LES POINTS DE VUE
MÉTHODE : LES DIFFÉRENTS TYPES DE DISCOURS Repérez les différents types de discours employés. Dormir de ce sommeil écrasant, rouler, le jour, dans cette nuit, cela était devenu pour elle comme la trêve et la délivrance d’une existence qu’elle n’avait plus le courage de continuer ni de finir. un immense besoin de néant, c’était tout ce qu’elle éprouvait dans l’éveil. es heures de sa vie qu’elle vivait de sang-froid, en se voyant elle-même, en regardant dans sa conscience, en assistant à ces hontes, lui semblaient si abominables !
Elle aimait mieux les au monde pour lui fai e l’ Ivrognerie qui be verre, qu’elle se força ses souffrances, ses ors Snipe to ue le sommeil eil congestionné art. Là, dans ce I avec frénésie, le présent allait se noyer, disparaitre. Dans une demi-heure, sa pensée ne penserait plus, sa vie n’existerait plus ; rien d’elle ne serait plus pour elle, et il n’y aurait plus même de temps à côté d’elle. « Je bais mes embêtements, » avait-elle répondu à une femme qui lui avait dit qu’elle s’abimerait la santé à boire.
Et comme dans les réactions qui suivaient ses ivresses, il lui revenait un plus douloureux sentiment d’elle- ême, une désolation et une détestation plus grandes de ses fautes et de ses malheurs, elle cherchait des alcools plus forts, de l’eau-de-vie plus dure, elle buvait jusqu’à de l’absinthe pure pour tomber dans une léthargie plus inerte, et faire plus complet son évanouissement Swlpe to vlew next page évanouissement à toutes choses.
Les frères Goncourt, Germinie Lacerteux (1865) Tous debout, les mains croisées sur le ventre ou rejetées derrière le dos, les buveurs formaient de petits groupes, serrés les uns contre les autres ; il y avait des sociétés, près des tonneaux, qui evaient attendre un quart d’heure, avant de pouvoir commander leurs tournées au père Colombe. « Comment ! c’est cet aristo de Cadet-Cassis ! cria Mes-Bottes, en appliquant une rude tape sur Vépaule de Coupeau.
Un joli monsieur qui fume du papier et qui a du linge On veut donc épater sa connaissance, on lui paye des douceurs ! – Hein ! ne m’embête pas ! » répondit Coupeau, très contrarié. Mais l’autre ricanait. « Suffit ! on est à la hauteur, mon bonhomme… Les mufes sont des mufes, voilà ! » Il tourna le dos, après avoir louché terriblement, en regardant Gervaise. Celle-ci se reculait, un peu effrayée. La fumée des pipes, l’odeur forte de tous ces hommes, montaient dans l’air chargé d’alcool ; et elle étouffait, prise d’une petite toux « Oh ! ‘est vilain de boire ! » dit-elle à demi-voix . Et elle raconta qu’autrefois, avec sa mère, elle buvait de l’anisette, ? Plassans. Mais elle avait failli en mourir un jour, et ça ravait dégoûtée ; elle ne pouvait plus voir les liqueurs. « Tenez, ajouta-t-elle en montrant son verre, j’ai mangé ma prune ; seulement, je laisserai la sauce, parce que ça me ferait du mal. » Coupeau, lui aussi, ne comprenait pas qu’on pût avaler de leins verres d’eau-de-vie. Llne prune par-ci par-là, ça n’était pas mauvals.
Quant au vitriol, à l’absinthe et aux autres cochonnerles, bonsoir mauvais. Quant au vitriol, à l’absinthe et aux autres cochonneries, bonsoir ! II n’en fallait pas. Les camarades avaient beau le b aguer, il restait à la porte, lorsque ces cheulards-là entraient à la mine à polvre . Le papa Coupeau, qui était zingueur comme lui, s’était écrabouillé la tête sur le pavé de la rue Coquenard, en tombant, un jour de ribotte 3 de la gouttière du no 25 ; et ce souvenir, dans la famille, les rendait tous sages.
Lui, lorsqu’il passait rue Coquenard et qu’il voyait la place, il aurait plutôt bu l’eau du ruisseau que d’avaler un canon gratis chez le marchand de vin. Il conclut par cette phrase : « Dans notre métier, il faut des jambes solides. » Zola, L’assommolr (1875) L’extrait de Germinie Lacerteux comporte un bref passage au discours direct : « Je bois mes embêtements » avait-elle répondu à une femme. Ce passage met en relief la formule saisissante de Germinie pour motiver son alcoolisme.
Il est immédiatement suivi d’un passage au discours indirect : « à une femme qui lui avait it qu’elle s’abîmerait la santé à boire On notera, en effet, le verbe de parole « dire » et la subordonnée où sont rapportées les paroles au conditionnel à valeur de futur dans le passé. Plus complexe est le passage suivant : « Les heures de sa vie abominables ! La présence de l’exclamation peut permettre d’Identifier du discours indirect libre : fhéroïne analyse son comportement qui lui fait honte ; il s’agit donc d’un monologue intérieur qui débute avec l’extra intérieur qui débute avec l’extrait.
Toutefois, le passage est ambigu : les propos pouvant aussi être considérés comme ceux du narrateur. Deux points de vue s’enchevêtrent donc : celui du narrateur omniscient et celui de l’héroine. Le récit de la chute de Germinie gagne, par ce procédé, en vivacité et en vraisemblance. Dans l’extrait de L’Assommoir, trois types de discours rapportés sont employés. Le discours direct, entre guillemets, permet de retranscrire les paroles des ouvriers telles qu’elles sont prononcées.
Dans un soucl de vérité, Zola n’héslte donc pas à utillser le parler populaire, dans toute sa verdeur : « cet aristo « Un joli monsieur qui fume du papier et qui a du linge On veut donc épater sa onnaissance, on lui paye des douceurs », « Les mures sont des mufes Pour donner du rythme à son récit, le narrateur ne rapporte pas toute l’histoire de Gervaise, mais use du discours narrativisé : « elle raconta qu’autrefois, avec sa mère, elle buvait de l’anisette, ? plassans Enfin, le discours indirect libre est aussi utilisé à la fin de l’extrait, de « Coupeau, lui aussi, ne comprenait pas » à « avaler un canon gratis chez le marchand de vin ».
La suite, « Il conclut par cette phrase », indique bien que Coupeau vient de parler assez longuement à Gervaise. D’autre part, on note l’absence de guillemets, de subordination, le maintien de tournures populaires : « autres cochonneries « s’était écrabouillé la tête », et même de termes argotiques « ces cheulards là h, « un jour de ribotte » et « mine à poivre Le discours indlrect I PAGF cheulards là » « un jour de ribotte » et « mine à poivre D. Le discours indirect libre combine fluidité du discours indirect (pas de rupture énonciative) et vivacité du discours direct, tout en introduisant le lecteur dans l’univers des ouvriers. LES DIFFERENTS POINTS DE VUE COURS le point de