L’Assomoir (Zola) 1877

essay A

L’Assommoir (Zola) 1 877 Calambic 2 p g 10 15 20 25 plus dérangé, ça aurait joliment remplacé les dés à coudre de ce roussin de père Colombe ! Et les camarades ricanaient, disaient que cet animal de Mes-Bottes avait un fichu grelot tout de même. ‘alambic, sourdement, sans une flamme, sans une gaieté dans les reflets éteints de ces cuivres, continuait, laissait couler sa sueur d’alcool, pareille à une source lente et entêtée, qui a la longue devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris. troduction : CAssommoir est un roman écrit par Zola à la fin du XIXe siècle, n 1877. L’œuvre s’inscrit dans le cadre des Rougon-Macquart, série de romans où l’auteur tente de démontrer le poids du déterminisme social et familial qui pèse sur ses personnages. Situation du passage : Gervaise, le personnage principal de L’Assommoir est une jeune femme qui, au début du roman, arrive à Paris avec ses deux enfants et se laisse séduire par un ouvrier zingueur dénommé Coupeau.

Celui-ci pour la demander en mariage l’invite chez le Père Colombe, dans un café qui s’appelle précisément « l’Assommoir Et nous constatons qu’au moment de quitter es lieux, la jeune femme va au contraire se diriger vers le fond de la salle où se trouve un étrange appareil, qui est un alambic, appareil qui distille de l’alcool.

Donc cette page qui a pour objectif de décrire la machine représente comme une contradiction avec les propos de tenus par Gervaise quelques minutes plus tôt ? Coupeau puisqu’elle vient de lui expliquer que l’alcoolisme lui fait peur étant donné que son père en avait souffert et en avait fait souffrir les siens. Alors, ne s’agirait-il pas ici d 20F 12 son père en avait souffert et en avait fait souffrir les siens. Alors, ne s’agirait il pas ici de la part du narrateur de nous montrer déjà combien son personnage n’est finalement pas maître de son devenir.

Nous nous demanderons donc comment le narrateur procède pour nous laisser entendre qu’en réalité cette curiosité de Gervaise à l’égard de la machine est une annonce prémonitoire du piège dans lequel elle va se trouver malgré elle prisonnière. Problématique : Comment le narrateur à travers la description d’une simple machine va implicitement informer le lecteur sur le devenir des personnages ? Et en même temps, comment le narrateur va énoncer le fléau de l’alcoolisme ?

Annonce du plan • 1 ‘Une focalisation interne au service de la narration 2/ Une double focalisation pour dénoncer les ravages de l’alcool Analyse . l’Une focalisation interne au service de la narration Cappareil est d’abord vu et décrit par le regard des 2 personnages principaux : Coupeau d’abord, puis ensuite Gervaise. 1. 1. Le point de vue de Coupeau : un regard innocent qui ne mesure aucun danger Coupeau est un ouvrier zingueur et nous constatons que son regard sur la machine se caractérise plutôt comme une démarche technique et plutôt objective. A la 1. « (il lui) indique du doigt les différentes pièces de l’appareil » Les termes de « pièces » et d’ « appareil » sont des termes relativement neutres qui n’expriment aucun sentiment particulier à l’égard de l’alambic. – D’ailleurs il le signifie quand il explique à Gervaise « comment ça marchait » (1,7) Le terme de « ça » qui est péjoratif semble même montrer qu’il établit une grande distance en 30F 12 (1. 7) Le terme de « ça » qui est péjoratif semble même montrer qu’il établit une grande distance entre lui et cette machine.

Le regard de Coupeau fonctionne presque comme une focalisation xterne. – Le personnage se contente de montrer, de détailler et de nommer les éléments qui composent la machine, notamment « l’énorme cornue d’où tombait un filet lipide d’alcool » (1. 9) Le terme de « cornue » qui appartient à un vocabulaire technique souligne encore la neutralité du regard. Quant au terme de « filet », il peut vouloir dire que décidément Coupeau n’est guère ému par cette machine insignifiante qui ne représente aucun danger pour lui.

Mais si on accorde à ce mot l’acception de piège, les mailles du filet alors commenceraient à s’emparer de lui, alors u’il n’en a pas conscience… 1. 2. Le point de vue de Gervaise : un regard prémonitoire Gervaise en revanche ne partage pas du tout le même point de vue que Coupeau. Elle ne pose absolument pas le même regard sur cette machine et malgré les explications de son compagnon qui se veut rassurant, elle verrait l’alambic plutôt comme une sorte de monstre.

Le premier procédé qui nous le montre est d’abord un phénomène d’anthropomorphisme. Sous le regard de Gervaise, la machine devient « un travailleur morne, puissant et muet ». La métaphore qui caractérise l’alambic montre bien que la machine lui fait peur. L’adjectif « morne renforcé par l’adjectif « muet », semblent vouloir signifier que cet alambic accomplit sa tâche, sans état d’âme et complètement indifférent à tout ce qui l’entoure, presque d’une manière impitoyable.

En somme, rien ne peut l’arrêter d’autant que la machine se prés 4 2 d’une manière impitoyable. En somme, rien ne peut l’arrêter d’autant que la machine se présente sous un aspect « puissant Cet adjectif laisse sous-entendre toute sa force et son pouvoir invincibles. En outre, Gervaise remarque que la machine « gardait une mine sombre Cadjectif « sombre » traduit un peu les êmes dispositions que l’adjectif « morne » mais tandis que le second évoque une certaine apathie, le premier contient en plus des connotations de gravité et d’obscurité.

Gervaise a vraiment Pimpression que la machine est dangereuse parce qu’elle cache comme un secret, jalousement au fond de ses entrailles obscures. D’ailleurs, on en a bien l’impression quand la jeune femme remarque qu’ « à peine entendait-on un souffle intérieur La machine qui est apparentée à un travailleur retient son souffle, économise ses forces comme si elle s’apprêtait à accomplir une action de longue haleine dont on ne pourra esurer les résultats que plus tard – et c’est en effet ce que pourra constater Gervaise vers la fin du roman, quand elle aussi cèdera au piège de l’alcool.

La machine est donc personnifiée à travers le regard de Gervaise et l’image du travailleur est renforcée précédemment quand le fonctionnement de la machine donne Fimpression d’une « besogne de nuit faite en plein jour Le terme de « besogne » confirme la pénibilité de la tâche en train de s’effectuer. Et l’opposition entre le jour et la nuit souligne l’idée du danger qu’elle concocte dans ses entrailles – comme si elle ne craignait as d’accomplir un forfait aux yeux de tous, dans la mesure où elle protègerait par ses parois solides et opaques le monstre qu’elle nourrit. dans la mesure où elle protègerait par ses parois solides et opaques le monstre qu’elle nourrit. L’impression que la machlne s’apparente à un monstre se manifeste quand Gervaise remarque « ses récipients de forme étrange L’expression semble désigner toutes sortes de bocaux, de fioles, d’instruments qui seraient tous reliés entre eux à travers un dédale compliqué de mécanismes qui opèrent vraiment de manière inquiétante.

Gervaise, en es regardant, remarque aussi « ses enroulements sans fin de tuyaux On a Fimpression alors que la machine présente à ses yeux, un enchevêtrement inextricable, complexe et mystérieux dont il est difficile de comprendre toutes les ramifications. La machine offre une image d’engrenage dangereux, de serpentins maléfiques, de pieuvres tentaculaires, comme SI elle cachait ? l’intérieur de son ventre, une sorte de cuisine du diable.

Quand on constate en outre que l’alambic se situe « au fond, derrière la barrière de chêne Y, on a vraiment l’impression que pour Gervaise, cette machine ressemble à un monstre tapi dans ‘ombre, un monstre qui se cache pour mieux guetter ses proies. Coupeau et Gervaise en feront tout au long du roman l’amère constatation… Le narrateur montre donc le point de vue des deux personnages principaux pour avertir en somme le lecteur du futur qui attend vraisemblablement Gervaise et Coupeau.

Cet extrait serait en quelque sorte les prémices de l’alcoolisme dans lequel ils vont être piégés. Ensuite, il va de nouveau utiliser la focalisation interne mais il va y adjoindre un procédé de focalisation omnisciente pour dénon 6 2 la focalisation Interne mais il va y adjoindre un procédé de ocalisation omnisciente pour dénoncer les ravages que causait l’alcool, dans le milieu ouvrier de cette fin de XIXe siècle. ZI.

Le point de vue de Mes Bottes : un regard de victime entièrement dominée Dans cet extrait, le 3ème personnage qui regarde l’alambic, est Mes Bottes, un habitué de l’Assommoir… La focalisation interne qui présente son point de vue est totalement opposée à celles de Coupeau et de Gervaise, puisque, à la différence des deux premiers personnages, cet ouvrier est dans l’absolue incapacité de prendre la moindre distance avec la machine.

On peut même ire qu’il est, d’une certaine manière, déjà tombé dans le piège qui guette les deux autres. Mes Bottes est devenu complètement prisonnier de l’alambic. – On le constate d’abord parce que le regard de Mes Bottes sur l’alambic est particulièrement chaleureux. En effet, il considère l’appareil comme « une machine à soûler Ici le féminin nous montre déjà que Mes Bottes entretient une relation amoureuse avec l’objet d’autant qu’il la regarde avec des « yeux attendris ».

Ses sentiments par ailleurs ne laissent aucun doute puisque le style indirect libre le montre quand il s’exclame qu’« elle était bien entille En outre, quand il observe ce « gros bedon de cuivre », on a l’impression qu’il ne la caresse pas seulement du regard mais qu’il voudrait aussi revenir à Pétat embryonnaire puisque « le bout du serpentin qu’il aurait voulu qu’on lui soudât entre les dents » fait singulièrement penser au cordon ombilical auquel il serait relié en redevenant fœtus. L’image de l’embryon se prolonge aussi quand il v ombilical auquel il serait relié en redevenant fœtus.

L’image de l’embryon se prolonge aussi quand il voulait « sentir le vitriol encore l’emplir, lui descendre jusqu’aux talons, toujours, toujours omme un petit ruisseau b. Comment ne pas voir se dessiner derrière ces mots l’image du liquide amniotique baignant l’enfant, le nourrissant dans le ventre de sa mère. Donc, cette relation que Mes Bottes entretient avec l’alambic, s’inscrit incontestablement sous le signe de la régression : l’individu est devenu complètement dépendant de cet appareil, incapable de la moindre autonomie de la pensée.. Mais en réalité cette relation présente des conséquences encore plus graves sur le personnage. En effet, si Mes Bottes devient fœtus à travers son regard posé sur la machine, il n’en demeure as moins qu’un autre phénomène s’opère dans sa relation avec la machine. On le constate notamment comme la dialectique d’un phénomène d’anthropomorphisme inversé. Et si la machine devient humaine parce qu’elle « était bien gentille l’ouvrier quant à lui perd ses attributs humains et se chosifie en somme. Mes Bottes devient comme une machine puisqu’il avait « un rire de poulie mal graissée Y.

L’expression montre qu’en outre la machine commence à se dégrader, qu’elle est pour le moins mal entretenue. De plus Mes Bottes « avait un fichu grelot » pensent ses camarades qui soulignent que son cerveau commence ingulièrement à être détérioré. Les termes de « poulie » et de « grelot » montrent bien qu’après avoir nourri la machine de sa chair, Mes Bottes perd alors sa substance et son humanité pour devenir à son tour une machine composée d’éléments mécaniqu B2 substance et son humanité pour devenir à son tour une machine composée d’éléments mecaniques en très mauvais état. 2. 2.

Une focalisation omnisciente : un regard visionnaire doublé d’une mise en garde Après avoir utilisé le cas de Mes Bottes pour montrer au lecteur les ravages de l’alcoolisme dans le milieu ouvrier, la narration aisse place à une focalisation omnisciente. – l’étendue des dégâts à venir : Nous le comprenons rapidement quand ce narrateur omniscient nous présente sa vision de l’avenir. Lui qui devine tout et voit tout sait bien que l’alcool « devait inonder le trou immenses de Paris ». L’emploi du verbe « devoir » traduit ici comme un futur certain, une action qui est évidemment prévisible et dont on ne peut douter.

De plus, on constate une figure de gradation qui se double d’un registre épique puisque « (l’alcool) devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou mmense de paris L’extension de l’espace entre «la salle », « les boulevards extérieurs» et « le trou de Paris » montre le pouvoir dévastateur du fléau qui s’étendra à toute la population défavorisée. Les termes utilisés pour désigner les lieux laissent en effet entendre que ce seront les ouvriers et tous les pauvres, les victimes, ceux qui sont repoussés aux extrémités du cœur de la cité, vers les boulevards extérieurs.

De même l’image du « trou » dégage des connotations de chute, d’abime et par conséquent de perdition. l’alcool comme une puissance invincible : En outre les ravages du fléau sont d’autant plus inéluctables que cet alambic ressemble décidément à une cuisine du diable que rien ne peut arrêter pa que cet alambic ressemble décidément à une cuisine du diable que rien ne peut arrêter parce qu’il agit insidieusement sur les individus.

On le constate d’emblée puisqu’il agit « sourdement ‘adverbe ici fait écho à la vision de Gervaise d’autant que son travail s’effectue « sans une flamme Aucun signe de danger par conséquent ne peut mettre en garde ses victimes qui le regardent sans méfiance. L’alambic par ailleurs est d’autant plus pernicieux u’il ne manifeste aucun signal de victoire puisqu’il agit « sans une galeté dans les reflets éteints de ses cuivres L’absence de reflets signifie sans doute que les victimes (comme Mes Bottes par exemple) sont alors incapables d’avoir la moindre image de ce qu’elles sont devenues.

La machine est particulièrement puissante puisqu’elle ne mêle aucun sentiment dans sa relation avec les alcooliques. Elle est tellement convaincue de sa victoire qu’elle semble quasiment les ignorer. C’est ainsi qu’elle « continuait et laissait couler sa sueur d’alcool » comme un travailleur qui économise ses forces pour accomplir sa tâche de estruction irrépressible. La métaphore de « la sueur » ensuite se transforme en « une source lente et entêtée » comme pour souligner la dialectique infernale qui la caractérise.

Sans doute que le narrateur ici fait allusion au phénomène bien connu de l’alcoolisme quand sa victime commence à consommer l’alcool comme un liquide qui pourrait étancher sa soif et sa fatigue mais qui en même temps alimente sa soif et le conduit à ne plus s’arrêter dans son absorption du poison qui coule alors dans ses velnes… Conclusion . Cet extrait de L’Assommoir montre donc que 0 2