La double inconstance expose

essay A

La Double Inconstance- Marivaux. I) La violence morale et psychologique… a)La puissance du roi. b)L’indignation de Silvia. c)Le bon sens d’Arlequin. 11)… Provoque le renversement du comportement de Silvia et d’Arlequin a)Le complot. b)Le venin de la vanité. Ill) Une critique implicite de la cour. a)La jalousie de Lisette. Symbole de la civilisation corruptrice.

La Double Inconstan de Pierre Carlet de Mari l’hôtel de Bourgogne par les C l’enlèvement d’une 5 Svipe nextp g ois actes et en prose le 6 avril 1723 ? pièce raconte jeune paysanne, Silvia, retenue dans le palais du prince car celui-ci l’aime, ien qu’elle soit déjà éprise d’un jeune homme de son village . Arlequin. Flaminia, une conseillère du prince, puis Trivelin tentent de rompre l’amour entre les deux jeunes gens. Contrairement à Trivelin, Flaminia réussit à gagner leur sympathie et leur confiance.

Ainsi, Silvia lui avoue que, malgré son amour pour Arlequin, elle aime un officier du palais qui lui a rendu visite plusieurs fois. Mais, elle ignore qu’il s’agissait, en fait, du prince incognito. Peu à peu, les yeux du Prince et de sa confidente Flaminia, Arlequin et Silvia incarnent le rêve d’un « naturel » dont le XVIII siècle éprouve la nostalgie. La comédie reprend les thèmes d’un genre alors très ? la mode, la pastorale dramatique, où les vertus naiVes de la vie champêtre étaient opposées aux artifices immoraux de la cour, afin de dénoncer les fausses valeurs de la « civilisation», de la Cour.

Les jeunes paysans représentent les deux facettes de ce naturel dont le Prince et sa confidente ne se lassent pas de faire l’éloge. Silvia a la grâce ingénue et le charme enfantin des paysannes idéalisées par Greuze, tandis qu’Arlequin est doté d’une vitalité débordante, que manifeste son solide appétit, trait de caractère constitutif du personnage. En quoi pouvons-nous parler de violence cachée au sein de la Double Inconstance ? ) La toute puissance du Prince. Tout d’abord, ce qui semble nous surprendre le plus dans la pièce c’est le pouvoir et la force du Prince. En effet, ce dernier ne doute absolument pas de son pouvoir et semble être un être déterminé à avoir tout ce qu’il désire : d’où l’enlèvement de Silvia. L’enlèvement est quelque chose de grave, de violent, on force une personne à faire quelque chose pour nous, contre son gré, c’est cruel et égoïste.

Silvia doit donc e du Prince, qui sait 20F IS qui s’obstine comme nous pouvons l’observer ans pacte : «Eh non, Seigneur ; ce sont de petites bagatelles dont le récit vous ennuierait ; tendresse pour Arlequin, impatience de le rejoindre, nulle envie de vous connaître, désir violent de ne vous point voir, et forte haine pour nous : voilà l’abrégé de ses dispositions. Vous voyez bien que cela n’est point réjouissant… ». De plus, ce qui attire le plus le Prince chez Silvia c’est le fait que ce soit une femme à fort tempérament, qui ne se laisse pas faire et qui repousse l’amour du Prince.

Or, le Prince étant tellement puissant, n’a pas l’habitude qu’on lui résiste d’où, peut-être, cette attirance pour Silvia ; nous lisons: « Trivelin: Mon sentiment à moi est qu’il y a quelque chose d’extraordinaire dans cette fille-là ; refuser ce qu’elle refuse, cela n’est point naturel ; ce n’est point là une femme, voyez-vous ; c’est quelque créature d’une espèce à nous inconnue. Avec une femme nous irions notre train ; celle-ci nous arrête, cela nous avertit d’un prodige, n’allons pas plus loin. Le Prince: Et c’est ce prodige qui augmente encore l’amour que j’ai conçu pour elle. b) L’indignation de Silvia. Dans cet extrait, nous notons la colère de Silvia qui est totalement ustifiée puisqu’elle vient de se faire enlever par un homme qu’elle n’aime pas mais qui veut l’épouser. N ns que la manipulation 3 OF IS Prince, en effet, par le biais de ses hommes de mains tels que Trivelin, Flaminia et Lisette, tente de faire changer les sentiments de Silvia pour Arlequin ; comme nous pouvons l’observer dans cet exemple-ci : «Trivelin: En vérité, je vous demande pardon, celui-là m’est échappé, mais je n’en dirai plus, je me corrigerai ; je vous prierai seulement de considérer…

Silvia: Oh ! vous ne vous corrigez pas ; voilà des considérations qui ne conviennent point non plus. Trivelin, continuant. „ que c’est votre Souverain qui vous aime. Je ne rempêche pas, il est le maitre ; mais faut-il que je l’aime, moi ? Non ; et il ne le faut pas, parce que je ne le puis pas : cela va tout seul, un enfant le verrait, et vous ne le voyez pas. ? Nous pouvons noter la violence des propos de Silvia, à travers la question rhétorique et la comparaison de l’enfant qui serait supérieur à Trivelin ; cette violence peut traduire l’agacement de Silvia qui en a assez d’être constamment harcelée par le personnel du Prince qui souhaite la faire changer d’avis; d’où son indignation qui semble compréhensible. De plus, nous pouvons remarquer la vertu simple et naïve de Silvia qui reste fidèle à Arlequin quoiqu’il arrive. Par ailleurs, nous observons une violence dans ses propos mais aussi dans ses actions.

En effet, Silvia 4 OF l’acte 1: «Et mol, je hais la santé, et je suis bien aise d’être malade. Ainsi, vous n’avez qu’à renvoyer tout ce qu’on m’apporte ; car Je ne veux aujourd’hui ni déjeuner, ni dîner, ni souper ; demain la même chose ; je ne veux qu’être fâchée, vous haïr tous tant que vous êtes, jusqu’? tant que j’aie vu Arlequin, dont on m’a séparée. Voilà mes petites résolutions, et si vous oulez que je devienne folle, vous n’avez qu’à me prêcher d’être plus raisonnable. Cela sera bientôt fait. ».

La violence des propos de Silvia peut, peut-être, se répercuter sur ses interlocteurs mais aussi sur le public , d’où le principe de la double énonciation. En effet, quand Silvia dit : «Eh ! que veut-il que je fasse de cette main, si je n’ai pas envie davancer la mienne pour la prendre ? Force-t-on les gens à recevoir des présents malgré eux cette violence parait avoir un impact sur le spectateur puisque cette question philosophique l’appelle, l’interroge lui aussi. C’est comme si Silvia emblait lui demander conseil, ce qu’il pense de cette violence.

Ainsi, nous pouvons dire que Silvia a de bonnes raisons d’être indignée suite à son enlèvement. De plus, nous pouvons voi la naiVeté et la simplicité de Silvia qui lui valent sa franchise et son honnêteté, que l’on peut mettre en opposition avec le Prince et ses sujets, mais en adéquation avec le bon sens d’Arlequin. c) Le bon sens d’Arlequin. Arlequin, aux premiers ab tre le personnage le plus s OF IS aux premiers abords, semble être le personnage le plus philosophique et le plus complexe de la pièce. En effet, nous remarquons qu’il éfléchit beaucoup et que les réponses qu’il renvoie sont remplies de bon sens.

Comme nous pouvons l’observer quand Trivelin, à l’acte I scène 4, souhaite lui faire comprendre les raisons pour lesquelles il devrait laisser Silvia au Prince, Arlequin lui rétorque que: «Trivelin: Silvia plaît donc au Prince, et il voudrait lui plaire avant que de l’épouser. Camour qu’elle a pour vous fait obstacle à celui qu’il tâche de lui donner pour Arlequin: Qu’il fasse donc ramour ailleurs : car il n’aurait que la femme, moi j’aurais le cœur ; il nous manquerait quelque chose à l’un et à l’autre, et nous serions ous trois mal à notre aise.

Trivelin: Vous avez raison ; mais ne voyez-vous pas que, si vous épousiez Silvia, le Prince resterait malheureux ? Arlequin, après avoir rêvé: À la vérité, il serait d’abord un peu triste ; mais il aura fait le devoir d’un brave homme, et cela console ; au lieu que, s’il l’épouse, il fera pleurer ce pauvre enfant ; je pleurerai aussi, moi, il n’y aura que lui qui rira, et il n’y a pas de plaisir à rire tout seul. ? Nous observons que le devoir et l’honnêteté, chez Arlequin, tout comme che ent être essentiels. En 6 OF IS Prince propose de séduisantes propositions à Arlequin ; ce ernier fait preuve d’un inébranlable bon sens. Que ferait-il de deux maisons, quand « il ne [lui] faut qu’une chambre »? Qu’a-t-il besoin d’un «somptueux équlpage, quand il a deux jambes solides pour le porter»? Et il préfère «cultiver son champ plutôt que l’amitié du Prince» à Pacte II scène 6.

Nous remarquons qu’Arlequin peut lui aussi être violent et virulent dans ses propos face au marché que propose Trivelin, qui est tout à fait scandaleux. Donc, nous pouvons en déduire que la colère d’Arlequin est justifiée. En effet, nous lisons: «Vous êtes un grand nigaud, mon ami, de faire entrer Silvia en omparalson avec des meubles». De même, quand Lisette tente de venir le charmer, Arlequin, étant franc, lui dit tout ce qu’il pense d’elle sans détour, ce qui peut paraitre assez violent pour la jeune femme.

Lisette est un personnage ridicule, coquet, plein de préjugés et rempli d’intêrets ; elle a un raisonnement qui semble être intéressé puisqu’elle ne comprend pas l’obstination de Silvia contre le Prince puisque ce dernier est un homme riche et aimable donc, pour Lisette, Silvia ferait mieux de l’épouser: c’est purement par intérêt et non par amour. Arlequin est donc lassé face à la bêtise de Lisette et ‘hésite pas à lui faire comprendre violemment : nous lisons: « Arlequin, à part les premiers IS fond, c’est dommage que vous soyez une si grande coquette. Lisette: Moi ? Vous-même. -vous bien qu’on n’a jamais dit pareille chose à une femme, et que vous m’insultez ? Arlequin, d’un air naif: Point du tout ; il ny a point de mal à voir ce que les gens nous montrent. Ce n’est point moi qui ai tort de vous trouver coquette, c’est vous qui avez tort de l’être, Mademoiselle. » Plus sages que leurs maitres, les subalternes connaissent le vrai prix des choses et savent se contenter de l’essentiel. Leur efus obstiné des « honneurs » (qu’Arlequin refuse de confondre avec d’honneur estimant que la noblesse morale ne va pas «naturellement» de pair avec la noblesse sociale) fait vaciller l’univers des puissants.

Ainsi, nous pouvons dire que Silvia et Arlequin sont deux êtres na’lfs, simples et honnêtes , ils représentent l’idéal chez les maitres à travers leur fidélité et leur sens du devoir. Pureté et sensualité s’opposent à l’univers des maîtres où règnent la corruption et le caprice vite assouvi, mais nous allons voir que cette corruption va vite toucher notre couple de paysan. II) Provoque le renvers portement de Silvia et