explication pièce Le roi Lear
LE ROI LEAR, Shakespeare TNP 2014, mise en scène de C. Schiaretti La pièce rédigée entre 1603 et 1 606, elle est symptômatique d’une époque troublée . Élisabeth (1533- 1 603 ; reine d’Angleterre et d’Irlande de 1558 à sa mort) était la fille du roi Henri VIII d’Angleterre mais sa mère Anne Boleyn fut exécutée trois ans après sa naissance et elle perdit son titre de princesse. Son demi-frère Édouard VI nomma comme héritière sa cousine Jeanne Grey, ce qui écarta Élisabeth et sa Sni* to nextggge demi-sœur catholiqu cela contrevenait à la gis or 4 néanmoins ignoré, et ut exécutée. ?lisabe passé près d’un an e aux rebelles protestants. n au trône même si t d’Edouard VI fut e 553 et Jeanne Grey lus tard après avoir soutien supposé On ne peut s’empêcher de supposer que ces disputes pour la légitimité du royaume aient inspiré Shakespeare dans le choix de l’intrigue bien que la pièce, dont l’action placée 800 ans avant l’ère chrétienne, s’inspire de la figure légendaire de Leir, roi mythique de l’ile de Bretagne à l’époque celtique précédant la conquête romaine.
On remarque une réelle continuité entre l’Histoire et l’intrigue, ui mêle problématique politique contemporaine et mythologie fondatrice autour d’un thème unique et universel : l’exercice du pouvoir et sa transmission. La traduction choisie p par le metteur en scène est dYves Bonnefoy, poète contemporain, et date de 1964. Elle est en vers non rimés pour donner à entendre le plus directement possible la langue de Shakespeare sans « avoir besoin de faire des alluslons lourdingues à la réalité « (commentaire de Schiaretti).
Le décor L’espace scénique cadre sans enfermer, il ressemble à une rène, dont les hauts murs tour à tour verrouillent et dévoilent des fenêtres et dont les portes latérales sont autant d’entrées et sorties. Cela donne une force centripète aux déplacements des acteurs qui ne cessent de s’y croiser, s’y opposer, tenter d’en fuir ou d’y revenir. Il devient une sorte de Colisée moderne où se jouent les destins face à la fortune (sens étymologique : chance) dont la roue ne cesse de tourner, aveugle et impitoyable envers les hommes.
Il s’agit aussi d’une version épurée du théâtre élisabéthain et notamment du Théâtre du Globe de Londres qui accueillait es spectateurs de Shakespeare (on peut actuellement visiter sa reproduction au cœur de Londres ainsi qu’assister à des représentations). Son rôle est fondamental puisqu’il symbolise le monde dans lequel évoluent les personnages. Selon Pétrone (poète latin) « le monde entier joue la comédie », donc si le monde est un théâtre, inversement, le théâtre peut suggérer le monde sous toutes ses formes d’où l’importance du cercle.
Les éléments organiques qui apparaissent au cours de la représentation transforment ce cercle en château, cabane dans es bois ou champ de bata PAG » OF d cours de la représentation transforment ce cercle en château, cabane dans les bois ou champ de bataille. La terre qui s’abat sur le plateau colle aux pieds des acteurs, les englue dans l’histoire, les salit, donne une démarche particulière aux personnages et un aspect sensoriel, matériel à l’absence de décor.
Le parti-pris de la simplicité rend plus forte la parole du roi et des personnages qul l’entourent. Les costumes, en revanche, sont clairement issus d’une vision d’époque qui joue sur le paradoxe entre modernité intemporelle u lieu et période historique de l’écriture de la pièce. Le Roi Lear Ce vieillard qui souhaite partager le mieux possible son royaume pour assurer sa postérité est pris au piège de son orgueil : être aimé et respecté même lorsqu’il ne représentera plus rien.
On assiste dès l’acte I à sa descente aux enfers, il n’est plus roi, ? peine père, et devient un paria que ses propres filles chassent : c’est un déclassé. Pour Shakespeare, il s’agit de dire toutes les contradictions de l’âme humaine dans ce portrait de père. Tour à tour hautain et bandonné, lucide et fou, il incarne le glissement vers la folie et la perte des illusions de toute une vie.
Le roi autoritaire qui avait droit de vie et de mort même sur ses propres enfants rétrécit, se racornit jusqu’à devenir un vieillard qui traîne sa frêle carcasse et finit son chemin près des dépouilles de ses filles, gisant et quasi nu. Le cercle de famille, dans le cercle de la pièce, est devenu un cimetière où tous ce quasi nu. cimetière où tous ceux qui ont cru pouvoir maîtriser leur destin gisent tels des pantins dont les fils ont été coupés. Cest une vision totalement baroque qui rappelle les vanités multiples qui motivent Ihomme et le mènent à sa perte.
Le mande est une illusion, notre place dans l’univers un rôle dont le metteur en scène est Dieu, dont les desseins nous sont inconnus et ou nous ne faisons que passer. Le Roi Lear est l’exemple de ce monarque tout-puissant qui achève sa course vitale dans le plus grand dénuement, privé de son trône, de ses filles, de ses sewiteurs (ils meurent ou le quittent au fur et à mesure), d’un toît, d’amour…….. .. seule persiste -mais pour combien de temps? – son enveloppe corporelle.
Vous pourrez, si cela vous intéresse, voir le film d’Akira Kurosawa Ran » (traduction phonétique de Lear) qui déplace le contexte élisabéthain et occidental dans le Japon médiéval et vous verrez que le propos est universel, malgré les distances géographiques et soclologiques. Attention ! 4H de film, au rythme japonals (pas celui des manga, celui des moines Zen… ). Cest une version très intéressante et passionnante P. S : pour info, le comédien qui tient le rôle de Lear est Serge Merlin, 81 ans synthèse rédigée grâce aux informations du TNP, du Petit Bulletin et de mon analyse de la pièce