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Grammaire du fran,ais Version : D’ cembre 2006 Marie-Laure Guenot Cette ressource est mise disposition sous un contrat Creative Commons (Paternit’ / Partage des conditions initiales l’identique http://creativecomm or 267 Snipe to . O/fr/ Mis en page avec la classe thlpl. Table des matières prérequis théorlques et formels 1 Positionnement théorique … 72 4 Constructions de base 75 Hiérarchie générale des constructions . 2 Constructions de Base 5 Constructions nominales 85 Noms construits (N) . Syntagmes Nominaux (SN) . Constructions verbales 97 Verbes construits (V) . 76 . 88 185 Conclusion Exemples d’analyses Introduction 189 193 195 Structure produite Analyse vs. Parsing 11 Un énoncé simple 199 Premier niveau d’analyse .. Deuxième niveau 4 196 . . 200 203 du contenu des éléments de grammaire ; ensuite, un formalisme dans lequel nous pouvons représenter ce modèle, lui apportant régularité et validation de l’expression. Nous présentons dans ce chapitre les positions théoriques qui sont à l’origine de notre proposition.

On peut la résumer à quatre positions-clés mises en évidence au fur et ? mesure de nos recherches, et qui en résument les idées principales : La première position est celle du non générativisme (51) : Le courant dans lequel nous nous inscrivons s’éloigne en de nombreux points des axiomes des théories génératives, notamment en ce qul concerne la définition d’une grammaire, et qui portent des implications profondes tant sur le contenu que sur la forme des descriptions. La deuxième position est celle de la non-présomption (52) : On cherche à distinguer clairement et systématiquement, pour une unité linguistique donnée, les informations concernant sa constitution de celles concernant son utilisation. Refusant ‘anticiper des relations qu’une unité entretiendra avec les autres au sein même de sa description interne, alors, par exemple, on ne représente pas d’informations syntaxiques dans un objet dont les constituants n’entretiennent pas de relations syntaxiques ; en cela, on se distingue des grammaires dites « lexicalisées ». La troisième position est celle de la non modularité (53) : On se base ici sur l’idée selon laquelle Pinformation linguistique est éparse et inconstante dans les productions, et l’on cherche à en tenir compte dès le départ, sans postuler d’analyses éparées puis de mécanismes d’interfaçage entre les résultats, ni même de représentations distinctes des différents domaines liées par un mécanisme résultats, ni même de représentations distinctes des différents domaines liées par un mécanisme de liage. Enfin, la quatrième position est celle de la multi-dimensionnalité (54) : On pose que la structuration linguistique 1 s’opère suivant deux axes, syntagmatique et paradigmatique. Cette remarque n’est pas aussi triviale qu’on pourrait le penser, puisqu’elle implique de Plus exactement, nous nous contentons ici de faire reposer notre dée de multi-dimensionnalité sur la syntaxe, bien que nous n’excluons pas qu’elle puisse s’appliquer ? d’autres domaines. Chapitre 1.

Positionnement théorique prendre pleinement en compte ces deux dimensions dans l’analyse syntaxique, et non simplement la première comme c’est si souvent le cas. L’organisation selon ces quatre axes a progressivement émergé de nos recherches tant du point de vue strictement théorique, que de celles portant sur le modèle ou sur le formalisme. Il s’agit ici de proposer une synthèse des positions que l’on tient par la uite, mais qui n’a évidemment pas vacation à constituer une théorie complète de la langue.

Ici l’on n’aborde volontairement pas un certain nombre de points théoriques, tels que par exemple la question des universaux linguistiques, celle de la relation entre oral et écrit, etc. Nous nous concentrons exclusivement sur ce qui constitue un pré-requis à la lecture des parties suivantes. grammaire comme un processus énumératif à partir duquel on peut dériver strictement un langage, et par conséquent comme un mécanisme utilisé pour vérifier si une entrée donnée appartient u non à une langue, en fonction de la possibilité ou non de construire une structure y correspondant.

Mais cette conception est très restrictive pour plusieurs raisons. Filtrage des entrées. — Premièrement, cela a des conséquences considérables sur la façon de représenter l’information linguistique, qui est alors exprimée de façon à exclure les occurrences considérées comme non- grammaticales. Ceci est particulièrement clair dans la Théorie de l’optimalité (ci-après OT, [Prince & Smolensky, 1993]), dans laquelle les contraintes (considérées comme universelles) sont tipulées précisément dans cet objectif de filtrage.

On retrouve le même mécanisme dans les Métagrammaires (ci-après MG, [Candito, 1 999]) qui font usage de contraintes pour éliminer des arbres générés à partir de la grammaire ([Crabbé & Duchier, 2004]). Grammaticalité. — Deuxièmement, considérer une grammaire comme un moyen de définir une langue se base sur une dichotomie claire entre productions grammaticales et nongrammaticales, alors même que [Chomsky, 1961] ou [Ziff, 1964] avaient déjà noté qu’une telle distinction ne correspondait pas à la réalité de la langue, pour un ertain nombre de raisons.

La linguistique de corpus (p. ex. [Deulofeu, 1982], [McEnery & Wilson, 1996], [Bilger, 2000], etc. ) nous montre depuis des années et plus concrètement à quel point les productions peuvent être éloignées des descriptions générativistes, malgré a finesse vers laquelle certaines tendent, et ceci concerne tout aussi bien les productions orales qu’écri finesse vers laquelle certaines tendent, et ceci concerne tout aussi bien les productions orales qu’écrites.

Couverture. — De plus, la notion de grammaticalité nécessite une couverture totale de la angue : l’incertitude, l’ambiguité, l’incomplétude, [‘hétérogénéité n’ont pas leur place dans de telles approches. L’objectif (théorique) des analyses génératives est de reconstituer une structure englobant la totalité d’un énoncé, se basant sur le postulat de l’existence systématique d’une telle structure (d’où le « symbole initial » de ces grammaires).

Or la quantité d’informa4 1 Une approche non-générative tions disponibles dans un énoncé est très variable (de même que la qualité et la finesse), et peut ne pas suffire pour reconstruire une structure générale. Prenons un exemple concernant la syntaxe. un énoncé tel que (1) présente une structuration syntaxique facilement identifiable, des informations en quantité suffisante pour en donner une analyse complète et sans conteste grammaticalement conforme. 1 ) Deux scientifiques travaillent actuellement sur un matériau qu’ils ont baptisé « c aytronics », qui sera composé de nano-machines capables de s’organiser pour reproduire ? distance en 3D, et via internet, n’importe quelle forme, y compris la vôtre. 2 Toutefois les productions effectives déloignent rapidement de ce epère canonique, et peuvent réclamer un certain degré de tolérance ([Pullum & Scholz, 2003]) pour être analysées. On doit par exemple pouvoir traiter des phénomènes à l’intersection de plusieurs domaines, et dont la syntaxe à elle seule ne peut rendre compte (2). 2) les Anglais qui ont quand-même beaucoup d’humour euh les journaux anglais enfin les ique qui ont quand-même beaucoup d’humour euh les journaux anglais enfin les médias britanniques ont fini par répondre 3 On doit également pouvoir analyser des énoncés qui présentent des écarts à la grammaire, u’ils soient volontaires et acceptés (3a) ou non (3b), sans que lesdits écarts ne rendent la totalité de l’analyse impossible. (3) a. T’occupe ! b. ‘est parcequ’on est 3 à bosser sur le site et que le troisième ? casser son portable alors la com passe mal ! 4 Enfin, on doit pouvoir traiter les énoncés qui ne contiennent quasiment pas d’informations syntaxiques (cf. p. ex. [Deulofeu, 2005]) (et dont le manque d’informations de ce domaine est souvent compensé par une augmentation des informations d’autres domaines, prosodie notamment pour l’oral) (4) . (4) a. lundi lavage mardi repassage mercredi repos . il y a mon frère sa moto le guidon eh ben complètement naze quoi 6 une ressource descriptive. our ces raisons, nous pensons qu’une grammaire ne doit pas être restreinte à être un mécanisme définitoire : la question fondamentale n’est pas de savoir si un enoncé appartient ou non a une langue mais bien d’extraire l’information de cet énonc 64, 26 juillet 2006. [Mertens, 1993]. [Cappeau & Deulofeu, 2001], d’après A. Cuiloli. Il s’agit d’un point de vue partagé par des approches très diverses, telles que Dynamic Syntax (DS, [Tugwell, 2000], [Kempson et al. 001]), les Grammaires de Construction (CxG, [Goldberg, 1995]), ou l’Approche Pronominale (AP, [Blanche- Benveniste et al. , 1990]). Non-dérivationnalité. — De même que Role and Reference Grammar (RRG, [Van Valin & Lapoila, 1 997], ou [Bentley, 2003] sur ce point), CXG ([Kay & Fillmore, 1999]), LexicalFunctional Grammar (LFG, [Bresnan, 2001]) ou Word Grammar ([Hudson, 1984]), rapproche que l’on propose est non-dérivationnelle : nous ne faisons pas usage de la notion de « déplacement » / « mouvement » (movement) du Programme Minimaliste ni de celle de « promotion » vs. égradation » (demotion) de la Grammaire Relationnelle (RG, [Blake, 1990]). Pas de structure initiale. En outre et comme on l’a vu précédemment, dans la plupart des cas les autres approches considèrent que tout énoncé de la langue doit pouvoir faire l’objet d’une structure l’englobant complètement : A candldate sentence is licensed as a sentence of the language if and only if there exists in the grammar of that language a set of constructions which can be combined in Such a way as to produce a representation of that sentence. ([Kay, 1995, pp. 72-173], à propos de cx ouverture complète et permet de construire si cela se justifie des structures partielles, non-connectées, selon les données fournies (et la couverture de la grammaire). Une grammaire non-présomptive La raisonnement qui nous a conduite à adopter cette position repose sur une réflexion à propos des grammaires dites « lexicalisées ». Nous commençons par présenter ceci avant de généraliser notre propos à la structuration de l’information. 2. 1 2. 1. 1 Lexicalisation et non-lexicalisation Grammaires dites « lexicalisées » Lexique et grammaire dans les modèles linguistiques formels.

La plupart des modèles de description linguistique courants font partie de ce qu’on appelle les « grammaires lexicalisées ». Des grammaires telles que TAG ou HPSG sont caractérisées par l’intégration, au 7 Ne serait-ce que parce que pour que ce soit le cas, il faudrait pouvoir envisager qu’une grammaire puisse être exhaustive ; or nous pensons que ce point n’est qu’un objectif vers lequel le développement de grammaire tend, mais sans pouvoir l’atteindre concrètement. La conséquence de cela est que quoi qu’il en soit une rammaire ne pouvant réellement p it complète, on ne peut la OF