Epreuve Du Feu
« Certains pensent qu’ils font un voyage, en fait, c’est le voyage qui vous fait ou vous défait » écrit Nicolas BOUVIER dans L’usage du Monde. En frappant à la porte du temple, j’aspirais à découvrir une voie, un chemin qui me mènerait vers la connaissance des autres, la connaissance du monde qui m’entoure et la connaissance de moi- même. un voyage spirituel et initiatique, un voyage au bout de moi- même, où une indispensable purification et revitalisation spirituelle serait nécessaire.
Un voyage rempli de symboles à percevoir, à comprendre, et ? intégrer. Au sortir du cabinet r 8 Sni* to View es ou voyages attendent le futur apprenti et sont constitu s d’une épreuve de l’Air, de l’Eau et du Feu. Ces 3 voyages du 1er degré possèdent un sens moral et philosophique et contiennent en puissance l’initiation intégrale des trois grades symboliques. De tout temps, les sociétés initiatiques font subir les épreuves par les éléments à ceux qui prétendent les rejoindre.
Par ces épreuves, le postulant se voit éprouver sur le plan physique et spirituel. Ces épreuves ont pour but de vérifier sa valeur et sa qualité et de mettre en évidence sa capacité ? ecevoir la lumière. Ces épreuves préparent la renaissance. rituel. Le devoir d’une loge est en effet de faire face ? l’incompatibilité de nature qui existe entre le monde du temple et l’individu qui frappe à sa porte. N’entre dans le temple que celui qui est compatible avec sa nature. Par le Rite, le récipiendaire admis dans le temple est créé en tant que FF (ou SS).
En même temps, par le canal du jeune initié, les quatre puissances de création sont « activées » comme autant de dons réitérés à la Loge. Dans ce cas, en quoi consistent alors la « part du feu le rôle et es dons de cet élément ? Tenter d’approfondir cette question, c’est partir des textes rituels qui évoquent la rencontre avec le feu comme une épreuve, mais aussl comme un voyage, et une purification. Quel est précisément le contenu et le sens de cette épreuve ? En quoi consiste ce voyage, qui y participe et quel est son but ?
De quelle purification s’agit ‘il ? L’épreuve du feu ou la découverte du feu du temple Il – La symbolique du feu dans le rituel 1 – Dans la cérémonie de l’initiation Dans le cabinet de Réflexion, le profane entre déjà en contact avec le feu par la flamme de la bougie. Elle symbolise à la fois sa solitude, mais également la lumière qui doit le guider. Dans la cérémonie d’initiation, le voyage de purification par les éléments, s’achève par le feu. « Heureux l’homme qui a connu l’épreuve, il a connu la vie Evangile selon Saint Thomas.
Frapper à la port l’homme qui a connu l’épreuve, il a connu la vie Evangile selon Saint Thomas. Frapper à la porte du temple, Oser, Dépasser ses peurs, ses « a prlori L’authenticité de ce feu qu’est le désir d’initiation sera éprouvé dès l’entrée du temple. Eprouver ! Ce verbe transmet deux idées : celle de mettre ? ‘épreuve, mais aussi celle de ressentir. Ainsi l’épreuve du feu est- elle, comme les autres, une mise en contact avec l’élément, avec cette différence près que le feu est le seul élément que les êtres vivants évitent justement d’approcher de trop près.
La tradition initiatique évoque le passage par le feu comme une naissance spirituelle de l’être, naissance faisant écho à celle de création. Ainsi en attisant la conscience, en l’éveillant, la rencontre avec le Feu donne potentiellement aux êtres la capacité d’agir et de devenir une pierre vivante du temple. Traditionnellement, traverser le feu sans être consumé indique le dépassement de la condition humaine. Le feu transforme tout en sa nature ; on ne le traverse pas disent les Anciens, sans devenir une flamme.
L’épreuve du Feu, comme celle des autres éléments, est vécue par l’intermédiaire du rituel qu’est le nouvel initié mais elle aussi vécu par la Loge dans son entier. Selon notre rituel le récipiendaire effectue ce voyage dans le sens des aiguilles d’une montre (dextrorsum), le terrain est libre et aucun bruit ne se fait entendre. aiguilles d’une montre (dextrorsum), le terrain est libre et aucun ruit ne se fait entendre. Le récipiendaire, en passant par le Sud, traverse des flammes très vives, produites par le F. M. des C. avec un chalumeau garni de poudre de lycopode. ? Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qui te fut fait ? toi-même « fais aux autres tout le bien que tu voudrais qu’ils te fissent à toi-même Agir dans le temple demande de rester dans l’idée de vertu : donner le meilleur de soi-même en toute gratuité. Agent de la naissance initiatique de l’impétrant, le feu met à l’épreuve tout au long de la voie la capacité de transmuer otre cœur en un Amour pour ses FF et ses SS. L’Amour de ses semblables est l’acte qui purifie l’être de ses scories de son ego et renouvelle son aptitude à l’acte gratuit.
Que représente le troisième voyage où l’impétrant est confronté à l’élément : feu ? Et voici l’épreuve du Feu, dernier voyage, celui-ci apparaît sans obstacles, la persévérance montrée au cours des épreuves précédentes nous mène vers une vie devenue calme et paisible mais qui doit amener chacun à la démonstration de la vérité qui se cache en soi en se confrontant aux flammes de ses passions. Ce voyage est une naissance à ‘esprit ouverte sur la notion dimmortalité et active en nous cette fonction de Frère.
Selon Mircea Eliade, « traverser impunément le feu est signe qu’on a aboli la condit PAGF Frère. qu’on a aboli la condition humaine c’est par le Feu que s’opère le passage de la matière d’un état à un autre. Le Feu rend à l’Eau ses vapeurs, à l’Air ses fumées, et à la Terre ses cendres. Nous sommes sur le chemin du dépassement de soi et le Feu met à l’épreuve notre ardeur au travail et notre sens de l’effort. II nous transcende en nous révélant ce qu’il y a au-delà de nous. Les ultimes épreuves du feu correspondent pour BOUCHER et MARY à la tête car elles achèvent le mouvement ascendant du récipiendaire.
Et, ce faisant, elles marquent le processus de transformation intérieure du récipiendaire qui, purifié par les éléments va pouvoir devenir un apprenti. Cette épreuve du feu se fait sous la conduite du Vénérable Maître. Cependant, c’est le Frère Orateur qui souffle ce feu. Tous ces éléments et leur place dans le rituel semblent avoir une Slgnification. On a dit précédemment que l’initiation peut être perçue comme ne transformation du récipiendaire par un mouvement ascendant qui le tire de la terre vers la lumière.
L’épreuve du feu pourrait ainsi symboliser le stade ultime de la purification du récipiendaire, qui meurt et renaît, mais également que le mouvement de l’esprit est comme celui du feu, il se fait en ascension. Ce dernier, comme cela est écrit dans le rituel, est purifié, notamment des passions hu notamment des passions humaines. Il est désormais prêt » ? recevoir » et à quitter son statut de profane vers celui d’initié. De plus, il semble que si cette ultime épreuve est guidée par e Vénérable Maître au pied de l’Orient, c’est parce que ce dernier est la lumière de la Loge, en qui domine la sagesse et la spiritualité.
Il n’est pas neutre aussi que ce soit IOrateur, qui est l’un des Clnq qui éclairent de par le Verbe la Loge, qui souffle ce feu. Il représente la Loi Maçonnique dont il est le gardien et qui s’impose à tous, y compris au Vénérable Maître et qui doit imprégner le futur initié. Le récipiendaire subit donc l’épreuve du feu avec les symboles de la sagesse, le Vénérable Maître, et du savoir, « Orateur, afin de pouvoir accéder à la connaissance.
Mais le Vénérable Maître rappelle également au récipiendaire que l’amour doit guider son cœur et la charité, sans doute au sens de caritas (le cœur), l’inspirer. Cest une autre symbolique du feu qu’a fort bien résumé RILKE » Etre aimé veut dire se consumer dans la flamme ; aimer c’est luire d’une lumière inépuisable « . II s’agit alors d’un feu qui brille sans brûler et sa valeur est toute pureté. Ainsi, c’est vivre dans l’évidence du cœur, c’est échapper au doute, c’est donc aimer. Cette idéalisation du feu dans la lumière semble être la base de l’il