Les jeunes et les addictions
GUIDE méthodologique à destination des organismes de formation PRÉVENTION DES CONDUITES ADDICTIVES ET ANIMATION Prise en compte de la prévention des conduites addictives dans les formations aux diplômes d’État des encadrants de l’animation Mission interministérielle de lutte contre la dro et la toxicomanie Ministère de l’éducation nation de la jeunesse 9 p g et de la vie associative MINISTÈRE DES SPORTS Introduction e plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies 20082011, coordonné par la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), présente 193 mesures répondant aux riorités définies par le Premier ministre. Dans ce cadre, la direction de la jeunesse, de principalement des contextes où les animateurs encadrent des enfants et des jeunes.
Il est conçu pour permettre une utilisation souple : les organismes de formation peuvent l’adapter aux différents niveaux de formation et de responsabilité visés et aux contextes. Il contient des textes de référence et des présentations techniques et pédagogiques ; les équipes de formation pourront y trouver les informations nécessaires à l’élaboration d’un projet de formation intégrant la thématique de la prévention des conduites addictives. Ces éléments ont été rassemblés pour favoriser le dialogue, le travail sur les représentations et la réflexion en amont sur la responsabilité de l’animateur comme professionnel et responsable d’un groupe. Pourquoi ce guide ? – Piloté par le ministère chargé (DJEPVA), associant le ministère des sports (direction des sports), la MILDT, le docteur Benyamna, psychiatre chef d’unité d’addictologie à l’hôpital PaulBrousse de Villejuif, expert sollicité par la MILDT, et le référent national des rassemblements festifs organisés par les jeunes (liste détaillée en annexe) 2 OF d’intervention. La problématique des conduites addictives peut y être traitée de façon ludique et interactive. Ces structures sont bien souvent en relation avec divers partenaires (associations, services municipaux, missions locales pour l’insertion, caisses d’allocations familiales… ) et proposent des activités de loisirs qui sont adaptées au public qu’elles reçoivent.
Cest par l’écoute et le dialogue que l’animateur va pouvoir construire des projets et créer du lien entre les participants. Compte tenu du public, cela nécessite de la pédagogie et un sens des responsabilités important. Dans cette perspective, la formation des encadrants de ‘animation offre une opportunité d’inscrire la prévention des conduites addictives dans leur posture professionnelle globale. Dans une société qui évolue, au-delà de sa fonction première qui d’animer et dencadrer des groupes, l’animateur est en prise avec les problématiques inhérentes à la vie sociale et doit pouvoir y faire face en y étant, dans la mesure du possible, préparé.
Développer en formation une compétence en matière de prévention des conduites addictives permet ? l’animateur de réfléchir au positionnement professionnel à adopter et ainsi de compléter ses capacités ? répondre aux situations e terrain. Toutes les spécialités et tous les niveaux de certification sont concernés par cette problématique. I. CONTEXTE A. Inscription de la thémati ue « révention des addictions » dans les formations 3 lg d’aptitude aux fonctions de directeur-BAFD) 3. La prise en compte dans le ruban pédagogique des diplômes professionnels du sport et de l’animation 3. L’animation aujourd’hui . Quels sont les publics d’« animateurs » ? 2.
Quels sont les contextes d’intervention ? C. Les addictions et leur prévention aujourd’hui . Qu’est-ce que la prévention des addictions aujourd’hui ? Une éthique de la prévention 2. Les comportements de consommation chez les jeunes aujourd’hui SOMMAIRE Il. CONSEILS MÉTHODOLOGIQUES POUR DISPENSER UNE FORMATION SUR LA QUESTION DE LA PRÉVENTION DES CONDUITES A. Travail sur les représent 4 OF D. Repères pour agir, aider, orienter 1. Connaître ses responsabilités, anticiper les difficultés Fiche-repère na 2 : Études de cas Fiche-repère na 3 : Animation et rassemblements festifs 2. La confidentialité : que faire de ce que je sais ? 3.
La relation d’aide, les relais internes Fiche-repère na 4: En cas d’urgence, en cas de consommation excessive 4 Orienter vers des professionnels de la prévention et du soin Fiche-repère na 5 : Mise en place d’un projet de prévention dans une structure p. 24 p. 26 p. 31 p. 32 p. 34 p. 35 p. 36 p. 12 p. 13 p. 15 p. 16 p. 17 p. 19 p. 20 Ill ÉVALUATION A. L’évaluation des acquis des stagiaires L’évaluation de la démarche de formation p. 39 s OF (éducatif, pédagogique, d’activité), en adaptant leurs discours en fonction des publics (âge, sociologie… ) et du contexte général (environnement, acteurs locaux… ), pour savoir répondre convenablement aux besoins des mineurs sur ces questions (en renvoyant le cas échéant vers les acteurs ou les structures ressources les mieux adaptées). De nouveaux objectifs de formation dans le cadre du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) Carrëté du 22 juin 2007 qui fixe les modalités d’organisation des brevets d’aptitude aux fonctions d’animateur et de directeur en accueils collectifs de mineurs a été récemment modifié afin de repréciser certains objectifs de la formation BAFA. Il y est désormais explicitement précisé à l’article 2 que tout animateur titulaire du BAFA devra être formé et capable de sensibiliser les mineurs contre les risques liés aux conduites addictives et savoir le cas échéant apporter une réponse adaptée aux ituations auxquelles il peut être confronté. Dès lors, il est demandé aux organismes de formation habilités d’intégrer ces exigences dans le contenu des sessions de formation théoriques qu’ils organisent et de les prendre en considération lorsqu’ils doivent se prononcer sur l’aptitude des candidats à exercer l’ensemble des fonctions attendues. 2.
La formation des directeurs – brevet d’aptitude aux fonctions de directeur (BAFD) 6 OF breveté BAFD doit savoir « situer son engagement dans le contexte social, culturel et éducatif d’une part, et d’autre part « conduire un projet pédagogique en référence u projet éducatif de l’organisateur La question de la prévention des conduites addictives peut donc être abordée par les organismes de formation au travers de ces deux objectifs réglementaires. De plus les directeurs qui ont également pour mission de « diriger les personnels » et d’« assurer la gestion de l’accueil » devront être capables, si nécessaire, d’aborder et de travailler avec leurs équipes sur ces problématiques qui peuvent concerner les mineurs qu’ils accueillent.
Au-delà de la formation initiale, les directeurs jouent le rôle de formateur auprès des animateurs, stagiaires ou non. professionnels du sport et de l’animation2 e présent guide concerne également les diplômes professionnels du sport et de l’animation, à savoir le BPJEPS, le DEJEPS et le DESJEPS. Les référentiels professionnels des spécialités du BPJEPS, DEJEPS et DESJEPS comprennent la présentation du secteur professionnel concerné, la description de l’emploi type visé par le diplôme et la fiche descriptive d’activités ; ils constituent une référence permanente pour le métier, tant pour les formateurs que pour les membres des jurys chargés de l’évaluation certificative et de la validation des acquis OF lg professionnelles.
Il est organisé en unités capitalisables (IJC) qui devront être certifiées pour obtenir la délivrance du diplôme. La prévention des conduites addictives est présente de manière explicite ou implicite dans plusieurs compétences des référentiels professionnels et de certification de ces trois diplômes, en tenant compte du niveau de responsabilité du métier visé par chaque niveau de qualification. (cf. annexe D) I s’agit en effet d’une des fonctions éducatives auxquelles l’animateur ou l’éducateur sportif doit veiller dans l’ensemble de ses activités pour assurer la écurité et l’intégrité physique et morale des publics dont il a la responsabilité.
En formation, il importe donc de les sensibiliser aux conduites addictives, qui sont des comportements ? risques et qui peuvent déclencher d’autres conduites à risques. Pour développer cette vigilance, il est important de prévoir dans le projet de formation des apports théoriques et des temps de réflexion, mais aussi de permettre la sensibilisation tout au long du cursus, en centre de formation comme en entreprise. Il est donc souhaitable que l’ensemble de l’équipe pédagogique (formateurs en entre et tuteurs en entreprise) soit informé des risques liés aux conduites addictives et réfléchisse aux modalités de mise en œuvre de la thématique « prévention » dans le ruban pédagogique. 2- Brevet professionnel de la ieunesse, 8 OF 3- Article R. 227-12 du CASF 5 B. L’ animation aujourd’hu 1.
Quels sont les publics d’« animateurs » ? Les animateurs et directeurs ne possédant pas de qualification professionnelle La profession d’animateur n’est pas réglementée en France, il n’existe aucune condition d’âge ou de diplôme pour Pexercer. En général, les premières expériences d’animation ont lieu vers ‘âge de 17 ans. Cest aussi l’âge requis pour s’inscrire dans une formation préparant au BAFA. Dans le cadre des accueils collectifs de mineurs, la composition de l’équipe pédagogique est réglementée. La moitié au moins des animateurs doivent être titulaires d’une qualification reconnue par le ministre chargé de la jeunesse.
II est possible d’animer sans avoir de qualification, dans la limite de 20 % de ‘effectif global de l’équipe pédagogique3. Les qualifications non professionnelles que fon rencontre le plus souvent, et qui font référence dans le secteur des accueils collectifs de mineurs et lus généralement dans le champ de l’animation, sont les brevets d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) et de directeur (BAFD). I est assez difficile de décrire les animateurs occasionnels et non professionnels. Les données existantes portent sur les personnes qui suivent les formations BAFA et lg candidats inscrits sont pour 31 % des hommes et 69 % des femmes4. Il faut avoir 21 ans pour s’inscrire comme candidat au BAFD, qui permet de diriger.
Cependant, la réglementation prévoit des dérogations5. L’âge moyen d’inscription au BAFD est de 30 ans, Pâge moyen d’obtention du brevet de 33 ns. Les inscrits regroupent 34 % d’hommes et 64 % de femmes6. En 2011, 22 structures bénéficient d’une habilitation nationale en qualité d’organismes de formation au BAFA et au BAED et 48 d’une habilitation regionale. En 2010, 47 106 diplômes du BAFA ont été délivrés7. Enfin, il convient de souligner que de très nombreuses personnes interviennent en tant que bénévoles ou volontaires dans les associations, en dehors des accueils collectifs de mineurs et des structures d’animation classiques, pour y exercer des fonctions d’animateur.
Les animateurs possédant une qualification professionnelle La profession d’animateur peut s’exercer dans les secteurs public et privé, associatif ou autres. Selon robservatoire des métiers de la branche professionnelle de l’animation, plus de la moitié des animateurs travaillent aujourd’hui dans la fonction publique. 45 % des animateurs occupent un poste en contrat à durée indéterminée (CDI), 53 % travaillent à temps partiel, et près de deux tiers ont des horaires atypiques. 37 % des salariés sont des hommes et 63 % des femmes. En 2010, selon les statistiques ministérielles, on compte environ : w 3000 titulaires du BPJ EPS dans les s écialités « animation » (les 2/3 sont des 0 9