Le naturalisme et ses transformations dans Au Bonheur des Dames

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Le naturalisme et ses transformations dans Au Bonheur des Dames, de Zola Zola, chef de file du naturalisme, s’inspire du réalisme déj? pratiqué par Balzac et Stendhal, lui ajoutant une dimension scientifique. Il s’inspire en effet de la méthode expérimentale de Claude Bernard, afin d’écrire ses romans : il s’agit de « peindre l’évolution historique et soclale dune famille sous le second Empire ».

Il place ainsi chaque membre dans un milieu particulier, comme pour une expérience scientifique et empirique, et rend compte de la façon d or 11 (observation / expéri nt de son temps de la l’embellir, la déforme éterminisme de Tal he de ce milieu représenter la réalité ue possible, sans e la théorie du e est déterminé par trois éléments : son hérédité; son milieu; et son époque. Dans le onzième roman de la série des Rougon-Macquart, Au Bonheur des Dames, publié en 1883, [‘auteur peint le milieu du commerce.

Nous verrons comment le naturalisme se décline ? travers ce roman; avant d’envisager la façon dont il se transforme. l- Le Naturalisme, miroir d’une époque. 1- La méthode de Zola. Zola, dans son roman, cherche à montrer la réalité historique et sociale, de la façon la plus réaliste possible. Il suit ainsi rigoureusement sa méthode, allant sur le terrain, prenant des reporter moderne (il exercera d’ailleurs le métier de journaliste à partir de 1866).

Pour peindre le milieu du commerce, l’auteur rassemble donc une documentation très importante : son cahier de notes remplit 384 pages : il observe la façon dont se comportent vendeurs et chefs de rayons, dont se mettent en place les stratégies de vente, essayant de saisir comment fonctionne le grand magasin, exemple frappant d’une modernisation économique témoignant d’une ère nouvelle. Il peut, au gré de son enquête, visiter trois grands magasins : le Bon Marché » de Boucicaut, « le Louvre », et « A la place Clichy ».

Des détails concrets et aussi précis que le tarif de la cantine des employés, leurs menus, le règlement de leurs chambres…. sont inspirés de la réallté de son temps, et contribuent à l’effet de réel qu’il veut honorer. Il peut aussi compter sur qqs interlocuteurs privilégiés comme l’ancien secrétaire général du Bon Marché, un ancien chef de comptoir,… etc. Le roman se propose bien d’être un miroir de son temps, et demeure comme témoignage, documentaire d’une époque. 2- Le déterminisme social : le milieu du commerce.

Zola a voulu, ds ce onzième roman de sa série, explorer le mllieu du commerce. Denise Baudu, protagoniste de ce roman au même titre qu’Octave Mouret, qui est le représentant réel de la famille des Rougon-Macquart, reflètent tous deux l’importance du développement de ce phénomène des Grands Magasins, dont leur vie entière va dépendre. Ce phénomène semble être un événement irrémédiable, qui signe l’avènement du capitalisme m PAG » 1 phénomène semble être un événement irrémédiable, qui signe Pavènement du capitalisme moderne, et la mort du petit commerce.

Denise apparaît comme l’héroine idéale, ds a mesure où elle est à même de révéler l’ambivalence du progrès économique : issue d’une famille modeste, se débattant inutilement contre Yavancée d’une ère nouvelle, impitoyable, elle souffre pour ces victimes tragiques, mais est en même temps tournée vers l’avenir que représente la modernité Cf. p. 448, fin du chapitre 13 : Denise tiraillée entre le caractère monstrueux de cette machine  » à écraser le monde » et l’admiration sans bornes pour « la grandeur de son oeuvre ».

Au sujet de ce grand commerce, Zola écrivit : « la caractéristique du mouvement moderne est la bousculade de toutes les mbitions, l’élan démocratique, l’avènement de toutes les classes • entre élan et bousculade, on peut lire la même ambivalence face à l’éclosion d’un monde nouveau. Octave demeure cpdt un personnage un personnage éminemment positif, animé par un enthousiasme non démenti pour la modernité. Cf. p. 00 conversation avec Valagnosc « Mais sans doute, je m’amuse, et même lorsque les choses craquent, parce qu’alors je suis furieux de les entendre craquer. Moi, je sus un passionné, je ne prends pas la vie tranqulllement, c’est ce qui m’intéresse peut-être.  » Mouret n’est pas présenté omme un homme avide de gain, mais comme un être qui obéit d’abord à une nécessité intérieure, celle « de vouloir et d’agir », « de créer »‘. Grâce à la « joie de l’action », à la « gaieté de rexistence » qui résonnent ds se PAGF30F11 « de créer ».

Grâce à la « joie de l’action », à la « gaieté de l’existence » qui résonnent ds ses paroles, Zola en fait un personnage sympathique, dont il peut faire un porte-parole, chantre de la modernité « Il était de son époque. Vraiment, il fallait être mal bâti, avoir le cerveau et les membres attaqués, pour se refuser à la besogner en un temps de si large travail, lorsque le siècle entier e jetait à l’avenir ». (importance du discours indirect libre) 3 L’époque : le contexte économique et social.

La période du second Empire correspond à une période d’essor économque vlslble notamment dans tous les grands travaux d’urbanisme du baron Haussmann . elle s’accompagne du développement de l’industrie, des grandes banques, et du système moderne du crédit. L’essor des Grands Magasins est lié à celui de l’industrie textile : le progrès ds la fabrication, la trouvaille de nouvelles teintures artificielles moins chères permettent une vente plus massive, et meilleure marché.

La clientèle est surtout issue de la grande bourgeoisie, classe qui s’affirme de plus en plus, et impose sa valeur phare, l’argent, lié ? celles du mérite, de l’esprit d’entreprise, de la réussite personnelle, … On peut voir Fimportance, ds le roman, du baron Hartmann, courtisé -et séduit- par l’esprit conquérant de Mouret Cf. p. 104-106 : au lieu d’être en concurrence sur le terrain d’indispensables investissements, Mouret propose au baron une alliance d’intérêts, lui expliquant le fonctionnement du « nouveau commerce » (p. 108) « Ce commerce était basé maintenant sur le PAGFd0F11