Extrait L Art De La Seduction Dans Le Theatre Franc

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L’art de la séduction dans le théâtre français du XX’ siècle

Essai sur l’imaginaire antillais, 2008: Maurice COUQUIAUD, Chroniques de l’étonnement. De la science au poème, 2008. Dahouda KANA TÉ et Sélom K. GBANOU (Sous la direction de), Mémoires et identités dans les littératures francophones, Sommaire ntroduction 7 2. La séduction érotique 2. 1. La séduction féminine a trois temps: Ondine, Ysé, Winnie 2. 2. La séduction masculine: Holopherne-DonJuan 2. 3. Le trio . amoureux 2. 4 La cérémonie de la séduction professionnelle 13 57 73 89 3. La séduction persuasive 3. *Contre les tentations d’Antigone 3. 2. La séduction du deal 3*3. Eveiller un rêve, éveiller un rêveur 3. 4. Séduire ou dominer dans l’amitié 3,5. Séduire pari à la folie PAG » rif 7 séductrices français du XVIIIe siècle avec Manon Lescaut, HéloiSe de Rousseau, la marquise de Merteuil, le vicomte de Valmont, la Justine du marquis de Sade ainsi que Marivaux, ont créé, en effet, des modèles de séduction: l’amour libertin et le marivaudage, auxquels se refèrent, jusqu’à nos jours, de nombreux artistes.

L’amour romantique, omniprésent dans la littérature française comme dans la majorité de la littérature européenne de cette période, se retrouve aussi au XXe siècle dans de nombreuses ?uvres littéraires, de Marcel Proust à Michel Houellebecq. Cf. N. Luhmann, kodowaniu Jerzy Lozinski, contacts Liebe ais Passion. Zur Codierung intymnoici, p. 140_141 2003, conséquence Niklas Luhmann explique Semantyka Naukowe PAGF3C,F7 siècle, on rejette toutes les questions intacte sexuelles.

Jusqu’au Les textes dramatiques du xxe siècle offrent d’énormes possibilités d’observation de l’homme dans ses relations avec le monde et avec les autres. Quels que soient le temps et le lieu du déroulement de la pièce, que ce soit le réel ou le fantastique, le Moyen Age ou l’Antiquité, comme cela se fait dans « les mythes évisités »2, le savoir sur l’homme et son comportement concerne l’expérience des auteurs du XXe siècle, filtrée par leur bagage personnel.

Le XXe siècle, annoncé et attendu comme un siècle heureux, s’est certes révélé comme l’époque du progrès triomphant, mais également comme celle de la barbarie et des pires inégalités. La succession de deux conflits mondiaux, les multiples interactions politico-économiques, l’extension de toutes les formes de communication, l’échelle mondiale des problèmes ont influencé les mentalités. Elles les forçaient à une modification ondamentale et provoquaient des interrogations Inquiétantes, nées du déclin des idéologies.

En ce qui concerne les images de la séduction dans le drame français du XXe siècle, on voudrait savoir si elles possèdent la même force et la même puissance que celles qui sont plus classiques. Les textes choisis pour effectuer cette réflexion sur la séduction appartiennent aux meilleurs drames du XXe siècle, mais à des esthétiques différentes. La poétique différenciée des oeuvres parait plutôt être un atout qu’un inconvénient puisque c’est bien l’image de la séduction qui oriente la recherche présente.

On a l’ambition de parler « de ces choses la séduction qui oriente la recherche présente. On a l’ambition de parler « de ces choses dont on ne peut dire la moitié de ce qu’elles sont» comme le dit Marianne chez Marivaux, avec l’objectif de découvrir une grande variété de rapports amoureux, érotiques, sans oublier le discours, grande figure de la séduction. Séduire, selon les dictionnaires, c’est aussi bien «convaincre, 2 L’expression Ionesco, est de Michel 1998, Dunod, Lioure. Cf. M.

Lioure, 8 Lire le théâtre moderne. De Claudel ? amener quelqu’un à reconnaitre la vérlté d’une proposition ou ‘un fait, persuader, donner des preuves de, amener ? reconnaître que» que «détourner du bien, faire tomber en faute» « corrompre, confirment que «séduisant» cela veut dire charmant, désirable, enchanteur, enivrant, tentant3. Les définitions de la séduction dans leur nombre infini nous permettent d’organiser notre recherche selon deux axes: la séduction érotique et la séduction persuasive.

Ainsi, en se référant à la grande tradition française, on observera les figures, les images de la séduction qu’offre le drame français du XXe siècle, réduisant notre réflexion aux exemples les lus parlants et les plus variés. La première partie comprendra trolS grandes figures de la séductlon féminine. La première, Ondine, qui aime sans condition le chevalier Hans dans le drame de Jean Giraudoux Ondine (1937) est la plus jeune puisqu’elle a 15 ans. Ysé, la seconde, personnage principal du Partage de midi (1 906), a 30 ans.

Sa pièce témoignage d’un amour-passion; c’est la femme fatale qui a séduit Mesa comme Scibor-Rylska, son 3 Cf. , Le Petit Robert. Dictionnaire de la languefrançaise, 9 paris 1992, ce Robert, p. 1789. double réel, a séduit Claudel. Winnie, épouse fixée dans la colline, solée du monde avec son époux, soutient la relation conjugale malgré les limites inimaginables d’un corps mutilé; elle a 5 ans. Elle remplit de son grand monologue la pièce de Samuel Beckett Oh les beaux joursl (1963).

Il est difficile de trouver une symétrie dans la présentation de l’image de la séduction masculine. Bien sûr elle est présente mais une seule fieure dépasse t utres qu’elle sera celle la séduction. Jean Giraudoux dans sa pièce Judith (1932) a armé son personnage Holopherne de la puissance de Don Juan. La présence imposée et infernale du trio sartrien permettra d’observer la séduction omme une valeur fondamentale dans un espace clos et un séjour interminable, surtout quand les personnages ont des problèmes avec leur identité sexuelle a. p. Sartre, Huis clos, 1944). Les prostituées genétiennes, quant à elles, dans leurs cérémonies dévoilent la perversion sexuelle des hommes ainsi que l’hypocrisie de la société a. Genet, Le balcon, 1960). Le volet de la persuasion comprend la figure de Créon qui séduit Antigone dans la pièce de Jean Anouilh (Antigone) 1944). La relation de domination de la séduction persuasive s’attache au « deal » de Dans la solitude des champs de coton (1986) de Bernard-Marie Koltès où le dealer séduit le client.

Elle apparait aussi intéressante dans le jeu de Nathan Goldring montré par Enzo Cormann dans sa pièce Toujours l’orage (1997) où un jeune metteur en scène autrichien vient proposer à Theo Steiner, figure mythique du théâtre viennois d’après-guerre, de jouer Lear. La séduction, fort présente dans la pièce de Nathalie Sarraute pour oui pour un non (1 982), introduit, quant à elle, la question des limites pour séduire ou convaincre un ami. On la retrouve également dans le comportement d’Aurélie, la folle, qui arrive ? IO