INQUISITION EN ESPAGNE
DEFINTIONS D’INQUISITION Tribunal spécial institué par la papauté pour lutter contre les hérésies au moyen d’une procédure particulière, l’enquête. ntroduite devant les tribunaux ecclésiastiques par Innocent Ill (1 199), la procédure inquisitoriale (interrogatoire, torture, châtiments) fut confiée aux dominicains (XIIIe s. ) pour lutter contre les albigeois dans le midi de la France. Très active jusque dans l’Espagne du XVIe s. (contre les musulmans et les juifs), l’lnquisitlon a été officiellement supprimée au début du XVIIIe s.
Enquête considérée comme arbitraire et vexatoire. L’lnquisition espagno Illnquisition est une j en Espagne en 1478, une bullel de Sixte ffice de • instaurée Swip next page uista, par catholiques. Conçue à l’origine pour maintenir l’orthodoxie catholique dans leurs royaumes, elle avait des précédents dans d’autres institutions similaires en Europe depuis lexiiie siècle. Elle a élargi le champ de ses justiciables (musulmans, protestants, sectes… , réprimé les actes qui s’écartaient d’une stricte orthodoxie (blasphème, fornication, bigamie, pédérastie… ) et combattu la persistance de pratiques judaiÉantes2. Dépendant de la ouronne, qui nomma les premiers inquisiteurs dès 1480, son pouvoir juridique était absolu pour juger et condamner. Elle fut définitivement abolie en 1834. Sommaire 1 Historique 1. 1 Création 1. 2 La direction de Torquemada 3 Chronologie 1 -Historique Le sceau de l’lnquisition espagnole.
En Espagne, dans le contexte de la reconquête des territoires musulmans par les chrétiens espagnols et la construction d’une identité nationale basée sur la foi catholique, les nouveaux chrétiens faisaient l’objet, depuis le début du XIVe siècle, de persécutions soutenues par les autorités, comme, en particulier, a révolte de Pedro Sarmiento à Tolède en 1449, qui avait abouti à la proclamation des premiers statuts de « limpieza de sangre » (« pureté de sang en espagnol) refusant l’accès ? diverses fonctions publiques aux nouveaux chrétiens.
Ce sont au premier chef les « marranes » (« porcs » en espagnol), c’est- à-dire les juifs convertis au christianisme, dont le nombre fut particulièrement élevé après les répressions anti-juives de 1391, qui furent suspectés de ne pas être sincères dans leur nouvelle foi chrétienne – souvent à juste titre, leur conversion étant le ésultat des menaces de mort à leur encontre – et de poursuivre la pratique du judaïsme en secret.
Comme les évêques demandaient aux souverains de pouvoir prouver la vigueur de leur engagement en pourchassant les « nouveaux chrétiens » dont la conversion n’était pas jugée sincère, et comme les Rois catholiques refusaient l’intervention directe d’un légat du pape dans les affaires intérieures du pays, les ambassadeurs espagnols à Rome firent pression pour obtenir l’lnquisition. Le Pape accéda à leur requête à contrecœur, ne pouvant contrôler cette institution.
Le 1 7 septembre 1480, les premiers inquisiteurs dominicains, Miguel de Morillo et Juan de San Martin, sont nommés par l’État. Is prennent leurs fonctions à Séville où la comm 2 Martin, sont nommés par l’État. Ils prennent leurs fonctions à Séville où la communauté marrane menacée échoue dans une tentative d’insurrection. Le siège de l’lnquisition est établi au Château de San Jorge, qui lui servira également de prison3. Six personnes sont brûlées vives. L’lnquisition commence ainsi sa longue carrière.
Les humiliations et persécutions incessantes enées contre les hérétiques par les inquisiteurs sont loin d’être toujours désintéressées. En effet, lors des confiscations de biens, qui frappent non seulement ceux qui sont jugés coupables mais aussi toute leur famille, le Saint-Office perçoit une part de plus en plus élevée, pouvant atteindre 80 % du produit des biens saisis. Ainsi, il leur arrive de déterrer des morts pour un procès au terme duquel les os sont brûlés et les biens du défunt transférés.
Certains Juifs accusés de ne pas avoir dénoncé des conversos sont tués par l’lnquisition. Certains membres u clergé tombent eux aussi sous les accusations. La direction de Torquemada[modifier I modifier le code] Article détaillé : Tomés de Torquemada. Tomés de Torquemada, premier Grand nquisiteur d’Espagne Le changement dans le mode de nomination des inquisiteurs, institué par la bulle du 31 janvier 1482, entraîna la création de nouveaux postes, dans le nombre desquels figura Torquemada, de l’ordre des Dominicains.
En 1483, le Conseil de l’lnquisition Suprême et Générale (abrégé la Suprema) fut institué. L’lnquisiteur Général ou Grand Inquisiteur (Inquisidor General) n était le président de droit – nouvelle fonction à laquelle Torquemada fut nommé pour la Castille puis, après quelques réticences de Sixte IV, pour l’Aragon, la même année4. Cette charge fut ét 3 Castille puis, après quelques réticences de Sixte IV, pour l’Aragon, la même année4. Cette charge fut étendue à la Catalogne en 1486.
Bien que sous l’autorité théorique des monarques espagnols, le Grand Inquisiteur, en tant que représentant du pape, avait la haute main sur l’ensemble des tribunaux inquisitoriaux et pouvait déléguer ses pouvoirs à des inquisiteurs de son choix, qui étaient esponsables devant lui. La fonction d’lnquisiteur Général était la seule fonction publique dont l’autorité s’étendait à tous les royaumes composant l’Espagne, constituant ainsi un relais utile pour le pouvoir des souverains.
De 1483 à 1498, l’lnquisiteur Général Torquemada donna ? l’lnquisitlon espagnole une importance et une puissance sans précédent. Particulièrement dirigée, à cette époque, contre les juifs et musulmans convertis (marranes et morisques), elle laissa un souvenir terrifiant (d’une source à l’autre les chiffres sont très variables, les plus conservatrices estiment à environ 2 000 e nombre de personnes brûlées sous le gouvernement de Torquemada). ? tel point que le caractère souvent expéditif de la procédure provoqua les protestations du Saint-Siège (voir interventions de Sixte IV dès 1483). Les successeurs de Torquemada[modifier modifier le code] Structure de I’lnquisltion. La répression qui eut lieu entre 1480 et 1500, sous l’impulsion de Torquemada, fut si efficace que la traque aux judaïsants devint par la suite moins fructueuse et plus difficile, ce qui conduisit parfo•s à de terribles excès5. À tel point que le mouvement ‘opposition à l’lnquisition grandit.
L’inquisiteur Diego Deza (en) qui avait pris la suite de Torquemada fut démis de ses fonctions en 1507. Les 4 Les successeurs de Torquemada et de Deza furent, pour la plupart, plus modérés. Certains ont même fait preuve d’ouverture d’esprit, comme le cardinal Cisneros, inquisiteur général de 1507 à 1517, qui projeta d’inviter Érasme en Espagne6 ou encore Alonso Manrique de Lara (en), inquisiteur général et archevêque de Séville de 1523 à 1538, protecteur des humanistes7.
Est mise en place, en Espagne puis au Portugal, une structure e surveillance systématique et de délation généralisée, non seulement à l’encontre des convertis, mais aussi de leurs descendants, et de tous les chrétiens d’ascendance même très partiellement juive, baptisés« nouveaux chrétiens À partir de 1525, les tribunaux se tournent vers les morisques, c’est-à-dire les Maures pratiquant l’islam en secret.
Puis ils s’intéressent aux protestants, et à partir de 1 530, aux délits divers tels que la bigamie, la fornication ou le blasphème. Contrairement aux autres pays aux xviie et xviiie siècles, la sorcellerie, mobilise peu I’lnquisition. L’attention principale est toujours concentrée sur les personnes accusées de judaÉer. Joseph Perez souligne dans son Histoire de l’Espagne que la raison qui avait motivé la multiplication de ces nouvelles cibles de l’inquisition était l’obtention de nouvelles ressources pour les tribunaux.
En effet, autant les grandes persécutions des premières années de Illnquisition avaient permis le financement aisé de ses structures et de son développement – grâce à l’abondance des biens confisqués aux judaïsants autant il a fallu réduire le nombre des tribunaux et augmenter les ressources dès le début du xvie S autant il a fallu réduire le nombre des tribunaux et augmenter les ressources dès le début du xvie siècle8.
Un tour de vis est donné par le carriériste Fernando de Valdés y Salas (en), inquisiteur général de 1547 à 1566 et archevêque de Séville, avec l’intensification de la persécution contre les foyers luthériens et le terrible autodafé de 15599. La même année, il publie le premier index espagnol des livres interdits, où figurent plusieurs centaines de titres. C’est aussi durant son mandat que l’lnquisition commence à délivrer des « limpiezas de angre » (« certificat de propreté du sang ») aux personnes ne possédant pas d’ancêtre juif ou musulman.
Ces certificats sont non seulement exigés pour l’accès à l’armée, aux charges du Saint Office, pour l’entrée aux universités, mais également réclamés par les familles à la veille des mariages. L’lnquisition devient alors si puissante et brave parfois si impunément la justice civile qu’elle s’attire l’aide de tous ceux qui la craignent. C’est ainsi qu’elle développe autour d’elle l’institution des « Amis de l’lnquisition Ceux-ci, loin de se cacher, se flattent vec arrogance de cette appartenance et défilent annuellement ? des parades, notamment à l’occasion des autodafés. ? ce propos, Ihistorien Bennassar explique que la machine politique de Illnquisition fonctionnait, dans les premières décennies, sur la base d’une « pédagogie de la peur »10. ‘imagerie de la peur était portée par la torture et les bûchers et renforcée par le côté secret et impénétrable de la procédure. Les trois principales tortures employées lors de Illnquisition espagnole furent la « garrucha » (estrapade avec une poulie, le patient étant suspendu et relâc