L’aménegament de Jamaa lefna
Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’UNESCO aucune prise e position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
Les auteurs sont responsables du choix et de la présentation des faits figurant dans cet ouvrage, ainsi que des opinions qui y sont exprimées, Cette publication a été réalisée dans le cadre du Projet de préseruation, revitalisation et promotion de la place Jemâa El Fna à Marrakech qui a fait l’objet d’une coopération fructueuse entre le Ministère de la Culture Marocain et l’UN ESCO grâce au généreux soutien financier du Gouvernement du Japon. Cet ouvrage s’adresse aux élèves et étudiants de Marrakech et plus généralement du Maroc.
II a pour ambition de contribuer à mieux faire connaitre à ces jeunes, ce patrimoine culturel qui se déploie depuis des siècles, sur la place Jemaa El Fna. Mais cette re-sensibilisation de la jeunesse marocaine à ce pan de sa culture, de plus en plus méconnu, ne peut se faire sans la participation active du corps enseignant dans son ensemble. C’est aussi à ces passeurs de savoir que ce livre est dédié Table de matières Introduction 3 Le patrimoine culturel immatériel 4 : lois et contenus
Le patrimoine culturel immatériel marocain 12 La Place Jemaâ El Fna de Marrakech — 22 Le patrimoine immatériel et ses acteurs 2 OF semblables (en nature mais pas toujours en importance) ont partout disparu dans des villes comme Taza, Taroudant, Essaouira, Meknès, etc. , le cœur battant de la ville rouge continue d’attirer une foule d’admirateurs locaux, nationaux et internationaux. La Place Jemaâ El Fna a joué un rôle important dans le processus de prise en charge du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
A nulle autre pareille dans le monde, elle a intrigué les spécialistes venus u monde entier à l’invitation de l’UNESCO et des autorités de la ville en 1997. De cette réunion devait sortir le nouveau concept de patrimoine oral et immatériel désormais préférable à rancienne « culture traditionnelle et populaire » de la Recommandation de 1989. On doit aussi à cette réunion de Marrakech le lancement de la réflexion qui devait aboutir à la mise en œuvre du programme de la Proclamation des Chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 1998.
Lorsqu’en 2000 notre pays devait présenter sa première candidature à cette proclamation, il était entendu que l’espace ulturel de la Place Jemaa El Fna allait en être l’objet tout désigné. Sa proclamation par l’UNESCO en 2001 en tant que chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité consacrait la place toute particulière qu’elle avait acquise tant au niveau national qu’international. En même temps, cette reconnaissance alourdissait la responsabilité de notre pays qui, désormais, se faisait le gardien d’un patrimoine qui appartenait à toute l’humanité.
Il fallait entamer la réflexion sur les mesures à prendre pour préserver, sauvegarder, mettre en valeur et permettre la transmission des savo OF pour préserver, sauvegarder, mettre en valeur et permettre la transmission des savoirs et savoir-faire des acteurs de cet espace culturel. Mais, au-delà de la place elle-même, eest aujourd’hui tout le patrimoine culturel Immatériel de notre pays qu’il s’agit de sauvegarder pour les générations futures. Les autorités marocaines, appuyées par de nombreux Etats, ont présenté un projet de résolution à la 29è session de la Conférence générale de l’UNESCO.
Cette résolution 29723, adoptée en novembre 1997, a créé la Proclamation des « chefs-d’œuvre du patrimoine oral t immatériel Le Règlement relatif à la Proclamation et explicitant son mécanisme a été adopté à la 1 55è session du Conseil exécutif (Décision 155 EX/3. 5. 5) en 1998. e patrimoine culturel immatériel : lois et contenus Dans cette partie, il s’agit d’exposer le cadre juridique de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, c’est-à-dire l’ensemble des lois et des conventions qui permettent aussi bien de protéger que de gérer et de mettre en valeur cet héritage de notre pays.
En plus des mesures juridiques prises au niveau national pour protéger le patrimoine culturel en général, n exposera également les textes internationaux dont l’objet est la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de Phumanité tout entière. On établira une typologie du patrimoine culturel immatériel marocaln. On procédera d’abord à la définition du patrimoine culturel immatériel; on regroupera ifférentes formes 4 OF décrira les savoirs, savoir-faire et pratiques qui le composent ; on évoquera, enfin, les mesures pratiquées ou préconisées pour garantir la sauvegarde de cet héritage.
Le patrimoine culturel immatériel : lois et contenus e cadre normatif national et international La loi nationale du patrimoine La loi 22-80 promulguée le 25 décembre 1980 avait pour objectif de protéger le patrimoine culturel national. La notion de patrimoine n’étant pas d’un usage généralisé à l’époque, la loi concerne plus spécifiquement trois types de biens culturels : en compte tout le patrimoine national qu’il soit naturel ou culturel, matériel ou immatériel.
Pour baliser le terrain de ce nouvel instrument juridique afin qu’il intègre la dimension immatérielle du patrimoine et ses détenteurs, une étude sur les Trésors humains vivants a d’ores et déjà été préparée. Les Trésors Humains Vivants – les monuments historiques : la mosquée de la Koutoubia par exemple ; – les sites archéologiques, par exemple le site de Volubilis ; – les objets conservés dans les musées : les tapis du Musée Dar Si Saïd à titre d’exemple.
Les Trésors Humains Vivants sont des personnes qui détiennent une connaissance ou un savoir-faire dans le domaine du patrimoine culturel immatériel. Ces personnes excellent dans la pratique de la connaissance ou du savoir-faire qu’elles ont elles-mêmes hérités de leurs ancêtres à travers une longue chaîne de transmission. Le Trésor humain vivant e u un homme s OF autre. Il a une parfaite maîtrise de son art qui s’inscrit dans une tradition culturelle enracinée dans l’histoire de sa communauté.
En 1993, l’UNESCO a créé le programme des Trésors humains vivants afin d’inciter les Etats à créer des systèmes visant à identifier et reconnaître des détenteurs de connaissances et savoir-faire dans le domaine du patrimoine culturel immatériel, et à mettre en place des mesures en vue de la transmission des connaissances et savoir-faire détenus par les Trésors humains vivants. Cune des lacunes de la loi 22-80 est qu’elle ne couvre as ce que nous appelons aujourd’hui le patrimoine culturel immatériel.
C’est l’une des raisons pour lesquelles, nombreux sont les professionnels et les citoyens qui appellent une révision (ou un amendement) de la loi 22-80 ou, mieux, à la promulgation d’une nouvelle loi du patrimoine qui puisse prendre 6 En tant que système institutionnel, les Trésors Humains Vivants ont d’abord été reconnus au Japon, puis entre autres en République de Corée, aux Philippines, en République tchèque, en France et aujourd’hui dans beaucoup d’autres pays.
Le système consiste à sélectionner chaque année des personnes qui témoignent ‘une parfaite maitrise d’un domaine donné du patri- La Place Jamaa El Fna, patrimoine culturel immatériel de Marrakech, du Maroc et de l’humanité moine culturel immatériel, de les distinguer et de les valoriser en les proclamant Trésors Humains Vivants. Les personnes ainsi reconnues ar la communauté nationale ont des droits et ns.
Les droits 6 concernent par exemple la couverture médicale pour aider ces personnes à se soigner lorsqu’elles tombent malades, la cotisation pour la retraite afin d’avoir des revenus une fois qu’elles n’ont plus la force d’exercer leur travail, une allocation financière pour les aider méliorer et transmettre leur savoir et/ou savoir-faire, etc.
Les obligations se résument essentiellement à la prise en charge d’apprentis pour leur transmettre le Droits du THV n prix et un diplôme sont remis au lauréat au U moment de la cérémonie de sa proclamation comme Trésor National Vivant; une allocation annuelle dont le montant sera fixé et qui peut faire l’objet de révisions régulières qui tiennent compte de l’indice du coût de la vie ; elle pourrait apporter une aide matérielle au Trésor National Vivant et/ou lui permettre d’acheter du matériel ou tout équipement nécessaire,’
Une publicité gratuite pour une période à déterminer sur le site Internet du département de la Culture; La prise en charge par l’Etat des frais d’hospitalisation en cas de maladie et ceux des obsèques en cas de décès. savoir et/ou savoir-faire que le Trésor humain vivant détient et à collaborer avec les chercheurs pour la documentation et l’archivage du patrimoine culturel immatériel les concernant.
Obligations du THV Veiller à l’amélioration continue de son savoir et/ ou savoir-faire; Assurer la transmission de son savoir et/ou savoirfaire à des apprentis dont il faudra fixer le nombre inimum selon la nature du savoir et/ou savoir-faire détenu par le Trésor Natio Collaborer avec l’organisme national en charge du système des Trésors Nationaux Vivants pour la préservation, la transmission et la valorisation du savoir et/ou savoir-faire qu’il détient, y compris en facilitant son archivage, sa collecte, son enregistrement et sa diffusion ou publication sans qu’il soit question de droits de propriété intellectuelle; Diffuser auprès du public le plus large le fruit de son savoir et/ou savoir-faire en collaboration avec l’organisme en charge du système des Trésors Nationaux Vivants ant au niveau de l’organisation que du financement. 7 e patrimoine culturel immatériel : lois et contenus Au Maghreb, un programme de l’UN ESCO pour mettre en place le système des Trésors Humains Vivants a été exécuté en 2004-2005. Outre le Maroc, ce programme a concerné l’Algérie, la Libye, la Mauritanie et la Tunisie. Au Maroc, une étude a été réalisée et remise à l’UNESCO en juillet 2005 . Elle a ensuite été transmise au Ministère marocain de la Culture.
L’étude établit une typologie du patrimoine culturel immatériel au Maroc et propose un certain nombre de mesures administratives et juridiques pour a mise en place au Maroc du système des Trésors Humains Vivants afin de sauver de roubli nombre de personnes qui contribuent à la préservation de la mémoire nationale. La Proclamation des Chefs d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité Dès les années 1970, un certain nombre d’Etats membres de l’UNESCO ont manifesté le au cours de années 1980 et Vit fadoption par l’UNESCO de la Recommandation pour la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire le 15 novembre 1989.
La Recommandation donne le cadre général d’identification et de conservation de cette forme de atrimoine appelée alors « culture traditionnelle et populaire » puisque la notion de « patrimoine culturel immatériel » n’était pas encore utilisée. D’autant plus que la préservation du patrimoine immatériel posait des problèmes méthodologiques et épistémologiques non encore élucidés et qui sont encore largement rencontrés aujourd’hui malgré le chemin parcouru. Sa protection soulève des aspects juridiques complexes, tels la notion de « propriété intellectuelle » applicable ce domaine, la conformité avec les droits de l’homme tels qu’ils sont proclamés dans la Déclaration universelle des Nations unies, mais aussi la protection des informateurs, des collecteurs et du matériel recueilli.
Mais très vite, l’UNESCO a compris que si la Recommandation a eu des effets positifs au niveau de la sensibilisation, elle demeurait inefficace au niveau des politiques des Etats membres. L’organisation a donc entrepris un certain nombre d’actions pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Faisant suite à ces activités, à l’initiative de l’écrivain espagnol établi à Marrakech, Juan Goytisolo et d’intellectuels marocains, la Division du patrimoine culturel de l’UN ESCO t la Commission nationale marocaine pour l’UN ESCO ont organisé une Consultation internationale d’experts 8 sur la préservation Fna, patrimoine culturel Immatériel de Marrakech, du Maroc et de l’humanité sur la préservation des espaces culturels, qui s’est tenue Marrakech en juin 1997.
Cest à cette réunion que l’on a défini un nouveau concept d’anthropologie culturelle : le patrimoine oral de l’humanité. Il a été notamment recommandé qu’une distinction internationale devait être créée par l’UNESCO pour mettre en valeur les « chefs-d’œuvre » de ce type de patrimoine. Dans la suite de cette réunion, les autorités marocaines, appuyées par de nombreux Etats membres, ont soumis un projet de résolution qui a été adopté par la Conférence générale à sa 29e session. Conformément à cette résolution ce point a été débattu par le Conseil exécutif de IUNESCO lors de deux sessions consécutives (154e et 155e sessions).
En novembre 1999, le Conseil exécutif a décidé la création d’une distinction internationale intitulée Proclamation par l’UNESCO des chef-d’œuvres du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. et immatériel de l’Humanité par le Directeur général e 18 mai 2001. ly eut par la suite deux autres proclamations, l’une en 2003 qui ne vit pas de candidature marocaine, l’autre en 2005 qui vit le Moussem de Tan-Tan, deuxième candidature de notre pays proclamé Chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Cette proclamation de 2005 est la dernière puisqu’à l’entrée de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en vigueur le 20 avril 2006, le programme de la Proclamation des Chefs-d’œuvre a pris fin. Après l’adoption de la dist 0 8 tionale dédiée aux Chef.