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ISSN: 1699-4949 Monografias 2 (2011) ‘impossible résolution de l’énigme de l’identité dans Piège pour Cendrillon de Sébastien Japrisot* Maria Teresa Pisa Canete Universidad de Castilla-La Mancha MariaTeresa. Pisa@ucIm. es Resumen Abstract En este articulo hem semi6tica narrativa aplicados por Dubois 7 uti i S. Wpetaviewn NI p g ientos teéricos de la policiaca. A partir de su cuadro de personajes, hemos estudiado las diferentes interpretaciones de los hechos en esta novela. Un anilisis de la estructuraciôn narrativa y la organizaciôn de la temporalidad contribuyen a comprender la construcciôn del enigma del crimen.
El enigma de la identidad de la protagonista esté relacionado con la figura del doble, que se manifiesta como un caso de duplicidad. Ella busca infatigable su Identidad, al igual que Edipo. Sin embargo, no conseguiré descubrirla. El autor de esta novela se sirve de los personajes femeninos, estereotipados, para presentar un retrato de la condiclôn humana y tal vez cuestionar a los lectores sobre el destino colectivo. figure of the double, which in this novel is presented as a situation of duplicity. The protagonist searches tirelessly for her identity, as Oedipus did. However, she won’t discover it.
The author of this novel uses the female characters, which are stereotypes, to create a portrait of the human being and maybe to ask the readers about the fate of humankind. Key words: mystery novel; narrative semotics; identity; the double; Oedipus myth. Palabras clave: novela de enigma; semi6tica narrativa; identidad; figura del doble; mito de Edipo. * Articulo recibido el 7/09/2011, evaluado el 12/10/2011, aceptado el 11/12/2011. Monografias de Çédille 2 (201 1), 253-282 Teresa Pisa O. Introduction Le roman policier se construit autour d’une enquête qui doit aboutir à la résolution d’une énigme.
Dans cette résolution les uestions sur l’identité jouent un rôle fondamental. En effet, l’essence d’un roman à énigme traditionnel est la quête policière d’un crime, dont le coupable sera identifié ? la fin de l’histoire. Cependant, les romans de Japrisotl se caractérisent par une transgression des codes du genre. Dans Piège pour Cendrillon l’écrivain transgresse les éléments génériques conventionnels et introduit d’autres pour construire une histoire et des personnages qui apportent du suspense au roman et contribuent à u’un lecteur fanatique de la résolution policière 2 OF transgressions mises en place par Japnsot.
Pour cela faire, il faudra présenter d’abord les éléments conventionnels du genre policier, ayant recours, notamment, aux théories de Reuter (2007) et de Dubois (2005). Cet auteur-ci établit la structure sémantique du roman policier à énigme autour de quatre rôles fondamentaux: la victime, l’enquêteur, le suspect et le coupable. Dans Piège pour Cendrillon on va trouver précisément une concentration de ces quatre fonctions clés sur un même personnage: la narratrice.
Celle-ci incarne d’abord le rôle de la victime, mais elle est obligée de jouer le rôle d’enquêteur pour résoudre ‘énigme de son identité; et à partir d’ici elle-même devient le suspect. Le résultat sera une grande confusion sur son identité. En plus il y aura des similitudes et des rapports ambigus entre le personnage de Mi (la narratrice) et le personnage de Do (la rivale). Cela provoque une situation de duplicité permanente, puisque l’identité de Mi pourrait être une apparence et, en réalité, elle pourrait être Do, c’est-à-dire elle serait un faux double d’une autre femme.
Et de la même façon que dans le mythe d’Œdipe (qui représente la quête sur soi-même et la fatalité du destin), les recherches e notre héroïne aboutiront à la découverte d’un destin tragique: elle a probablement participé au crime dont elle a été la victime, mais elle doit arriver à démêler tous les fils. Japrisot parvient ainsi à reconstruire l’essence du mythe œdipien en retrouvant une dimension sociale à partir de l’expérience individuelle des personnages.
Mais comme l’amnésie de la narratrice à conséquence d 3 OF l’expérience individuelle des personnages. Mais comme l’amnésie de la narratrice à conséquence de l’accident (ou le crime) condi- Sébastian Japrisot est le pseudonyme de l’écrivain et scénariste rançais Jean-Baptiste (1931-2003). Il est connu surtout comme auteur de romans policiers qui présentent une intrigue originale et complexe. Piège pour Cendrillon (1962) a obtenu le Grand prix de la Littérature policière en 1963. Il a été adapté au cinéma en 1965 par André Cayette.
Japrisot a écrit d’autres romans policiers très appréciés par la critique et le public: Compartiment tueurs (Denoël, 1 962) [adapté au cinéma par Costa-Gavras en 1965], La dame dans Pauto avec des lunettes et un fusil (Denoël, 1966) [adapté au cinéma par Anatole Litvak en 1970] et L’Été meurtrier (Denoël, 1977) [adapté au cinéma par Jean Becker en 1983]. Il a aussi écrit les romans La passion des femmes (Denoël, 1986) et Un long dimanche de fiançailles (Denoël, 1 991) [adapté au cinéma par Jean-Pierre Jeunet en 2004]. http://webpages. ull. s/users/cedille/M2/11 pisa. pdf 254 Monografias de Çédille 2 (201 1), 253Q82 Maria Teresa Pisa Cafiete tionne toute l’enquête, l’auteur a élaboré une structure narrative très particulière qui contribue à maintenir le sus ense tout au long du roman. Avant de développer ces c convenable de présenter 4 OF brûlures au visage et aux mains. Elle a aussi perdu la mémoire. On l’a identifiée comme Michèle Isola (Micky ou Mi). Une autre jeune femme, son amie Domenica Loï (Do), est morte. La personne qui est prête à s’occuper de Mi est Jeanne Murneau, son ancienne nourrice.
La narratriceMi est obligée de croire ce que lui dit Jeanne, mais elle a besoin de mener sa propre quête, qui devient une angoissante réflexion sur l’énigme de son identité. une action Inconsciente révèle qu’il est possible que la narratrice-survivante soit Do. Au fur et ? mesure que la narratrice poursuit son questionnement, elle découvre que l’incendie ‘a pas été un accident, mais un meurtre avec préméditation: Jeanne et Do voulaient tuer Mi et la supplanter plus tard. Le discours de Jeanne et des autres personnages ajoutent des indices dont la plupart sont contradictoires. ? la fin il y aura deux interprétations des événements passés et la narratrice ne parviendra pas à repérer son identité réelle: est-elle Mi ou Do? 1. La transgression du roman à énigme Le roman policier à énigme de Japrisot se caractérise, notamment, par sa transgression des éléments définitionnels du genre. Et pour pouvoir identifier ces transgressions il nous faut, tout d’abord, définir le genre. Yves Reuter (2007: 9) considère que le roman policier se caractérise par «sa focalisation sur un délit grave, juridiquement répréhensible (ou qui devrait Vêtre)».
Et selon l’élément qui occupe la place centrale du récit du crime, trois types ou sous-genres peuvent être distingués: «qui a commis ce délit et comment roman à énigme), d’y mettre fin et/ou s OF distingués: «qui a commis ce délit et comment (roman à énigme), d’y mettre fin et/ou de triompher de celui qui le commet (roman noir), de l’éviter (roman à suspense)». Le genre policier présente aussi certains éléments structurels typiques, comme une structure uelle et régressive, un enquêteur extérieur à l’affaire, et le soupçon universel (Reuter, 2007: 10).
En plus, selon Reuter, le roman à énigme représente le point de référence symbolique du genre policier. Cest le mieux fixé de tous les romans policiers, tant par la production romanesque que par les essaies critiques et les systèmes de règles, mais cela a permis aussi des multiples variations: «Le roman ? énigme serait ainsi un représentant moderne de la tradition rhétorico-technique des jeux littéraires, fondée sur une codification stricte délimitant un ensemble de variantes techniques» (Reuter, 2007: 52).
Piège pour Cendrillon présente, à son tour, tous les éléments constitutifs du roman à énigme stipulés par les règles du genre. On y trouve les rôles canoniques: un crime, la victime, le suspect et l’enquêteur. Également, l’élément déclencheur de 255 6 OF S,’ pas représentée, mais l’essentiel du texte réside dans les discours, où se situent les indices, ainsi que les pistes fausses. Comme nous l’avons déjà dit, Japrisot se situe parmi les auteurs transgresseurs du genre. Selon Jacques Dubois (1992: 189): «tout le propos de Sébastien Japrisot semble être de « dérégler de façon réglée » le genre policier».
Si l’élucidation du mystère initial jusqu’à sa résolution est la formule qui permet une première délimitation du roman à énigme, cela n’est pas la fin de l’histoire créée par Japrisot. À la fin l’ordre n’est pas rétabli et ni l’enquêteur ni le lecteur n’arrivent ? identifier le coupable. Les causes et les circonstances du crime ne sont pas totalement éclaircies et on n’en connait que d’hypothèses. Une clôture telle ne respecte pas la quinzième des vingt règles écrites par Van Dine (1928), dont le code normatif du genre est considéré comme une référence.
De même, le fait que l’enquêteur pourrait être le oupable implique une violation de la quatrième règle, la caractérisation de l’enquêteur, ni détective ni policier, va contre la sixième règle, et la possibilité d’avoir deux coupables est une transgression de la douzième règle. ‘impossible résolution de l’énigme présentée par ce roman contredit la définition que Marc Lits (1 989: 86) donne du genre2: On pourrait ramener le récit d’énigme criminelle à deux notions de base: woir» et «dire».
Quelqu’un, le criminel, a tué sans être vu et ne veut pas le dire; quelqu’un d’autre, le détective, n’a pas vu mais va reconstituer par sa parole, ce qu’il n’a pas pu voir. Lorsque le «dire» va coïncider avec OF S,’ mais va reconstituer par sa parole, ce qu’il n’a pas pu voir. Lorsque le «dire» va coïncider avec le «voir», l’énigme sera résolue. Effectivement, à partir de cette définition, Janie Tremblay (2006: 50) se demandera: Que se passet-il lorsque la personne qui a vu est celle qui supposée dire, mais qu’elle ne peut pas dire parce qu’elle amnésique?
Que se passe-t-il lorsque cette même personne également la victime et l’assassin? Le «dire» et le «voir» coincident-ils jamais dans Piège pour Cendrillon? Comme nous l’avons signalé ci-dessus, selon Reuter (2007: 52), il xiste un consensus en ce qui concerne la définition du roman à énigme par sa structure duelle et régressive et la nature de l’enquête menée: 2 Lits, Marc (1989): pour lire le roman policier. paris, De Boeck- Wesmael-Duculot. Œuvre citée par Yves Reuter (2007:43). 56 8 OF S,’ structure régressive. André Vanoncini (2002: 14), qui appelle le roman à énigme «romanproblème», est du même avis que Reuter quand il dit: Les faits et événements que [l’enquête] rapporte, analyse et rétablit se situent souvent, en revanche, dans un passé antérieur la phase de l’investigation. Mieux l’enquêteur parvient à dégager ne série de causes et d’effets sous le mystère initial, plus il penètre dans des couches temporelles éloignées du présent de la détection.
Cependant, Japrisot transgresse cette structure archétypique quand il présente les deux histories conjointement: l’histoire du meurtre a eu lieu avant l’histoire de l’enquête, mais la protagoniste, dans son rôle d’enquêteur, découvre le crime au même temps qu’elle mène l’enquête. Pour cela faire, l’écrivain ? recours à l’amnésie de la protagoniste, circonstance qui empêche d’établir un lien clair entre le récit du crime et le récit de l’enquête.
Vanoncini distingue aussi les trois-genres du roman policier mais, contrairement à Reuter, il considère que l’ouvrage de Japrisot correspond au roman à suspense, qui ajoute à l’énigme un travail sur la peur et la psychologie. Dans ce sens, les innovations structurelles introduites par Japrisot dans Piège pour Cendrillon, de même que les thèmes qui conforment l’univers des personnages, ont comme résultat une focalisation centrée davantage sur la figure de la victime.
Dans ce roman il faut interpréter ce rôle dans un sens plus large que celui de la victime du meurtre, parce ue la protagoniste pourrait être eurtre, mais elle est la protagoniste pourrait être le suspect du meurtre, mais elle est la victime de la situation, qui rend impossible la résolution de l’énigme de sa propre identité. Sa quête repose sur le discours des autres personnages, dont les versions peuvent être contradictoires.
En conséquence, la quête devient un questionnement intérieur angoissant pour éclaircir la vérité. Cette situation correspond à la principale caractéristique du roman a suspense selon Vanoncini (2002: 92 93): «proposer une analyse psychologique ou une étude comportementale d’un personnage complexe»3. Le roman ? suspense conforme aux 3 Deux auteurs qui se sont intéressés à la psychologie de la victime sont Pierre Boileau et Thomas Narcejac, dont l’ouvrage a beaucoup marqué la production de Japrisot.
Ces deux écrivains ont été également des 257 règles génériques approfondit une problématique psychologique propre à la victime (ou au meurtrier), mais «en supprimant ou en altérant radicalement le rôle de l’enquêteur» (2002: 19), ce qui n’est pas le cas de Piège pour Cendrillon, où l’enquête est toujours l’élément formel fondamental. Vanoncini (2002: 19) reconnaît aussi que 0 OF