MEMOIRE VIOLENCES CONJUGALES

essay B

Préparation au DSTS : Toute formation ré-élabore les conditions d’une venue au monde. Elle en suscite la nostalgie et la terreur originaire. René KAÉS 89 p g page 25 page 28 accueillies Page 31 page 31 page 32 Page 33 Page 34 page 35 Page 37 page 38 page 39 Page 41 page 44 Page 44 page 47 Page 48 page 59 a. présentation générale b. schéma général de la répartition des personnes en 1994 c. les objectifs de l’ARCHE et du SEUIL – LA QUESTION . 1 Quelle réponse est apportée . 2 Un constat, une constante . Travailleurs sociaux / femmes hébergées Il . 3. 1 le ressenti du travailleur social Il . 3 . rapprochement avec le compagnon Il . 3. 3 inadéquation entre demande et réponse Il . 3 . 4 les raisons probables de l’inadéquation . 4 Conclusion de la partie DEUXIEME PARTIE : L’EXPLORATION LA DEMARCHE – QU’EST-CE QUE LA VIOLENCE ? . 1 La définition générale . 2 La violence domestique : différentes formes III – LES EXEMPLES OPERATOIRES es choix opérés . IL 2 Les cinq situations décrites a. situation de madame A b. situation de 2 89 Il . 2. 1’ossature du questionnaire page 102 Page 103 page 104 page 106 page 124 11. 3 Page 127 page 127 Page 128 page 147 page 148 Il Page 149 Il — . 2 . 2 le choix des questions 2. 3 le contenu des questions . 2 . 4 questionnaire Enquête préliminaire Mise en œuvre de routil B – ANALYSE DES DONNEES I – TRAITEMENT PRELIMINAIRE Il – ANALYSE DES QUESTIONNAIRES page 143 Il – CRITIQUE DE L’OUTIL UTILISE QUATRIEME PARTIE : PERSPECTIVES page 147 1- REFLEXIONS DE L’EQUIPE DU SEUIL – TEMOIGNAGES DES TRAVAILLEURS SOCIAUX LE POLY-SEUIL page 1149 Ill 1 Analyse du service actuel Page 150 III . Proposition d’une nouvelle formule page 152 CONCLUSION 3 89 compagnon. La première interrogation qui vient à l’esprit c’est de se demander : comment a-t-elle pu faire pour rester si longtemps vec l’homme qui la violente ? On pourra noter, à ce moment là, qu’elle n’est pas seule dans ce cas. Que ce soit au SEUIL ou dans le cadre des urgences hospitalières nous relèverons les fréquences observées. « Les violences intra-familiales représentent un phénomène dont la gravité ne peut être ignorée.

En France deux millions de femmes en sont victimes, une centaine de femmes en meurent chaque année, 50 000 enfants sont en danger. » (POGGI, 1996, page 16) Un rappel historique de la domination du genre masculin nous éclairera sur la longue tradition de soumission (assortie e révoltes plus ou moins efficaces) de la femme. Historique car pour ce qui concerne des temps plus anciens : « femelle primate n’est pas seulement une génitrice, elle est compétitive et lutte avec ses rivales pour asseoir sa dominance.

L’assujettissement de la femme ne saurait donc être un lointain héritage animal. Dans aucune espèce de Mammifère la femelle n’est aussi assujettie que dans la nôtre. » (BOURGUIGNON 1995, page 244, tome 1) 2. A cet égard nous reviendrons, sur la lutte incessante des femmes pour échapper à cet assujettissement imposé par la force, jusqu’? ‘émergence de lois installant l’égalité des statuts, la création de centres d’hébergement dans lesquels les femmes (et les enfants) pourront se réfugier et l’évolution des textes à ce sujet.

Tout naturellement nous passerons à l’observation du centre d’hébergement l’ARCHE et de son émanation le SEUIL. Bien que ni l’un ni l’autre ne soient spécialisés dans l’accueil et l’hébergement de femmes vi 4 89 ni fun ni l’autre ne soient spécialisés dans l’accueil et l’hébergement de femmes victimes de violences cette catégorie de population s’y retrouve en nombre suffisamment élevé pour ue les travailleurs sociaux s’interrogent.

Interrogation portant sur les pratiques professionnelles mises en œuvre dans ce genre de difficulté, et sur les attitudes des femmes. Toutefois la question majeure qui reste le fil conducteur de ce travail, c’est : pourquoi ces femmes victimes de violences, souvent graves, de la part de leur conjoint, faisant appel aux services sociaux, retournent-elles vivre auprès de celui-ci, parfois dans un laps de temps très bref ? our répondre à cette question, nous ferons un détour par une réflexion à double détente : d’une part pour traiter de la violence n général mais vue sous l’angle du genre humain, d’autre part plus particulièrement en ce qui concerne les violences domestiques à proprement parler. Après cette exploration, plutôt abstraite, nous nous pencherons sur l’évocation de cinq situations reçues dans le cadre du SEUIL et décrites au jour le jour.

L’analyse plus en profondeur de ces situations va nous amener peu à peu à dégager une tendance selon laquelle les femmes en question se trouvent en référence à une norme sociale traditionnelle dans laquelle les rapports hommes / femmes se structurent dans la domination des premiers sur les econdes. Si cette domination ne s’exprimait pas (plus ou moins fréquemment) par la violence, les travailleurs sociaux ne seraient probablement pas sollicités. Mais comme ils le sont, alors se pose tout naturellement la question de comprendre quelle est la logique qui sous-tend leurs reponses.

En conséquence a c S 89 En conséquence a cheminé en nous l’idée suivante : si les femmes retournent auprès de leur conjoint violent (au risque parfois d’y perdre la vie) c’est peut-être, en partie, parce qu’elles n’ont pas pu (pas voulu ? ) trouver auprès des travailleurs sociaux ne réponse satisfaisante pour elles, ni s’approprier vraiment les propositions qui leur ont été faites. Ainsi nous avons supposé que les travailleurs sociaux adhéraient quant à eux (volontairement ou non) à un autre modèle social plus actuel et surtout beaucoup plus en relation avec l’idéologie dominante.

C’est pourquoi notre hypothèse fera, chez les travailleurs sociaux, référence à un type de réponse libérale face aux demandes des femmes violentées. Il nous a semblé, pour des raisons que nous développerons plus loin, beaucoup plus accessible de questionner plutôt les ravailleurs sociaux que les femmes qui nous sollicitent, d’autant qu’au SEUIL nous ne rencontrons ces dernières qu’en période de crise ou d’immédiat après-crise et pour des durées très brèves.

C’est pourquoi ayant choisi d’interroger les assistantes polyvalentes de secteur du département des Pyrénées Orientales et des travailleurs sociaux exerçant dans des centres d’hébergement sur l’ensemble du territoire national, nous nous sommes orienté vers la construction d’un questionnaire. Celui-ci avait pour objet de permettre aux travailleurs sociaux, d’exprimer eurs opinions sur les femmes victimes de violence qu’ils reçoivent, de dire pour quelles raisons elles revenaient, selon eux. uprès du conjoint maltraitant, enfin de définir à quelles conditions elles pouvaient « s’en sortir auprès du conjoint maltraitant, enfin de définir à quelles Ce questionnement a été opéré bien évidemment en gardant présent à l’esprit que pour vérifier notre hypothèse, les réponses devaient intégrer des particularités propres au modèle libéral telles que internalité, personnologie et individualisme, bref des particularités faisant référence à une « . idéologie de la esponsabilité individuelle dont les valeurs sont l’autonomie, la capacité de se prendre en charge, l’individuation » (DUBOIS, 1987, page 187).

Les réponses obtenues ont fait l’objet d’un dépouillement qui a permis globalement d’observer Fémergence d’une norme d’internalité portant sur les opinions que les travailleurs sociaux ont des femmes violentées. A la suite de cette partie plutôt méthodologique, ayant plus ou moins vérifié 3 que le mode de réponse des travailleurs sociaux pouvait être une des raisons pour lesquelles les femmes violentées revenaient auprès de leur compagnon, nous avons pu égager des propositions.

Celles-ci portent essentiellement sur des modifications de la manière d’accueillir les familles au sein desquelles sévit la violence. Ceci dans des espaces structurés autrement et ouverts à un possible partenariat. Il nous est apparu nécessaire de prendre en compte la dimension « traditionnelle » de ces couples pour travailler avec eux les implications privées, domestiques, de leurs représentations sociales. Cela non pas afin de provoquer ou d’officialiser une rupture, mais de leur permettre, pourquoi pas, de vivre leurs options ans un climat plus calme, en tout les cas moins dangereux. ravailleurs sociaux, quant à eux, auront ainsi 89 calme, en tout les cas moins dangereux. Les travailleurs sociaux, quant à eux, auront ainsi l’opportunité d’exercer pleinement leur mandat, apportant une aide aux femmes (et enfants) sans pour autant exclure l’homme du processus comme c’est encore trop souvent encore le cas actuellement. Reste la question de la définition de la place d’où nous menons ce travail. Nous expliquerons un peu plus loin l’organisation de l’association catalane d’aide aux libérés (A.

C. A. L) qui nous emploie. Il est cependant utile de noter que le foyer de l’ARCHE et le service d’accueil d’urgence sociale le SEUIL sont dirigés par un même responsable socio-éducatif. Nous occupons, au SEUIL, le poste d’adjoint de ce responsable, de ce fait nous sommes amené à le rencontrer régulièrement pour débattre des difficultés du service (et des réussites éventuelles), ainsi que pour lui faire part du fruit de la réflexion des collègues.

A ce sujet, le problème des violences conjugales est facteur d’insatisfaction au sein de l’équipe du SEUIL. D’une part, imaginer ou observer ce que certaines femmes on u à endurer, et ne pas pouvoir les convaincre que leur retour ne fait que marquer une rémission passagère dans le cycle de la violence, provoque un sentiment de malaise profond (et pas uniquement professionnel).

D’autre part estimer qu’un changement d’attitude soutenu par une réévaluation des moyens, permettrait d’inclure également les hommes faisant preuve de violence à l’encontre de leur compagne (voire des enfants) dans un programme socio- thérapeutique de réhabilitation de la communication, et ne pas pouvoir mettre en pratique cet option induit des impatiences légitimes(? ). Donc malaise plus im 8 89 mettre en pratique cet option induit des impatiences légitimes(? ). Donc malaise plus impatience sont peut-être les deux moteurs auxquels nous avons alimenté notre envie d’entreprendre le présent travail.

PREMIERE PARTIE : OBJET DE L’ETUDE – LE CONTEXTE La rencontre avec les violences conjugales, ou plus exactement les violences domestiques des hommes (WELZER-LANG 1991 ), ou plus précisément encore avec les personnes sur qui s’exerce cette violence domestique, est relativement fréquente lorsqu’on travaille dans un structure sociale dont l’objectif est d’accueillir t éventuellement d’héberger, en urgence les personnes qui s’y présentent ( le SEUIL). Evidemment, il ne s’agit pas là d’un phénomène purement local, aussi pour en saisir la portée la plus exacte possible, il convient d’élargir le propos. ? Au Canada, une femme actuellement mariée (ou vivant en union libre) sur six a déclaré avoir été agressée par son conjoint, au sens du Code Criminel Canadien (voie de fait, tentative de meurtre, harcèlement, séquestration, viol, agression sexuelle, etc. Au Canada toujours, 40% des femmes mariées ayant déclaré avoir été agressées par leur conjoint, et/ u ex-conjoint, ont déclaré avoir été agressées physiquement la première fois, lorsqu’elles étaient enceintes. (POGGI, 1996, page 16) 9 89 Médico-Judiciaires de l’Hôtel-Dieu à PARIS Dans son numéro 59, la revue L. I.

R, organe de la FNARS,5 insère en page 7 et suivantes un article Signé Odile DIAMANT-BERGER concernant les femmes victimes de violences familiales vues dans le cadre des consultations des urgences médico-judiciaires de l’Hôtel-Dieu à PARIS en 1990. Rappelons que ce service ne reçoit que les personnes qui ont déposé plainte officiellement auprès de la police (il ne s’agit pas ‘une simple main courante) et qui font donc l’objet « d’une réquisition pour constat médical et nous sont préférentiellement adressées avec une réquisition en bonne et due forme leur assurant la gratuité de la consultation ».

La fréquence des cas examinés, nous informe l’étude, porte dans la circonscription de Paris intra-muros, sur une moyenne tournant autour de 50 à 60 cas par mois. Si ce chiffre peut paraitre relativement faible pour une ville de cette taille, il est indiqué que les cas les plus graves ne sont pas vus dans le cadre de la consultation des Urgences Médico-Judiciaires de l’Hôtel-Dieu mais raitées directement sur les lieux d’hospitallsation. On verra un peu plus loin des chiffres plus importants.

Odile DIAMANT-BERGER remarque que le rythme des consultations correspond (au vu des dates) à des crises conjugales plus fréquentes lors du week-end et plus rares en milieu de semaine. Au creux du jeudi répondent les pics du samedi (22%), du lundi (16 %) et du mardi (13 %), soit plus de la moitié des cas répartis sur trois jours. Les blessures constatées chez les consultantes sont en général très visibles. Il s’agit le plus souvent de polytraumatismes « témoignant de l’acharnement des violences