Les enfants morts nés et les sanctuaires à répit

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Au chagrin de perdre un enfant s’ajoute pour les parents l’impossibilité de le faire baptiser, condamnant ainsi le petit mort à errer comme une âme Swipe View next page en peine et pour l’éte 4 cette notion de limb e par les théologiens c t Tho entre Paradis et Enfe sont néanmoins excl us in ns espoir de salut erorum, évoquait un lieu intermédiaire érité l’enfer mais u péché originel. Ces âmes jouissent d’un bonheur naturel.

Il ne souffrirait pas mais serait privé à jamais de la vision béatifique promise aux élus), et l’interdiction de le faire inhumer en terre consacrée dans le cimetière paroissial. Les parents n’avaient d’autre choix que de l’enterrer en terre profane ou dans un coin non consacré du champ du repos. (Un clerc de l’école d’Anselme de Laon écrit que es enfants morts né doivent être ensevelis hors des cimetières mais il rajoute, le jugement de Dieu nous demeure caché).

Cette béance de l’enfant sans nom, sans trace dans la lignée, sans lieu d’ancrage et sans repos, est insupportable. Rayé du monde des vivants vivants il était aussi rayé du monde des morts. De plus, comme l’Eglise interdisait sous peine de graves sanctions l’ondoiement des enfants qui naissaient en état de mort apparente, les parents étaient dans une impasse et ressentaient douloureusement la situation. Dans ce contexte, certains imaginèrent des substituts comme ‘aller exposer l’enfant devant une image miraculeuse, devant la Vierge Marie ou un Saint…. vec l’espérance que le nouveau né reviendrait à la VIe même un très bref moment. Ce répit entre 2 morts autorisait le sacrement et de ce fait le nouveau né refaisait parti de la communauté et avait droit au salut. Je présenterai donc ce qu’est le répit ainsi que les rites et dévotions qui s’y rattachent. Nous terminerons par la position de l’église face à cela. LE RÉPIT Comme nous l’avons dit, le répit semble la seule espérance qui s’offre aux parents.

Il existe 2 formes de répit : Le domestique, à la maison mais l’Eglise se montre soupçonneuse vis-à-vis de Pondoiement des matrones et pousse donc les parents à sortir de la pièce où se sont déroulées les couches. Elle favorise donc indirectement le pèlerinage panique aux sanctuaires à répit. – Le sanctuaire à répit : Les sanctuaires à répit ont fonctionné de la fin du XIIIe siècle à la Première Guerre mondiale en Europe occidentale, principalement en Flandre, Picardie, Alsace, Lorraine, Bourgogne, Savoie, Vallée d’Aoste, Provence et Auvergne.

Le phénomène des « sanctuaires à répit » connaît son apogée du XVe siècle au XVIIe siècle inclus, en écho de la large audience de la doctrine augustinienne : 24 au XVIIe siècle inclus, en écho de la large audience de la doctrine augustinienne : « personne, à moins de naître de l’eau et de l’Es prit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu » Il semble évident que, pour les populations du Moyen Âge et des Temps Modernes, la mortalité des nouveaux-nés constituait une préoccupation majeure.

La gestion de la mort du petit enfant et les peurs qui lui étaient associées (revenir « hanter » les vivants) allaient au- delà des dogmes religieux, pour toucher aux superstitions et ux héritages des traditions païennes de jadis. Ainsi, bien après la condamnation du répit par la curie romaine, ces pratiques continuèrent d’exister jusqu’à la fin du XIXe siècle, voire au début du XX siècle, en Provence, Limousin, Auvergne et Bourbonnais En tout, environ 280 sites plus ou moins fréquentés ont été recensés en France, où l’un des plus célèbres est celui d’ Avioth, en Lorraine (actuellement dans le département de la Meuse).

On en compte également en Belgique (56), en Allemagne rhénane et méridionale (14), en Suisse (30), en Autriche (38)et en Italie du Nord (42). Par contre, la France de l’Ouest ne connaît pratiquement pas le répit, non plus que la péninsule ibérique et la majeure partie de l’Italie. (rites de substitution). Toutes les familles sont concernées, personnes de qualité et gens de moindre rang. Souvent la demande provient de la mère qui peut même demander de déterrer l’enfant mais le père, les grands parents, cousin peuvent aussi intervenir.

Cela met l’épreuve les solidarités familiales car on ne peut abandonner un frère, un cousin….. dans la d met à l’épreuve les solidarités familiales car on ne peut abandonner un frère, un cousin….. ans la détresse. Pour aller dans les sanctuaires à répit, les membres de la famille peuvent faire le voyage avec une voisine compatissante, l’accoucheuse est très souvent du voyage avec des voyageuses ou voyageurs qui connaissent bien le chemin. Le voyage se fait habituellement le jour et l’on choisit un sanctuaire pas trop loin de chez soi, à une journée de marche maximum.

Il arrive que cela dure 2 jours parce que l’on préfère choisir un sanctuaire où il y a déjà eu des manifestations et qui est beaucoup plus connu. Au bout du chemin se trouve le sanctuaire. On se dirige vers ‘image miraculeuse, la statue de la Vierge Marie ou d’un Saint. La procédure est simplifiée lorsque les pèlerins sont munis d’un billet de recommandation du curé ou des autorités de la paroisse d’origine qui atteste l’honorabilité des parents et la légitimité de leur union.

Caccueil est souvent fait par des femmes : matrone à la campagne (engagée sur l’évangile et à même de dire les changements), femmes pieuses mariées ou veuves agrées par le clergé local à la ville. C’est souvent lorsque que le petit corps franchit le seuil du lieu saint qu’il commence à changer : c’est l’étape essentielle du rituel ui conduit à l’exposition du corps et au miracle. RITES ET DEVOTIONS Cexposition du petit mort né n’est qu’un prélude. Elle trouve son accomplissement lorsque l’enfant donne des signes de vie qui autorisent le sacrement. Les signes doivent être lisibles.

Intervention de Dieu qui dans sa grande miséricorde 4 24 sacrement. Les signes doivent être lisibles. Intervention de Dieu qui dans sa grande miséricorde peut lui seul réaliser le vœu des parents éplorés. L’enfant est déposé sur l’autel ou son marchepied toujours le plus près possible des statues des Saints (reliques à partir du XIII) u de la Vierge. Cette image cristallise la dévotion. La Vierge est l’intermédiaire privilégié pour toutes sortes de recours (Vierge déjà connues pour leurs vertus miraculeuses). C’est la Vierge que l’on prie et non pas la statue.

Ces sites sont souvent associés aux inventions de statue. Dans les sanctuaires réputés une petite table en pierre ou en marbre est disposée exprès pour recevoir le corps de l’enfant. Si l’évêque interdit l’exposition, on dépose le corps à l’extérieur mais toujours le plus près de l’image miraculeuse. Une fois placé sur le support destiné à le recevoir, le petit corps st démailloté et couché sur le dos. On prend soin de mettre son corps bien droit ( la tête dans l’alignement des jambes) pour que soit plus facile de déceler un signe.

On vérifie aussi qu’il est bien mort !! On met des chandelles autour de la dépouille. On peut aussi l’immerger dans des eaux salutaires (mais condamnation des protestants et de l’Eglise car c’est comme si on forçait la main Dieu). On prie avec ferveur, on récite les litanies de la vierge, on fait dire des messes. Dans certains lieux, il existe une véritable liturgie du répit : prières spéciales et messe matinale (célébrations ncouragées par les curés pour exhorter les fidèles à se rapprocher des sacrements).

Les gens se confessent et communi s 4 pour exhorter les fidèles à se rapprocher des sacrements). Les gens se confessent et communient. La durée de l’exposition est extrêmement variable : elle peut d’être d’une journée à un cas extrême de 29 jours. En principe les signes de VIe apparaissent avant le géme jour et surtout au 5éme et 6éme jour. (le premier temps correspond à un moment de relâchement du corps après l’apparition rapide de la rigidité qui suit la mort. Les deuxièmes coïncident avec la fin de la première euvaine et de la seconde neuvaine).

L’apparition des premiers signes de vie ouvre la séquence miraculeuse : mouvements du cœur, battements des artères, couleur de la peau, apparition de chaleur naturelle, épanchement de sueur et de salive, mouvement de langue, gonflement de l’estomac, défection. Une fois, le miracle constaté, le baptême conféré est un baptême de nécessité car on ne respecte pas l’intégralité du rite. L’enfant est baptisé sous condition, une manière de s’en remettre à Dieu pour ce qui est du sort final de l’enfant. C’est le plus souvent un omme qui procède au sacrement.

Si on n’en a pas, on fait appe à l’accoucheuse ou une femme ayant participé à la veillée du corps. Les enfants du répit ne reçoivent pas de prénom puisque le rite de baptême n’est pas complet mais il existe des exceptions : on leur donne un parrain et une marraine et le choix du prénom est orienté soit par la date et donc le nom du St patron, de l’accoucheuse, des gens qui ont amené renfant (Marie, Anne, Catherine, joseph, Henry, François….. ). Une fois l’enfant baptisé, le retour à l’état mortel peut intervenir n’impo 6 4 Henry, François….. une fois l’enfant baptisé, le retour à l’état mortel peut intervenir à n’importe quel moment. L’ensevelissement se fait de manière discrète. La foule n’est plus concernée par cet épisode final. Seul assiste à la cérémonie, le père et des personnes de confiance, l’accoucheuse, des groupes de femmes pieuses habituées du répit et occasionnellement le curé. On laisse le corps là où la grâce a opérée. Les enfants reposent à l’écart dans le cimetière pour les honorer ou autour du lieu saint. Quelques fois, les enfants sont ramenés chez eux dans la liesse générale surtout si e curé fait parti du voyage.

Par contre si le curé est septique les parents sont obligés de ramener le corps au sanctuaire. On les enterrent la tête à l’ouest, le regard tourné vers le soleil levant i. e dans la direction d’où viendra le seigneur le jour du jugement dernier. Les enfants reposent sur le coté, les jambes repliées cf. de petits paquets, les uns à la suite des autres. On peut aussi les ensevelir près de grottes (Golgotha), arbres (sureau sacré de Holda), sources (eau du baptême). Lorsque le miracle est achevé et l’enfant enseveli, on témoigne ivement sa reconnaissance à la Vierge ou aux Saints.

On vient avec des sacs de céréales du poids de l’enfant remplacés par de l’or ou de l’argent au XVI. On offre aussi des ex-voto en cire ou peints, vitrail à partir des années 1860 et au XX le théâtre. Le moment venu, les parents se rendent au sanctuaire et se jettent au pied de la statue. Ils se confessent parfois et communient au cours d’une messe d’action de grâce. Puis ils font une d confessent parfois et communient au cours d’une messe d’action de grâce. Puis ils font une déposition qui officialise le miracle. GARDE DES ECRITS .

Pour être reconnu, le miracle doit être porté à la connaissance du plus grand nombre sous forme de récits ou/et de représentations figurées. Il faut des relais qui portent la nouvelle au loin et perpétuent le souvenir. Ceux qui ont été témoins du miracle sont les premiers propagateurs du répit. Ils structurent le récit de l’évènement, lui confèrent une logique et l’orientent afin d’exalter le culte de la Vierge ou de quelques saints locaux. Pour que cela soit plus pertinent, ils n’hésitent pas à l’enrichir de témoignages réels ou supposés.

Ce répit n’est pas seulement une grâce ponctuelle onnée à un enfant mais bien plus l’illustration de l’action de Dieu envers ceux qui le reconnaissent et le craignent. Ces écrits sont le plus souvent faits par des écclèiastiques. Ils sont concis et portés dans les registres paroissiaux. D’autres sources sont les déclarations devant un notaire apostolique ou royal. Il existe aussi des livres des morts nés où l’on consigne la motivation des parents : il indique leur nom, leur domicile, les personnes qui apportent le corps et ont été témoins du miracle.

Il précise aussi les conditions d’exposition, la durée de l’attente, e caractère des signes de vie, la délivrance du sacrement, la deuxième mort, et le lieu de sépulture. Ces livres constituent une sorte de mémorial à l’activité miraculeuse des images ou statues mais c’est aussi un solide justificatif au cas où l’autorité ecclésiastique viend images ou statues mais c’est aussi un solide justificatif au cas où l’autorité ecclésiastique viendrait à mettre en doute la véracité des faits.

Les archives des sanctuaires à répit les plus célèbres ont conservé des centaines de témoignages de ces faits jugés miraculeux, consignés par des prêtres : 459 cas à Faverney, n Haute-Saône de 1569 à 1593 ; 138 cas entre 1525 et 1573 à Notre-Dame d’Avioth, dans la Meuse ; 336 entre 1666 et 1673 dans la chapelle Notre-Dame de Beauvoir, à Moustiers- Sainte-Marie (Alpes-de-Haute-Provence).

Il ne semble pas qu’il y ait eu supercherie ou hallucination collective dans ces récits, mais interprétation erronée de phénomènes physiques dus au processus de décomposition des petits cadavres bien étudié par la médecine légale du XIXe siècle : ramollissement, coloration, saignements, bruit des viscères. Pour les témoins, quelque chose d’extraordinaire se produisait. L’ATTITUDE DE L’EGLISE FACE AU REPIT L’attitude de l’Église a longtemps été très ambiguë à l’égard de la croyance populaire aux répits. Suivant les époques, les lieux, les évêques, on condamne le répit ou on le tolère.

Jusque vers 1 670, les clercs dans leur grande majorité n’ont guère d’états d’âme à l’égard des répits même si localement, le répit est condamné par le synode de Langres de 1452 et le synode de Sens de 1524. Les évêques de Lyon (1577), de Besançon (1 592 et 1656), de Toul (1658) dénoncent eux aussi les répits, mais dans la pratique les idèles passent outre. On montre le miracle des morts nés, on le justifie, on le proclame. Il rassure les proches, émerveille les popula morts nés, on le justifie, on le proclame. Il rassure les proches, émerveille les populations tout en contribuant à la réputation d’un sanctuaire.

La papauté n’intervient que tardivement, en 1729, après une succession massive de répits en Bavière et en Souabe, en particulier à l’abbaye d’Ursberg, au diocèse d’Augsbourg. La position intransigeante de la papauté après 1729 est plus ou moins bien relayée localement. Les évêques n’ont pas n comportement unanime. Les pratiques traditionnelles se maintiennent en beaucoup d’endroits. Au milieu du XIXe siècle, avec le développement du culte marial (apparitions de la Vierge Marie à la Salette – Notre-Dame de la Salette – et à Lourdes), on note un certain assouplissement.

Néanmoins, les sanctuaires à répit périclitent face à reffritement des valeurs traditionnelles et au développement du rationalisme. Les derniers sanctuaires à répit cessent d’être fréquentés au lendemain de la guerre de 1914-1918. Le pape Benoît XIV condamne la pratique du répit, adoptant es arguments du Saint-Office qui considère que les « signes de vie » rapportés ne sont pas suffisants pour justifier le baptême, même Sil y a concordance de témoignages.