Imaginaires erotiques hygiene

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Position de l’hygiène féminine intime dans le cadre et l’histoire des soins corporels La sortie de la femme et de l’eau La peur du sang, âme de la chair La femme nid et le plaisir différé Femmes au bain : un appel à l’amour ritualiser La femme au harem et la fascination orientaliste Les bains de l’orientalisme : la tribale et l’odalisque Quand l’impureté de la femme est levée Les toilettes naturelles Le bestiaire de la sorcière L’aura séminaires et la chevelure La disparition d’un imaginaire érotique autour de la toilette Bibliographie qu’ la jonction entre l’éveil et la manifestation du désir et e jeu de l’interdit et de sa transgression, le présent article se propose d’examiner un domaine peu exploré de l’imaginaire artistique : celui qui touche aux soins du corps de la femme, à travers une forme spécifique ayant trait l’hygiène féminine intime. Cette notion recouvre toutes les pratiques centrées sur l’entretien, la propreté et la surveillance de l’état du sexe féminin.

Inscrit dans l’histoire plus large de l’hygiène et des soins du corps, cet aspect de la vie féminine a fait l’objet, dans toutes les civilisations, d’une série de règles d’usage qui, dans certains cas, sont tristement codifiées, et dans d’autres passent par une éducation intercontinentale, voire une transmission parfois souterraine entre les femmes. Ces usages présentent la particularité d’un double étayage. D’une part, ils correspondent à l’application d’états de savoirs médicaux et populaires qui ont évolué avec les époques ou ont maintenu leurs traces à travers le temps. D’autre part, ils apparaissent liés à des préceptes régissant l’organisation du rapport entre les sexes dans différentes cultures, à des principes philosophiques structurant le champ du sacré (bouddhisme, tantième, sionisme, etc.. Au à des régulations religieuses de la vie sexuelle et de ses finalités. De ce fait, ils revêtent souvent des formes ritualiser qui orientent le désir et contrôlent sa satisfaction. Par ailleurs, leur sont associées des représentations de la femme et des rapports entretenus avec elle qui ont no leur sont associées des représentations de la femme et des rapports entretenus avec elle qui ont nourri un imaginaire érotique dont témoignent nombre d’ouvres d’art. L’examen qui suit, empruntant à un travail en cours, se limitera à quelques productions picturales et littéraires qui évoquent une dimension érotique spécifiquement liée aux soins que les femmes apportent à leur sexe.

Ces derniers s’inscrivent dans une histoire de l’hygiène, de la toilette et du bain que de 1 nombreuses études ont abordé sous différents angles, s’attachant : aux canons de la beauté, aux normes de la présentation sociale et de la pudeur, à la peinture des morsures et des sensibilités, à l’évolution des modèles du corps, des critères de la propreté et des techniques d’entretien de la forme et de l’apparence physique, aux conceptions savantes et courantes de la santé et de sa protection, etc.. Dans ces travaux, les références artistiques servent de point d’appui ou d’illustration d’un état des thèmes abordés. La question posée à propos des expressions artistiques est ici différente.

AI s’agit d’explorer la motivation du sens que révèlent les productions esthétiques dont le caractère érotique tient au thème qu’elles traitent, à l’objet qu’elles représentent, à la vision des actions et acteurs qu’elles mettent en scène. À la base de cette motivation, nous tenterons de trouver la trace des représentations corporelles, profanes et savantes, des réfèrent normatifs ui orientent les pratiques concernées, afin de cerner leur effet sur l’éveil, l’expression et a gestion du orientent les pratiques concernées, afin de cerner leur effet sur l’éveil, l’expression et la gestion du désir, et de dégager les représentations de la femme et de son corps qui sont engagées dans la relation sexuelle.

L’intérêt pour l’hygiène féminine intime tient à plusieurs raisons. D’une part, les soins apportés au corps de la femme sont tributaires d’une histoire dont les dimensions se déclinent selon plusieurs axes qui donnent sens aux pratiques spécifiquement réservées au sexe. D’autre part, l’existence dans l’imaginaire d’une sortie entre la femme et l’eau inspire des représentations où se mêlent des aspects communs associant attrait et danger. Enfin, l’emprise du religieux sur le rapport au corps a donné lieu à des prescriptions et des représentations ayant une incidence directe sur l’élaboration érotique et l’image sexuelle de la femme. Ce sont ces trois axes qui organisent le plan de cet article.

Position de l’hygiène féminine intime dans le cadre et l’histoire des soins corporels Retour à la table des matières Les soins portés au sexe peuvent aisément être mis en égard des pratiques relatives à l’entretien et à la propreté du corps d’un double point de vue : celui de leur évolution temporelle et celui de la structuration de leurs significations. Sans prétendre retracer ici une histoire qui a fait l’objet d’amples descriptions historiographes, l’attestation des documents iconographiques, du patrimoine pictural, des récits de coutumes, et des descriptions de dispositifs relatifs à l’entretien quotidien du corps, p coutumes, et des descriptions de dispositifs relatifs l’entretien quotidien du corps, permet de suivre l’évolution des pratiques, depuis l’Antiquité jusqu’ l’époque actuelle.

Se dessine ainsi un mouvement qui va du collectif (avec les bains collectifs de l’aise, les thermes romains, les mamans orientaux, les étuves et bains de rivière du Moyen Âge) au conviais, marquant, du Moyen Âge au suivie siècle, les habitudes privées (avec les ablutions 2 3 d’accueil , l’invitation à assister aux toilettes ou à les partager ) et, avec l’âge 4 classique, les méfiance à l’égard de l’eau qui favorisent les toilettes sèches , une pratique de type public que le modèle de la Cour inspire à l’aristocratie et la grande bourgeoisie. L’essor de la bourgeoisie et le repliement sur ‘univers familial, au sexe siècle, entraînent, dans les salles d’eau, l’avènement du privé où le corps est occulté aux autres, même s’ils font partie de la famille ou de la maisonnée. Tandis que le axe siècle, débarrassé des tabous de cette pudibonderie, voit l’avènement de l’intimité, où les soins du corps, largement encouragés par les médias, se font dans la salle de bains, espace personnel, mais nullement secret, de plaisir et de bien-être.

Cette évolution qui engage des conceptions concernant e fonctionnement du corps, la santé, la propreté, la morale quotidienne, les relations à autrui, etc.. Est tributaire des modèles de civilisation, des religions, du progrès scientifique, médical aussi bien que technologique (au niveau des équipements sanitaires, de l’architecture, d aussi bien que technologique (au niveau des équipements sanitaires, de l’architecture, de l’urbanisme), de l’histoire sociale et de celle des goûts. Et comme en témoignent les tableaux consacrés aux bains et à la toilette des femmes, les pratiques proprement féminines, en ce qui concerne la propreté et l’apparence, ont épousé ce mouvement général, avec des spécificités dues aux significations qui leur ont été prêtées de tout temps.

En effet, il est possible de repérer, à travers le temps, certaines constance ou récurrences dans les significations dont la toilette intime a été chargée. Comme pour l’hygiène corporelle, elles sont associées à la purification (la propreté corporelle étant requise comme moyen et garantie de la pureté spirituelle), à la prévention de la santé (la propreté permettant de lutter contre les agressions externes et transmissions contagieuses), au bien-être (la propreté étant à la source de sentiments de confort, d’aise et d’agrément), l’embellissement (dont les procédures ont souvent été offertes à la contemplation des admirateurs, particulièrement au suivie siècle).

Mais elles conservent des dimensions particulières liées à la contraception (à laquelle ont servi certaines pratiques traditionnelles remontant aux temps les plus reculés) et à la volupté (dans la mesure où elles préparent au plaisir ou en effacent les traces). Porté par cette histoire, l’usage que la femme réserve à ses parties intimes n’ pas retenu une attention particulière. Car on a affaire à un geste obscur et quotidien, immémorial et secret, attention particulière. Car on a affaire à un geste obscur et détient, immémorial et secret, garant de pureté, complice de plaisirs et de libertés. Et alors que ses fonctions préventives, d’embellissement et de bien-être de la toilette n’ont donné lieu qu’ des peintures de morsures, c’est autour des autres dimensions des soins du sexe que l’imaginaire se déploie.

Pour ne prendre que l’exemple de la fonction voluptueuse, évoquons restée de la Bretonne qui, dans l’Anti-justice fait du lavage du sexe une préparation et une réparation de l’acte sexuel. Grâce au lavage fait par la convulsée, me auge, ou ses compagnons, les fornication à partenaires multiples auvent se succéder en nombre et à un rythme accéléré, le « coin » retrouvant à chaque fois sa fraîcheur et sa disponibilité. Les pratiques de restauration du sexe, à des fins de plaisir, sont également évoquées dans Les bijoux indiscrets où dédieront, dans une manière orientaliste mise la mode par la traduction des Mille et une nuits, dépeint quelques morsures de la cour de lois SÈVE.

monologue, sultan du congé, voulant, pour se désennuyer, connaître les aventures des dames de sa cour, obtint du génie chacun une bague magique dont il suffisait de tourner le chaton vers une femme pour que celle-ci se mette à parler « par la artiste la plus franche qui soit en elle », son sexe ou « bijou ». Ainsi alcaline qui, après avoir mené une vie fort galante, venait d’épouser un émir qu’elle avait convaincu de sa chasteté, se vit-elle confondue par son bijou dont la voix sortit de sous ses jupes : « Il fa sa chasteté, se vit-elle confondue par son bijou dont la voix sortit de sous ses jupes : « Il faut qu’un époux soit un hôte bien important, à en juger par les précautions que l’on prend pour le recevoir. Que de préparatifs !

Quelle profusion d’eau de morte ! Encore une quinzaine de ce régime et c’était fait de moi. Si ce geste dont on parle peu en dit beaucoup sur les miroitements de l’imaginaire qui dessinent les images de la femme, c’est qu’il se rapporte ces lieux du corps qui, dévolus à la jouissance, à la génération et moins noblement à l’élimination, ont par eux- mêmes quelque chose de trouble. Parmi les affinités profondes de la femme et de l’eau, celles que révèlent les toilettes intimes livrent l’ambiance de la femme pour l’homme : ces correspondances parlent de désir et de crainte, de pureté et d’impureté, de vie et de mort, de plaisir et de menace.