FACILITATION SOCIALE ET COMPARAISON SOCIALE
UNIVERSITE PIERRE MENDES FRANCE U. F. R. Science de l’Homme et de la Société BP 47 – 38040 GRENOBLE Cedex 9 FACILITATION SOCIALE ET COMPARAISON SOCIALE : DE LA MENACE DE L’AUTO-EVALUATION A LA FOCALISATION ATTENTIONNELLE THESE DE DOCTORAT NOUVEAU REGIME Mention : Psychologie Sociale Expérimentale Dominique Muller 37 Laboratoire de Psych gi Ecole Doctorale « n lg leriep Sous la direction de F – Chambéry next page ant (Professeur de Psychologie Sociale, Université Pierres Mendès France) Membres du jury Fabrizio Butera : Professeur, Université Pierre Mendès France Olivier Corneille : Chercheur F.
N. RS. , Université Catholique de Louvain-la-Neuve Ewa Drozda-Senkowska : Professeur, Université René Descartes Pascal Huguet : Directeur de recherche C. N. R. S. , Université Blaise Pascal Christian Marendaz : Professeur, Université Pierre Mendès France Décembre 2002 REMERCIEMENTS confiance m’aura entre autres choses permis de me rendre compte de mon intérêt pour la méthodologie et pour l’enseignement de la psychologie. Je remercie ensuite Florian Delmas pour m’avoir encouragé à entreprendre ce projet un peu fou de réaliser une thèse.
Outre la source de stimulation intellectuelle u’il a représenté, je remercie Jérôme Ferrand, mon ami de toujours, pour avoir su me prodiguer les bons conseils aux bons moments. Parmi ces conseils il y avait celui de bien choisir son directeur de recherche. Quoi de plus important en effet dans cette entreprise que d’avoir un bon directeur ? Il est toutefois difficile de dire ce qu’est un « bon » directeur. Tellement difficile en fin de compte qu’il est plus simple pour moi de dire qu’il s’agit en tous points d’une personne comme Fabrizio Butera.
Il est, en effet, impossible pour moi de trouver les mots pour lui exprimer toute ma reconnaissance et ma gratitude. Je lui dis donc simplement merci pour tout. Il est une autre personne sans qui cette thèse serait à n’en pas douter très différente. Cette personne est mon ami Th erry Atzeni avec qui nous avons développé le paradigme ? la base des études présentées ici. Je le remercie également pour ses conseils, son support et son amitié. Je remercie également Cécile Ballaz pour son expertise et pour ses précieux conseils concernant la première étude.
Merci également à Christian Marendaz pour ses conseils et pour m’avoir permis de réaliser certaines des études de la thèse dans les box expérimentaux de son aboratoire. Je remercie Pascal Hu uet our m’avoir, d’une part, donné l’envie de travailler 2 37 à Nathalie Delange, Emmanuelle Rebls et Caroline Clabault les étudiantes de maîtrise qui ont travaillé avec nous. Un merci tout particulier ? Olivier Corneille et Vincent Yzerbyt pour leur amitié et pour m’avoir accueilli dans leur laboratoire.
Un tout grand merci à Johanne Huart et Florence Dumas pour leurs « sauvetages bibliothèque » de dernières heures. Un merci également très spécial pour les relectures patientes de Philippe Vulliet (merci également à lui pour m’avoir présenté Schloumpaf), Marie Depuiset, Laurence Filisetti (merci également à elles deux pour leurs performances à la course à pied… ), Céline Darnon, Carine Royer et Delphine Fagot. Un merci généralisé aux doctorants du LPS et du LPE pour leur gentillesse et leur amitié durant toutes ces années.
Enfin, merci à mes amis (Jérôme Barral, Olivier Robert, et surtout à mes parents pour leurs encouragements et leur soutien tout au long de ce parcours. A Annie Génovèse TABLE DES MATIERES AVANT-PROPOS CHAPITRE 1 : Les effets de facilitation-inhibition sociale et les théories du drive 5 3 37 niveau général de drive 27 2. 3. Le renforcement des réponses dominantes 30 CHAPITRE 2 : La présence d’autrui ou la régulation sociale du comportement 2 3 4 SOCIALE.
LA THEORIE DE LA CONSCIENCE DE SOI OBJECTIVE LA THEORIE DE L’AUTO-REGULATION LA THEORIE DE L’AUTO-PRESENTATION THEORE DE L’AUTO-EFFICACITE ET FACILITATION-INHIBITION SOCIALE ANALYSE COMPORTEMENTALE DE L’EFFET DE FACILITATION- NHIBITION 35 36 38 46 49 CHAPITRE 3 : Vers une approche attentionnelle des effets de facilitation-inhibition sociale : le cas de la théorie du conflit-distraction 51 PREMICES D’UNE THEORIE AITENTIONNELLE DES EFFETS DE FACILITATIONINHIBITION SOCIALE 4 37
RUMINATIONS MENTALES ET THEORIES DE L’AUTO-REGULATION DIMINUTION DE LA MENACE ET AUTO-EVALUATION PERFORMANCES ET MENACE DES STEREOTYPES MENACE ET INFLUENCE SOCIALE MENACE, DISTRACTION ET ALLOCATION D’ATTENTION 77 78 83 94 96 100 105 106 110 114 127 129 130 135 138 144 152 CHAPITRE 6 : Effet de coaction, focalisation attentionnelle et menace de l’autoévaluation : proposition d’un axe de recherche 155 EFFET DE COACTION : REPONSE DOMINANTE VERSUS FOCALISATION CONDITIONS D’APPARITION DES EFFETS DE COACTION . VERS UNE S 37 1. 2. 1 Contrôle du paradigme 194 1. 2. 2 Contrôle des manipulations 195 1. . 3 Mesure des erreurs . 2. 4 Temps de réaction 197 1. 3 Discussion 198 VERS UNE INTERPRETATION EN TERMES DE MENACE DE L’AUTO- EVALUATION : ETUDES ET 5 200 201 ETUDE3 3. 1 Méthode 203 3. 1. 1 Population 3. 1. 2 Matériel 3. 1. 3 Procédure 204 3. 1. 4 Plan expérimental 3. 2 Résultats 205 3. 2. 1 Contrôle du paradigme 3. 2. 2 Mesure des erreurs une source de distraction, c’est-à-dire tant qu’il existe une menace ou un risque de menace de l’auto-évaluation. Cette proposition fait référence à deux questions concernant l’effet de la coaction sur les performances.
En premier lieu, ceci amène à traiter la question : « pourquoi » la résence d’un coacteur influence-t-elle les performances ? Au lieu de l’approche plus classique en termes de réponses dominantes (Zajonc, 1965), nous avons favorisé une interprétation attentionnelle. Afin d’opposer ces deux interprétations alternatives des effets de coaction, nous avons utilisé une tâche permettant de mesurer les conjonctions illusoires. Ceci nous a amenés à démontrer la pertinence de l’approche attentionnelle.
En effet, les études 1, 2 et 3 faisaient apparaître que la simple présence d’un coacteur augmentait la focalisation attentionnelle mais pas les réponses dominantes. En second lieu, cette thèse aborde la question : « quand » la présence d’un coacteur influence-t-elle les performances ? En effet, la thèse défendue nous a conduit à démontrer, dans les études 1 et 2, que la présence d’un coacteur avait un impact sur les performances (i. e. , sur le focalisation de l’attention) seulement quand la comparaison avec celui-ci était ascendante ou pouvait encore être ascendante (i. e. , en simple coaction).
Les études 3, 4 et 5 ont été conçues dans le but de tester notre interprétation de ces résultats en termes de menace de l’auto-évaluation. Comme nous l’attendions, raugmentation de a focalisation attentionnelle est apparue dans ces trois études uniquement lorsqu’il V avait une mena 37 Based on distraction-conflict theory (Baron, 1986) and social comparison theory (Festinger, 1954), the claim of this work is that mere presence of a coactor leads to an enhancement of attentional focusing to the extent that it is a source of distraction, that is as long as there is a threat or a risk of threat to self-evaluation.
This statement refers to two questions concerning the effect of coaction on performance. On the one hand, it leads to deal With the question: « whf’ the presence of a coactor nfluences performance? Instead of the classical dominant response View (Zajonc, 1965), we favoured an attentional explanation. ln arder to oppose these two alternative explanations of coaction effect, we used a task that allows measuring illusory conjunctions. This led us to demonstrate the relevance of the attentionnal view. Indeed, studies 1, 2 and 3 showed that mere presence of a coactor enhanced attentional focusing, but dominant responses did not.
On the other hand, this claim addresses the question: the influences performance? Indeed, it leads us to demonstrate in study 1 and 2 that presence of a oactor has an impact on performance (i. e. , on attentional focusing) only when comparison With the coactor was upward or could still be upward (i. e. , in mere coaction). Studies 3, 4 and 5 were designed to test further our explanation of these results in terms of threat to selfevaluation. As expected, attentional focusing appeared in these three studies onty when there was a threat or a risk of threat to self-evaluatlon. OF que nous (c’est-à-dire un coacteur) Influence-t-elle nos performances ? Si oui, cette influence est-elle bénéfique ou néfaste ? Ces deux questions sont importantes car elles renvoient en uelque sorte au niveau zéro de l’insertion sociale. Or, il est important de cerner les conséquences de cette insertion sociale minimale. En premier lieu, parce qu’il est nécessaire de connaitre les effets associés à ces situations minimales avant d’appréhender des insertions sociales plus complexes.
En second lieu, parce que l’étude de ces phénomènes nous amène ? ne pas négliger un facteur aussi anodin que la simple présence d’autrui- Ceci est important car, comme nous le verrons, cette insertion sociale même si elle est minimale, peut moduler les fonctions cognitives les plus basiques. La psychologie sociale apporte des réponses à ces deux questions fondamentales. En effet, celle-ci nous apprend que la présence d’autrui module souvent les performances et que cette influence peut être positive ou négative.
Dans le premier cas, nous parlerons d’effet de facilitation sociale : la présence d’un stimulus social (i. e. , autrui) facilite les performances. Dans le second, nous parlerons d’effet dinhibition sociale : la présence d’un stimulus social inhibe les performances. Ce champ de la littérature de la psychologie sociale, le champ des effets de facilitation-inhibition sociale, renvoie par conséquent ? eux questions : 1) comment expliquer que la présence d’un congénère puisse à la fois favoriser et inhiber les performances et 2) quelles sont les conditions d’apparition de ces effets ?
En ce qui concerne la première uestion, nous verrons, lors du premier chapitre, qu’un 9 37 présence d’autrui augmenterait le niveau de tension général de l’organisme, c’est-à-dire le drive, qui lui- même favoriserait l’apparition des réponses les plus accessibles dans le répertoire comportemental des Individus (e. g. , Zajonc, 1965). En d’autres termes, la présence d’autrui favoriserait l’apparition de ces réponses dominantes. Par conséquent, si ces réponses sont correctes, la présence d’autrui faciliterait les performances. A l’inverse, si elles sont incorrectes, les performances seraient inhibées.
Dans le Chapitre 2, nous verrons que pour certaines approches, le facteur déterminant ne renvoie pas à la notion de réponses dominantes, mais plutôt à celle de difficulté perçue des tâches à réaliser (e. g. , Carver et Scheier, 1981). Enfin, le Chapitre 3 nous amènera à nous intéresser plus particulièrement au développement d’interprétations attentionnelles (Baron, 1986). pour ces dernières, les effets de facilitation-inhibition sociale e seraient pas dus à un renforcement des réponses dominantes, mais à une plus grande focalisation de l’attention.
Ici les performances seraient facilitées quand peu d’éléments sont nécessaires dans la réalisation de la tâche. En revanche, elles seraient inhibées quand cette focalisation de l’attention exclut des éléments importants dans la réalisation de celle-ci. Les Chapitres 7 et B nous conduirons à opposer expérimentalement une approche attentionnelle et celles reposant sur la notion de réponses dominantes. La seconde question, celle concernant les conditions d’apparition des effets de 431