les tendances à un repli identifier de ceux que l’on pourrait appeler les « perdants de la monopolisation ».
Produits des frustrations propres à la société « pestilentielle », les militants alternativement constitueraient en quelque sorte l’autre face des poussées xénophobes et autoritaires qui caractérisent, à l’extrême droite, les « croisés de la société fermée » [9].
Véritable test empirique de la portée de ces analyses, les sultans de l’enquête révèlent, d’une part, que les militants alternativement sont bien loin de correspondre au portrait de « perdants de la monopolisation » que certains sont tentés d bien loin de correspondre au portrait de « perdants de la monopolisation » que certains sont tentés de brosser d’eux, d’autre part, qu’ils ne correspondent pas davantage aux caractéristiques de ces élites cosmopolites détachées des pesanteurs nationales.
C’est plutôt dans un entre-deux qu’il conviendrait de es situer : s’ils se distinguent par l’intensité de leurs investissements sociaux dans l’international, c’est encore et avant tout dans le cadre national qu’ils puisent les ressources et les raisons de leur engagement « pour une autre monopolisation Des militants à fort capital social et culturel La situation professionnelle des participants au FÉES est particulièrement stable puisque 46,1 % des actifs travaillent dans le public (contre AI % des actifs pour l’ensemble de la pope ôtions française), 21 % dans le privé, 8,1 % comme travailleurs indépendants ou professions libérales, 20,8 % dans le secteur associatif, 3,4 % se déclarant dans la catégorie « autres ».