Marilyn de Joana Vasconcelos
1/ Présentation de l’oeuvre : – Nom de l’artiste : Joana Vasconcelos – Nationalité de l’artiste : Portugaise – Titre de l’oeuvre: « Marilyn » – Dimensions de l’oeuvre : (2x) 290 x 157 x 410 cm – Lieu d’exposition : Galerie des Glaces au Château de Versailles ? Paris – Date de l’oeuvre: 2011 – Date de l’exposition : De juin à septembre 2012 – Type d’oeuvre : Installation in situ – Matériaux : Casseroles et couvercles en acier inoxydable de la marque « Silampos » 2/ Analyse descriptiv Le lieu : Oeuvre créé Glaces (imaginée par p g ns la Galerie des Louis XIV), lieu de somptueuses cérémonies et d’importants ?vènements de l’Histoire de l’Humanité (ex : traité de Versailles de 1919 qui proclame la fin de la première guerre mondiale).
L’oeuvre : Elégante paire d’escarpins à talons hauts à échelle amplifiée qui procède de l’utilisation répétée de casseroles et couvercles utilisés au Portugal comme modèle courant de marmite à riz. L’inox de « Marilyn » est aussi résistant que les boucliers des guerriers qui ont combattu tous ces siècles et qui sont représentés dans les peintures des plafonds de la voûte par Charles Le Brun. L’éclat métallique des casseroles s’associe aux refets des miroirs ui ornent l’arcade provoquant un jeu de refets déconcertant qui démultiplie l’espace à l’infini. Située paire d’escarpins renvoie le visiteur à l’immensité des succès remportés par la figure féminine absente, aussi grandioses que les victoires célébrées par Louis XIV et représentées par Charles Le Brun. J.
V allie l’objet domestique, utile au travail manuel artisanal avec la préciosité du luxe ce qui crée un décalage étonnant de valeurs et donc de Ihumour. Le gigantisme de l’oeuvre s’impose impérieusement pour combattre l’hypocrisie d’autrefois qui passait sous silence des sujets que l’on n’évoquait pas : le place e la femme dans la société…. l_e gigantisme n’empêche pas la grâce, l’élégance surprenante et le détail du délicat, il coïncide avec le luxe, au rafnement le plus précieux, malgré l’accumulation de l’objet industriel, banal, désincarné. Accumulation, gigantisme se dressent dans la vaste Galerie des Glaces telle une ode aux conquêtes de la femme dans les domaines public comme privé.
Jouant sur la répétition des éléments produits à l’échelle industrielle, l’artiste a aussi recours à des techniques de construction en séries, accumulant, structurant un nouveau message à partir de ‘assemblage de pièces en aucun cas aléatoire. L’artiste transporte et met hors de son contexte tout objet qui semble avoir été fait pour une vie casanière. 3/ Analyse sémantique Le titre : « Marilyn » fait référence à Marilyn Monroe dont la gloire éphémère et la tragédie en a fait un mythe planétaire. Ces chaussures faites à partir de casseroles évoquent une Cendrillon qui a fui. Elles révèlent un 2 chaussures faites à partir de casseroles évoquent une Cendrillon qui a fui.
Elles révèlent un abandon et une impossibilité à être chaussées par quiconque. Joana Vasconcelos en utilisant des objets domestiques éconstruit d’anciens concepts, certaines valeurs, lie la réalité au rêve. Il est question ici de montrer l’illusion de l’apparence, du mythe, du rêve et dy opposer le personnage ordinaire à travers des destins qui entre gloire et tragédie, comme celui de Marie-Antoinette ou de Marilyn Monroe, ont marqué les esprits de génération en génération. En intitulant son œuvre gigantesque « Marilyn » et en l’exposant dans un lieu mythique tel que Versailles, JM fait un raccourci historique et montre l’opposition entre mythe et réalité.
Le thème de la femme : Il y a encore peu d’années, les espaces de a femme portugaise se limitaient ? la maison, elles étaient dédiées à grandir, se marier et se multiplier, et passaient leur vie à nettoyer et décorer leur « prison Elles s’évadaient de leurs travaux domestiques et de leurs tâches ménagères grâce à leur créativité fonctionnelle d’une infinie délicatesse (artisanat). Joana Vasconcelos libère la femme en mettant la cuisine sur le devant de la scène (arts plastiques). Finalement, chaque objet, bien qu’il soit familier et apparemment inofensif, contient en lui une puissance créative, révélant son secret. J. V montre ce qu’il cache. Désormais, on ne verra plus ces casseroles de la même manière. Cest une protestation visant ? s’accaparer la nostalgie 3 plus ces s’accaparer la nostalgie de certaines valeurs (la femme aux fourneaux dans un intérieur bien tenu) et de ne plus jamais imposer la réclusion de la femme.
Marie-Antoinette était enfermée à Versailles, qui a été sa prison dorée et à laquelle elle a tenté déchapper en créant un univers qu’elle aimait. Elle a essayé de fuir la réalité dont elle été prisonnière et sa vie a semblé être une tentative d’évasion permanente. Avec le luxe (si bien décrit dans le film ? Marie-Antoinette » de Sophia Coppola) dans les vêtements, les accessoires, la gastronomie et les fêtes, elle comblait le vide de son existence. Devenue impopulaire du fait de ses dépenses, elle était aussi l’instigatrice et l’objet de trahison et de complot, elle a infuencé Louis XVI dans sa politique réticente à tout changement. « J’ai commencé à travailler sur la condition féminine et j’ai analysé ce qui résume la femme aujourd’hui, qui va de ses talons hauts à la cuisine et vice-versa… Voilà comment cela s’est fait. Je suis portugaise, je vas donc acheter des casseroles Silampos » (De J. V). L’objet familier, industriel dans l’oeuvre : « Nos comportements vis-à-vis de l’objet oscillent entre surproduction et surconsommation dans un certain règne de l’éphémère, oubliant le caractère narratif de chaque objet. J. V les réintègre au cabinet de curiosités du quotidien. Nous vivons dans une période intermédiaire paradoxale : les classes dépossédées sont pr 4 quotidien.
Nous Vivons dans une période intermédiaire paradoxale : les classes dépossédées sont priées de tout acheter, les objets et la « mal-bouffe » envahissent nos villes mais les modèles nous enjoignent à rester inces et à nous alimenter sainement. L’art contemporain a pris le contre-pied et a commencé à produire des objets qui se voulaient anti-esthétiques et en rupture avec la dynamique consumériste, les œuvres n’étaient pas fnies, ne pouvaient plus être acquises : l’art contemporain a refusé le matériel et la beauté » (De JAI). En utilisant une nouvelle perspective artistique et critique, elle tourne en dérision le rôle qui est traditionnellement attribué à la femme surtout la femme portugaise. J. V fait appel à des matériaux de l’univers domestique qui renvoient à la notion d’industrie.
Et ‘industrie est l’espace ambitieux de l’homme, c’est la propension à l’illimité. Or, Joana Vasconcelos par son art libre et son humour veut devenir un individu, pas seulement une femme, mais un individu avec les mêmes droits de rêve et d’industrie que ceux dont les hommes ont toujours pu disposer. Versailles et le luxe : Louis XIII en 1624 fut séduit par la colline et ses forêts giboyeuses en y faisant construire un pavillon de chasse. Situé à 14 km au sud-ouest de paris, Versailles est une cité royale ? partir de 1 662 dont le château, modèle de l’art classique, fut construit par Le Vau, D’Orbay, Mansart t fut décoré sous la direction de Charles le Brun par la volonté de Louis XIV.
Ses jard S fut décoré sous la direction de Charles le Brun par la volonté de Louis XIV. Ses jardins et ses plans d’eau dessinés par Le Nôtre sont immenses. Louis XV puis Louis XVI (Guillotiné ainsi que son épouse Marie-Antoinette) y résideront. Versailles est le centre du pouvoir qui a son époque le plus famboyante traversait une très forte crise des valeurs, crise politique liée à la folie économique : dans le château et à la cour, l’argent était dépensé à outrance quand ? l’extérieur le peuple dépérissait. La subversion de l’œuvre de Joana Vasconcelos réside dans le fait qu’elle a l’apparence du luxe mais n’en a pas les moyens. Elle cultive cette ambiguïté, ce jeu entre la casserole et l’escarpin.
Les casseroles sont dans la Galerie des Glaces, là où supposément devraient se trouver des produits précieux, des œuvres de valeur : « Je les sors des cuisines du château pour les mettre dans cet espace, je fais l’invraisemblable. » Le luxe c’est la fin de l’imagination, le début de l’annihilation qui consiste à adopter le même comportement, à porter les mêmes chaussures et arborer les êmes accessoires. Versailles symbolise, incarne le luxe et le pouvoir, les conventions, les codes de l’apparence donc exposer des casseroles est transgressif au regard des origines portugaises qui viennent dialoguer avec le mythe français. Le classicisme de Versailles dans son architecture réelle s’oppose avec le côté exubérant des idées, excessif des bâtiments et de l’argent investi que l’on pourrait qualifier de baroque. es idées, qualifier de baroque. Baroque dans ce qu’il révèle de désir, de fantasmatique de montrer le pouvoir absolu, symbolique. (L. Marin). Curieux raccourci de IHistoire si l’on se remémore que le terme « baroque » vient du portugais « barroco » qui désignait une perle irrégulière. 3 Versailles est un lieu mythifié par la culture universelle, c’est le palais parfait avec ses jardins parfaits qui prouve qu’autrefois on y a cherché une vie parfaite qu incarnaient un pouvoir absolu. La perfection est une utopie de l’être humain. La démesure aboutit au rêve mais aussi au cauchemar. Qui dit Versailles, dit gigantisme, déraison. Conclusion .
Joana Vasconcelos utilise tous les codes du design, de la mode, du luxe et les déguise avec les atériaux du quotidien. Son travail se nourrit de culture populaire, de matière modeste (casseroles). Jeu subversif d’utiliser des objets banals, du quotidien, triviaux agencés et créés pour un lieu où pouvoir, luxe et opulence prédominaient. Le travail de J. V se construit à travers un principe collaboratif, ? l’atelier, où les œuvres sont créées grâce à la multiplication des talents et des savoir-faire, où la division des tâches renforce l’éventail des gestes et donc des possibles : « Je pense mon travail comme manufacture de la poésie car l’art est justement un matériel sans objectif