Le Concile De Reims
Université de Savoie Bérengère GUERLEZ L2 Histoire – TD 1 Le concile de Reims 1049 « Ecclesia semper reformanda est », Saint Augustin Selon Saint Augustin, la réforme de YEglise doit être permanente et il semblerait que ses mots n’aient pas été vains puisqu’au XIème siècle, une nouvelle réforme fait son apparition : la réform or 11 portant le nom du pa l’immense rigueur av appliquer la réforme, pontificat. 5) en raison de é bien avant son En effet, suite à la réforme monastique impulsée par Cluny à la fin du Xème siècle, apparait une volonté de urifier l’EgIise chrétienne dans sa totalité, et en premier lieu, ? travers les clercs. C’est dans cette logique de retour aux principes évangéliques que les papes réformateurs se succèdent, sous l’autorité de l’empereur dans un premier temps, et convoquent des conciles à foison. C’est notamment le cas du pape Léon IX dont le solennel voyage de 1049 nous est connu par le récit du moine Anselme de Saint-Rémi dans son Histoire de la dédicace de Saint Rémi. énédictin et donnant ainsi exemple aux abbés de son évêché. Durant les cinq années de son pontificat, il ne passe que neuf ois à Rome et voyage à travers l’Europe pour engager l’Église dans une profonde réforme spirituelle et temporelle. En quoi le concile de Reims traduit-il une réforme à la fois théologique et politique ? Dans un premier temps, nous soulèverons les différents préjudices faits au clergé et condamnés par l’Eglise puis nous analyserons la progressive primauté du pouvoir pontifical.
I – Les abus du clergé A. Un comportement trop proche de celui des laïcs Très souvent, la volonté de réformer l’EgIise nait du fait que le corps ecclésiastique ne suit pas les principes religieux fondamentaux. els que la modération, la pauvreté, la frugalité… Ainsi, le concile de Reims convoqué par éon IX, faisant suite ? ceux de Rome et de pavie, a pour objectif de remédier à divers abus dans le cadre de la réforme de l’Église.
En effet, lorsque, le 3 octobre 1049, Léon IX réunit les évêques, abbés et clercs dans l’église consacrée de Saint-Rémi de Reims, il est clairement annoncé que le concile traitera « des nombreux actes illicites qui, dans les Gaules, se pratiquaient à l’encontre des dispositions canoniques Par le biais de cette réforme que l’on dit grégorienne, l’Eglise omaine souhaite, dans un remier temps, PAG » 1 » des clercs capables de prêcher la religion et d’administrer les affaires religieuses, d’où l’expansion des écoles monastiques d’une part, puis des écoles des évêques ; les universités n’apparaissant qu’au XVème siècle.
C’est notamment grâce à cette éducation que les clercs pourront adopter un comportement exemplaire en accord avec les textes bibliques et, par la même occasion, changer les mœurs (immondes parait-il) des laïcs. De plus, l’Eglise cherche à faire du clergé une véritable classe sociale à part entière en les éloignant de la ommunauté laïque. Dès lors, certaines activités sont proscrites dans le cadre des saints ordres : le port d’arme(s) (ligne 1 1), la beuverie, le jeu, les femmes (lignes 15-16)…
En bref : les plaisirs de la vie ! Enfin, pour défendre leurs domaines fonciers, les clercs s’insèrent dans le système féodo-vassalique. Évêques et abbés deviennent des seigneurs, prêtant hommage aux puissants et s’entourant à leur tour de vassaux. La seigneurie ecclésiastique est donc quasi-identique à la seigneurie laïque. Cette « inversion des rôles » répugne au plus haut point les réformateurs, articulièrement lorsqu’il est question d’argent.. B.
La simonie La simonie se définit comme la vente et/ou Hachat d’un bien spirituel (bénédictions, prâ PAGF 11 averti sous menace d’anathème de l’autorité apostolique : si l’un d’eux était parvenu aux saints ordres par hérésie simoniaque qu’il en fasse confession publique Depuis toujours, les affaires de corruption entre laïcs et ecclésiastiques existent mais jusqu’à présent, l’EgIise ny voyait pas d’inconvénients dans le sens où elle y trouvait un quelconque intérêt.
En effet, ce principe a permis la christianisation de l’empire, otamment en Francie occldentale, puisque les terres acquises par l’Eglise sont peu à peu devenues les mailles dun vaste réseau d’abbayes, d’églises et de monastères créant ainsi un territoire marqué physiquement par la chrétienté. Progressivement, cette chrétienté s’implante, se construit et se développe tant est si bien qu’il est devenu impossible de concevoir la société sans le christianisme : l’Eglise n’a donc plus besoin de terres pour étendre sa domination.
Pourtant, l’hérésie va perdurer mais cette fois, au détriment de la religion. Tandis que les évêques vendent des bénéfices et sacrements, les aïcs achètent des charges ecclésiastiques (ligne 11 « les saints ordres, il les a vendus » ; ligne 28 « son père lui avait fait don de son évêché. A sa mort, il lui avait été remis par une largesse d’argent ») qu’ils lèguent ensuite à leurs héritiers ou qu’ils dilapident.
Nous pouvons citer l’exemple du roi Conrad de Germanie qui crée des charges ecclésiastiques et les revend à ses vassaux. De même, I ées continuent à être des PAGFd0F11 privées continuent à être des biens immobiliers, pouvant passer de mains en mains et dont les propriétaires touchent les revenus. Cependant, ce trafic de biens spirituels se transforme vite en une « course au pouvon- » pulsque peu a peu les laics s’emparent d’une grande partie des biens de l’église, et deviennent abbés laïcs ou avoués.
La haine absolue que porte l’Eglise romaine à la simonie s’explique donc par le fait que c’est ce procédé qui a permis aux laits de s’enrichir. Très répandue aux Xème et XIème siècles, la smonie fat l’objet d’une réaction virulente de la part de l’Eglise dans le cadre de la réforme grégorienne, tout comme le nicolalSme. C. Le nicolaisme D’origine peu certaine, le nicolaïsme se définit comme ‘incontinence sexuelle des prêtres, d’évêques, d’abbés et même de certains papes, sous forme soit du mariage, soit du concublnage.
Cette mauvaise conduite du clergé est dénoncée à plusieurs reprises : « il a violé les droits du mariage d’autrui » ; « il s’est même pollué du vice de sodomite » ; il a enlevé son épouse et a perpétré avec elle l’adultère 2 Au XIème siècle, le mariage des prêtres est encore licite ? condition que le clerc dispose uniquement des ordres mineurs. Cette condition n’est cependant pas respectée car certains évêques se m ntre