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Le protectionnisme gagne toute l’Amérique du Sud LE MONDE | 29. 12. 2011 à 14h39 • Mis àjour le 29. 12. 2011 ? 18h57 1 La présidente du Brésil, Dilma Roussef, le 4 octobre 2011, ? Bruxelles. Au cœur de la crise de 2009, le président Luiz Inacio Lula da Silva avait lâché en ouverture du Forum économique mondial latino-américain une de ces phrases dont il avait le secret : « Le protectionnisme agit comme une drogue, il offre un soulagement immédiat mais place ensuite sa victime dans une plus tard, la mise en formulée par l’ex-che
Sni* to View Depuis plusieurs moi multiplient les tentatives pour eux ans et demi reux. mérique du Sud ralentir le flot des importations. Confrontés à la crise financière et à un afflux de produits bon marché, certains pays ont même accéléré, ces dernières semaines, la mise en place de nouveaux tarifs douaniers afin, disent-ils, de protéger l’emploi et la production locale. une tendance de fond de plus en plus visible et dénoncée par l’organisation mondiale du commerce (OMC), qui craint une contagion protectionniste au sein des marchés ?mergents, pouvant abaisser une croissance déjà bien faible.
Dernier exemple en date, la décision des pays du Mercosur, réunis à Montevideo les 20 et 21 (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) et six membres associés (Bolivie, Chili, Colombie, Equateur, Pérou et Venezuela), a affirmé vouloir compenser « les déséqullibres commerciaux provoqués par la conjoncture économique internationale ». Dans les faits, ces nouvelles taxes concernent près de 140 produits provenant de l’extérieur de la zone et pourront atteindre 35 le maximum utorisé par l’OMC. En première ligne, l’Argentine et le Brésil, très remontés contre la politique monetaire des Etatsl_Jnis et de la Chine. our Culdo Mantega, le ministre brésilien des finances, ces mesures sont destinées à construire l’une meilleure union » pour se défendre contre « ces invasions de produits provenant de l’extérieur ». Avec une monnaie nationale démesurément appréciée face au dollar et au yuan, et des importations d’autant plus nombreuses que la demande actuelle des EtatsUnis et de l’Europe est faible, le Brésil e trouve « en état de siège », a ajouté l’homme fort du gouvernement de Dllma Rousseff une critique en vogue dans les principales capitales du souscontinent.
VENT DE CONTESTATION Les prix élevés des biens de consommation ont renforcé les monnaies sud-américaines à un niveau historique, au bonheur d’une classe moyenne toujours plus nombreuse. Dans le même temps, les acteurs tradltlonnels des secteurs automobiles, textiles, électroniques et des différentes branches industrielles pourvoyeuses importantes de main-d’œuvre ont fini par énoncer une concurrence délo ale en raison des taux de chanees défavorables. Con concurrence déloyale en raison des taux de changes défavorables.
Confrontés à la hausse échevelée des importations chinoises à bas prix qui met ? mal de nombreux secteurs industriels sud-américains, les dirigeants locaux n’ont pas pu, comme l’explique John Price du magazine Latin Trade, ignorer plus longtemps ce vent de contestation. En janvier 2011, l’Argentine ouvre les hostilités. Après des mois de tâtonnements, le gouvernement de Cristina Kirchner annonce que 600 entreprises ?trangères vont être soumises à des licences d’importation, un procédé destiné ralentir et limiter l’entrée sur le territoire de leurs produits.
Cette mesure protectionniste touche des secteurs aussi variés que l’automobile, l’électroménager ou les livres. Elle provoque une pénurie de nombreux produits et le stockage dans les hangars de la capitale des biens d’importation non autorisés. D’un autre côté, rappellent les autorités, ces restrictions ont poussé la société de téléphonie canadienne RIM (BlackBerry) ? uvrir une usine d’assemblage au sud du pays, où le coût de la main-d’oeuvre est dix fois supérieur à celui pratiqué en Chine.
Une solution initiée quelques mois avant par les fabricants Motorola, Nokia et Samsung. Au cours de l’été 2011, l’Argentine et le Brésil ont, séparément, augmenté leurs contrôles aux frontières et renforcé leurs mesures anti-dumping monétaires. Dans la même veine, Brasilia a mis en place des restrictions sur les importations textiles. Autre coup d’éclat, la décis Mme Rousseff d’imposer PAGF3CFd