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601-102. Littérature et imaginaire Professeure : Frédérique Bernier Exemple de dissertation explicative Œuvre à l’étude : trois poèmes d’Henri Michaux, « La séance de sac « Les envies satisfaites » et « La cave aux saucissons », tirés du recueil La vie dans les plis, Paris Gallimard, » poésie 1949.

Sujet : Montrez que, dans ces trois poèmes en prose tirés de La vie dans les plis d’Henri Michaux, la violence est présentée de manière à surprendre le lecteur et à question rapports entre le réel [Sujet amené] p g Souvent associé au surréalisme sans avoir fait partie ? roprement parler du groupe animé par André Breton, le poète Henri Michaux partage en effet avec les surréalistes une conception qui fait de l’art un laboratoire d’expérimentation et d’exploration de la psyché humaine.

Michaux s’est ainsi adonné ? toutes sortes d’expériences (dont celles de la drogue et des voyages) qui visaient à vivre et surtout ? décrire des états de perte de repères qui permettent de découvrir différents aspects de notre fonctionnement mental. [Sujet posé] Le recueil intitulé La vie dans les plis, publié en qui semblent en décalage vec l’agressivité dont il est question. On verra également que cette violence, qui a pourtant lieu strictement dans l’imaginaire du personnage, tient une place si primordiale pour lui qu’elle semble se substituer progressivement au réel. Idée principale 1] À la lecture de ces trois poèmes, on remarque d’emblée un décalage surprenant entre la violence dont il est question et la façon qu’a le personnage de la décrire. [Idée secondaire 1] En effet, le personnage qui s’exprime à travers chacun de ces courts textes le fait de façon neutre, sans paraître ému par ‘agressivité pourtant déchaînée qui caractérise son monde intérieur. explication et citation A] Ainsi décrit-il les différentes formes de tortures imaginaires qu’il fait subir à ses ennemis de façon laconique, sans manifester d’états d’âme, comme c’est le cas dès les premières lignes du premier poème : « Cela commença quand j’étais enfant. Il y avait un grand adulte encombrant. Comment me venger de lui ? Je le mis dans un sac. Là je pouvais le battre ? mon aise. Il criait, mais je ne l’écoutais pas. Il n’était pas intéressant. ? (« La séance de sac par. -2) Avec le pléonasme « un grand adulte » qui accentue l’impression que le narrateur est encore dans l’enfance dont il parle, la syntaxe simple, directe, presque enfantine de ces phrases donne à cette description un air d’innocence qui semble s’opposer à la dureté du fa é. [citation et explication B 2 banalisation dont l’imagerie violente fait l’objet de la part du personnage : « Eussiez-vous par un meurtre heureux supprimé vos cinq ennemis, ils vous créeront encore des ennuis. » Les envies satisfaites », par. L’usage de l’oxymore « meurtre heureux » et l’euphémisme qui consiste à parler de simples « ennuis » pour désigner les conséquences d’un meurtre démontrent le contraste entre l’imagination sadique de ce personnage et le flegme qui caractérise son attitude et son langage. [Idée secondaire 2] Par ailleurs, ce personnage ne se contente pas de normaliser la violence qui l’habite, il décrit même cet imaginaire violent de telle sorte que celui-ci apparaisse comme la source d’une vie modèle, empreinte de sagesse. [citation et explication]

C’est ainsi qu’il parle d’une « habitude sagement gardée » (« La séance de sac n, par. 3) et qu’il s’exprime sous la forme de dictons ou de maximes : « À qui est au lit, on n’offre pas une chaise » (« La séance de sac », par. 4) ou « Dans la vie on ne réalise jamais ce qu’on veut » Les envies satisfaites par. 2). De telles expressions contribuent à donner à ses propos des airs respectables et ? accorder une valeur exemplaire à ce procédé consistant à se libérer, dans l’imaginaire, de ses pulsions agressives à l’égard d’autrui.

Le contraste entre l’imagination ébridée et la passivité parfaitement inoffensive qui semble caractériser la vie réelle du personnage ajoute 3 dont il est question est strictement imaginaire, elle n’en constitue pas moins le centre de la vie du personnage, ce qui a pour effet, au fil des poèmes, de bouleverser les distinctions normalement établies entre le réel et l’imaginaire. Idée secondaire 1] Un des aspects qui contribuent à donner tant d’importance à l’imaginaire du personnage est le fait que ce dernier décrive ses coups comme s’il s’agissait de véritables œuvres d’art dont la réalisation béit à des règles précises et scrupuleuses. citation et explication Al Plusieurs passages des trois poèmes établissent explicitement cette comparaison entre les meurtres imaginaires perpétrés par le narrateur et l’une ou l’autre discipline artistique, comme c’est le cas dans ces lignes jouant sur le double sens (artistique et meurtrier) du mot « exécution » et tentant de nous convaincre des avantages du meurtre fantasmé sur le meurtre réel, le premier permettant seul, « si un détail [Ira gêné », de « rassassine[r] avec les etouches appropriées » (« Les envies satisfaites », par. ), comme s’il s’agissait d’une œuvre ? peaufiner jusqu’à la perfection. [explication et citation B- facultatif) C’est aussi ce que laissent entendre des termes comme «méthodiquement» (« La séance de sac », par. 9), « soin », « désintéressement « corrections » ou « répétitions » Les envies satisfaites, par. 3) qui forment à travers les textes un champ lexical soutenant l’idée d’art et de travail bien fait. [Idée secondaire 2] Par ailleurs, au fil des poè retracer un changement