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essay B

Corpus sur le personnage du XIXe siècle à nos jours Document 1 : François René de Châteaubriand, René, 1802 Un secret instinct me tourmentait : je sentais que je n’étais moi- même qu’un voyageur, mais une voix du Ciel semblait me dire : « Homme, la saison de ta migration n’est pas encore venue ; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton cœur demande. » « Levez-vous vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie ! ? Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans a chevelure, ne sentant ni pluie, ni frimas, Swipe to nex: page enchanté, tourmenté cœur. Document 2 : Alexan Edmond Dantés, le h recueilli sur un navir prison du château d’i le démon de mon Monte Cristo, 1845 Cristo, vient d’être Sous le prétexte qu’il était fatigué, Dantès demanda alors ? s’asseoir au gouvernail. Le timonier, enchanté d’être relayé dans ses fonctions, consulta de l’œil le patron, qui lui fit de la tête signe qu’il pouvait remettre la barre ? son nouveau compagnon.

Dantès ainsi placé put rester les yeux fixés du côté de Marseille. — Quel quantième du mois tenons-nous ? demanda Dantès ? Jacopo, qul qui était venu s’asseoir auprès de lui, en perdant de vue le château d’If. — Le 28 février, répondit celui-c . De quelle année ? demanda encore Dantès. — Comment, de quelle année ! Vous demandez de quelle année ? — Oui, reprit le jeune homme, je vous demande de quelle année. Vous avez oublié l’année où nous sommes ? — Que voulez-vous !

J’ai eu si grande peur cette nuit, dit en riant Dantès, que j’ai failli en perdre l’esprit ; si bien que ma mémoire en est demeurée toute troublée : je vous demande donc le 28 février de quelle année nous sommes ? — De l’année 1829, dit Jacopo. Il y avait quatorze ans, jour pour jour, que Dantès avait été arrêté. Il était entré à dix-neuf ans au château d’If, il en sortait à trente- trois ans. Un douloureux sourire passa sur ses lèvres ; il se demanda ce qu’était devenue Mercédès pendant ce temps où elle avait dû le croire mort.

Puis un éclair de haine s’alluma dans ses yeux en songeant à ces trois hommes auxquels il devait une SI longue et si cruelle captivité. Et il renouvela contre Danglars, Fernand et Villefort* ce serment d’implacable vengeance qu’il avait déj? prononcé dans sa prison. *Ceux qui ont fait condamner injustement Edmond Dantès Document 3 : Guy de Maupassant : En famille. Texte publié dans La Nouvelle Revue du 15 février 1881, puis publié dans le recueil La maison Tellier. M. Caravan avait toujours mené février 1881, M. Caravan avait toujours mené l’existence normale des bureaucrates.

Depuis trente ans, il venait invariablement à son bureau, chaque matin, par la même route, rencontrant, à la même heure, aux mêmes endroits, les mêmes figures d’hommes allant à leurs affaires ; et il s’en retournait, chaque soir, par le même chemin où il retrouvait encore les mêmes visages qu’il avait vus vieillir. Document 4 : Louis-Ferdinand Céline (1894-1961 ) Voyage au bout de la nuit (1932) L’auteur raconte son expérience de la première Guerre Mondiale à travers le personnage de Ferdinand Barda mu « Allez-vous-en tous ! Allez rejoindre vos régiments ! Et vivement ! u’il gueulait. — Où qu’il est le régiment, mon commandant ? qu’on demandait nous… — Il est à Barbagny. — Où que c’est Barbagny ? — Cest par là ! » Par-là, où il montrait, il n’y avait rien que la nuit, comme partout d’ailleurs, une nuit énorme qui bouffait la route à deux pas de nous et même qu’il n’en sortait du noir qu’un etit bout de route grand comme la langue. Allez donc le chercher son Barbagny dans la fin d’un monde ! Il aurait fallu qu’on sacrifiât pour le retrouver son Barbagny au moins un escadron tout entier ! Et encore un escadron de braves !

Et moi qui n’étals point brave et qui ne voyais pas du tout pourquoi je l’aurais été brave, j’avais évidemmen n’étais point brave évidemment encore moins envie que personne de retrouver son Barbagny, dont il nous parlait d’allleurs lui-même absolument au hasard. Cétait comme si on avait essayé en m’engueulant très fort de me donner l’envie d’aller me suicider. Ces choses-là on les a ou on ne es a pas Document 5 : André Malraux, La condition humaine, 1933 Les héros de La Condition Humaine participent à la lutte des révolutionnaires chinois qui préparent un soulèvement de la ville de Shangaf.

Mais, chez Kyo, tout était plus simple. Le sens héroïque lui avait été donné comme une discipline, non comme une justification de la vie. Il n’était pas inquiet. Sa vie avait un sens, et il le connaissait : donner à chacun de ces hommes que la famine, en ce moment même, faisait mourir comme une peste lente, la possession de sa propre dignité. Il était des leurs : ils avaient les mêmes ennemis. Métis, ors-caste, dédaigné des Blancs et plus encore des Blanches, Kyo n’avait pas tenté de les séduire : il avait cherché les siens et les avait trouvés. ? Il n’y a pas de dignité possible, pas de vie réelle pour un homme qui travaille douze heures par jour sans savoir pour quoi il travaille. » Il fallait que ce travail prît un sens, devînt une patrie Les questions individuelles ne se posaient pour Kyo que dans sa vi PAGF devînt une patrie. Les questions individuelles ne se posaient pour Kyo que dans sa vie privée. Document 6 : Albert Camus, L’étranger, 1942 Le soir, Marie est venue me chercher et m’a demandé si je voulais e marier avec elle. J’ai dit que cela m’était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait.

Elle a voulu savoir alors si je l’aimais. J’ai répondu comme je l’avais déjà fait une fais, que cela ne signifiait rien mais que sans doute je ne l’aimais pas. ‘Pourquoi m’épouser alors?  » a-t-elle dit. Je lui ai expliqué que cela n’avait aucune importance et que si elle le désirait, nous pouvions nous marier. D’ailleurs, c’était elle qui le demandait et moi je me contentais de dire oui. Elle a observé alors que le mariage était une chose grave. J’ai répondu : « Non.  » Elle s’est ue un moment et elle mia regardé en silence. Document 7 : Alain Mabanckou, Black Bazar, Ed.

Seuil du Sud, 2009 Puisqu’elle était friande de mes histoires de gamin au pays, je lui narrais aussi comment on avait survécu sans jouets de Noël, on jouait au football avec un ballon pas du tout rond, il fallait pourtant tlrer tout droit, dribbler seul onze joueurs regroupés, marquer des buts comme si le ballon était rond On était comme ça, on se disait que d’autres jeunes ne pouvaient pas mieux s’amuser que nous dans les pays étrangers, et on était heureux dans notre monde à nous, avec nos che s’amuser que nous dans les pays hemises en lambeaux, avec nos sandales usées mais qui tenaient au pied grâce aux fils de fer ; on était comme ça, avec nos culottes trouées aux fesses et tout le bazar de la vie quotidienne de ceux qui n’avaient rien inventé, ni la poudre ni la boussole, de ceux qui n’avaient pas su dompter la vapeur ni l’électricité, de ceux qui n’avaient exploré ni les mers ni le ciel.

Et mon ex, touchée, me demandait : – Est-ce que ça vient de toi toutes ces choses sur la poudre, la boussole, la vapeur, l’électricité, les mers et le ciel Je lui répondais que c’était pas de moi, que c’étaient des trucs u’on avait appris à l’école, au pays, et qu’on n’enseignait pas aux Européens. Ça venait d’un type en colère, un poète nairl qui disait des paroles courageuses. Il avait écrit ça quand il était rentré dans son pays natal et avait trouvé son peuple qui avait faim, des rues sales, du rhum qui dynamitait son ile, des gens qui ne se révoltaient pas devant leur condition et cette main invisible qui les assujettissait. 1. Poète noir : le narrateur cite des vers du poète antillais Aimé Césaire, extraits de son cahier d’un retour au pays natal 2. Assujettissait : soumettait, asservissait.